Quel impact de l’agriculture moderne sur les sols ?

par Christian BUSON et Henri VORON, ingénieurs agronomes

Les sols : définition

Le plus célèbre pédologue français du vingtième siècle, Albert Demolon, a défini le sol comme étant « une formation naturelle de surface, à structure meuble et d’épaisseur variable, résultant de la dégradation de la roche mère sous-jacente sous l’influence du climat et de la végétation et des autres êtres vivants associés, notamment les microorganismes »

Sous le sol, on trouve une roche dure ou meuble, à plus ou moins grande profondeur. Le sol résulte d’une dégradation de la roche mère, qui devient un matériau meuble, poreux, composés de grains « de sol ». L’eau apportée par les pluies, de même que l’oxygène et Le CO₂, jouent le rôle principal dans la formation des sols, que les scientifiques appellent la « pédogénèse ».

Depuis 130 ans environ, les techniques agricoles ont été modifiées, avec l’usage de fertilisants, le travail du sol par des tracteurs puissants, le machinisme agricole, les produits de traitement des plantes etc… Les rendements ont fait des bonds en avant considérables, ce qui a très largement contribué à faire sortir l’humanité des disettes et de la famine. Les pédologues d’aujourd’hui s’intéressent, comme autrefois, aux éventuels effets négatifs entrainés par tous ces progrès : influences sur la physique du sol, leurs contenus en sels minéraux et en humus, les éventuels excès de minéraux qui ont pu perturber certains milieux ou polluer les eaux.

rendements du blé

Les sols agricoles

De tous temps les agriculteurs ont pris en charge d’aménager l’espace rural, pour créer des parcelles, faciliter la production végétale, abriter les troupeaux, ils ont organisé l’évacuation des eaux excédentaires (drainage et assainissement). Ils ont conçu des systèmes d’irrigation pour assurer l’alimentation en eau des cultures, quand c’était judicieux. Ces adaptations progressives tenaient compte du comportement des sols, tout au long de l’année.

Le sol : un milieu physique granuleux et poreux

Aucune roche du monde, soumise à des pluies, à l’oxydation, à l’action du CO₂, ne résiste à l’air libre. Ce phénomène totalement naturel n’est pas une « pollution » ! C’est une loi de la nature depuis des millions d’années. La roche attaquée, même très dure comme le granite ou le calcaire, se décompose en grains élémentaires. La texture est un paramètre fondamental pour définir un sol et sa fertilité. On appelle texture le pourcentage des grains du sol en trois catégories[1]. L’argile pour les grains dont la taille est inférieure à 2 micromètres, le limon pour les grains du sol de taille comprise entre 2 et 20 micromètres, le sable, pour les grains de plus de 20 micromètres à 2 mm[2]. Le meilleur sol du monde comprendrait un tiers de chacun de ces trois composés.

L’argile, donc les éléments les plus fins, joue un rôle majeur comme « réservoir » du sol pour l’eau et les éléments minéraux. Avec l’humus, partie organique du sol, elle va former un « complexe argilo-humique »[3] Elle va stocker l’eau des pluies par adsorption et capillarité, après une pluie, et pourra la restituer aux plantes ultérieurement. Idem pour les minéraux azote, phosphore, potassium ou autres, absolument indispensables à la croissance des plantes, qui vont se fixer à l’argile. L’argile est chargée négativement et fixera facilement les cations des minéraux, par exemple l’ion K+. Mais les sols trop argileux sont lourds, parfois hydromorphes, gorgés d’eau et donc marécageux. Seul le riz, une plante aquatique, poussant dans des bassins, apprécie ces sols argileux.

Le sable est important pour sa perméabilité, sa légèreté, sa facilité à être travaillé par les engins agricoles. Mais il stocke moins bien l’eau et les minéraux. Cela dit, ces sols sont appréciés par les plantes devant percer la surface. C’est le cas de l’asperge, qui se complait dans les sols sableux de Sologne. Plus généralement, les sols vraiment trop sableux sont voués à la forêt (Sologne, landes de Gascogne, forêt de Fontainebleau). De plus ils sont acides, nous y reviendrons.

Sur les sols riches en limon, des « croutes de battance » peuvent se former. Cela peut bloquer la levée des graines, empêcher une partie des pluies de s’infiltrer et peut subir l’érosion. Le bassin parisien se caractérise par la présence de nombreux sols de limon. Cela dit, les agriculteurs modernes arrivent à s’affranchir de ces handicaps et peuvent produire jusqu’à 10 tonnes de blé par hectare.

Il résulte de cet inventaire que les meilleurs sols ont un peu moins qu’un tiers de limon. Le sol idéal, ou proche de l’idéal afficherait 30 % d’argile, 40 % de sable et 30 % de limon. On les appelle sols argilo-sableux. Faciles à travailler, avec un gros réservoir. Et pas de « croutes de battance » propres aux sols trop limoneux.

Les agriculteurs peuvent-ils « dégrader » la texture d’un sol ?

Non, c’est rigoureusement impossible. Sur un hectare, et pour un mètre de profondeur, le sol représente une masse de 15 000 tonnes environ. On ne peut pas ôter un excès de sable, grain par grain ! Pas plus qu’on ne peut apporter des centaines de tonnes d’argile dont le taux serait insuffisant, par hypothèse. La perméabilité des sols, conditionnée par la texture ne peut pas être radicalement modifiée non plus. La structure peut connaître des phénomènes de tassements créant des semelles imperméables. 

La notion de dégradation des sols est trop souvent évoquée, sans aucune preuve. Si les rendements agricoles d’un sol baissent, ce qui peut arriver, cela n’a rien à voir avec une quelconque « dégradation » ! Soit les engrais N, P et K, respectivement azote, phosphore et potassium sont en quantité insuffisante. Soit les mauvaises herbes ont envahi le terrain. Autrefois, on redoutait le « chiendent ». Ou bien les semences sont mauvaises. En revanche, si le sol est pentu ou caillouteux, la « dégradation » n’a pas de sens non plus. Mais ces champs rendent l’agriculture plus difficile.

Le seul moyen pour « améliorer » un sol est l’apport d’humus. C’est le quatrième élément du sol, sa partie biologique. L’humus est formé de matière organique végétale en décomposition lente, sous l’influence du climat, de la pluie et des microorganismes. L’enfouissement des résidus de cultures, racines, pailles, ou autres, enrichit le sol en humus. Les assolements comprenant des cultures de fabacées – ou légumineuses – fourragères, qu’on enfouit en fin de saison permettent d’atteindre trois objectifs : nourrir des animaux avec des végétaux riches en protéines comme le trèfle, ou la luzerne, augmenter le taux d’humus et enrichir le sol en minéraux azotés. En France, les sols cultivés de manière intensive, comme les céréales dans le bassin parisien contiennent environ 3 % d’humus, dans les 40 premiers centimètres de sol. C’est un peu plus pour les cultures maraichères. Ce taux d’humus est stable et dans l’espace et dans le temps, dans la fourchette 3 à 5 % environ[4]. Cela dit, l’humus n’est pas un engrais. Il n’apporte que des doses très faibles de minéraux azote, phosphore et potassium.

La mouvance écologiste accuse l’agriculture moderne d’appauvrir les sols en humus, ce qui les rendrait vulnérables à l’érosion ou à d’autres vicissitudes. Le labour est également accusé d’appauvrir les sols en humus. Tout cela est inexact. Ce n’est pas le taux d’humus qui fait la fertilité d’un sol. Si la texture est équilibrée argile – sable – limon, l’humus est facultatif pour assurer la stabilité structurale d’un sol, et sa résistance à un éventuel risque d’érosion. Dans certaines exploitations d’Ile de France, par exemple, le taux de matière organique peut descendre à 2 % sans problème, car la teneur en argile est suffisante[5].

Dans tous les sols du monde : Azote N, Phosphore P, potassium K : les trois atomes de la vie végétale spontanée

Toutes les roches du monde, qui donnent des sols en se décomposant en surface, contiennent des atomes de phosphore P et de potassium K. Ces deux atomes sont présents dans le feldspath et le mica, composants du granite. Les roches sédimentaires qui en découlent (schistes, grès ou autres) en contiennent aussi. Quant à l’azote N, il provient bien sûr à l’origine, de l’air, qui en contient 80 %.

Ces trois atomes, outre l’eau et le CO2, pour faire émerger la vie végétale sur notre planète. Ce qui explique tous les types de végétation, de la forêt tropicale épaisse aux forêts tempérées, des prairies aux steppes. La végétation naturelle recycle sur place la totalité des éléments P et K dont elle a besoin pour se développer. Les plantes meurent ou brulent sur place et la totalité de ces deux atomes restent dans le sol sur place. De plus les particules du sol continuent à se dissoudre dans l’eau et libèrent chaque année un peu de phosphore et de potassium. Il n’y a aucune « exportation » de ces atomes hors des sols couverts de végétation.

Il y a 10 000 ans environ, émergeait l’agriculture quelque part au Moyen Orient. En l’absence d’engrais, bien évidemment, les rendements de nos ancêtres n’excédaient pas 7 quintaux de céréales à l’hectare. Mais déjà, ces modestes récoltes exportaient hors du champ des quantités non nulles de phosphore et de potassium. D’où une baisse progressive des rendements, par épuisement des sols en minéraux.

Enfin, on trouve dans tous les sols du monde des nitrates, de formule NO3. Ils proviennent bien évidemment de l’azote de l’air, qui en contient 80 %. Mais l’oxydation du nitrate demande beaucoup d’énergie. Ce sont les bactéries fixatrices d’azote qui l’oxydent, notamment les genres Azotobacter et Nitrobacter. Les premiers fixent l’azote sous forme ammoniacale et les seconds les convertissent en nitrates. Tous les sols naturels du monde contiennent donc des nitrates. C’est rigoureusement la même molécule que le NO3 produit par synthèse[6]. Dans la grande famille des Fabacées, autrefois appelée « Légumineuses » le genre Rhizobium vit en symbiose dans des nodosités fixées aux racines. Ces bactéries fournissent à la fabacée la matière azotée nécessaire à sa croissance en échange de l’eau et de la sève nutritive que lui donne la plante. A la mort du végétal, des nitrates en quantité parfois importante, peuvent rester dans le sol et fertiliser naturellement tous les végétaux sauvages.

 En résumé, pour les trois minéraux fondamentaux et indispensables à la vie végétale, deux atomes viennent de la roche : le phosphore P et le potassium K. Et l’azote N vient évidemment de l’air. Ces trois atomes forment différentes molécules : des oxydes : NO3, P205, K2O, ou d’autres, P2SO4, le sulfate de potassium ou KCl, le chlorure de potassium, etc. Solubles dans l’eau que vont absorber les végétaux, ces molécules ou atomes existent à l’état ionisé. K+, par exemple.

L’azote

La modernité, depuis les années 1920 environ, a puissamment impacté l’agriculture, notamment grâce au moteur à explosion qui a permis le développement massif des tracteurs, de façons culturales plus précises et plus rapides, de transports lourds sur l’exploitation tels que fumiers, récolte, paille, foin, la création de la batteuse, d’abord à vapeur, puis de la moissonneuse-batteuse, l’apparition sur le marché des sous-produits de l’industrie sidérurgique que sont les scories potassiques et phosphoriques, et enfin, la fabrication de fertilisants azotés de synthèse, grâce au procédé Haber Bosch.

Ce sont les seuls engrais qu’on peut qualifier de « chimiques », mais il s’agit de chimie minérale, car ils proviennent de la synthèse industrielle à partir de l’air et de produits pétroliers. Plusieurs procédés sont utilisés pour oxyder ou réduire, au sens chimique du mot, l’azote de l’air, gaz très stable. La « réduction » donne l’ammoniac, de formule NH3. Dans les conditions de température et de pression ordinaire, c’est un gaz. Il est produit industriellement en quantité gigantesque par le procédé Haber-Bosch[7] à partir de diazote et de dihydrogène. C’est un des composés le plus synthétisé au monde. La production industrielle de l’ammoniac se fait essentiellement par synthèse directe à partir de dihydrogène et de diazote. [8]

Par oxydation et sans vouloir entrer dans trop de détails scientifiques ou techniques, il est ensuite assez facile de produire des nitrates (NO3) ou de l’urée, dont la formule est rigoureusement la même que celle produite par les reins des mammifères, dont l’Homme et les oiseaux A savoir CO(NH2)2. L’ammonitrate combine l’ion ammoniac NH4+ et l’ion nitrate NO3 pour donner la molécule NH4NO3. Un engrais « doublement » riche en azote

Le potassium K

Il provient de mines de potasse. C’est un atome qu’on trouve dans le sol, comme le fer, ou l’or. Ce n’est pas un « produit chimique ». Tous les Français ont entendu parler des potasses d’Alsace, issues de mines, exactement comme le charbon, ou l’or, ou l’argent… Cet élément représente environ 2,58 % du poids total de la croûte terrestre, dont il est un des sept éléments les plus abondants. Les principaux gisements de potassium sont situés au Saskatchewan, en Biélorussie, en Alsace, en Californie, en Allemagne, au Nouveau-Mexique et dans l’Utah. Les océans constituent une réserve importante de potassium, mais sa concentration y est plus faible que celle du sodium. Dans les mines, on trouve le plus souvent le chlorure de potassium KCl. Ce dernier peut être oxydé, pour donner K2O ou être traité à l’acide sulfurique, ce qui donne le sulfate de potassium K2SO4. Ce type de traitement relève de la chimie élémentaire, comme on en fait dans les laboratoires des lycées… Aucune « chimie » de synthèse n’est associée à ces traitements.

Par ailleurs, potasse et phosphore sont d’importants sous-produits de la sidérurgie. Les scories potassiques ont été beaucoup utilisées au début du 20ième siècle en France. Par ailleurs, la fonte contient du phosphore. L’ingénieur anglais Thomas a su trouver un procédé pour séparer la fonte du phosphore, pour en faire un acier solide. Le phosphore ainsi récupéré a pu être utilisé en agriculture, comme fertilisant [9]. Nous pouvons affirmer que les engrais phosphatés et potassiques sont des roches et non des produits « chimiques », avec la connotation négative que certains s’efforcent de donner à ce mot. La sidérurgie n’est pas une industrie « chimique ».

Le phosphore P

On le trouve dans les roches phosphatées, exploitées dans des des mines de phosphates. L’origine du phosphore est donc minière et non « chimique ». La production mondiale de phosphates bruts est de 198 millions de tonnes. Les 10 premiers pays producteurs sont les Etats Unis, la Chine, le Maroc, la Russie, la Tunisie, la Jordanie, le Brésil, la Syrie, Israël, et l’Egypte. Sur le continent africain, la production se concentre au Togo, au Sénégal et en Afrique du Sud. Les réserves mondiales connues à ce jour, estimées à 67 milliards de tonnes, de quoi suffire pendant 338 ans au rythme actuel. La pénurie de phosphate n’est pas pour demain. Le phosphore est le dixième élément constitutif de l’écorce terrestre. Il est présent à hauteur de 0,1 à 0,5 % de la matière sèche[10]. Il est présent dans les os, tout comme dans les molécules essentielles à la vie comme l’adénosine di- ou tri-phosphate, qui joue un rôle essentiel dans les transports d’énergie au sein des cellules, ainsi que dans l’ADN de nos chromosomes (formés d’un sucre, le ribose ou son cousin le désoxyribose, les quatre « bases azotées » A, C, G, T qui forment l’alphabet génétique et une molécule de phosphore).

La roche phosphatée broyée un peu finement, pour augmenter sa solubilité, peut être utilisée directement comme engrais, épandue dans les champs. Cette roche broyée peut être incorporée en mélange dans des engrais composés ou « complets » contenant les trois nutriments principaux. La réaction avec l’acide sulfurique permet de donner le « super phosphate », riche en calcium et en soufre, tous deux éléments fertilisants secondaires. Le « nec plus ultra » est le super phosphate triple, enrichi en phosphate par apport d’acide phosphorique, donc un produit dont la teneur en phosphate est plus élevée. Dans tous les cas de figures, il s’agit de procès industriels dans lesquels n’interviennent aucune synthèse chimique, par exemple à partir de produits pétroliers.

L’agriculture maîtrisée sait doser les engrais phosphatés pour éviter tout apport excessif et ainsi tout impact négatif sur l’environnement. C’est bien l’excès de phosphore biodisponible dans l’eau, qui entraîne « l’eutrophisation », c’est-à-dire la prolifération intempestive d’algues dans certains milieux aquatiques, et jamais l’azote ou les nitrates, contrairement aux idées reçues. Ce n’est jamais l’azote, car cet élément n’est pas le facteur limitant pour ces algues. Car dans tous les milieux solides comme le sol, ou hydriques (lac, mer), les bactéries capables de fixer l’azote de l’air, qui constitue une ressource infinie, produisent toutes les quantités de nitrates dont les algues ont besoin pour assurer leur croissance végétale. Mais le phosphore qui constitue le facteur limitant et le facteur de maîtrise de l’eutrophisation provient principalement du transfert dans l’eau du phosphore, mal épuré des effluents domestiques, dans les stations d’épuration ou dans les réseaux, du fait des « déversoirs d’orage ».

Les oligoéléments [11]

Ce sont les autres atomes nécessaires à la croissance des plantes en quantité très faible. Nous nous contenterons de les citer en bas de page. En s’émerveillant de voir que la vie végétale et animale a su mobiliser presque entièrement les trois lignes supérieures du tableau de classification périodique des éléments dit de « Mendeleïev »[12].

Les aspects quantitatifs : la consommation mondiale d’engrais azotés

La consommation mondiale d’éléments fertilisants NPK s’est élevée à 179,4 millions de tonnes en 2010 dont 61,6 % d’azote, 23,1 % de phosphate, et 15,3 % de potasse[13]. Les trois premiers pays consommateurs sont les suivants : Chine, avec près de 100 millions de tonnes de nutriments, puis Etats-Unis, puis Inde. Ce sont les trois pays les plus pays les plus peuplés du monde, ceci explique donc cela. Suivent : le Brésil, le Canada, la France, l’Indonésie, le Pakistan, le Vietnam et la Pologne, pour ne citer que les dix plus grands pays consommateurs. Aucun pays du continent africain n’en fait partie.

Rapportée aux seules « terres arables », à savoir 1 400 millions d’hectares de notre belle planète, la dose moyenne mondiale serait de 128 kg par hectare. En France, où la fertilisation est généralisée, on peut faire le calcul de la dose moyenne d’éléments fertilisants par hectare de surface agricole utile, estimée à 30 millions d’hectares. On trouve alors un chiffre de 103 kg par hectare de S.A.U., qui représente 58 kg par Français et par an. En Afrique tropicale, les quantités dérisoires utilisées à ce jour à savoir 7 kg à l’hectare de terre arable en moyenne expliquent largement la fragilité de l’équilibre entre productions agricoles et consommations.

La production mondiale de céréales s’est accrue de 1,9 milliards de tonnes en 2002 à 3 milliards de tonnes en 2024, soit une hausse de 63 % sur cette période de 22 ans. Et donc à un rythme de 2,8 % par an. Ainsi chaque Terrien dispose en moyenne de 375 kilos de céréales par an. Bien entendu, les apports d’éléments fertilisants ont joué un rôle essentiel pour donner à l’humanité 1 100 millions de tonnes de céréales de plus, en moins de 22 ans ! Nourrir la planète, c’est d’abord produire et épandre des engrais adaptés. L’objectif est atteint. Les famines structurelles ont disparu. Ceci expliquant cela.

Les minéraux ou fertilisants modernes ont-ils un impact sur les sols ?

Oui, un impact très positif. En augmentant massivement les récoltes, ils contribuent à l’accroissement parallèle des résidus de cultures (tiges, racines, etc… enfouies après la récolte), donc elles tendent à accroitre le taux d’humus du sol. Même si ce taux n’est pas vital, même s’il n’est pas un signe essentiel de la fertilité ou de la qualité d’un sol, c’est un « plus », comme déjà évoqué précédemment.

Pour les agriculteurs, si le volume des récoltes est stable ou progresse, autour de 10 tonnes par hectare par exemple pour le blé tendre, il y a évidence que les apports de minéraux effectués par les exploitants compensent la masse de minéraux qui a été exportée chaque année. C’est la loi d’airain, découverte par le savant agronome Liebig, un chimiste allemand du 19ième siècle, que les agronomes français n’ont assimilé qu’avec retard, mais qui reste une vérité incontournable.

Les grandes terres à blé du Bassin parisien se vendent très cher. Autour de 10 000 euros l’hectare pour les meilleures d’entre elles. Quand certains esprits chagrins soutiennent que tous les sols de France sont « pollués » par les minéraux, d’autres les achètent à 10 000 euros. Qui a raison ? Les investisseurs intelligents ou les idéologues voyant la « pollution » partout. Chez nos voisins européens la fourchette de prix des terres agricoles se situe entre 20 000 et 40 000 euros. [14]

L’agriculture conventionnelle maintient la fertilité des sols, en compensant bon an mal an, masse pour masse les minéraux exportés par la récolte. Alors que l’agriculture biologique, opposée aux fertilisants modernes ou n’acceptant que ceux du 19ième siècle, et ne quantifiant rien, appauvrissent progressivement les sols. Pour un éventuel retour à l’agriculture conventionnelle, un champ cultivé pendant 10 ou 20 ans en « bio » nécessitera un gros apport de compensation en fertilisants. Ceci pénalisera les récoltes de la culture de ce champ pendant plusieurs années. Rappelons ici que les rendements en agriculture biologique sont souvent de 30 à 40 % inférieurs à ceux obtenus en agriculture classique. Ainsi, à production égale, il faut près de deux fois plus de surface en « bio ». Ce qui est contradictoire avec l’idée de vouloir plus de forêts ou d’espaces verts sauvages.

L’agriculture moderne rend-elle les sols plus acides ?

Il s’agit d’un grief récurrent. Toutes les actions agricoles humaines modernes tendraient, selon les critiques, à « acidifier » les sols ! C’est le mal, ou la malédiction absolue. Les océans aussi deviendraient acides sous l’influence de l’Homme, ce qui menacerait les coraux. Cette affirmation est reprise en boucle ici et là. Si les sols évoluaient par hypothèse vers le basique, vers des pH de 9 ou plus, au sens chimique du mot, on n’en parlerait pas. Ce qui fait peur et fait « vendre » c’est le suffixe « cide ». On avait l’insecticide, le pesticide, le fongicide, l’homicide, l’infanticide, le féminicide, le génocide… Il faut ajouter l’écocide, et l’acide, bien sûr.

L’acidité se mesure par le pH, ou potentiel hydrogène. Le pH est le cologarithme de la concentration en ion H+, qui est un proton seul, sans son électron. Le proton, avec le neutron, sont les deux particules élémentaires lourdes qui constituent le noyau de tous les atomes de l’Univers. La neutralité correspond au pH = 7. [15]

Mais revenons aux sols en commençant par noter que de très nombreux sols naturels sont naturellement acides. C’est le cas général des sols sur granite, alors que les sols se formant sur calcaire sont plus basiques. De très nombreuses espèces naturelles ou cultivées préfèrent ou exigent des sols acides. C’est le cas du châtaignier, dont les forêts ne se développent qu’exclusivement dans le nord de la Corse, sur granite, et le nord de l’Ardèche sur la même roche. Les zones marécageuses sont toujours acides, développant des mousses adaptées à ce pH, comme les sphaignes, dont la pourriture en milieu acide peut donner, sur le long terme, la tourbe. La « terre de bruyère » est acide, et de nombreuses plantes ornementales très communes comme le Rhododendron ou les Camélias, certaines fougères, dont la fougère « Aigle », les ajoncs, les plantes carnivores (Drosera sp.) et bien entendu, les bruyères, exigent de la « terre de bruyère ».

Pour les forêts, l’acidité est appréciée par certaines espèces de Pins, ce qui a permis le reboisement des Landes, la plus grande forêt d’Europe, ou la forêt de Fontainebleau, sur sables acides. Ainsi ce ne sont pas d’abord les résineux qui créent « l’acidité » du sol, mais au contraire, l’aptitude de certaines plantes à pousser sur terrains acides qui fait qu’ils se trouvent sur ces sols. Dans la même veine, le chêne liège ne pousse que sur terrain acide, notamment dans le massif granitique des Maures, au-dessus de Saint-Tropez, alors que son cousin très proche, le chêne vertpréfère les terrains calcaires, donc basiques, notamment le massif de la Sainte-Victoire qui domine Aix-en-Provence et toutes les garrigues du Midi.

Il est exact que certains sols naturellement acides, notamment sur granite, ne peuvent donner de bons rendements pour les céréales les plus courantes, comme le blé tendre[16]. Mais il est très facile de remonter le pH par une pratique ancienne, le chaulage. Une tonne de chaux à l’hectare peut transformer un sol acide en un sol neutre (pH = 7). Le chaulage améliorela structure du sol en limitant les risques de formation d’une croûte de battance par amélioration de la stabilité structurale du sol et de ses propriétés physiques, notamment son « affinité pour l’eau ». Le calcium joue ainsi un rôle essentiel en sols limoneux pauvres en matière organique et en argile, non pas en liant la matière organique avec les argiles mais en régulant la mobilité des métaux dont celle du fer impliqué dans les liaisons organo-minérales[17]. Il permet également de compenser l’acidification produite par l’activité biologique en remontant un pH trop bas. de favoriser l’assimilation des éléments nutritifs par les végétaux, particulièrement les oligo-éléments en compensant la perte de calcium due au prélèvement par les cultures, et au lessivage par les eaux de percolation. Si l’on ajoute que le coût de l’opération est réduit, car la chaux est disponible à bas prix, on s’aperçoit que « l’acidification des sols », réelle ou affirmée de manière exagérée ou inexacte, peut être corrigée de manière simple et efficace ; cette pratique du chaulage s’exerce depuis le haut moyen-âge.

Conclusion : les sols de la planète Terre et ceux de la maison France vont bien !

Les scientifiques, les agronomes, les spécialistes des sols, du développement mondial de l’agriculture, de l’élevage et de la forêt ne sont pas alarmistes. Les sols sont robustes et leur fertilité durable, s’ils sont travaillés, fertilisés et entretenus de façon rationnelle.

La famine structurelle, a été éradiquée sur la Terre, grâce notamment, à l’emploi généralisé des engrais adaptés (NPK), sauf dans les pays en guerre, la faim étant une arme de guerre depuis toujours.

Le continent africain, à la traîne, doit impérativement utiliser plus et mieux de fertilisants. Ceci, à surfaces arables constantes. Seule l’intensification agricole permettra de stopper définitivement les défrichements de forêts, de pâturages ou de savanes. Et faire plus de parcs nationaux pour la protection des milieux. L’intensification agricole constitue une amélioration sensible permettant d’assurer la production alimentaire pour une population mondiale en croissance.  

Avec la sortie de la pauvreté, les pays les moins avancés, comme avant eux les pays développés, auront les moyens de protéger leurs sols, de les gérer de manière efficace et pertinente, et pour les agriculteurs et pour l’environnement. Les sols constituent un capital, que personne, ni les Etats, ni leurs propriétaires ne souhaitent voir se « dégrader » ! Nous allons vers une Terre heureuse, qui pourra parfaitement nourrir 9 milliards de Terriens avec un milliard d’hectares (seulement) de terres arables. Une belle victoire, la vraie révolution verte ! Tout en faisant aussi plus et mieux pour l’environnement. Contrairement à ce qu’affirment les « marchands de peur », l’humanité ne manquera jamais de terres arables ! Et celles-ci seront un placement de plus en plus rentable.

Et ce sont les agriculteurs eux-mêmes, dans le monde entier, qui seront toujours, les meilleurs protecteurs et gestionnaires de leurs sols. Dont ils sont propriétaires privés, ou locataires de longue durée. Ce qui interdit techniquement et juridiquement toute prétention à vouloir réglementer ou légiférer sur les sols qui constituent évidemment leur principal outil de production. Cet investissement physique et financier permet d’engranger chaque année des plus-values lors des ventes de ces immeubles. Ce qui dément formellement le soi-disant « appauvrissement » des terres agricoles.

Les paysans y sont souvent attachés par des liens ancestraux, des lignées de paysans sur les mêmes terres, les mêmes terroirs chargés de traditions qualitatives ou gastronomiques. Ils sont fiers de leur métier : nourrir l’humanité. Et ils continueront de le faire, à condition qu’on les laisse travailler librement leurs sols[18].


[1] La texture est une donnée physique fondamentale d’un sol qu’il est impossible de changer. Aucune agriculture, quelle qu’elle soit ne peut changer la texture d’un sol !

[2] Tous les éléments de plus de 2 millimètres de diamètre, les cailloux, graviers, etc. ne sont pas pris en compte…Pour les pédologues, ils ne font pas partie du « sol » 

[3] Le complexe argilo-humique (CAH) est une association de colloïdes de matière organique l’humus, et de matière inorganique, l’argile, chargés négativement. 

[5] Référence « Réponse à l’écologisme », collectif, éditions de l’Harmattan 2016, page 269

[6]  Prétendre que le NO3 produit par les bactéries est « naturel » et que celui qu’on apporte par des engrais de synthèse est « chimique » est une imposture. C’est la même molécule. Si de plus, on en tire la conclusion que les sols sont « pollués » par l’épandage d’engrais azotés de synthèse, c’est une seconde imposture.

[7] Les deux allemands Haber et Bosch sont considérés par de nombreux observateurs comme les plus grands sauveurs que l’humanité aie jamais connus ! Ils auraient sauvé de la famine plusieurs milliards d’êtres humains, selon les calculs qu’on peut faire.

[8] Selon la formule CH4 + N2 + 2 H2O →  2 NH3 + H2 + CO2

[9] Le procédé Thomas ou procédé Thomas-Gilchrist est un procédé historique d’affinage de la fonte brute, dérivé du convertisseur Bessemer. Il porte le nom de ses inventeurs qui le brevettent en 1877 : Sidney Gilchrist Thomas et son cousin Percy Carlyle Gilchrist. En permettant l’exploitation du minerai de fer phosphoreux, le plus abondant, ce procédé permet l’expansion rapide de la sidérurgie hors du Royaume-Uni et des États-Unis. Le phosphore, en migrant du fer vers les scories, permet à la fois l’obtention d’un métal de qualité satisfaisante, et de phosphates recherchés comme engrais.

[10] Opus cité

[11] Au trois « piliers » N, P et K, il faut ajouter : Calcium (Ca), soufre (S), magnésium (Mg), fer (Fe), manganèse (Mn), molybdène (Mo), cuivre (Cu), bore (B), zinc (Zn), chlore (Cl), sodium (Na), cobalt (Co), vanadium (V), chrome (Cr), iode (I), sélénium (Se), fluor (F), silicium (Si), nickel (Ni). Naturellement, l’agriculture moderne sait gérer les éventuelles carences en oligoéléments, qu’on observe ici ou là.

[12] Sauf les gaz rares, évidemment, car ils sont totalement inertes et ne se lient avec aucun autre atome (Argon, néon, krypton, etc….)

[13] Pour cette estimation, on utilise l’unité officielle pour chaque élément, à savoir : pour l’azote, le kilogramme d’élément N pur contenu dans l’engrais azoté, pour le phosphore, l’équivalent en molécule P2O5, ce qui a pour inconvénient de surestimer la quantité de phosphore nette apportée. Pour la potasse, l’équivalent en molécule est K2O, soit deux fois plus de potassium que d’oxygène.

[14] Dans un rayon de 15 à 20 km de la frontière suisse, près de Genève, il est impossible de trouver un hectare agricole, non constructible, à moins de 15 000 euros. Enquête personnelle de l’auteur en mai 2021.

[15] Ce qui signifie que la concentration en proton libre dans l’eau est alors de 10-7. Soit un dix millionième. S’il y a plus de protons, on passe au pH 6, puis 5, etc… dans ce dernier cas, le milieu est qualifié comme « acide » et les protons y sont présents à hauteur d’un cent millième par partie. De l’autre côté de l’échelle, les pH qui s’étalent de 8 à 14 indique une teneur en protons de plus en plus faible et le milieu devient « basique » au sens physico-chimique de ce mot. Un pH de 9 indique que la teneur en proton est passée à un milliardième par partie.

[16] Le blé tendre pousse parfaitement dans la fourchette de pH 6 à 8.

[17] Le fonctionnement microbien s’accompagne obligatoirement d’une production d’acides organiques qui va jusqu’à inhiber l’activité microbienne et réduire la fertilité du sol si les acides produits ne sont pas neutralisés. Le chaulage neutralise ces acides, pour permettre le maintien ou l’intensification de l’activité microbienne. Dans les sols ayant développé de telles liaisons, le chaulage améliore la stabilité structurale (résistance des « grumeaux du sol » à la pluie). Dans les autres, il limite la réactivité chimique de l’aluminium, du fer et du manganèse et améliore l’activité microbienne du sol, qui permet une meilleure mobilisation de l’azote.

[18]  A ce titre, l’échec du projet de directive cadre européenne sur la « protection des sols » a été une bonne nouvelle. Votée par le parlement européen en 2006, sur proposition de la Commission, elle a été rejetée le 20 décembre 2007. La France s’est rangée du côté de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, de l’Autriche et des Pays-Bas pour refuser ce texte. De son côté,la commission juridique du parlement européen elle-même a, invité la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, compétente au fond, à rejeter la proposition de la Commission. Ceci dans un avis du 26 octobre 2006.  Elle a estimé que le sol était une ressource sans “ incidences transfrontalières ”, sans retenir comme d’autres « considérants »l’ont proposé leur importante pour la « protection des nappes » ou le fait que « suite à l’érosion éolienne ou hydrique des polluants issus des sols superficiels » pouvaient être transportés « d’un pays à l’autre ».

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47 réflexions au sujet de « Quel impact de l’agriculture moderne sur les sols ? »

  1. Bonjour,
    merci pour ce très bel article des années 1950, et même avant, puisque Albert Demolon est mort en 1954 et que dès 1932 il parle du sol comme d’un “organisme vivant”, un “milieu biologique”, alors que cet article est un pur cours de chimie où apparaissent parfois des “microorganismes”….
    L’AFES, Association Française pour l’Étude du Sol , qui est sa création, propose depuis 2014 une nouvelle définition qui ajoute “Il est le lieu d’une intense activité biologique (racines, faune et micro-organismes) ». Bref il est assez hallucinant de lire de nos jours des articles sur le sol, considéré comme une pure chimie industrielle, et niant tous les éco-systèmes, même les plus évidents comme le milieu racinaire (et organismes non micro comme les vers). Et bien sûr oubliant l’interaction avec toute la faune, la flore, l’eau sous tous ses aspects (nappes phréatiques, cours d’eaux, évaporation) et bien sûr l’impact sur l’homme. Je suis ravi de voir que tous les dinosaures ne sont pas morts !

    • Certes… je suis assez d’accord avec votre commentaire.

      Mais doit-on rappeler qu’en France, hormis en haute montagne, ce sont les zones de pâturage qui possèdent la biodiversité la plus riche. Ce ne sont pas les forêts, encore moins les zones de maquis. En France, cela fait plusieurs milénaires que la nature est façonnée par l’homme et l’ensemble des écosystèmes serait affecté si cette situation changeait.

      S’il existe des problèmes graves, en France, en 2024, liés à la pollution chimique alors les normes doivent changer, à partir d’études statistiques démontrant ces problèmes. S’il ne s’agit que d’idéologie, l’application d’un principe de précaution reste ce qu’il est, un débat idéologique bien discutable. Je pense que c’est le sens de cet article.

      Certaines questions sont très complexes scientifiquement, par exemple la disparition des abeilles. Les hivers rugueux affectent entre 25 et 50% des colonies en France, la sécheresse dans le gard aurait fait disparaître 50% des colonies, auxquels se rajoutent les effets de l’acarien Varroa. Pourtant, une étude récente estime qu’au niveau mondial le nombre d’abeilles a augmenté de 47% entre 1990 et 2021.
      Quand on regarde les chiffres (https://www.destatis.de/EN/Themes/Countries-Regions/International-Statistics/Data-Topic/AgricultureForestryFisheries/Bees.html) le réchauffement climatique n’est pas étranger à cette bonne nouvelle.
      Il semble logique d’ailleurs qu’une des causes soit le verdissement de la planète, lui même induit par l’augmentation du taux de CO2 et… les progrès en agriculture industrielle qui ont permis des rendements plus élevés.

      Ce que je veux dire avec ce commentaire est que la question n’est pas du tout d’opposer la méchante chimie des industriels et de l’agriculture de masse aux gentils agriculteurs locaux qui font du bio à petite échelle. Les questions sont complexes.
      Il est probable qu’une famille se construisant une maison avec toilettes sèches en plein milieu de la forêt est bien plus nuisible pour les écosystèmes qu’une famille habitant dans un immeuble de 6 étages qui loge 100 personnes sur une surface de 700m2 au sol. Pour l’agriculture, le même raisonnement s’applique : il est impossible de conclure globalement, sans considérer de façon distoncte chaque type de culture, pratique, lieu, faune et flore, etc.

    • Merci jdm, clair consis,
      en ce qui concerne l’écrit ci dessus, pas mieux, tous les effets de manche et mots valise dans un ” article”, j’hésitais à employer ce terme faisant référence à la recherche, tant ce torchon s’éloigne de la recherche et s’apparente beaucoup plus à de la propagande qui plus est mal rédigée.
      Certains en sont encore la! Je suis totalement dérouté. Bourgignon et tant d’autres pourraient se régaler jusqu’à l’indigestion. J’avais envie d’en rire mais c’est à pleurer .

  2. Lecteur assidu et régulièrement convaincu du site, je suis cette fois-ci bien déçu.
    Dommage en effet de ne parler que de chimie dans cet article en oubliant de parler de la vie micro et macro organique du sol qui est à la base de toute la chaîne alimentaire.
    Il serait temps au XXIe siècle d’avoir une reconsidération plus holistique de la vie du sol. La science heureusement progresse rapidement dans ce domaine depuis 2 décennies, et la vision productiviste de l’industrie agro-alimentaire de l’après seconde guerre mondiale sera peut-être enfin un jour dépassée.

  3. Pour le coup, je trouve cet article également bien réducteur.
    Les machines tassent le sol
    Le labour casse la vie du sol en profondeur
    l’absence de végétation, de haie ou d’arbres laisse l’eau emporter la terre en surface

    J’ai l’impression d’entendre un docteur dire regardez il va bien, avec les perfusions, votre enfant alité et dans le coma va parfaitement bien. Il a toutes les calories nécessaires à sa vie !

  4. Pas de travail du sol. Semis direct sur couvert végétal. Rotation des cultures. Apport de biomasse. Réduction des intrants. Etc …
    Et pourtant cela fonctionne, la biodiversité revient, les vers de terre travaille le sol, le sol ne s’érode plus, l’eau circule mieux, les nappes sont moins polluées, la productivité est au rdv, les charges pour l’agriculteur diminue, son pouvoir d’achat augmente, etc …Un ex parmi d’autres : https://youtu.be/mr7myhuhRYQ?si=OaJPBlFdX_i-tDCw

    • Vous rejoignez en cela la position de l’un des auteurs de la méta-analyse que j’ai mis en lien un peu plus bas : “Pour ce chercheur, faire le pas de passer à des pratiques de réduction du travail du sol est un « win-win » pour les agriculteurs car ces pratiques économisent de l’argent et en retour, des populations plus larges de vers de terre aident au maintien de la structure du sol, produisent des agrégats de sol, participent au recyclage des nutriments, creusent des galeries permettant le transport de l’air, de l’eau et des nutriments.”

      Par contre je ne suis pas sûr que cette stratégie « win-win » soit très profitable aux vendeurs d’engrais qui, malheureusement pour nous, semble avoir une influence assez considérable.

    • Merci pour le lien, cela éclairera peut-être certains qui auraient pu prendre pour argent comptant les billevesées du torchon ci-dessuw.

  5. Je partage la même déception que Denis. Il s’agit là pour moi d’une perche tendue à tous ceux qui cherchent à nous accoler l’étiquette infamante de climato-denialiste.

    Ayant réalisé une formation de 9 mois en maraîchage biologique et lu/ visionné plusieurs ouvrages/vidéos sur le sujet, j’ai acquis quelques connaissance sur le sujet et je trouve que cet article est vraiment de piètre qualité. .

    Cela dit même sans avoir de connaissances très poussées en agronomie, un lecteur attentif n’aura sans doute pas manquer de remarquer certaines contradictions.

    L’une d’elle étant qu’après nous avoir dit que la texture d’un sol ne pouvait être que légèrement modifiée, les auteurs nous font savoir un peu plus loin que : “si la texture est équilibrée argile – sable – limon, l’humus est facultatif pour assurer la stabilité structurale d’un sol, et sa résistance à un éventuel risque d’érosion”.
    J’en déduis donc qu’il y a de nombreux cas où celle-ci n’est pas équilibrée et où l’humus pourrait alors jouer un rôle afin d’assurer “la stabilité structurale d’un sol, et sa résistance à un éventuel risque d’érosion”.

    En outre les auteurs nous font savoir un peu plus loin que l’amélioration de cette stabilité structurale permettrait également de limiter les “risques de formation d’une croûte de battance”.
    Or il a été dit au début que les croûtes de battance (qui, contrairement à ce qui a été affirmé, peuvent également se former sur des sols n’étant non-limoneux si ceux-ci sont nus ou déstructurés par un travail du sol intensif et répété) peuvent non seulement contribuer à “l’érosion du sol”, mais également “bloquer la levée des graines” et “empêcher une partie des pluies de s’infiltrer”.

    J’en déduis donc que lorsqu’un sol n’est pas équilibré, l’ajout de matière organique peut alors en améliorant sa stabilité structurale favoriser l’infiltration de l’eau ; et qu’ainsi la perméabilité d’un sol n’est, contrairement à ce qui a été affirmé, pas seulement conditionnée par sa structure, mais dépend également de sa teneur en matières organiques.

    Par ailleurs, les auteurs ont fait savoir que l’argile va, avec l’humus, former un complexe argilo-humique qui permettra de stocker l’eau et les nutriments, mais omettent de dire (sciemment ou non) que l’ajout de matière organique a généralement pour effet (surtout lorsque le taux d’humus est faible) d’augmenter les capacités de rétention d’eau et de nutriments, et donc sa fertilité.

    Pour ceux qui souhaiterais en savoir davantage sur le rôle la matière organique je vous invite à lire ce petit dossier que je trouve vraiment très clair et synthétique : https://abiodoc.docressources.fr/doc_num.php?explnum_id=1595

    Et pour ceux qui ne seraient toujours pas convaincu du caractère néfaste des pratiques agricoles actuelles je les invite à suivre ce petit cours accéléré d’agronomie (moins de 4 minutes) :
    https://www.youtube.com/watch?v=Ucgv9bhszDw

    PS : Faire l’autruche n’a jamais servi à faire avancer quoi que ce soit, et ne peut que contribuer à jeter le discrédit sur le camp des climato-sceptiques.

    • Merci pour les nombreux liens, la rédaction intelligente et extensive de la réponse et l’abondance de la participation au travail d’éducation dans la suite des commentaires. C’est un plaisir de vous lire. On pourrait croire que certains vont enfin pouvoir s’instruire au lieu de croire sur parole des dinosaures diplômés.

  6. Cet article est à la fois simple à comprendre et tout simplement excellent scientifiquement.
    Malheureusement, le mythe des sols agricoles pollués, menacés ou en danger est de plus en plus répandu dans le grand public. Les raisons sont simples, les médias donnent leurs préférences et leurs audiences à tous les marchand de peur et dans le domaine agricole les marchands de peur sont pléthores.
    Tous ces marchands de peur, sans exception, dissimulent derrière leurs discours catastrophistes, sur les sols agricoles ou sur la disponibilité en eau, les sécheresses et le réchauffement, des sociétés privées financièrement juteuses qui proposent analyses, stages et conseils (très chers) à tout ceux à qui ils ont réussi à faire peur. Bref, la peur est un business et la fabriquer est une nouvelle forme de pub. Et chose incroyable, les médias offrent à ces entrepreneurs d’un nouveau type une pub totalement gratuite ! Elle est pas belle la vie d’entrepreneur catastrophiste ?

    Si dans le grand public, le mal est fait et un grand nombre de gens persuadés que les sols sont dans un état catastrophique et que nous sommes tous en danger (de quoi ? on a jamais vécu aussi longtemps et en aussi bonne santé !) le monde agricole tombe parfois dans le piège. Sur le plan de la biologie des plantes et de la géologie et pédologie des sols, les agriculteurs sont inégalement formés.
    D’une manière générale, ceux qui ont suivi un véritable cursus agricole long, sont plutôt très bien formés.
    Ceux qui sont passés par des stages de reconversion, notamment dans le domaine du bio, sont souvent hallucinant d’ignorance. Il est vrai que quand vous avez fait des études de sociologie ou de philosophie, vous avez souvent du mal avec les notions les plus basiques de chimie ou de biologie (et parfois même en calcul basique, lors d’un stage sur des produits phytosanitaires, j’ai aidé un producteur fruitier bio passé par un stage bio à comprendre ce qu’était un are en lui faisant arpenter une pelouse, je vous passe le reste)
    Un des symptômes les plus sérieux de l’ignorance généralisée des basiques de la biologie et de la chimie dans le grand public est le succès totalement irrationnel de la biodynamie !!!
    Comment peut-on croire aux fadaises (genre vertu miraculeusement fertilisante de la bouse placée dans une corne de vache et enterrée une nuit de pleine lune ?!) sorties du cerveau d’un illuminé du début XXème siècle, Rudolf Steiner, n’ayant jamais fait pousser une salade ou un épi de blé de sa vie, vie passée à distraire par des fables et des tables qui tournent une aristocratie allemande traumatisée par la défaite de 1918 et tournée vers le passé.
    Mais les agriculteurs bio ignorants ne sont pas une règle absolue, loin de là, certains ont tout mon respect. Il existe une élite émergente d’agriculteurs bio dont les connaissances sont remarquables et qui de plus en plus s’affirment même pro OGM et NGT car ils ont compris tout ce qu’ils ont à gagner.

    Les sols se portent remarquablement bien en France et dans tous les pays où l’on pratique une agriculture moderne. Ceux qui travaillent la terre sont des gens qui se projettent à long terme, parfois pas seulement pour eux mais aussi pour leur descendance. Les sols, ils en prennent soin car au final, s’ils font des erreurs ou des dégâts, ils en paieront le prix fort.

    Certes, certains sols se dégradent en France, mais c’est rarement le fait du monde agricole.
    Exemples tout à fait d’actualité : quand vous avez l’interdiction de curer des fossés de drainage autour de vos champs en raison d’une xième norme écolo, ou parce que des castors ont édifié un barrage et inondent des dizaines d’ha, ou lorsqu’on décide de ne plus entretenir des digues de bord de mer pour « renaturation » nième chimère écolo (et il faut bien aider la mer à monter un peu plus vite hein ?) et bien oui, vos sols situés dans ces zones se dégradent et à terme, ne sont plus cultivables et ils vous restent les yeux pour pleurer puisque vous n’avez plus le droit d’intervenir.

    Ceux qui consultent ce site ont souvent un bon esprit critique sur les questions climatiques, sinon ils n’arriveraient pas jusque là. Qu’ils étendent leur esprit critique aux questions agricoles. Ou s’imaginent-ils que les médias qui racontent n’importe quoi dans le domaine climatique seraient par l’opération du Saint Esprit, parole d’Evangile dans le domaine agricole ?

    • J’aime lire ici les gens qui ici écrivent peu souvent, qui écrivent juste, et qui écrivent le vécu plutôt que sur les dernières théories à la mode.

    • Votre commentaire est très intéressant.
      Mais il n’y a pas que dans le domaine agricole que l’ignorance, que vous évoquez, existe.
      J’ai aussi l’occasion de voir sur le net, ici ou là, un tas d’âneries qui ont trait à mon domaine de compétence.
      J’ai découvert que beaucoup de gens croient, sans forcément s’en rendre compte, à l’énergie magique et au mouvement perpétuel… Nombreux sont les charlatans qui en profitent.

  7. La secte écologiste est composée de diverses chapelles foisonnantes. On trouve notamment la chapelle du CO2, la chapelle de la biodiversité, la chapelle des cartes météo rouges à partir de 10 °C, la chapelle de la banquise fondue, celle des coraux, la chapelle de l’érosion des sols, celle des petits poissons et celle des gros mammifères, celle des papillons et celle des abeilles, la chapelle des ours blancs, la chapelle de l’ozone et de son trou, la chapelle de l’eau qui manque (info-secheresse.fr), celle de l’eau en excès (info-secheresse.fr), les chapelles des forêts primaires, secondaires ou tertiaires, etc.

    Chacune dans son domaine a pour mission de déclarer l’homme coupable, quitte à inventer des thèmes d’accusation fictifs. Qu’on se le dise, à cause de l’homme, quel que soit le sujet, tout va mal et surtout de mal en pis.

    L’exemple de l’érosion ou de l’appauvrissement des sols est à ce titre tout à fait édifiant. Voilà un domaine où la productivité de l’agriculture moderne démontre de manière indiscutable que les sols travaillés de manière raisonnée par les agriculteurs sont de plus en plus riches, produisent de plus en plus de nourriture pour l’humanité, mais il faut quand même lancer une accusation, alors on affirme gratuitement, contre toutes les évidences, que les sols sont de plus en plus pauvres. L’accusation fictive n’est pas dénuée d’intérêts particuliers travestis en bien commun. Les agriculteurs sont en effet les seuls véritables écologistes. Les écologistes politiques, faux écologistes, n’aiment pas la concurrence des vrais écologistes. Ils feront tout pour supprimer la concurrence.

    Comment diable des sols prétendument appauvris produiraient-ils 10 fois plus de nourriture à l’hectare en moins d’un siècle ? Et pourtant, voilà agitée la terrible menace que les vilains méchants agriculteurs, forcément capitalistes (parce que les mensonges écologistes ne sont jamais loin des mensonges socialistes), nous feraient subir. Malthus a eu tort encore une fois, mais non, Malthus aura quand même raison par la magie du verbe terroriste. Comme souvent (sinon toujours) avec l’écologie politique, c’est un pur délire scientiste, dénué de tout fondement scientifique. Décidément, la haine de l’humanité, autrement dit la haine de soi est une pandémie mentale.

    • Excellent diagnostic !

      Mais peu d’espoir de faire guérison quand le bon sens a disparu d’un grand public qui vit dans une bulle de confort artificiel, quand les médias ne savent vendre que de l’émotionnel, quand l’éducation nationale diffuse une écologie de pacotille et ne cherche même plus à former les élèves à réfléchir et chercher par eux-mêmes, quand la majorité des “scientifiques” doit faire allégeance à la profession de foi catastrophiste pour conserver postes et budgets…

      Toutes les chapelles modernes se sont développées sur des sujets à grande échelle de temps, à grands volumes de données et grande complexité d’interactions, où il est facile d’inventer des théories invérifiables et d’excommunier ceux qui doutent.
      Sans doute faudra-t-il quelques décennies supplémentaires de mesures et d’observations, et l’aide de nouvelles IA rationnelles et objectives, pour dégager enfin des explications et des prévisions réalistes… Mais vu l’emprise croissante des idéologies totalitaires et des lobbies malthusiens comme le GIEC, il n’est pas impossible que l’humanité soit d’ici là retournée à l’âge des cavernes !

  8. A propos du bio : je cherche toujours une étude qui comparerait sur longue période (au moins 10 ans) deux populations (comprenant un nombre significatif d’individus, au moins 5.000 personnes), populations pratiquant le même style de vie et ayant la même structure d’âge. Un échantillon nourri exclusivement au bio. L’autre nourri comme la plupart des gens aujourd’hui (du bio et du non bio).
    Il serait alors intéressant de comparer le taux de morbidité et de mortalité des deux échantillons.
    Merci de me fournir la réponse.
    Cela ne veut pas dire que je suis contre la réduction de l’utilisation des pesticides et autres produits chimiques. Bien au contraire.

    Dans le genre situation catastrophique, je profite de ce blog pour signaler une étude parue par Airparif le 5 avril sur la pollution dans la région dans la région parisienne : le taux de particules fines a baissé de 47 % de 2005 à 20221, et celui de Nox de 58 % pendant la même période.
    Cette information est presque passée sous silence …

  9. Nick Perry
    mar. 9 avril 2024 à 5:32 AM UTC+2

    “Avec un nouveau record de température en mars, les douze derniers mois ont été les plus chauds jamais enregistrés dans le monde, 1,58°C de plus que dans le climat de la planète au XIXe siècle, avant que se fasse sentir l’effet de la combustion des énergies fossiles, de la déforestation ou de l’agriculture intensive.

    Poursuivant une série ininterrompue de dix records mensuels, mars 2024 constitue un nouveau signal après une année où le réchauffement climatique anthropique, accentué par le phénomène El Niño, a multiplié les catastrophes naturelles.”

  10. Pour ceux qui s’interroge sur l’impact du travail du sol sur les populations de vers de terre (ces infatigables laboureurs), je vous conseille la lecture de cet article qui traite d’une méta-analyse réalisé en 2017 à partir du résultat de 165 études différentes.
    https://drive.google.com/file/d/1DxemAVWMqxPxR6i5eiY-l7kmkLbzy9zz/view?pli=1

    Le constat est sans appel : “Les résultats de cette méta-recherche montrent un déclin systématique des populations de vers de terre dans les sols qui sont charrués chaque année. Plus profond est le travail, plus nuisible est son effet sur les populations de vers de terre. À l’opposé, toute forme de réduction du travail du sol permet une augmentation du nombre de vers de terre ainsi que leur biomasse globale. Parmi les cinq formes étudiées de réduction du travail du sol, les résultats les plus positifs sont observés dans le cas du non-labour (semis direct) et du travail du sol superficiel (moins de 15 cm de profondeur). […] La catégorie AC (agriculture de conservation) montre également une augmentation significative des populations de vers de terre.”

    Cette méta-analyse s’est également penché sur les effets de l’ajout de matière organique : “Il apparaît alors évident que les apports de matière organique amplifient l’effet positif de la réduction du travail du sol sur l’abondance des vers de terre.”

    Enfin elle s’est également penchée sur la question des produits phytos (notamment le glyphosate) : “Au final, les chercheurs n’ont pas trouvé d’effet significatif de l’utilisation du glyphosate sur les populations de vers de terre (tant sur leur abondance en nombre qu’en termes de biomasse). Ils ont même trouvé des résultats où le nombre de vers de terre augmentait de 35 % quand le glyphosate était utilisé : la destruction de la végétation vivante offrant une ressource alimentaire abondante”.

    Ce qui en ressort c’est que l’agriculture biologique est loin d’être la panacée. Et qu’à choisir entre le labour ou le glyphosate mieux vaut choisir le second (j’espère qu’aucun des professeurs que j’ai pu avoir au cours de ma formation en maraîchage biologique ne lit ce blog).

    Toutefois cela ne signifie pas pour autant que l’utilisation de glyphosate soit sans conséquences quelque peu fâcheuses. En effet une méta-analyse réalisée en 2019 a conclu “qu’il existe bien une association statistiquement significative entre le risque de survenue d’un type de lymphome non hodgkinien et l’exposition aux produits à base de glyphosate”.
    https://www.univadis.fr/viewarticle/divergences-risque-sanitaire-du-glyphosate-question-2024a1000014
    L’auteur de l’article nous fait également savoir à la fin que “des abeilles exposées par voie orale à des doses environnementales de glyphosate sont plus à risque de développer des infections opportunistes”. La raison serait que ce dernier affecterait le microbiote intestinale de cette dernière.
    https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/developpement-durable-glyphosate-serait-bien-tueur-abeilles-72983/

    • Je n’ai pas retrouvé le lien mais je me rappelle avoir visionné une conférence de Marc-André Sélosse, spécialiste des champignons mycorhisiens alliés des plantes (découverts il n’y a pas si longtemps finalement) qui expliquait qu’effectivement, on obtenait, contre intuitivement, un sol plus vivant sans labour mais avec l’utilisation raisonnée de glyphosate qu’en pratiquant une agriculture bio avec labour. Désolé je n’ai pas retrouvé le lien.
      Malgré tout, pour lui la nuisance du glypho est certifié (avec nos connaissances actuelles) :

      https://youtu.be/k2FUUq0yP0Y?si=C2Z18ggeZKruKviJ

      Ci-dessous, le lien d’une autre vidéo de Marc-André Sélosse, qui explique pourquoi le labour est bénéfique à court terme sur quelques générations, mais néfaste à long terme, principalement du fait de l’érosion du sol déstructuré.
      Alors OK, la chimie peut compenser à court-moyen terme ce que le labour casse mais au final, c’est la fuite en avant. Le sol est de plus en plus érodé et pauvre et pour compenser, l’agriculteur doit labourer de plus en plus profond, et apporter de plus en plus d’engrais pour conserver les mêmes rendements. Les méthodes et les pratiques alternatives sur sol vivant sans labour et avec moins de chimie, montrent que cela fonctionne et qu’en travaillant avec la nature, en en comprenant ses mécanismes dont les liens-symbioses entre les plantes et le monde bactérien, on obtient d’aussi bons rendements et on préserve les sols et l’avenir. Mais effectivement, ça ne doit pas plaire à l’industrie de l’agrochimie. Malheureusement pour elle et pour ses partisans et fort heureusement pour nos enfants, de plus en plus d’agriculteurs passent le cap de quitter ces pratiques mortifères.
      Je note également dans les différents commentaires que le scepticisme scientifique qui m’est cher et qui devrait être cher à tout climato réaliste, ne semble pas de mise pour la science du sol. Cela m’étonne. La science est la science. Les pratiques alternatives sont menées par des agriculteurs très sérieux, soucieux de l’environnement et le plus souvent accompagnés de scientifiques car l’agriculture moderne est de très haute technicité. Effectivement, on ne s’improvise pas agriculteur du jour au lendemain.
      Bref, écoutons ce que tous nos scientifiques spécialistes du sol ont à dire. Comme pour le climat, ils sont loins d’être d’accords entre eux. Ce qui compte c’est que la science avance et que les pratiques nouvelles qui s’appuient sur cette science jeune qu’est l’étude du sol, avancent également et démontrent (ou pas) le bien fondé des nouvelles hypothèses.
      https://youtu.be/0Tv85lHzPNA?si=Ulenrl-T8LWHSur3

      • Il faudra expliquer la contradiction existant entre des rendements en augmentation avec labour en profondeur et une terre qui serait appauvrie. Un terre riche n’est pas celle où les vers de terre prospèrent mais celle où les rendements productifs sont supérieurs. Idéalement, on combinera les deux, mais pas au prix de rendements dégradés.

        Si le rendement des semis directs sous couvert végétal est supérieur à la méthode du labour traditionnel, le nouveau procédé sera massivement adopté, d’autant plus qu’il permet une économie de moyens. Qui pourrait résister à l’attrait de bénéfices obtenus grâce à de meilleurs rendements et un investissement réduit ? Sinon, la méthode sera abandonnée après la faillite de ses adeptes. La clé, comme toujours, c’est le rendement car sans bénéfice, aucune activité n’est durable. Le développement durable, c’est d’abord et avant tout des bénéfices. Le reste est accessoire.

        On souhaite aux méthodes alternatives la plus franche réussite. Mais l’expérimentation nécessite la concurrence des méthodes entre acteurs privés, certainement pas des oukases réglementaires arbitraires s’imposant d’en haut par un jeu de pouvoir pervers alternant subventions et maltraitances bureaucratiques motivées par la dernière lubie idéologique à la mode. L’écologie politique, pour la même raison que le socialisme, ne peut aboutir qu’à des échecs massifs, des catastrophes à l’échelle d’un pays ou d’un continent. L’échec de l’écologie politique est désormais patent en matière énergétique. Dans le domaine agricole, le premier signe évident de son échec est la révolte des agriculteurs dans toute l’Europe. Un autre signe est la hausse sans raison des importations en Europe en dehors des produits exotiques, ce qui menace gravement l’autonomie alimentaire de nos pays. On devine entre les lignes que l’agriculture européenne, notamment française, est sacrifiée, devenue une variable d’ajustement de négociations dans d’autres domaines sans rapport, par exemple avec l’affaire ukrainienne. Il y a des moments où la politique agricole frise la haute trahison.

      • Merci beaucoup pour ces deux vidéos que vous avez envoyées Denis.
        J’ignorais que le glyphosate avait également des propriétés fongicides, ce qui le rend du coup en effet particulièrement nocif pour la vie du sol.

        Qui plus est, j’ai trouvé la vidéo de ce spécialiste des champignons mycorhiziens sur les conséquences du labour vraiment excellente. Ce n’est malheureusement pas le genre de choses qu’on enseigne aux futurs agriculteurs qui sont encore de la vieille école.

        Cela dit comme vous l’avez fait remarqué les mentalités changent, et de plus en plus d’agriculteurs abandonnent ces “pratiques mortifères”.

        Je me désole aussi tout comme vous de constater que bon nombre de climato-sceptiques, qui dénoncent à juste titre l’influence du lobby des éoliennes ne fassent de même avec celui de l’agrochimie. C’est dommage, car cela donne du coup je trouve du crédit aux accusations de conflits d’intérêts avec l’industrie pétrolière lancées par quantité de climato-réchauffistes.

        Comme me l’avait dit le modérateur lorsque j’avais fait savoir que j’était favorable à l’exclusion de MLA-Brionne, l’entre-soi n’est pas une bonne chose. Celui semble avoir en effet d’émousser notre esprit critique et fait que certains d’entres-nous non pas su se rendre du compte du manque, pourtant assez flagrant, de rigueur et de sérieux de l’article de ces ingénieurs agronomes.
        Après, ayant tout comme vous quelques connaissances sur le sujet, il m’étais bien sûr plus facile d’en relever les insuffisances.

          • Très intéressant. Il sait y faire pour captiver son public. Dommage qu’il sacrifie sa crédibilité avec les fadaises du RCA et de l’effet de serre imaginaire.

            En outre, il n’explique pas comment les plus de la moitié des SAU labourées présentent les productivités les plus élevées si réellement la terre est appauvrie.

        • “En outre, il n’explique pas comment les plus de la moitié des SAU labourées présentent les productivités les plus élevées si réellement la terre est appauvrie.”

          Des preuves à l’appui de vos assertions ?
          Avez-vous pris la peine de jeter un petit coup d’œil au tableau comparatif semis direct et labour que j’ai en mis en lien dans mon message du 11 avril un peu plus bas ?

          PS : N’importe qui ayant un minimum de connaissance dans le domaine de l’agronomie sait que le labour accélère la minéralisation de la M.O. Cela est d’ailleurs très bien expliqué dans la vidéo sur les conséquences du labour qu’avait mis en lien Denis un peu plus haut (le passage en question se situe entre 2min30 et 3 minutes).

    • Eh oui, le glyphosate, premier antibiotique (en volume) en production et en utilisation dans le sol. Au fait dans antibiotique, il n’y a pas (par définition) “Contre la vie”? Merci à tous ceux qui se mobilisent pour faire au contraire la paix avec le vivant au lieu de lui faire la guerre.

  11. @hbsc xris
    Parfait.

    J’aime bien rappeler que la Champagne “pouilleuse” est aujourd’hui une zone qui a une des meilleures productivité de France, alors que jusque dans les années 50, c’était des terrains en friche où il n’y avait que des moutons.
    Idem en Bretagne où les rendements étaient très faibles dans beaucoup de zones (“landes”) et où l’on sort désormais facilement du blé à 100 quintaux/ha.
    la théorie des sols “morts” ou en danger (au moins en France) est une fable de plus qui ne résiste pas aux faits.
    Une pensée émue pour mon prof d’agronomie de terminale agricole qui nous assenait sur un ton sentencieux, que le sol beauceron sera stérilisé dans les 10 ans à venir.
    C’était en 1982.

  12. Pour ceux qui auraient des inquiétudes au sujet des rendements que l’on peut obtenir en cessant de massacrer la vie du sol voici un petit tableau comparatif entre le semis direct et le labour pour les grandes cultures.
    https://i0.wp.com/normandiemaine.cerfrance.fr/arad2/wp-content/uploads/sites/3/2024/01/Rds-moyens-par-culture-en-SD-et-en-labour.png?w=837&ssl=1

    Par ailleurs comme on peut le voir sur ce tableau, le nombre d’hectares où le semi direct sous couvert végétal est utilisé ont quasiment doublé en l’espace d’une dizaine d’année seulement (entre 2008/09 et 2018/19).
    https://i0.wp.com/normandiemaine.cerfrance.fr/arad2/wp-content/uploads/sites/3/2024/01/repartition-surfaces-en-AC.png?w=539&ssl=1

    Voici pour le lien de l’article d’où sont tirés ces tableaux.
    https://normandiemaine.cerfrance.fr/arad2/agriculture-de-conservation-des-sols/

    Et concernant le cas de France voici un tableau représentant la part de la superficie en grandes cultures semée sans labour préalable pour les années 2001, 2006, 2011, 2014 et 2017.
    On constate qu’entre 2001 et 2017 cette part à fait plus que doubler puisqu’elle est passé de 21à 47%.
    https://www.notre-environnement.gouv.fr/IMG/png/capture_d_e_cran_2020-04-01_a_12.12.32.png

    Pour ceux qui aiment donc le factuel ils sont servis.

  13. Analyse scientifique et non dogmatique d’un autre agronome sur la question du labour :
    https://www.agro-conseil-carnavalet.eu/app/download/9984966/Labour+ou+pas+labour.pdf

    J’en retiens que :
    1- le labour n’est pas en soi une technique dangereuse s’il est accompagné d’apports massifs et efficaces de matières organiques ,
    2 – le labour est dangereux et l’histoire le montre (Dust Bowl au USA dans les années 1930), s’il est utilisé seul ou accompagné de chimie de synthèse ,
    3 – dans la conclusion : « nos connaissances actuelles du problème et les avantages économiques, biologiques et écologiques nous permettent de favoriser la possibilité de faire pencher la balance du côté de l’abandon dans la majorité des cas ».

    • 53% de la SAU française est labourée. On abandonne le labour ssi les autres méthodes ont des rendements et une rentabilité supérieurs. Le sujet est complexe et ne supporte pas les oukases bureaucratiques, notamment les politiques écologistes stupides et incompétentes. La seule solution est la concurrence entre les méthodes expérimentées, sans jamais favoriser ou imposer l’une ou l’autre. Il faut donc laisser faire les agriculteurs librement et, pour l’Etat, ne surtout pas s’en mêler.

      https://www.terre-net.fr/travail-du-sol/article/225569/faut-il-encore-labourer-ou-pas-l-eternelle-question

      “Beaucoup de contre-vérités circulent dans le domaine de la fertilité des sols. Le labour est diabolisé, accusé de stériliser les sols. Pourtant nous avons observé une bonne fertilité en situation de labours bien faits. Souvent, ce sont les conditions d’application qui sont mauvaises, pas la pratique en elle-même.”

      • “Il faut donc laisser faire les agriculteurs librement et, pour l’Etat, ne surtout pas s’en mêler.”

        Vous vivez dans le monde de Oui-Oui au pays des Bisounours ou quoi Roger. Ignorez-vous la puissante influence exercée par l’industrie de l’agrochimie ?
        Par ailleurs l’État est parfaitement en droit, et je dirais à même le devoir de promouvoir des pratiques agricoles plus saines et durables.

        “On abandonne le labour ssi les autres méthodes ont des rendements et une rentabilité supérieurs.”
        Oui pour la rentabilité, non pour les rendements. À moins bien entendu que vous ne teniez compte de tenir compte des rendements à moyen-long terme.

        Par ailleurs connaissez beaucoup d’agriculteurs réussissant à obtenir des rendements supérieurs à ceux qui pratiquent le MSV (maraîchage sur sol vivant) en massacrant la vie de leur sol sans utiliser massivement des engrais venant polluer les nappes phréatiques ?

  14. Cet article est une des plus excellentes synthèse que j’ai pu lire sur le sujet (je suis ingénieur agronome).

    L’auteur fait l’impasse sur l’activité biologique et la faune du sol pour une raison simple : cette activité est une conséquence directe de l’état physique et chimique du sol, qui reste la base de tout. Le sol est un support minéral pour la vie biologique : celle des plantes cultivées, des auxiliaires et des parasites. Tout est lié.

    Comme nous constatons que la vie biologique des plantes cultivées est florissante au travers de la fertilité qui se maintient et même s’améliore globalement à l’échelle de la planète ou des différents pays au travers des décennies et des siècles, nous pouvons en déduire que le reste de la vie biologique des sols se porte plutôt bien, quoi qu’en disent les alarmistes de tout poil.

    En ce domaine comme en de nombreux autres, les postures idéologiques sont multiples et irrationnelles. Ce qui compte c’est la longue durée et les résultats concrètement mesurables.

    Je me suis intéressé de près à l’agriculture biologique et même à la biodynamie. J’ai suivi il y a 30 ans les exposés intéressants de Monsieur Bourguignon en plein champ. Une fois passé le tamis du temps je pense aujourd’hui qu’il ne restera rien ou presque de tout cela. Bourguignon a gagné sa vie en faisant peur, il annonçait comme beaucoup d’autres moult catastrophes qui ne se sont pas produites.

    • “Cet article est une des plus excellentes synthèse que j’ai pu lire sur le sujet (je suis ingénieur agronome).”
      Et bien je n’ose dans ce cas imaginer celles qui vous auront paru tout juste potable.

      Sinon plus sérieusement qu’entendez-vous au juste par fertilité ? Et qu’est-ce qui vous fait dire que celle-ci tend globalement à s’améliorer, et qu’elle en serait alors selon vous l’explication ?

      Par ailleurs si, comme vous le dîtes, vous avez suivi les exposés de monsieur Bourguignon vous n’êtes alors j’imagine pas sans savoir qu’en plus d’être un ardent défenseur d’une agriculture sans pesticides ni engrais chimiques, il était également un ardent défenseur d’une agriculture sans labour.

      Enfin que pensez-vous de la conclusion d’une méta-analyse paru il y a déjà 8 ans de cela : “Résultat : partout, les sols sous labour ont une activité et une masse microbienne ainsi qu’une activité enzymatique bien inférieure aux sols non labourés.”
      https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/agriculture/l-interet-du-non-labour-confirmee_107236

      “Ce qui compte c’est la longue durée et les résultats concrètement mesurables.”
      Entièrement d’accord avec vous. Aussi je vous invite à jeter un petit coup d’œil au tableau comparatif entre semi direct et labour que j’ai mis en lien dans mon message du 11 avril. Peut-être ce dernier vous fera-t-il revoir quelque unes de vos certitudes.

      PS : Prière de ne pas mettre dans le même sac un honnête homme, dénonçant l’influence prépondérante de l’industrie de l’agrochimie, avec les escrocs du GIEC.

      • “qu’entendez-vous au juste par fertilité ?” Excellente question !

        Au service de l’humanité, un sol est fertile s’il est productif (rendements) et rentable (profits). Sauf très rares exceptions, les sols ne sont pas naturellement fertiles mais le deviennent grâce au long et patient travail des agriculteurs, seuls véritables écologistes, jusqu’à atteindre des niveaux de fertilité jamais vus auparavant, avec des rendements dépassant couramment les 8 tonnes à l’hectare (à comparer à moins d’une tonne à l’hectare il y a un ou deux siècles dans nos contrées ou encore aujourd’hui dans certains pays sous-développés n’ayant pas accès facilement aux engrais et à la mécanisation).

        “engrais chimiques” : les sols sont chimiques ; les plantes sont chimiques, les animaux sont chimiques, la nature est chimique. Même le moteur à explosion des tracteurs et des moissonneuses, c’est de la chimie. Banalement, les engrais sont forcément chimiques. Comment pourraient-ils ne pas l’être ? Bref, l’emploi de l’adjectif est superfétatoire, sinon désuet. S’il est employé dans un but péjoratif, c’est simplement la preuve de l’incompréhension de ce qu’est la nature.

        • “Excellente question !” Sauf que ce n’est pas à vous que je l’ai posé, à moins que vous ne soyez également la personne écrivant sous le pseudonyme d’Aragorn.

          Sinon par engrais chimique j’entends par là ceux issus de l’industrie pétrochimique.
          Or peut-être que vous l’ignorez, mais il s’avère qu’en plus d’être assez gourmand en énergies fossiles le processus de fabrication de ces engrais n’est disons pas toujours très très clean : https://www.youtube.com/watch?v=DsiseNTOFLI

  15. Tout est faux chez les écolos ?
    “Le 27 mars dernier, une révélation majeure est venue ébranler les fondements de l’évaluation des pesticides en Europe. Après une bataille juridique avec le journal Le Monde, l’ANSES a finalement rendu public un rapport qui avait été soigneusement enterré depuis 2016. Ce rapport met en lumière les failles béantes dans l’évaluation de la génotoxicité des formulations au glyphosate, soulevant des questions alarmantes sur la sécurité des pesticides largement utilisés dans notre environnement.
    […] Face à ces révélations troublantes, l’association Secrets Toxiques est en première ligne pour exiger des réformes urgentes. Leur lutte pour une évaluation rigoureuse et transparente des pesticides est plus nécessaire que jamais, alors que la santé publique et l’environnement sont menacés par des pratiques d’évaluation laxistes.”
    https://www.quotidien-libre.fr/glyphosate-le-scandale-sous-jacent-de-levaluation-des-pesticides-en-europe/

    PS : Si cela vous intéresse Roger, l’association Secrets Toxiques réalise depuis 2023 un Tour de France visant à “alerter l’opinion publique sur la sous-évaluation de la toxicité des pesticides autorisés.”
    Il sont dans le Sud-Ouest jusqu’au 19 avril et se rendront le mois prochain en Ariège.
    https://secretstoxiques.fr/tour-de-france-st/

    • Selon toutes les données disponibles, le niveau de preuve de la génotoxicité du glyphosate chez l’animal est égal à… zéro. L’écrasante majorité des tests de génotoxicité dans le monde entier a abouti à des résultats non significatifs. Concernant les très rares tests positifs qui ont été publiés par des militants de la “cause”, à chaque fois des tricheries ont été mises en évidence, façon Séralini. Bref, rarement un produit a été autant étudié et le résultat de tout ceci est archi nul. Il n’y a pas de faille béante dans l’évaluation. Le rapport en question n’a pas été enterré, mais avait perdu sa pertinence compte tenu d’un programme de recherche européen équivalent. Par ailleurs, s’il fallait encore une preuve, on se souvient que le taux global de cancers chez les agriculteurs est inférieur à celui de la population générale. Enfin et surtout, les produits de substitution apparaissent autrement plus dangereux que le glyphosate tout en étant beaucoup moins efficaces. Commercialement libre de droits, très peu cher, le glyphosate est un petit miracle d’efficacité et d’innocuité, ce d’autant plus qu’il peut être combiné à des OGM rendus insensibles. Jusqu’à preuve du contraire, c’est un des meilleurs produits à notre disposition et il serait criminel de l’abandonner au prétexte qu’une certaine presse de caniveau, qui autrefois se prétendait sans rire de référence, relaie les couinements de quelque hurluberlu. Les escrocs de l’écologie peuvent lâcher l’affaire, on ne cessera jamais d’utiliser le glyphosate.

      Tout est bel et bien faux chez les écolos.

      • Les sources Roger, les sources.

        “Que dit ce rapport de l’Agence de sécurité sanitaire ?
        Premier enseignement : on apprend que sur les quatre experts chargés de rédiger le rapport, l’un d’entre eux tire la sonnette d’alarme sur les désherbants à base de glyphosate.
        Selon cet expert, une série d’études réalisée sur l’herbicide donnent, je cite, « un faisceau de résultats convaincants représentant une véritable alerte sur un effet génotoxique ».
        Deuxième enseignement : le rapport estime que des tests supplémentaires doivent être réalisés sur les produits contenant du glyphosate.
        “Les experts pointent l’absence de pertinence des tests classiques mis en œuvre par les industriels, qui ne permettent pas selon eux de garantir l’absence de potentiel mutagène et génotoxique de l’herbicide. Ils recommandent de pratiquer d’autres types de tests, plus poussés.
        Ces recommandations n’ont donc jamais été rendues publiques, jusqu’à cette semaine, sous la pression de la presse et de la justice. Sauf qu’entre temps, le glyphosate a été réautorisé pour dix ans.
        Alors l’agence de sécurité sanitaire assure aujourd’hui que le rapport n’a pas été publié car il doublonnait avec l’analyse d’un groupe de travail mis en place par la Commission européenne.
        Mais ces justifications, qui émergent 8 ans après, ne convainquent pas vraiment les chercheurs spécialistes des pesticides avec qui j’ai pu échanger…”
        https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/hugo-clement-en-toute-subjectivite/hugo-clement-en-toute-subjectivite-du-mercredi-27-mars-2024-2784857

        • “sous la pression de la presse et de la justice”

          Rien qu’à lire ces mots, vous savez que la démarche est frelatée, corrompue. La combinaison presse + justice démontre le caractère politique du procédé. On a quitté le domaine de la science.

          “garantir l’absence de potentiel mutagène et génotoxique”

          Cette phrase permet de comprendre la malhonnêteté du procédé. Du fait de la forme négative (garantir l’absence), c’est mission impossible. Même après des centaines d’études indépendantes sans résultat dans le monde entier, on observe qu’il reste encore de la place pour le doute et l’exigence d’études supplémentaires, dans l’espoir de mobiliser entre temps le scandaleux principe de précaution pour justifier une nouvelle interdiction. Ca ne s’arrêtera jamais et c’est le but recherché lorsqu’on exige de “garantir l’absence”. Encore une fois, on n’est plus dans la science. Tout ceci est politique.

          Mais surtout, on patauge dans l’inversion de la charge de la preuve la plus crasse. Que ceux qui prétendent que le glyphosate est génotoxique le démontrent. Le produit est en accès libre. Ce serait si simple et évident au lieu de battre la campagne. Mais voilà, puisque tout est faux chez les écolos, ils en sont incapables.

          • Un “scandaleux principe de précaution” ?
            Et ne trouvez-vous pas plus scandaleux que ce rapport dans lequel un des experts alertait sur le fait qu’il existe “un faisceau de résultats convaincants représentant une véritable alerte sur un effet génotoxique” du glyphosate ait été soigneusement caché par l’ANSES ? Ou que ce produit ait été réautorisé l’année dernière pour une durée de 10 ans sans que les “tests plus poussés” que recommandait de faire le groupe d’expert en 2016 n’ait été réalisés entre temps ?

            PS : Je pense que pas mal de personnes aujourd’hui auraient apprécié que ce “scandaleux principes de précaution” fut respecté au moment de cette fameuse “pandémie” covid-19. Cela aura permis d’éviter bien des drames.

          • “D’abord ne pas nuire” est l’exact contraire du scandaleux principe de précaution, ce dernier n’étant qu’un principe de nuisance maximale.

          • Cela dépend ce que vous entendez par principe de précaution.

            “Nous ne sommes nullement en mesure à ce stade, d’évaluer le bénéfice de cette vaccination (sur la protection individuelle et collective). En revanche, on ne peut exclure des conséquences à court et à long terme d’une vaccination par « thérapie génique » sur laquelle nous n’avons aucun recul, notamment sur la viabilité des enfants à naître (FCS, MIU …) et la fertilité future de jeunes femmes vaccinées (FCS par défaut de nidation et possibles altérations génétiques) ; et encore moins sur les conséquences potentielles sur leurs enfants et adultes en devenir.”

            “A l’inverse de la prévention qui concerne les mesures visant à éviter un risque connu et avéré scientifiquement, le principe de précaution consiste à mettre en place des mesures pour prévenir des risques supposés lorsque la science et les connaissances techniques ne sont pas à même de fournir des certitudes, principalement dans le domaine de l’environnement et de la santé.
            Il nous revient d’appliquer ce principe de précaution comme nous y engagent nos codes de déontologie. Or, injecter une substance expérimentale à toute une population sans recul sur des essais cliniques tout juste commencés ne va pas dans ce sens.”

            “Tant que nous n’avons pas de certitude sur l’innocuité des vaccins à long terme sur les femmes et les bébés qu’elles portent, nous ne vaccinerons pas d’autant que l’efficacité des vaccins est en cours d’évaluation et donc non démontrée chez les femmes enceintes. Nous leur déconseillerons également de se soumettre à cette expérience.”

            https://collectifdesantepediatrique.fr/au-nom-du-principe-de-precaution/

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