Samuel Furfari (disponible chez Amazon)
L’homme a besoin de rêve pour vivre. Mais si le rêve s’est révélé faux plusieurs fois, ce n’est plus du rêve, c’est de l’utopie. C’est ce que nous vivons avec l’hydrogène. Il est présenté comme étant une solution pour la transition énergétique. Or l’idée de le produire à partir d’éoliennes remonte à 1926. Il a été l’objet de nombreuses recherches depuis 1972, avant la première crise pétrolière.Sur base de ce que j’ai appris en travaillant moi-même sur l’hydrogène, ce livre présente pourquoi cette molécule est si importante pour la chimie. En particulier elle est essentielle pour produire des engrais et donc soulager la faim dans le monde. Elle est tout aussi essentielle pour éviter la pollution par le soufre dans les carburants. Ainsi, la production mondiale ne cesse de croitre et devra croitre encore pendant des années du fait de la croissance de la population mondiale. De plus en plus recherchée pour un usage noble, elle ne sera pas utilisé pour un usage vil ― sa combustion. Or la politique propose est de la bruler pour faire rouler des automobiles. L’électrification décarbonée et plus poussée de l’économie de l’UE exige que l’on produise plus d’énergies renouvelables intermittentes, mais celles-ci ne peuvent s’adapter à la demande de consommation. Elle doit donc pouvoir être stockée. Le rêve des batteries est encore très loin. Qu’à cela ne tienne, on propose de stocker l’électricité sous forme d’hydrogène et de transformer cette molécule chimique en électricité lorsque le besoin s’en fait sentir. Mais toute cette opération résulte en un rendement inférieur à 30 %. En outre, les installations éoliennes et solaires ne produisent que pendant l’équivalent de 11 semaines par an. Les lourds investissements à consentir pour électrolyser l’eau nécessaire à la production d’hydrogène ne fonctionneraient que 20 % du temps. C’est industriellement impossible.
Ce dossier, également analysé sous d’autres aspects, ne peut conduire au même échec que ceux qui ont eu lieu avant cette nouvelle frénésie. L’hydrogène est indispensable à la vie d’une société moderne. Il n’est pas du tout nécessaire pour la politique énergétique. Il restera l’éternelle utopie.