Climat : scénarios, modèles et Cie

par MD

Introduction, quelques rappels.
On sait que le GIEC, en prévision de la COP26 de Glasgow, avait publié en juillet 2021 la première partie (working group WG n°1) de son sixième rapport (AR6), qui présentait entre autres des scénarios d’évolution climatiques jusqu’à la fin du siècle. Chacun connait l’hypothèse fondamentale admise par le GIEC : les températures, en raison de l’« effet de serre », sont commandées très majoritairement par la concentration de l’atmosphère en dioxyde de carbone (CO2), et l’augmentation de cette concentration est due très majoritairement aux émissions « anthropiques » résultant de la combustion des énergies fossiles. On sait qu’aucune mise en cause de ce dogme n’est tolérée.

Par conséquent, pour simuler les températures de l’avenir, le GIEC doit estimer les futures émissions anthropiques de CO, et donc en préalable les futures évolutions des nombreux paramètres qui déterminent ces émissions (paramètres démographiques, économiques, énergétiques, etc.). Cette démarche conceptuelle périodique est connue sous le nom de « Climate model intercomparison project ». Le dernier « project » en date est le CMIP6, (du numéro d’ordre du dernier rapport AR6 du GIEC). Le CMIP6 a pour objectif essentiel de définir plusieurs jeux d’hypothèses (scénarios ou trajectoires) dits « Shared socio-economic pathways » (SSP) destinés à servir de base commune aux travaux ultérieurs. Ces SSP, élaborés en 2016, ont été édictés en janvier 2017.

Les « Shared socio-economic pathways » (SSP).

On trouve dans le rapport AR6 de 2021 (AR6-WG1-SPM, figure SPM.4 partie haute) une représentation graphique des scénarios d’évolution des émissions anthropiques de CO2 entre 2015 et 2100 correspondant à cinq « pathways ». Les SSP sont caractérisés par un premier chiffre (1 à 5) correspondant à une échelle croissante de « conformité » aux objectifs des accords de la COP21 de Paris (le chiffre 1 étant le plus « vertueux »), et un second groupe de chiffres correspondant au « forçage radiatif » (W/m2) sur la période. On ne s’étendra pas sur cette notion.

Comme on le voit, à l’origine des courbes en 2015 (dernière année connue à l’époque de la conception des jeux d’hypothèses) les émissions anthropiques s’établissaient à 40 milliards de tonnes de CO2. Ce chiffre correspond, selon les données officielles, à l’ensemble des émissions anthropiques, somme des émissions fossiles et des émissions dues aux changements d’utilisation des terres (voir notamment « Carbone, etc. »).

Ces différentes trajectoires sont commentées par le GIEC dans l’AR6-WG1 (§1.6.1.4, pages 238-239). En substance, les scénarios SSP5-8.5 et SSP3-7.0 correspondent à un renoncement à toutes politique volontariste en matière d’émissions de CO2, ce qui semble irréaliste. Le scénario SSP2-4.5 correspond sensiblement à la poursuite des politiques actuelles et aux « Nationally determined contributions » (NDCs) pour 2030 élaborées à l’occasion de la COP21 de Paris. Il est généralement considéré comme le plus plausible ; on voit d’ailleurs sur le graphique que les émissions de CO2 sont supposées n’augmenter que modérément, leur baisse éventuelle étant reportée au-delà de 2070. Les scénarios SSP1-1.9 et SSP1-2.6 correspondent à des politiques très volontaristes de réduction des émissions. On a déjà observé sur ce site (encore récemment) que la décroissance accélérée des émissions de CO2 relevait du wishful thinking des pays occidentaux et n’avait aucune chance de se réaliser. Mais là n’est pas le propos.

Les modèles d’évolution des températures.

Sur les bases précédentes, une quarantaine d’équipes internationales de chercheurs ont élaboré en 2019 des « modèles » d’évolution des températures qui ont servi d’ossature au dernier rapport AR6 du GIEC. Ces séries sont accessibles sur le site du KNMI néerlandais à la rubrique « select a monthly field » (les personnes intéressées trouveront en appendice au présent article la procédure à suivre).

  • Les modèles sont établis sur la base de quatre des scénarios précédents (à l’exclusion du SSP1-1.9).
  • Les séries de températures vont de 1850 à 2100, elles comportent donc successivement les données historiques de 1850 à 2017 (ou 2018), puis des données prévisionnelles de 2018 à 2100.
  • Il y a différentes variables : températures moyennes, maximales, minimales, etc.
  • Ces séries sont mensuelles ; on peut les moyenner en valeurs annuelles.
  • Les températures sont exprimées en deux unités de mesure : températures absolues en K, et « anomalies » en °C par rapport à une période de référence que l’on peut choisir.
  • On peut sélectionner tout élément de la sphère terrestre comprise entre deux latitudes et deux longitudes (et donc, notamment, la totalité de la sphère, ou chacun des deux hémisphères, ou tout autre zone géographique).

Quelques applications des modèles.

On trouvera ci-après quelques exemples de représentations graphiques des données fournies par les modèles. Dans les exemples qui suivent : la variable choisie est la « near surface air temperature » (« tas ») ; la période de référence définissant les « anomalies » est la période dite « préindustrielle » 1850-1900 ; enfin, les données sont relatives à l’ensemble du globe terrestre (latitudes -90° à +90°, longitudes 0° à 360°).

Ensemble de 35 « modèles » pour le SSP2-4.5, de 1850 à 2100.
Rappelons que tous les modélisateurs ont travaillé sur les mêmes jeux d’hypothèses.

Même graphique avec en surimpression les températures observées selon l’indicateur HadCRUT5 du Hadley center.

Extrait du graphique précédent pour la période 1979-2030 (l’année 1979 est un gold standard, marquant le début des relevés de températures par satellites ; 2030 correspond à la date horizon des NDCs de la COP21 de Paris).

Séries mensuelles de l’indicateur synthétique « CMIP6 mean » du KNMI pour le SSP2-4.5

Ce graphique est intéressant : il montre que les séries mensuelles sont déduites d’un « gabarit » unique qui est reproduit douze fois avec des écarts de températures pratiquement constants (5°C entre les deux mois extrêmes). Au passage, on remarquera les indentations à la baisse succédant aux grandes éruptions volcaniques : Krakatoa (1883), Montagne Pelée (1902), Da Cunha (1960-62), El Chichon (1982), Pinatubo (1991).

Séries annuelles de l’indicateur synthétique « CMIP6 mean » pour les quatre scénarios SSP, avec HadCRUT5 en surimpression. Les quatre scénarios restent assez regroupés jusqu’en 2030, puis divergent considérablement ensuite.

Extrait du graphique précédent pour la période 1979-2030.

Dans tous ces graphiques, on a pu remarquer la discordance croissante entre les modèles et les deniers relevés de températures du Hadley center. Le proche avenir les départagera.

Interprétation du GIEC pour les valeurs de 2100.
On retrouve les valeurs de 2100 dans le diagramme à moustaches ci-dessous de l’AR6 (AR6-WG1-SPM figure SPM.4 partie basse). Il s’agit de simulations pour la période 2081-2100 par rapport à la référence 1850-1900. En plus foncé sont indiquées les températures observées dans la période actuelle (« to date »), soit +1°C par rapport à la période préindustrielle.

Conclusions.
Il faut savoir gré au KNMI d’avoir mis gratuitement à la disposition du public un corpus de données aussi riche et facile d’accès, même si le choix et le téléchargement des données sont nécessairement des exercices assez fastidieux. On n’a donné ici qu’un échantillon des nombreux traitements de données possibles.

Sur le fond, on peut être surpris de la dispersion considérable des résultats fournis par les différents modèles à partir de données de base pourtant communes. Cette dispersion est déjà surprenante s’agissant des données historiques entre 1850 et 2017-2018, et elle ne fait que s’amplifier au fil des futures années. Elle est de nature à jeter une certaine suspicion sur la vraisemblance de ces projections à long terme et l’usage immodéré qui en est fait.

Appendice. Utilisation du site KNMI.
Rubrique « select a monthly field ». Sélectionner sur la page principale un des modèles individuels (ou un des indicateurs synthétiques dont par exemple CMIP mean), un des scénarios puis une des variables (pour les températures moyennes, « tas » : near surface air temperature). Appliquer. Sélectionner la zone par latitudes et longitudes, puis « make time series ». On obtient les deux séries : températures absolues en K et « anomalies » en °C par rapport à une base temporelle (année origine-année fin) à choisir. Données téléchargeables en txt par « raw data ».

Addendum.

Aux lecteurs intéressés, signalons un article du 5 mai 2022 from the horse’s mouth (Hausfather et al) intitulé « Climate simulation : recognize the hot problem » qui résume bien l’embarras des modélisateurs. La base de données associée est accessible ici.

Partager

32 réflexions au sujet de « Climat : scénarios, modèles et Cie »

  1. C’est effectivement très amusant, de voir qu’avec un même scénario d’émissions de CO2 les équipes du GIEC arrive, avec pourtant des données identiques à des résultats tout à faits différents d’une équipe à l’autre. Ce qui démontre, incontestablement : 1) qu’il n’y a pas du tout consensus parmi les scientifiques au sein du GIEC 2) la marge d’erreur des modèles est considérable, si tenté qu’ils fonctionnent !

    • Le GIEC ne produit pas de données, mais compilent des articles scientifiques. Donc logique que d’un labo à l’autre il y ait des différences.
      Aucun climatologue n’a jamais dit qu’on pourrait prévoir le climat au degré près dans les années suivantes ; on dessine des tendances suivant la compréhension du monde que l’on actuellement, avec parfois des choix (parfois arbitraires ou biaisés) à faire parce que l’on ne maitrise pas tout. Donc oui il y a consensus sur le changement climatique d’origine anthropique et non on n’est pas capable de prédire parfaitement bien le futur climat. Cependant aujourd’hui on n’a pas moyen de départager ces modèles, donc au lieu de fermer les yeux parce qu’il y a des incertitudes il faut au contraire considérer chaque résultat comme un futur possible et commencer à transformer notre système pour qu’il soit résilient à toutes les situations.

      si aujourd’hui je vous dit, votre maison est en zone inondable, trois modèles hydrologiques existent et prédisent que votre maison sera inondées dans les deux prochaines années d’après le premier modèle, l’autre dit dans 4 ans, pas avant 6 ans d’après le troisième. Votre réaction est elle “mettez vous d’accord et ensuite je réagis” ou bien “j’accepte cette incertitude et j’anticipe le pire”? l’important n’est il pas que les trois modèles vous considèrent en zone inondable au final? Ici c’est pareil, dans tous les modèles il y changement climatique, avec des variations entre modèles, donc nier le changement climatique parce que tous les modèles n’ont pas exactement les même résultats c’est pas un jugement logique.

  2. Bon, j’ai lu le premier paragraphe après l’introduction, et ça commence tout de suite mal. Non, les SSP ne sont pas rangés selon une échelle croissante de « conformité » à l’Accord de Paris. Pas la peine de connaître la chose en détail : il suffit d’aller voir sur Wikipédia: https://en.wikipedia.org/wiki/Shared_Socioeconomic_Pathways. On voit bien, dès le premier graphique, que l’article ici est faux au moins sur cet aspect. Ca promet pour la suite. Pourtant, les articles de MD sont habituellement moins mauvais que le reste des oeuvres exposées ici.

  3. Je ne comprend pas.
    L’auteur n’a pas écrit que les SSP sont classés selon une échelle de croissance de “conformité” à l’accord de Paris.
    Il a écrit ques les les SSP sont rangés selon une échelle croissance conforme aux objectifs de l’accord de Paris.
    Grosse différence. Les ssp sont postérieurs à l’accord de Paris. L’auteur ne dit pas autre chose.

      • Un idéologue acharné de mauvaise foi.
        Il passe tout son temps libre à défendre son idéologie, même après 23h.
        Sa vie sociale doit être super chaude… comme les modèles du GIEC 🌞

        Les modèles du GIEC expliquent-ils la sécheresse de 1911 ?

        Les modèles du GIEC expliquent-ils la météo de 1921 qui est identique à celle de 2022 en France ?

        https://www.meteo-paris.com/chronique/annee/1921

        Octobre 1921 est le plus chaud et le plus sec depuis 1757 – une vague de chaleur exceptionnelle se produit du 1er au 20 octobre 1921 au cours de la première semaine, les températures dépassent partout les 30° – le 5 octobre 1921, on atteint même 36° dans les Basses Pyrénées.”

      • Anton est surtout un troll, dont le seul but est de mettre le bazar sur le forum. Dès qu’on le met face à ses erreurs et contradictions il fuit et ne répond jamais. Il est en fait totalement inutile, puisqu’il n’apporte jamais rien au débat. Ca serait vraiment utile que l’admin le bannisse.

  4. Le problème est que la capacité prédictive des ces modèles apparaît inexistante. Ce sont les modélisateurs eux-mêmes qui l’écrivent dans des publications spécialisées.
    Le réglage, c’est à dire l’estimation des paramètres directeurs qu’on ne peut pas mesurer est “opaque” et “subjective”; on les ajuste pour obtenir les “propriétés ” souhaitées” et on admet que les plus récents modèles ” surchauffent”. En plus, des phénomènes majeurs comme les nuages par exemple sont non modélisables. Bref.
    Tout cela est publié explicitement, il suffit pour s’en convaincre de lire des articles et les références incontestables parus sur ce site depuis plusieurs mois.
    En d’autres termes, la science climatique est nue, incapable en l’état actuel d’interpréter globalement; et surtout de quantifier les choses.
    L’équation climatique “équilibre carbone en 2050 = espérance d’un réchauffement inférieur ou égal à
    2°C en 2100” n’est donc qu’un postulat ( théorème non démontré)..
    Mais cerise sur le gâteau, ce “chiffrage” résulterait de la “moyenne” de tous ces modèles.
    Une illustration sur la façon dont le GIEC et les media utilisent la science: cette “moyenne” ( dont ll faut désormais exclure les modèles “surchauffeurs” d’après le directeur du GISS dans le commentaire qu’il a cosigné dans Nature en mai 2022), cette moyenne ressemble à la situation d’une classe qui ferait une composition de maths: il y aurait quelques très bonnes notes (19/20) et quelques très mauvaises (1/20). Et bien le GIEC dirait : la bonne solution est celle de la copie qui a la moyenne 10/20….pas celle qui a 19! …..sans savoir d’ailleurs s’il existe une bonne solution numérique ( ce dont il est permis de douter fortement) .
    Et c’est sur ce type de base intellectuelle que l’Occident fonde sa révolution industrielle politique et réglementaire.
    Le dérèglement climatique est d’abord un dérèglement intellectuel …..Julien Benda ( années 30) parlait de la trahison des clercs ( il ne s’agissait pas du climat mais de la relation entre les intellectuels et le pouvoir).

    • Tout faux, Pascal. Le GIEC n’a pas fait une moyenne bête et méchante. Même Curry l’a compris. Relisez son article publié sur ce site. Le GIEC a fait nun ré-étalonnage de sorties des modèles basé sur de multiples faisceaux de preuves.

      • je vous recommande de lire le commentaire cosigné par le directeur du GISS dans la revue Nature de mai 2022; il est traduit sur le site:

        Zeke Hausfather, Kate Marvel, Gavin A.Schmidt et all : « climate simulations : recognize the « hot model » problem – Nature – vol 605 – 5 mai 2022

        Il est clair, pour des personnes qui connaissent la modélisation numérique des phénomènes physiques, que les modèles climatiques sont des outils de recherche mais pas des outils d’ingénierie prédictive. C’est dit explicitement par les auteurs qui sont des spécialistes reconnus par le GIEC.
        Qui dit recherche dit incertitude.
        Ce n’est pas anormal compte tenu de la complexité du sujet.
        Encore une fois, ce qui est anormal, c’est la non prise en compte de ces publications scientifiques qui sont fondamentales sur le fond. Ce qui est anormal, c’est finalement de transformer des incertitudes fortes ( les articles scientifiques de fond dans des revues avec comité de lecture) en probabilités subjectives ( les rapports aux décideurs du GIEC ) puis en certitudes absolues rabâchées en boucle ( les media).
        C’est cette transformation subreptice qui constitue de mon point de vue un dévoiement . On peut parler des conséquences de ce dévoiement.
        Je vous recommande de lire le livre de S. Koonin qui vient d’être traduit en français: Climat, la part d’incertitude.
        Bien cordialement.

  5. Question : ces “modèles“ seraient ils capables d’expliquer la sécheresse brutale qui a affecté l’Afrique et provoquè l’effondrement de l’ancien Empire Égyptien ? L’accident climatique responsable fut intense et bref, il est enregistré aussi bien dans les glaces du Kilimandjaro que les dépôts lacustres de la vallee du Nil.
    Et il n’y a pas que cet exemple…

    • A cette époque, la langue glaciaire de la Mer de Glace était à près de 2 km en amont par rapport à sa position de 2011. Ce n’était pas un “trou d’air” localisé à l’Afrique.

    • Serge,

      Oui, l’assèchement de l’Afrique du Nord est compris depuis un moment. Il s’inscrit dans la tendance à long terme de la diminution de l’apport d’humidité par la mousson d’été depuis l’optimum de l’Holocène, dû à la diminution du rayonnement solaire d’été dans l’hémisphère Nord (le même changement qui a fait que les glaciers sont revenus dans les Alpes depuis cette période… mais plus pour longtemps…). Du Milankovitch ! Et oui, les modèles reproduisent ça, bien sûr. Voir dans l’atlas interactif de l’IPCC : https://interactive-atlas.ipcc.ch – en choisissant la différence de précipitation (en %) du moyen Holocène par rapport à la période 1850-1900 (PMIP4). Oui, c’était plus humide, et les modèles reproduisent bien cet effet orbital, amplifié par des rétroactions liées à la végétation.

      Depuis très longtemps d’ailleurs : Voir par exemple Kutzbach et al., “Vegetation and soil feedbacks on the response of the African monsoon to orbital forcing in the early to middle Holocene”, Nature 1996; ou encore plus ancien Kutzbach et Otto-Bliesner, “The sensitivity of the African-Asian monsoonal climate to orbital parameter changes for 9000 years BP in a low-resolution general circulation model”, Journal of Atmospheric Sciences, 1982. Ou encore plus ancien : Charney et al., “Drought in the Sahara: A Biogeophysical Feedback Mechanism”, Science 1975 (!!). (Ce Charney est le fameux Jule Charney du rapport éponyme de 1979, qui disait en gros tout ce que disent les rapports du GIEC depuis… dingue comme certains peuvent être lents à comprendre…)

      Donc, oui, ça fait presque 50 ans que les modèles de climat reproduisent cet effet. Bien sûr, vos sources de désinformation habituelles ne vous le diront pas.

      Et d’ailleurs, les mêmes modèles, pour la même raison (changement très lent de l’orbite de la Terre), simulent aussi des étés extratropicaux plus froids dans l’hémisphère nord à la période “préindustrielle” par rapport à ce Moyen Holocène (qui faisaient fondre les glaciers). Voir aussi dans l’atlas interactif du GIEC, ou dans plein d’articles scientifiques (et certainement pas chez Watts), par exemple (parmi plein d’autres) Vettoretti et al., “Simulations of Mid-Holocene Climate Using an Atmospheric General Circulation Model”, Journal of Climate, 1998, ou V. Masson et al., “Mid-Holocene climate in Europe: what can we infer from PMIP model-data comparisons?”, Climate Dynamics, 1999 (c’est la Valérie Masson qui s’appelle aujourd’hui Valérie Masson-Delmotte – co-présidente du groupe de travail I du GIEC).

      Bref : Le paléoclimat, c’est fascinant, et ça permet de tester – et valider – les modèles de climat. N’en vous déplaise.

        • Excusez moi de répondre à moi-même mais on dirait qu’une étrange maladie est responsable d’un aveuglement inquiétant dans tout le monde occidental (j’insiste: le monde occidental, ailleurs, on est un peu moins débile). Prendre les vessies pour des lanternes à ce point n’est pas franchement normal. Prenez la presse : la surmortalité suite aux injections de vaccins ARNm explose (c’est documenté par les organismes officiels un peu partout), mais la presse ne veut rien voir. Elle nous bassine soigneusement avec une augmentation de la température mondiale (si, si, il paraît que ça a du sens) de 0,007 degré /an mesurée par satellites alors que Saint GIEC nous affirme que c’est 10 fois plus. Mais c’est Saint GIEC qui a forcément raison.
          Quant à la presse scientifique, il est notoire que le peer-reviewing, bien que jugé nécessaire par beaucoup, oscille joyeusement entre passoire et censure. Alors, comme Anton, nous abreuver de références in english cache mal le choix qui est fait de ne se baser dans cet océan (autrefois de papier, aujourd’hui électronique) que sur ce qui appuie son propos, en négligeant les centaines d’articles critiques qui sont publiés par ailleurs dans les mêmes revues.
          Je vais finir dans l’Assekrem, par mesure de précaution contre l’hystérie.

          • C’est ça. Ignorez ce qui est écrit dans les journaux scientifiques sérieux, gobez tout ce que vous trouvez dans vos canivaux habituels du genre Watts & co., et continuez à raconter n’importe quoi. Plus c’est anti-scientifique, mieux ça passe chez vous. C’est dingue.

            Et ben oui, la littérature scientifique est en Anglais, que voulez-vous. Moi aussi, ça m’embête, mais c’est comme ça.

            La tendance à la surface en moyenne globale est 0.18°C/décennie depuis 1970 environ. UAH dit moins pour la moyenne troposphère, mais pas 10 fois moins (0.13°C par décennie je crois). Et encore une fois, les mêmes données sont utilisées par RSS qui trouve des valeurs similaires à la surface. GNSS/RO aussi, un autre système des sateillites. C’est bien UAH qui est le jeu de données suspect, car différent de tous les autres.

          • At Anton.
            “C’est bien UAH qui est le jeu de données suspect, car différent de tous les autres.”
            Suspect pourquoi ? Parce que UAH, contrairement à RSS (autre système de mesures satellitaires des températures) et autres GISS et hadCRUT (stations de surface) a refusé il y a queques années “d’homogénéiser” (entendez: “manipuler”) ses données dans le but de rafraîchir les températures passées pour faire paraitre les températures présentes et futures plus chaudes.
            D’ailleurs pourquoi l’IPCC a contrario se base-t-il uniquement sur les données satellitaires pour les mesures du niveau marin et écarte-t-il d’un revers de main les données marégraphiques qui sont devenues incontournables depuis qu’elles sont corrigées des variations altimétriques du substrat ?
            La vaIeur moyenne marégraphique mondiale est de l’ordre de 2mm/an sans accélération notable alors que l’IPCC prétend à 4mm /an avec accélération. Un écart impossible à justifier sans contorsions acrobatiques dénuées de crédibilité.

          • Anton,
            “Et encore une fois, les mêmes données sont utilisées par RSS qui trouve des valeurs similaires à la surface.”

            Vous parliez ailleurs d’une compréhension fine de la physique. Si tel était le cas, RSS ne devrait pas trouver des valeurs similaires à la surface mais un réchauffement accentué. C’est une partie du signal hot spot tant recherché. Où pensez-vous que se situe le problème ? Nous ne comprenons rien à la physique de l’atmosphère ou RSS est beaucoup trop froid ou encore les données de surface chauffent trop ?

          • Serge – “en négligeant les centaines d’articles critiques qui sont publiés par ailleurs dans les mêmes revues”.

            Très bien, allons-y.

            J’ai cité Science. Un article sur le climat par semaine environ. Ca fait 50 articles par an environ sur le climat dans Science. Citez-moi les articles climato-sceptiques dans Science ces dernières années, s’il vous plaît.

            Pour Nature, c’est sensiblement pareil, une cinquantaine d’articles par an sur le climat. Combien d’articles climato-sceptiques par an dans Nature trouvez-vous ? Allez, qu’on rigole un peu.

            Vous voulez qu’on continue ? Nombre d’articles publiés tous les ans dans Journal of Climate (journal très sérieux) : 2000. Combien d’articles climato-sceptiques parmi ceux-là, Serge ?

            On peut encore continuer longtemps si vous voulez…

            Le résultat ne va pas vous plaire, je vous le garantis.

          • Plus je lis les commentaires sur ce site plus je me dis que la probabilité qu’Anton ait une activité scientifique n’est pas nulle. J’espère que ce n’est pas le cas.

            Je me souviens de la condescendance des médias occidentaux lorsqu’une thèse intitulée « Le modèle plate-géocentrique de la terre arguments et impact sur les études climato-paléoclimatiques » a été présentée en Tunisie. Je trouve que l’hystérie actuelle sur le climat et les changements profonds qu’elle va entraîner dans la société devraient pourtant inciter les occidentaux à faire preuve de plus d’humilité. En invitant Greta Thunberg à dicter au monde la vérité sur l’avenir de la planète et de l’humanité (rien que ça !), nous n’avons guère fait mieux.

            Ce n’est pas tant le discours politique ou religieux qui pose problème. Chacun ses opinions, y compris les plus radicales. Certains points comme l’intérêt de consommer local ou encore le besoin urgent de limiter la pollution sont des évidences que je partage à 100%.

            Ce qui est problématique est la démarche, le mode de raisonnement. Les questions soulevées sont en général plutôt précises et scientifiques. Anton et d’autres semblent penser pouvoir trancher, avec parfois un mépris non dissimulé, en piochant des références à droite à gauche et en accumulant les arguments d’autorité, le tout dans un désordre total ; en mélangeant tout, les questions, les métriques, sans aucune considération pour les valeurs qui sont pourtant la clé.

            La science serait donc un grand bazar ou les questions se règlent par la communication, le marketing. Un peu comme si une fois qu’on a créé le GIEC, crée le domaine de la climatologie, une fois qu’on s’est introduit dans les comités scientifiques et qu’on a pris la place qu’il faut dans Nature ou Science, alors la partie est gagnée, tout débat devient interdit. C’est effarant.

        • Est-ce que j’ai dit ça ? Il y a aussi des gens très bien à l’IPGP, par exemple Frédéric Fluteau. (Par contre, pour Fluteau, ça ne doit pas être toujours drôle d’avoir Courtillot dans l’équipe qu’il dirige.)

          • Quant a nous, sur le site, ça n’est pas toujours drôle de subir les références biblio soigneusement triées du cher Anton.

          • Serge. Vous posez la question de savoir si les modèles de climat sont capables de simuler le changement à très long terme qui a mené à l’assèchement de l’Afrique du Nord depuis le Moyen Holocène. Je vous réponds que oui, et je vous fournis la preuve que ce qui est inconnu pour vous est connu depuis longtemps aux climatologues. Aucun tri dans ça.

            Ceux qui trient sont ceux qui ne parlent que d’une seule série de températures globales, UAH, alors qu’il y en a plein d’autres, et toutes montrent des tendances plus fortes que UAH.

  6. Quelques 400 avions privés de VIP ont atterri à Sharm El Sheikh pour la grand-messe écoloréchauffiste. Tous des gens particulièrement convaincus de l’extrême nécessité de réduire très rapidement nos émissions de CO2 !
    On a oublié de compter tous les autres invités qui ont affrété des charter ou des lignes régulières.
    Quels tartuffes !

  7. 100 chefs d’Etat ou de gouvernement, 30.000 participants, des avions, des chambres d’hôtel, des restaurants, des salles de réunion, des coktails, la climatisation partout ? (il fait chaud au bord de la mer Rouge).
    Tout ça fait beaucoup de CO2 .
    L’année dernière à Glasgow, ils étaient aussi nombreux, la climatisation en moins, mais le chauffage en plus.
    Quel gachis !
    Qule mauvais exemple !

  8. Un excellent outil est également l’atlas interactif de l’IPCC: https://interactive-atlas.ipcc.ch/

    Il permet de tracer de façon très simple et rapide des cartes et des séries temporelles de nombreuses variables d’intérêt, pour les observations diverses et variées, les modèles globaux et régionaux (projections, simulations historiques, paléoclimat).

    • Vous avez l’air d’être expert sur le climat et sur les affirmations du GIEC, aussi permettez moi de vous poser une question : Sachant que le taux actuel de CO2 dans l’atmosphère terrestre est d’environ, en arrondissant par le haut, de 420 ppm, soit 0,042 %. que les spécialistes en gaz nous disent que : à l’air libre (et non en lieux clos comme souvent confondu), pour que les gens ayant déjà des problèmes respiratoires, il faut que ce taux dépasse les 3 %, soit, 30.000 ppm, et que les pathologies plus graves arrivent vers les 10 % ou 100.000 ppm pour tout être humain, comment 0,042 % – 420 ppm (parties par million), peut représenter la catastrophe annoncée et une “urgence climatique” ?

      • Je me propose de répondre à la place de Anton, si cela ne le brusque pas.
        Ne confondez vous pas la toxicité du CO2 avec son forçage radiatif? La variation de CO2 n’est pas un sujet de toxicité de l’air pour l’être humain, mais est un gaz à effet de serre, donc induit un changement rapide des conditions climatiques et de l’environnement direct de l’être humain : chute de la biodiversité, montée des eaux, augmentation en fréquence et amplitude des événements climatiques tels que sècheresses, canicules, tempêtes et incendies, etc.
        Bref je ne crois pas que le GIEC ait mis en avant un quelconque problème de toxicité du CO2, en tout cas cela n’est pas l’enjeux majeur.

  9. Bonsoir,

    Étant béotien dans le domaine climatique mais curieux de nature, je me pose deux questions suite à la lecture de l’article.

    1/ Différences sur les températures historiques

    Sur les 3 premiers graphiques, comment s’explique la différence de plus de 0,5°C entre les courbes des différents modèles sur la période passée (de 1850 à 2017-18) ?
    Est ce que c’est parce que ce ne sont pas les températures observées qui sont représentées mais celles calculées par les différents modèles ? Si c’est le cas, cela signifierait donc qu’on connaît également les émissions anthropiques durant toute cette période passée ?
    Ou bien est ce que c’est parce qu’il n’y a même pas de consensus entre les équipes sur la réalité des températures historiques ?

    2/ Contribution négative “Aerosols Land Use”

    Dans le dernier graphique, on constate que la catégorie “Aerosols Land Use” a une contribution négative au réchauffement.
    A quoi correspond cette catégorie et comment s’explique cette contribution négative ?

    Merci à celui qui pourra m’éclairer et également un grand merci aux différents auteurs d’articles sur ce site.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

captcha