Les propositions de la convention citoyenne pour le climat : « 50 nuances de green »

De l’audace citoyen, de l’audace, toujours de l’audace.

Danton à l’Assemblée Législative le 2 septembre 1792

Frustrés d’être privés de leur récente notoriété par la pandémie COVID-19, les 150 membres de la convention citoyenne pour le climat ont décidé d’intervenir dans le débat. Ils ont transmis à certains membres de l’exécutif une « contribution à la sortie de crise » sous forme d’un texte de cinquante propositions. Le texte a été transmis avant d’avoir été voté par l’assemblée plénière, il n’est donc pas public.  Le Monde qui se l’est « procuré »(sic) en dévoile une partie dans un article intitulé : « Climat : les 50 propositions de la convention citoyenne pour “porter l’espoir d’un nouveau modèle de société” ». Grâce à notre journal de référence nous pouvons donner à nos lecteurs un aperçu des mesures proposées. Comme on le verra, il y est beaucoup question d’interdire, de rendre obligatoire, de réglementer, de subventionner (et in fine, de taxer). Rappelons que la convention a pour mandat de « définir une série de mesures permettant d’atteindre une baisse d’au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 », émissions qui représentent pour la France moins de 1% des émissions mondiales.

Morceaux choisis

Rendre plus difficile l’accès au logement obligatoire la rénovation énergétique globale des bâtiments

 « Notre ambition, écrivent nos audacieux conventionnels, est de passer d’une rénovation par petits gestes et à petits pas  à une rénovation globale (toit, isolation, fenêtres, chauffage et VMC), en multipliant par trois le rythme des rénovations. »
Cela représente environ 20 millions de logements à rénover de manière globale. Pour réaliser ce « grand chantier national », qui permettrait de créer des emplois, de réduire la facture énergétique et les dépenses de santé, les citoyens proposent des incitations mais aussi des sanctions (par exemple un malus sur la taxe foncière).

Saborder l’industrie automobile Interdire la vente de véhicules neufs très émetteurs

Haro sur la voiture individuelle ! Pour encourager d’autres modes de transport, les conventionnels proposent de rendre obligatoire et d’augmenter la prime de mobilité durable pour ceux qui effectuent leur trajet domicile-travail à vélo ou par le biais du covoiturage. Ils proposent d’interdire dès 2025 la commercialisation de véhicules neufs très émetteurs (plus de 110 g de CO₂/km), et entre temps d’augmenter « très fortement » le malus pour ceux qui polluent.

Créer des kolkhozes fermes municipales

Ils souhaitent promouvoir « la création de fermes municipales et  de plates-formes de regroupement des productions ». Il faut aussi, écrivent-ils, « utiliser le levier de la commande publique pour valoriser les produits issus de circuits courts, locaux, durables et à faible coût environnemental, sous la forme d’un “guide d’’achat” à adresser aux acheteurs publics ».

Rééduquer Former les consommateurs

L’essentiel porte sur l’éducation et la formation du consommateur à l’environnement et au développement durable. Les citoyens conventionnels propose, d’interdire dès 2023 la publicité sur les produits les plus émetteurs de gaz à effet de serre (« une sorte de loi Evin sur le climat »). D’une manière plus générale,  il s’agit de « limiter fortement les incitations quotidiennes et non choisies ». Il est proposé que soit rendue obligatoire dans toutes les publicités une mention de type « En avez-vous vraiment besoin ? La surconsommation nuit à la planète ».

Etatiser l’innovation Sortir de l’innovation pour l’innovation

Les citoyens proposent donc que « d’ici à 2025, tout soutien à l’innovation s’inscrive dans une logique de sortie d’un modèle basé sur le carbone ». La recherche publique devra donc être orientée ver les secteurs ayant un intérêt environnemental et écologique. Il faut « sortir de l’innovation pour l’innovation ». Par exemple renoncer au passage de la 4G vers la 5G qui générerait plus de 30 % de consommation d’énergie carbonée en plus, « sans réelle utilité (pas de plus-value pour notre bien-être) ».


De son côté, le réalisateur Cyril Dion, l’un des « garants » de la Convention citoyenne pour le climat, a expliqué au journal Le Monde pourquoi les 150 volontaires ont envoyé une partie de leurs propositions au gouvernement, alors que les travaux ne sont pas finis.

Si on n’anticipe pas la crise écologique, nous serons confrontés à des chocs violents, avec potentiellement des millions de morts, une sidération et une désorganisation générale de nos sociétés et de nos économies.

Cyril Dion au Journal Le Monde

Aux larmes citoyens !

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