Bulletin des climato-réalistes N° 84

BONNES VACANCES M. HULOT

En annonçant sa démission lors de la matinale de France Inter mardi, Nicolas Hulot a déclaré : « Je ne veux plus me mentir, (…) j’espère que mon départ provoquera une profonde introspection, (…) que le gouvernement saura tirer les leçons de ma démission, (…) que le geste que je viens de faire sera utile, (…) après avoir tracé le chemin, le but ultime ». Nicolas Hulot a ainsi fait don de sa personne pour sauver la planète. Voici quelques sujets de réflexion à ce propos.

Sur l’urgence climatique

Nicolas Hulot dit avoir observé ce qui s’est passé cet été : « Nous avons perdu la main, la planète est en train de devenir une étuve ». Sans doute avait t-il en tête  une nouvelle étude internationale suggérant qu’un réchauffement même limité à 2°C est susceptible de provoquer l’emballement du climat et de transformer la terre en étuve. Un exercice de communication opportunément publié cet été, comme le montre cet article.

Or qu’a-t-on observé cet été ? Des vagues de chaleur dans certaines régions du monde (notamment dans l’ouest des États Unis et en Europe du Nord), des incendies en Californie, en Suède et en Grèce. Rien en vérité qui puisse indiquer qu’un basculement du climat soit en cours, comme l’explique Hacène Arezki sur le site meteo.org.

En réalité, après le puisant phénomène El Niño de 2015-2016, parfaitement naturel, la Terre se refroidit, comme le montrent clairement les courbes de la NOAA. Les dernières mesures satellitaires indiquent, quant à elles, que fin août l’écart de température par rapport à la moyenne 1981-2010 n’était que de +0,19 °C : on est loin de la poële à frire.

Sur le nucléaire

Nicolas Hulot a de nouveau fustigé l’énergie atomique, « cette folie inutile économiquement, techniquement, dans laquelle on s’entête ». Aussi est-on étonné d’apprendre par Les Échos du 30 août qu’une mission lancée par l’ex-ministre de la Transition écologique et son collègue de l’Économie préconise de construire six EPR à partir de 2025…

Sur l’Afrique

« On a infligé à l’Afrique un dérèglement climatique », a affirmé le ministre. Il n’est pas sûr que les 645 millions d’Africains qui n’ont pas accès à l’électricité partagent ses vues. Selon le Président de la Banque Africaine de Développement Akinwumi Adesina, l’Afrique doit développer son secteur énergétique avec ce qu’elle a, y compris donc… le charbon, dont certains pays (Mozambique, Botswana, Afrique du Sud, Zimbabwe) détiennent d’importantes réserves. D’autant que, selon une publication de Nature Climate Change, les politiques de lutte contre le changement climatique induisent un risque d’insécurité alimentaire bien plus important que les effets directs du changement climatique.

Sur l’agriculture

Nicolas Hulot s’est félicité de la réduction de notre « tropisme aux pesticides ». Mais comme le font observer certains agriculteurs, le retrait du glyphosate et des néonicotinoïdes est le fruit de pressions idéologiques dont les effets pervers ne tarderont pas à se manifester, notamment sur la maîtrise de l’IFT (Indice de fréquence traitement) qui est un des objectifs majeurs du plan Ecophyto. D’autant que d’énormes volumes de graines de soja et autres produits agricoles sont importés sur notre territoire après avoir été traités avec du glyphosate, comme le souligne la coordination rurale.

Sur les lobbies

« Qui a le pouvoir, qui gouverne ? » demande M. Hulot. Comme l’écrit L’Opinion, avec sa fondation Nicolas-Hulot et sa société commerciale Eole, le ministre s’est retrouvé dans la peau d’un  « lobbyiste lobbyé ». « Comme s’il était anormal que les politiques écoutent les représentants des intérêts particuliers, leur tâche étant de faire prévaloir, in fine, l’intérêt général », remarque d’ailleurs Jean-Pierre Chevènement dans une tribune au Parisien.

Une démission pour changer de système

«  On réanime un modèle économique marchand, cause de tous ces problèmes » se plaint M. Hulot qui veut « changer d’échelle, de paradigme, rompre avec le modèle dominant (le libéralisme)… la situation climatique ne s’accommodant pas des petits pas ».  Il veut donc un grand soir ! En cela il pourra compter sur le soutien de ces scientifiques engagés qui exigent rien de moins que la fin du capitalisme. M. Hulot n’a pas expliqué, en revanche, quelle forme de régime autoritaire il envisageait pour imposer cette rupture.

DES NOUVELLES DONT LES MÉDIAS NE PARLENT PAS

La banquise arctique se reforme très vite en cette fin d’été

Selon le site danois NSIDC, au 31 août l’étendue de la banquise en Arctique était d’approximativement 5,23 millions de km2, en progression par rapport à 2017, 2016 et 2015, chiffre très supérieur à celui des années creuses 2007 (4,67 millions de km2) et 2012 (3,73 millions de km2) à la même date. Il ne s’est pas trouvé un media français pour annoncer cette nouvelle.

Nouvel espoir pour les récifs coralliens

Une expérience menée par des scientifiques de l’université du Queensland (Australie) a montré que, malgré les récents épisodes de blanchissement, les récifs coralliens indonésiens sont remarquablement sains. Là encore, ne cherchez pas l’information en une des journaux français.

ACTIVITÉS DE L’ASSOCIATION

Les climato-réalistes à Porto les 7 et 8 septembre

La conférence “Basic science of a changing climate” qui se tiendra à l’université de Porto est organisée par l’Independent Committee on Geoethics. Les climato-réalistes y seront représentés par des exposés de François Gervais, Camille Veyres, Henri Masson et Benoît Rittaud.

Conférence de Richard Lindzen et Vincent Courtillot vendredi 19 octobre à Paris

L’association organise une matinée avec deux exposés présentés par deux des plus importantes célèbrités du climato-réalisme mondial. Les détails seront communiqués dans un prochain bulletin.

L’historien du climat Pascal Acot soutient les climato-réalistes

Historien du climat reconnu, Pascal Acot a été chercheur au CNRS pendant quelques quarante années. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages réputés dont Histoire du climat (Éditions Perrin). Il vient de prendre publiquement position suite à la parution du livre de Jean-Claude Pont (Le Vrai, le Faux et l’Incertain dans les thèses du réchauffement climatique, éd. Monographic, 2017), membre de notre comité scientifique. Voici la déclaration de Pascal Acot :

Les réserves que je pouvais avoir sur les thèses du GIEC se sont renforcées à la lecture du livre de Jean-Claude Pont. Je suis, en grande partie grâce à lui, devenu climato-réaliste. La rigueur intellectuelle de Jean-Claude Pont, et ses hautes exigences en matière de documentation et de références m’ont convaincu. Peu de gens ont osé aller si profond dans l’étude des tenants et aboutissants de ce grave sujet. Il fallait toute la compétence et le courage de son auteur pour publier un tel livre, que chaque personne aujourd’hui devrait lire avant de se permettre de se prononcer sur la question.

Médias

• Sous le titre « Une vérité qui dérange : le réchauffement climatique ralentit », la tribune des climato-réalistes d’abord publié dans Valeurs Actuelles a été republiée en une du site du magazine Causeur.

• Rémy Prud’homme a publié sur Contrepoints une réflexion sur ce qu’est la transition écologique : « La politique écologiste va-t-elle nous ramener aux années 40 ? »

• Dans un article publié sur lemontchampot, Jean-Pierre Riou montre qu’en ruinant son système électrique l’Occident ne semble pas avoir pris la mesure des conséquences de ce qui n’est rien de moins qu’un suicide collectif.

Dernières publications sur le site des climato-réalistes

La planète brûle t-elle ?
Le climat peut-il s’emballer ?
Fourier, Tyndall, Arrhenius et les autres..(un article de Pierre Beslu)
Il fait chaud en été, le climat se dérègle !
Lettre à mon député à propos de l’inscription de l’environnement et du climat à l’article 1er de la constitution
Les plages du monde ont gagné 33 centimètres par an au cours des 3 dernières décennies
Réchauffement global : les prévisions de James Hansen, 30 ans plus tard
Le rebond post-glaciaire, principale source d’incertitude pour la détermination de l’élévation du niveau de la mer
Pine Island: une source de chaleur volcanique active découverte sous le glacier
Dix ans pour sauver l’Antarctique… et le reste du monde !

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