Le cycle solaire 25 qui démarre pourrait être le plus faible depuis 200 ans, selon la NASA

Il y a quelques semaines, les chercheurs du Space Weather Prediction Center (SWPC, États-Unis) rapportaient que pendant plus de 30 jours consécutifs aucune tache solaire n’était visible, indiquant que l’activité du Soleil était proche d’un minimum.

En utilisant les données de l’instrumentation Helioseismic and Magnetic Imager équipant l’observatoire spatial de la NASA, une équipe indienne de l’IISER Kolkata (Indian Institute of Science Education and Research) vient de montrer les signes du début de cycle solaire 25.

Il y a eu beaucoup de controverses au sujet du cycle solaire 25 alimentées par des observations montrant une tendance à l’affaiblissement de l’activité solaire au cours des trois derniers cycles de taches solaires. Cela a conduit à des supputations selon lesquelles  nous pourrions rentrer dans un grand minimum qui durerait plusieurs décennies certains allant jusqu’à affirmer que cela entraînerait l’entrée dans une mini-période glaciaire provoquée par un refroidissement du climat mondial.

Précisons que Dibyendu Nandi  qui a dirigé la recherche indienne a déclaré que les spéculations sur un grand minimum ne sont pas fondées.

On sait pourtant que l’activité des taches solaires qui varie selon un cycle de 11 ans, peut être corrélée avec le climat de la Terre. Entre 1645 et 1715 cette activité s’est arrêtée, un phénomène connu sous le nom de minimum Maunder. Cela a coïncidé avec un temps extrêmement froid dans le monde. Plus tard entre 1800 et 1825 un autre minimum assez long bien que moins important a aussi été observé, il s’agit du  minimum de Dalton .

Evolution des cycles solaires depuis 1600 (nombre de taches solaires) Source : Wikipedia

Dynamo solaire

Compte tenu des températures élevées du Soleil, la matière n’y existe que sous forme de plasma, dans lequel les électrons sont éjectés des noyaux. L’énergie des flux de  plasma ionisé chaud génère des champs magnétiques à l’intérieur du soleil. Ce mécanisme est connu sous le nom de  dynamo solaire (ou dynamo magnétohydrodynamique). En termes simples, c’est un processus par lequel l’énergie cinétique des mouvements du plasma est convertie en énergie magnétique, qui génère les taches solaires magnétisées, donnant naissance au cycle solaire. Le champ magnétique qui génère les taches solaires s’inverse d’un cycle à l’autre faisant basculer l’orientation relative de la polarité des paires de taches solaires. En étudiant 74 de ces paires, les chercheurs ont constaté que pour 41 d’entre elles, l’orientation correspond au cycle 24, et pour les 33 autres, l’orientation correspond au cycle 25. Ils en ont conclu que le cycle 25 démarrait.

Mécanismes de la transition du cycle solaire 24 au cycle 25
De nouvelles régions magnétiques apparaissent sur le Soleil avec une polarité opposée à celle du cycle 24. Sur le haut de l’image, les taches noires et blanches. Les premières taches solaires présentant les polarités magnétiques caractéristiques du cycle 25 ont même commencé à voir le jour. Sur le bas de l’image, la localisation de ces régions à des latitudes élevées (triangles rouges et bleus), comme c’était le cas au début du cycle 24 (premiers cercles jaunes). © IISER Kolkata

Rappelons que le cycle 24 qui a débuté en 2008 a atteint son maximum en 2010 avant de tomber à son minimum en 2019. Le maximum du cycle 25 est attendu pour 2025. Mais la Nasa prévoit que ce cycle 25 sera le plus faible que nous ayons connu depuis 200 ans (meteocontact.fr). Plus largement, les chercheurs imaginent que les cycles pourraient s’affaiblir jusqu’à atteindre, entre 2050 et 2070, un minimum nommé minimum d’Eddy.

Si une période d’activité solaire faible ou nulle est observée pendant une période prolongée, celle-ci pourrait conduire à un refroidissement des températures sur Terre dont l’ampleur rester à confirmer car incertaine.

Partager