Article initialement publié en espagnol le 16/11/2025 par la revue en ligne Libertaddigital sous le titre : Les scientifiques espagnols défient l’alarmisme climatique et rappellent que sans débat, il n’y a pas de science.
L’Association des Réalistes Climatiques (ARC) d’Espagne a tenu le 15 novembre dernier sa première journée « Changement climatique et société » à l’Université Francisco Marroquín de Madrid. L’événement, organisé par un collectif de climatologues, météorologues, géologues, biologistes, chimistes et ingénieurs, visait à contrer ce qu’ils qualifient d’« alarmisme injustifié ». L’événement s’est articulé autour d’une idée directrice reprise par l’ensemble des intervenants :
« Sans données, il n’y a pas de crise ; sans débat, il n’y a pas de science. »
L’objectif général de la journée a été de promouvoir une réévaluation du récit dominant concernant la prétendue urgence climatique et de rétablir un débat scientifique exempt d’alarmisme.
Une approche alternative fondée sur la science
Le Dr Javier Vinós, président de l’ARC, a ouvert la séance en rappelant la mission de l’association :
« combattre l’alarmisme climatique » et « encourager un débat libre sur les questions climatiques, environnementales et énergétiques ».
La forte affluence observée dès les premières heures de la journée témoigne de l’intérêt croissant d’un public désireux d’accéder à des analyses différentes de celles véhiculées par les institutions officielles. Le Dr Vinós a réfuté l’idée selon laquelle la planète se trouverait au seuil d’un effondrement thermique. Selon lui, « la Terre traverse une période exceptionnellement froide : depuis cinquante millions d’années, elle connaît un processus de refroidissement », s’appuyant à cet effet sur des reconstitutions paléoclimatiques. Il considère que le réchauffement observé au cours des derniers siècles relève de la variabilité naturelle du climat et ne découle pas nécessairement de facteurs anthropiques exceptionnels. Il a également souligné l’incertitude persistante concernant le rôle du dioxyde de carbone (CO₂) dans la dynamique climatique : « Nul ne sait avec précision dans quelle mesure le CO₂ influence le climat », tout en soulignant ses effets positifs sur la biosphère :
« Le CO₂ constitue probablement la contribution la plus bénéfique de l’humanité à la biosphère »,
illustrant cette affirmation par des images satellitaires du verdissement global des surfaces terrestres.
Médias et institutions : la construction du consensus
L’un des thèmes centraux de la journée a porté sur l’influence des médias de masse et des institutions publiques dans la formation de la perception sociale du changement climatique.
Le géographe Javier del Valle a proposé une analyse rétrospective, rappelant qu’au cours des années 1970, de nombreux titres de presse annonçaient « l’imminence d’une nouvelle ère glaciaire »,
dans un registre discursif similaire à celui employé aujourd’hui pour évoquer le réchauffement.
Selon lui, le narratif dominant a évolué au fil du temps sans que cette évolution s’appuie toujours sur une analyse critique des données. Il a dénoncé la faible présence, dans les médias, d’informations susceptibles de remettre en question la version communément admise.
Del Valle a notamment cité le Manuel de communication du Ministère pour la Transition Écologique, qui prescrit la manière d’aborder le changement climatique dans la communication publique. À ses yeux, ce document témoigne d’un biais politique manifeste dans la gestion de l’information.
Il a également remis en cause la notion même de consensus scientifique : « Existe-t-il un consensus scientifique ? Évidemment non, autrement nous ne serions pas ici. »
Et il a ajouté, à propos de l’économie de la peur : « L’alarmisme est rentable et nul n’en porte la responsabilité. »
Le professeur d’écologie José Ramón Arévalo a abordé la question des incendies forestiers, contestant leur attribution directe au changement climatique. Il a indiqué que « les taux d’incendies sont en diminution » et a attribué les grands feux contemporains à l’abandon des campagnes et à l’accumulation de biomasse. Il a résumé sa position par une formule synthétique : « Les incendies ne sont pas une malédiction de la Mère nature. »
Le glaciologue Javier González Corripio a quant à lui nuancé l’idée d’un recul exceptionnel des glaciers. « Les glaciers ont commencé à reculer avant l’usage massif du charbon et avant l’élévation des températures », a-t-il rappelé, en précisant que le GIEC mentionnait encore ce fait jusqu’en 2003, avant de cesser de le signaler. Pour lui, les modèles climatiques constituent des outils utiles, mais ne doivent pas être considérés comme des oracles.
Dans la même perspective critique, le Dr Saúl Blanco a présenté des recherches fondées sur des fossiles de diatomées (micro-algues utilisées comme indicateurs environnementaux) qui mettent en évidence des fluctuations thermiques importantes au cours des derniers siècles et millénaires.
Sa conclusion a été formulée en ces termes : « Il n’existe pas de tendance claire au réchauffement.
Le concept même de “changement climatique” est un oxymore, car la Terre ne possède pas un climat unique. »
Sécurité alimentaire et rationalité scientifique
Le chercheur danois Karl Iver Dahl-Madsen, invité international, a consacré son intervention à la sécurité alimentaire mondiale. Il a souligné que le taux de malnutrition est passé de 65 % à 7 % en un siècle, grâce aux progrès technologiques, estimant que l’impact du climat sur la production agricole demeure marginal. Selon lui, les phénomènes de faim et de sous-nutrition sont principalement liés à des défaillances de gouvernance plutôt qu’à une pénurie de ressources.
Dahl-Madsen a défendu l’utilisation d’engrais, de la biotechnologie et de la sélection génétique comme leviers essentiels d’amélioration de la productivité agricole.
Il a par ailleurs qualifié l’agriculture biologique de « rétrotechnologie », au motif qu’elle requiert davantage de surface cultivable et présente une efficacité moindre.
Conclusion : science, politique et responsabilité
La journée s’est conclue par une table ronde intitulée « Climat, énergie et médias de communication ».
Le physicien nucléaire Manuel Fernández Ordóñez y a mis en garde contre des politiques publiques justifiées par un récit climatique déconnecté de la réalité empirique.
Le journaliste Carmelo Jordá, rédacteur en chef de Libertad Digital, a pour sa part observé que le changement climatique est souvent mobilisé comme justification de décisions politiques n’ayant qu’un lien marginal avec la question climatique, ajoutant que le recours à la peur constitue un outil rhétorique efficace.
L’économiste d’État José Ramón Ferrandis a souligné que les pays les plus développés disposent d’une meilleure capacité d’adaptation aux risques climatiques, tandis que le climatologue Javier del Valle a rappelé que « le climat, par définition, est une réalité dynamique et changeante. »
Enfin, José María González Moya, ingénieur industriel et directeur général de l’Association des Entreprises d’Énergies Renouvelables (APPA), a relevé que « de nombreuses mesures sont élaborées sans évaluation technique préalable ni analyse coûts-bénéfices. »
Vers un débat scientifique renouvelé
En conclusion, un constat commun s’est imposé :
Le débat climatique nécessite moins de slogans et davantage d’éléments probants.
L’ARC a ainsi ouvert un espace de discussion jugé nécessaire et urgent par ses participants.
La controverse scientifique et culturelle autour des enjeux climatiques demeure loin d’être close, mais cette journée a mis en évidence que le récit institutionnel dominant ne fait plus l’unanimité.
Les données empiriques et le raisonnement critique y ont, pour un temps, repris leurs droits.

Le bon sens avant la politique.