Climat : un consensus de 99,9%, ça n’existe pas

Par Erwan Queinnec, Maitre de conférences à l’université Sorbonne Paris Nord.

Une recherche sur le mot-clé « consensus scientifique climat » renvoie rapidement à une étude récente, publiée en 2021 dans la revue académique Environmental Research Letters, concluant à un consensus scientifique de 99,9% sur le changement climatique anthropique. Il s’agit d’un travail dirigé par un certain Mark Lynas – qu’une recherche sur Google présente non comme un scientifique mais comme un journaliste, auteur d’ouvrages sur le changement climatique – voire militant – assisté de deux collègues universitaires. L’étude, qu’on appellera L21, reprend la méthodologie d’un article publié en 2013 qui, lui, conclut à un consensus scientifique de 97% (on l’appellera C13 ). Curieusement – ou pas – L21 ne dit mot des critiques adressées à C13 par l’économiste Richard Tol qui, retravaillant ses données, passe du consensus de 97% à la conclusion selon laquelle 95% des travaux scientifiques analysés par l’article ne disent rien des causes du changement climatique.

Le protocole de recherche

C’est donc sans aucune restriction ni réserve que L21 – et au vrai, toute la littérature sur le « consensus » avant lui – répète les erreurs de C13. Pour y voir plus clair, exposons d’abord son protocole de recherche principal : (1) les auteurs sélectionnent un échantillon de 3 000 articles scientifiques traitant principalement des méthodes d’investigation (methods), de l’impact, et de l’atténuation (mitigation) du changement climatique, soit trois sujets très différents sur le plan scientifique ; (2) les auteurs lisent le résumé des articles et les classent en 7 catégories d’opinion scientifique allant de « validation explicite du réchauffement anthropique avec quantification » à « rejet explicite du réchauffement anthropique avec quantification ». Ce tri leur permet de finalement retenir 2 718 articles répartis dans les 7 catégories. À ce stade, on pourrait déjà relever quelques limites dans le protocole de recherche mais celles-ci sont inhérentes à tout travail scientifique. Ce qui fait de L21 une mystification tient à l’ambiguïté de sa définition du « consensus », dont résultent deux problèmes mortels pour la crédibilité de la démonstration.

Un « consensus » défini de manière triplement ambigüe

Tout commence donc avec la notion centrale de l’article – le consensus – dont la définition souffre d’un triple défaut (presque tout ce qui est dysfonctionnel l’est à cause d’un défaut de conception ; c’est également, voire surtout, le cas pour les articles « scientifiques »). Première ambiguïté : l’objet du consensus est imprécis de sorte qu’on ne sait pas très bien si l’opinion testée est « les gaz à effet de serre d’origine humaine contribuent au réchauffement climatique » ou « les gaz à effet de serre d’origine humaine sont le facteur principal du réchauffement climatique ». C’est que cette question est si complexe – donc si pleine de subtilités – qu’identifier ce sur quoi devrait porter le « consensus » est en soi exigeant (je renvoie là-dessus à mes articles dans le Journal des Libertés et aussi).

Deuxième ambiguïté : le titre de L21 fait référence à un « consensus dans la littérature scientifique » tandis que le texte se targue, lui, de mesurer un « consensus scientifique ». Voyez comme la sémantique est piégeuse et comme il est facile de s’y laisser prendre ; les deux expressions semblent identiques alors qu’elles sont très différentes. Un « consensus scientifique », c’est une théorie partagée par les scientifiques qui la conçoivent et l’éprouvent ; un « consensus dans la littérature scientifique », c’est un énoncé qui peut être commun à des travaux publiés dans des revues d’astrophysique, d’agronomie ou de sociologie sans qu’aucune de ces disciplines n’en fasse un sujet d’étude ; en somme, c’est une croyance transdisciplinaire. Troisième ambiguïté, sans doute la plus grave : le consensus englobe tous les articles qui s’abstiennent de rejeter la thèse du réchauffement anthropique. Il s’agit donc moins d’identifier un consensus que de valider l’adage « qui ne dit mot consent ». L21 inclut donc, dans le consensus, 1 869 articles – 68,7% de l’échantillon – pourtant cotés « sans opinion ». En somme, si tu ne votes pas contre moi, tu votes pour moi. Bien des hiérarques trop chichement élus gagneraient à s’inspirer de cette façon pour le moins baroque de compter les suffrages.

Des confusions sciemment entretenues

Revenons sur le deuxième et le troisième problèmes.

  • La confusion entre « consensus scientifique » et « consensus dans la littérature scientifique » conduit L21 à intégrer au consensus des disciplines et/ou des sujets d’investigation qui non seulement ne disent rien des causes du changement climatique mais n’ont même rien à en dire (à cet égard, le taux élevé d’articles « sans opinion » ne saurait surprendre) : les travaux consacrés aux impacts s’intéressent aux conséquences du réchauffement, pas à ses causes et ceux relatifs à l’atténuation traitent des politiques censées le juguler (on attend avec impatience l’étude qui démontrera la contribution majeure de l’abattage programmé du bétail irlandais à cette grande cause planétaire)[1]. La mystification vient donc, ici, de ce que L21 met sur le même plan des travaux qui produisent des connaissances (ceux – ou plutôt certains de ceux – relatifs aux « méthodes d’investigation ») et des travaux qui entérinent le réchauffement à titre de postulat, donc de conviction (ceux sur les impacts et l’atténuation, a minima). Ces derniers sont représentatifs d’un « consensus dans la littérature scientifique » mais pas d’un « consensus scientifique ». Ils n’auraient donc pas dû être intégrés à l’étude.
  • Le taux élevé d’articles cotés « sans opinion » est évidemment embarrassant pour les auteurs de l’article (il est en soi révélateur d’un design déficient de leur recherche). Ceux-ci évacuent donc le problème sur la foi d’une escroquerie intellectuelle de premier ordre : le réchauffement anthropique étant un fait scientifique – donc une évidence – les articles agnostiques (ceux qui n’en disent rien) l’entérinent implicitement ; après tout, il ne fait aucun doute que les géologues adhèrent à la théorie de la tectonique des plaques, sans pour autant y faire référence à tout bout de champ (c’est leur justification). Très bien mais alors, en admettant que les scientifiques reconnaissent généralement à une évidence scientifique son statut d’évidence scientifique, à quoi sert de mesurer un consensus sur l’évidence scientifique en question ? À identifier ceux parmi ces scientifiques qu’il faudrait qualifier de fous ?

Au vrai, j’ai peu de doutes quant au fait qu’une majorité de climatologues – voire de physiciens et autres scientifiques de la Terre fondés à exprimer un avis sur le sujet – entérinent que les émissions humaines de gaz à effet de serre jouent un rôle important voire majeur dans le réchauffement climatique actuel. Un accord de cette sorte définit ce que l’épistémologue Thomas Kuhn appelle « paradigme » ou « science normale[2] ». Pour résumer sa pensée, la science est comparable à un marché peuplé de grandes et de petites entreprises. À tout moment, elle est dominée par une idée qui fait office de monopole ou du moins, d’entreprise dominante. Puis naît une innovation portée par une « start-up », qui finit par concurrencer voire déloger le monopole antérieur ; ce parcours est d’ailleurs celui de la thèse du réchauffement anthropique, dont l’idée naît au début du vingtième siècle à l’instigation d’un savant suédois original, Svante A. Arrhenius (qui voyait ce réchauffement tel un bienfait). L’idée fut cependant rejetée par la communauté scientifique de son époque avant de monter en puissance au cours du vingtième siècle pour devenir le paradigme que l’on sait aujourd’hui.

Un consensus de 99,9%, cela n’existe pas

Il n’en demeure pas moins que les articles désireux de quantifier le consensus – donc de mesurer l’audience du paradigme – échouent à le mettre au jour, tout simplement parce que leur protocole est déficient et l’interprétation qu’ils en font, parfaitement grotesque. En effet, comment L21 arrive-t-il à un consensus de 99,9% ? En intégrant 68% de d’articles agnostiques en matière de  consensus. Pourquoi L21 intègre-t-il 68% de ces articles ? Eh bien parce qu’il y a consensus. CQFD : le réchauffement anthropique est vrai parce que tout le monde est d’accord et tout le monde est d’accord parce que le réchauffement anthropique est vrai.

Pour tout dire, je m’étonne qu’un raisonnement circulaire aussi grossier ait passé avec succès le test de l’évaluation scientifique. Mais c’est peut-être le tribut payé par la science à la postmodernité : on continue de poser une hypothèse (jusqu’ici, tout va bien), on lui applique une expérience qui ne marche pas mais on la valide quand même parce qu’on en a envie. Au passage, la partialité de cette démarche montre en elle-même que tout rapprochement entre une notion scientifique hautement politisée – le réchauffement anthropique – et une autre qui ne l’est pas – la tectonique des plaques – est comparaison plutôt que raison.

Regardons de plus près les catégories entre lesquelles L21 répartit les articles de son échantillon : lesquelles sont susceptibles d’étayer le consensus ? Il faut d’abord limiter l’examen aux articles qui traitent de méthodes d’investigation, c’est-à-dire les seuls susceptibles de mettre en question la réalité et les causes du réchauffement[3]. Ensuite, il faut envisager les deux extrêmes de la classification des auteurs, à savoir « validation explicite avec quantification » et « rejet explicite avec quantification », car ce sont a priori les seuls travaux produisant une connaissance originale sur la question posée. L21 recense neuf articles validant la thèse du réchauffement anthropique et un la rejetant. Il y a certes là un indice du consensus (à 90%). Mais un échantillon de 10 articles au lieu des 3 000 initialement étudiés, c’est un peu mince pour prétendre délivrer une preuve quelconque.

Si l’on veut mesurer le consensus, il faut donc s’y prendre autrement. Cela n’a cependant pas grand intérêt (le rapport du GIEC suffit à l’attester). Ce qui serait non seulement intéressant mais indispensable, serait d’identifier l’existence et les arguments d’une controverse donc d’une (ou plusieurs) hétérodoxie(s) scientifique(s)[4]. Car si l’hétérodoxie est pleine de fausses pistes, c’est aussi d’elle que naissent les futurs paradigmes, de la même manière que ce sont les startups – voire les entrepreneurs bricolant dans leur cave – qui font les grandes innovations, donc les grandes entreprises de demain.


[1] Ce n’est pas une plaisanterie (ou alors, une mauvaise) : https://www.lepoint.fr/societe/contre-le-rechauffement-climatique-l-irlande-veut-abattre-200-000-vaches-en-3-ans-04-07-2023-2527248_23.php.

[2] Thomas S. Kuhn, La structure des révolutions scientifiques, Flammarion, 1972.

[3] Ce n’est même pas aussi simple… Je me suis « amusé » à lire un ou deux papiers classés en « méthodes d’investigation ». Je suis rapidement tombé sur un article traitant en réalité d’atténuation (il évalue l’efficacité des méthodes de séquestration du carbone, pas le réchauffement climatique).

[4] Rendons à L21 ce qui lui appartient : les auteurs évoquent cette controverse en conclusion de leur article.

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33 réflexions au sujet de « Climat : un consensus de 99,9%, ça n’existe pas »

  1. Bonjour, balancer des chiffres sans explications, n’avez-vous que ces effets de manche pour continuer de soutenir des théories fumeuses ?
    Un seul exemple : les 200 000 vaches ! Hormis le fait que dans le monde moderne ces animaux n’existent que pour aller à l’abattoir, les 200000 vaches, donc, ne représentent que 3% du cheptel … donc ne vous inquiétez pas pour votre steak !

    • Euh non désolé vous faites erreur Brionne, euh pardon je voulais dire monsieur Déjean, l’auteur de l’article n’a à aucun moment donné fait savoir qu’il soutenais la théorie du RCA. Relisez-le plus attentivement.

      Oh et puis au cas où vous n’auriez pas vraiment lu l’article du journal Le Point auquel vous faites référence, et dont le temps de lecture est estimé à 1 minute, sachez que les 200 000 vaches à abattre sont des vaches laitières, qui comme rappelé dans cet article “sont élevées pour leur capacité à produire du lait.” […] “Ce dernier sera utilisé pour être bu ou encore pour faire de la crème, du beurre ou du fromage mais aussi pour nourrir les petits le temps qu’ils restent sur l’exploitation avant d’être souvent vendus à l’étranger ou pour leur viande.” (Quid du yaourt ?)

      Il ne faut donc pas les confondre avec les vaches dites allaitantes qui “sont quant-à-elles élevées pour leur viande et leurs compétences de reproductrices.”
      https://www.terres-ariege.fr/pourquoi-parle-t-on-dallaitantes-et-de-laitieres-pour-designer-des-vaches-ou-des-brebis/

      Après si vous êtes végan, je puis tout à fait comprendre que vous puissiez être favorable à ce genre de projet qui, à certains égard, peut être vu comme une sorte d’holocauste. Un sacrifice religieux qui servirait à apaiser la colère de Mère Nature et nous prémunir ainsi contre le risque de séismes ou de fortes tempêtes.

    • De quelles “théories fumeuses” parlez- vous? Le “consensus” sur le RCA à 97% ou plus récemment à 99,9%, façon soviétique, serait une réalité selon vous?
      Quand aux 200000 vaches, c’est un article du Point, pas de ‘ClimatoRéalistes”…

  2. L’ expression consensus scientifique est en soi un oxymore. La science progresse et ne se fixe pas sur une vérité. Particulièrement la science climatique qui n’en est qu’à ses balbutiements.

  3. « Un mensonge répété dix mille fois devient vérité. »
    On ne sait pas à qui attribuer la paternité de cette phrase, mais il semblerait qu’elle ait été prononcée par Hitler ou par Goebbels (après tout, il fut ministre de la Propagande).
    Le discours itératif du réchauffement climatique anthropique (RCA) me fait penser à la publicité de Cif, vous savez, ce produit qui, à la télé, fait disparaître la tache la plus tenace en donnant un seul coup d’éponge, quand dans la réalité il faut frotter comme un dingue pour vaincre la saleté.
    Pour vendre, le mensonge est parfois nécessaire. Le RCA n’est-il pas le fruit d’une belle machination pour faire peur et créer une nouvelle économie ?

  4. La notion de consensus scientifique n’est-elle pas, par nature, un oxymore ? En effet, la science repose sur une méthode qui se déroule en plusieurs étapes : à partir de l’observation d’un phénomène et de la formulation d’une problématique, différentes hypothèses vont être émises, testées puis infirmées ou confirmées ; à partir d’une éventuelle confirmation se construit un modèle ou une théorie.
    Ce qui est important, dans cette méthode, ce n’est pas le nombre de scientifiques qui adhèrent à une hypothèse, c’est que celle-ci soit testée et confirmée.
    Or, les modèles actuellement proposés et qui font consensus n’expliquent pas les optima historiques (pas grave, on les efface), ni le refroidissement récent de 1945 à 1978 (pas grave, on n’en parle pas), ni la hausse brutale des températures constatées en août 2023 et qui restent aujourd’hui, à ce niveau (quelques scientifiques l’évoquent).

    Enfin, je remarque que Erwan Queinnec cite, à plusieurs reprises, la théorie de la tectonique des plaques et ce n’est probablement pas un hasard. En effet, cette théorie a fait l’objet d’un déni consensuel dès le XIX avant d’être validé dans les années 60, lorsque les outils d’observations en profondeur des océans l’ont permis. Le consensus s’était donc trompé pendant près d’un siècle.

  5. « Une unanimité d’opinions n’est pas une preuve qui vaille…etc ». Je ne vais pas insulter la culture des personnes qui fréquentent ce site en précisant l’auteur de cette citation. Les grandes découvertes sont le fait de peu de personnes, toujours pensant hors des sentiers battus, le plus souvent en butte avec leur corporation, leur corps, leur caste… Ils sont moqués, déconsidérés, ostracisés et parfois selon les époques incarcérés ou exécutés. Le réchauffement d’origine anthropique reste une opinion, au mieux une hypothèse tant qu’une ou deux personnes ne l’auront pas démontré car consensus scientifique ne signifie pas unanimité. Rien ne justifie donc l’hystérie collective quasi mystique actuelle.

  6. « les gaz à effet de serre d’origine humaine contribuent au réchauffement climatique »
    Oui, sans contestation possible.
    « les gaz à effet de serre d’origine humaine sont le facteur principal du réchauffement climatique »
    Question totalement ouverte.

    J’ajoute :
    « les gaz à effet de serre d’origine humaine contribuent de façon non négligeable au réchauffement climatique »
    Question totalement ouverte.

    Pourtant, ce journaliste et ses amis scientifiques climatologues verreux continueront à présenter la science comme un tribunal politique, où la majorité l’emporte, jusqu’à faire taire les dissidents.

    Plus ces militants et climatologues continueront dans cette voie — c’est-à-dire à faire de la politique au lieu de respecter une contrainte de neutralité incourtounable en sciences –, plus ils s’exposeront au risque de suivre des voies scientifiques dénuées de sens, susceptibles de constituer les exemples futurs d’échecs scientifiques les plus carricaturaux étudiés en épistémologie.

    Quand cela cessera-t-il ? Après avoir désespéré la jeunesse et ruiné l’Europe, en se protégeant de toute critique par un sophisme d’autorité entretenu par le domaine sur-financé de la climatologie, le GIEC, les ONG, de jeunes idôles comme Greta ou des révolutionnaires extrêmistes comme Barrau ou Jancovici ?
    Cette dérive ressemble aux pires errances du siecle dernier, celles qui ont fait des centaines de millions de morts, en version réseaux sociaux et médias politiquement corrects. Tout cela est lissé, propre sur la forme, mais le fond fait froid dans le dos.

  7. 2023 : un nombre record de jours de chaleur ressentie

    Un rapport de l’observatoire européen Copernicus et de l’Organisation météorologique mondiale souligne que la chaleur ressentie a été “extrême” pour les corps humains un nombre record de jours en 2023.
    L’Europe a connu en 2023 un nombre record de jours où la chaleur ressentie a été “extrême” pour les corps humains, à cause de températures au-delà de 35°C ou 40°C dont les effets sur les organismes ont été accentués par l’humidité, l’absence de vent ou la chaleur du béton urbain.
    “L’année 2023 a atteint un nombre record de jours de ‘stress thermique extrême’, c’est-à-dire de journées où la ‘température ressentie’ a dépassé l’équivalent de 46°C”, selon un rapport de l’observatoire européen Copernicus et de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) publié ce lundi 22 avril.
    Outre les canicules, le continent a subi de nombreux phénomènes météorologiques extrêmes au cours de l’année: deux millions de personnes ont été touchées par des inondations ou des tempêtes, des sécheresses sévères ont affecté la péninsule ibérique et l’est de l’Europe et le plus grand incendie de forêt de l’histoire du continent a dévasté 96.000 hectares en Grèce, égrène ce rapport annuel du service changement climatique (C3S) de Copernicus, réalisé avec l’agence de l’ONU chargée des questions relatives au temps, au climat et à l’eau.
    Ces catastrophes ont coûté 13,4 milliards d’euros, à 80% imputables aux inondations lors d’une année marquée par des précipitations très au-dessus de la moyenne, notent les deux institutions.
    Questions : “un nombre record de jours de chaleur ressentie”.
    Record depuis quand ?
    Comment mesurait-on l’humidité, la vitesse du vent, la “chaleur du béton urbain” il y a 50 ans ou – pire- 100 ans ?
    Le plus grand incendie de l’histoire en Grèce (96.000 ha). Peut-être. Mais de 1937 à 1949, soit en 12 ans, 450.000 ha de forêt ont brulé dans les Landes (dont 50.000 ha pour la seule année 1949).

    • Donc si on les suit, c’est le CO2 qui a obligé un pyromane (voire plusieurs) à allumer des feux de forêt en Grèce et qui empêche les grecs d’entretenir correctement leurs forêts…
      Mais bien sûr, et la marmotte elle met le chocolat dans le papier d’alu.

      C’est comme en France en 2022, on omet allègrement que 95% des incendies étaient d’origine criminelle.

    • Je vous conseille de vous documenter sur les canicules de 1718 et 1719, telles qu’elles ont été décrites par E. Leroy-Ladurie:
      “…/…700 000 morts lors des étés caniculaires de 1718-1719, avec même l’apparition de nuées de sauterelles et une forme de climat saharien sur l’Ile-de-France. Ces morts, ce sont surtout les bébés et les petits de l’année. Il y a, régulièrement, des générations décimées en France par la chaleur. Actuellement, les principales victimes, dans une proportion moindre, ce sont les vieux.
      Donc, en plein Petit Age Glaciaire (!!!) on a une répétition sur deux années successives d’événements météorologiques extrêmes particulièrement meurtriers, que le GIEC se serait empressé de mettre sur le compte du CO2 anthropique si cette organisation avait existé sous l’Ancien Régime…
      Combien de morts dus à la canicule de 2023 ???
      Pour votre information, la moyenne mondiale des départs d’incendies de forêts est attribuée à 85 % à des cause humaines accidentelles ou intentionnelles (criminelles). Le solde est majoritairement attribué à la foudre ou plus rarement à la fermentation d’amas de substances végétales.
      Supprimez tout habitat en zone forestière et toute circulation humaine, canicule ou pas, et les départs de feu diminueront des 7/8e.

  8. OUI, le consensus à 99,9 % existe… en Corée du Nord, à Cuba, au Vénézuela, sans parler de la défunte (et sans regrets…) Union Soviétique…
    Il est maintenant devenu incontournable dans nos média mainstream qui ont réussi à visser cette absurdité dans le crâne d’un bonne partie du public.
    Mais ne désespérons pas… Le climatoscepticisme en France a fait un bond ces dernières années où il représente pas loin de 40% de l’opinion. Aux USA, il a timidement dépassé la barre des 50% l’an dernier, ce que la plupart des média se sont empressés d’occulter.

  9. En sciences expérimentales, avant les théories et les modèles qui font ou non consensus, il y a les mesures. Or la précision de celles-ci a beaucoup augmenté depuis un siècle et quasiment de manière exponentielle depuis 50 ans. Il existe un exemple frappant en astronomie avec la distance de Deneb (alpha cygni)*, une des plus grosses étoiles, mais surtout dans le domaine de la chimie**, où on arrive à détecter tout dans n’importe quoi. On trouve désormais des pesticides dans l’eau minérale et des poussières du Sahara dans les glaces de l’Antarctique. C’est ainsi que la teneur en CO2 de l’atmosphère, difficilement mesurable car très faible, est devenue LE problème majeur de notre époque car son augmentation régulière et inéluctable (même pendant la pandémie) est une donnée… qui fait consensus.

    * “La distance de Deneb depuis le Soleil est mal connue, mais a été précisée en 2007 à partir d’une nouvelle analyse des données recueillies au début des années 1990 par le satellite européen Hipparcos : initialement estimée à 3 200 ± 1 800 années-lumière (980 ± 550 pc, ce qui correspondrait à une luminosité 250 000 fois supérieure à celle du Soleil)10, elle a été évaluée autour de 1 550 al (475 pc), précisément entre 1 340 et 1 840 al (410 et 565 pc), par des travaux publiés en 2008”. (Wikipedia)

    **Personnellement, les travaux de ma thèse soutenue en 1970 (et publiée en 1971) étaient essentiellement des mesures délicates à basse température sur des composés très réactifs (métaux alcalins). Mais si j’ai obtenu les félicitations du président du jury (qui n’était pas mon directeur de thèse), c’est parce qu’accessoirement lors de la soutenance, j’ai présenté la valeur exacte de la température de fusion du césium métallique (le césium Cs133, non radioactif). J’avais apporté un échantillon dans un tube sous vide. Le président a pu faire fondre le monocristal de forme cubique à travers le tube entre ses doigts (Tf = 28,4 °C) . Je n’avais pourtant aucun mérite, puisque j’étais parti d’un chlorure CsCl nettement plus pur que ce qui existait à l’époque.

  10. Et comme toujours le “climato-réalisme” se débat pour tenter d’exister…
    C’est mignon.

    Mais là on est quand même tombé à un moment où les rédacteurs de vos articles n’ont plus rien de scientifiques…
    (Je m’étais retenu sur celui qui encensait l’agriculture moderne en date du 8 avril, parce que même des fervents sceptiques s’insurgeaient, signe d’une lueur d’espoir.)
    Sans vouloir manquer de respect à Mr Queinnec, je ne vois pas trop en quoi l’opinion d’un maître de conférence en Gestion managériale peut avoir un poids quelconque sur ce genre de sujet… Autant demander au boulanger du coin et à la crémière pendant qu’on y est !
    (Et oui, c’est ça le truc avec les Maîtres de conférences à la Sorbonne : ont peut facilement consulter leur CV en ligne !)

    Allez, courage.

    • Nestor de la Brionette (c’est une grande famille)

      Pourquoi dépenser de l’énergie pour écrire un commentaire aussi stupide ne remettant en rien en question ce que peut dire l’article.

      Vous n’avez toujours pas compris que l’argument d’autorité n’a aucune valeur ici.

      Ce que j’ai écrit plus haut à Rudolf Déjean est valable pour vous également : Voilà où se trouve la place de votre commentaire : https://eshop.semadeni.com/CatCache/catcache.1/pictures/ZZ-CAT-P119088/ZZ-CAT-P119088_L_1.jpg

      • Je plussoie. Avec de tels contradicteurs, il va sans dire que la montée du climatoscepticisme n’est pas prête de s’endiguer.

        “c’est une grande famille” Mdr.

      • Mr Carras !!
        Comment allez-vous ?
        Votre prose si particulière m’avais presque manquée !
        Mais vous ne m’aviez jamais répondu lors de nos derniers échanges !

        Je retente :
        Qu’est ce qu’un effondrement pour vous ?
        Qui est votre zoologiste écossais ?
        Savez vous où je peux trouver la citation de Mr Pimm qui parle d’un taux d’extinction global de la biodiversité réduit de 75 % ?
        Auriez vous à disposition certaines des études dont vous parliez en septembre 2023 et dont les conclusions iraient dans le sens inverse d’une érosion généralisée de la biodiversité ?
        Les insultes sont-elles votre seul moyen de communiquer ?
        Avez vous déjà vraiment lu un article scientifique dans votre vie toute entière ?
        Vous êtes vous déjà exprimé sur des sujets que vous maîtrisez un tant soit peu ?

        Bonne journée à vous !

    • @MLA, Brionne, Nestor…

      Libre à vous de croire que la science est un tribunal politique où la majorité l’emporte ; qu’il suffit donc d’imposer par la force (du GIEC) une doxa pour en faire une vérité scientifique.

      Etant un simple commentateur anonyme, à votre grand regret vous n’appartenez qu’aux “hésitants” (dongyo), majoritaires. Vous aimeriez bien un jour joindre la petite caste privilégiée des “loyaux” (haeksim), comme Jancovici, Mann, Greta ou Barreau. Alors, pour poursuivre votre rêve, vous chassez sans relâche les “hostiles” (choktae) en espérant être un jour promu pour bonne conduite.

      99% est un bon chiffre, assez élevé pour rappeler aux hésitants le danger de basculer du mauvais côté, mais laissant un petit pourcent d’hostiled visibles, afin de ne pas risquer de voir la vigilance des gardiens du système décroître.

      .

  11. Si l’on considère que les bientôt 2000 signataires de l’association Clintel représentent la totalité du dissensus, soit les 0,01% du sondage, cela voudrait dire que deux millions de scientifiques ont étés interrogés au sujet du climat. Ce n’est pas impossible, mais ça fait beaucoup!

  12. Nestor@
    Sans vouloir vous manquer de respect je ne vois pas quoi un ingénieur des chemins de fer comme Mr Rajendra Kumar Pachauri peut avoir des compétences pour présider le GIEC, pas plus que Mr Hoesung Lee, diplômé en Sciences Economiques.
    Le plus qualifié pour ce poste et aussi le plus réaliste est encore l’actuel Pr James Skea qui a déclaré, entre autres:
    – Il n’est pas utile d’insinuer sans cesse qu’une hausse de température de 1,5 degrés Celsius est une menace existentielle pour l’humanité. “Si vous communiquez constamment le message que nous sommes tous condamnés à l’extinction, alors cela paralyse les gens et les empêche de prendre les mesures nécessaires pour maîtriser le changement climatique,”
    – Les financements accordés jusqu’à présent sont trop axés contre le changement climatique: “Franchement, si vous êtes dans un pays d’Afrique subsaharienne frappé par la sécheresse ou dans certains pays de faible altitude du Pacifique Sud ou des Caraïbes, il est PRIORITAIRE d’obtenir de l’argent pour la résilience et l’adaptation aux effets des changements climatiques”.

  13. “certains pays de faible altitude du Pacifique Sud”.
    Les îles Tuvalu (ex Iles Ellice) vont bientôt disparaître et donc devront être évacuées, englouties par la montée de l’océan, alors que les iles Wallis et Futuna, leurs plus proches voisines et également constituées d’atolls au ras des flots n’ont apparemment pas ce problème. Seule différence, Tuvalu est un état indépendant (avec Charles III comme souverain) alors que Wallis et Futuna est une possession française (avec un roi coutumier).

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