Greta Thunberg : bis repetita placent

Rémy Prud’homme

Pour montrer combien les prisonniers palestiniens sont maltraités en Israël, Greta Thunberg a diffusé la photo d’un homme affamé présenté comme un valeureux combattant du Hamas torturé par les Juifs. La photo est en réalité celle d’Evyaton David, un civil israélien innocent capturé et réduit en esclavage le 7 octobre 2022, montré dans une video de propagande du Hamas, et à qui on faisait dire qu’il avait ordre de creuser sa tombe. Cette monstrueuse « erreur » prouve exactement le contraire de ce qu’elle veut montrer.

Est-ce du cynisme ou ignorance ? Greta Thunberg, en diffusant cette image, savait-elle ce qu’elle faisait ? Si oui, cela veut dire qu’elle est une menteuse. Si non, qu’elle est une ignorante, prête à croire n’importe quoi qui va dans le sens de ses préjugés. Dans les deux cas, elle n’est pas crédible.

Est-ce rapporté ou caché ? Les médias français ont-ils rendu compte cette histoire ? Il semble que les médias bien-pensant, à commencer par l’AFP, l’ont gardé pour eux (j’écris « semble » parce que je ne dispose pas des moyens de l’ARCOM pour le vérifier, et peux donc me tromper). Ces médias ont pourtant tous longuement repris les plaintes de Greta sur les horribles conditions de sa détention de deux ou trois jours en Israël : dans une chambre avec des punaises de lit. Seuls quelques médias dit fascisants (CNews, JDD, Valeurs Actuelles, Le Figaro) ont rendu compte de l’« erreur » de Greta. Sudinfo, un média belge, y fait référence en ces termes : « cette boulette a provoqué un scandale en Israël ». La formule dit tout de l’opinion médiatique générale : la transformation d’un vrai martyr juif en un faux martyr palestinien n’est qu’une « boulette », un pas grand-chose ; et ce pas grand-chose ne choque qu’en Israël et nulle part ailleurs, ce qui incrimine Israël.

Ce qui mérite réflexion n’est pas l’ignominie de Greta Thunberg. On ne peut pas empêcher ; ici ou là, et de temps en temps, l’apparition de Gretas. Ce qui est dramatique, en revanche, c’est que des pans entiers des médias et de la société soient complices de ces folies par leurs applaudissements ou leurs silences.

Bis repetita placent (la répétition plait). On ne peut pas s’empêcher de constater que la Greta anti-Israël d’aujourd’hui est la Greta anti-CO2 des années récentes. Elle est habitée par la même haine, même si l’objet de cette haine a changé. Elle fait preuve de la même ignorance de ce dont elle parle, ce qui n’est pas surprenant s’agissant de quelqu’un qui a quitté l’école à 15 ans. Elle est manipulée comme une marionnette par les mêmes groupes activistes (anti-nucléaires, anti-capitalistes, anti-Israël, etc.). Malgré cela – ou à cause de cela – elle parvient à séduire une grande partie des médias, des étudiants, des élites, des opinions publiques.

Le fan club de la Greta anti-CO2 comprenait M. Guterres (secrétaire Général des Nations-Unies), M. Macron, le pape François, les PDG de Davos, etc. qui tous se précipitaient pour écouter religieusement ses vaticinations, et clamer leur admiration. Même les responsables du GIEC, qui se prétendaient des représentants de « la science » et des experts de la physique de l’atmosphère, allaient en masse s’instruire aux conférences de l’ignorante Greta – qui « voyait » le CO2, un gaz invisible, sortir des cheminées des usines. Pas un d’entre eux n’osait relever, encore moins contredire, les sottises qu’elle proférait. Tous applaudissaient. Etaient-ils dupes, ou achetés, ou incompétents, ou aveuglés, ou tout cela à la fois ?

Au secours, Descartes. Tu nous a appris que pour parvenir à la vérité, ton premier principe était « de ne recevoir jamais aucune chose comme vraie que je ne la connusse évidemment être telle ».

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