Alors que le département de l’Aude se remettait à peine des dégâts causés par un précédent feu survenu début juillet qui avait détruit quelque 2 000 hectares de forêt, un nouvel incendie s’est déclaré mardi 5 août à Ribaute (Aude) entre Narbonne et Carcassonne. L’incendie qui n’a été fixé que jeudi 7 peu avant 20h, a ravagé près de 17 000 hectares de végétation. Il a coûté la vie à une personne et fait 23 blessés. Le bilan matériel provisoire fait état de 35 habitations détruites (et 20 autres endommagées), 18 hangars et 3 chalets entièrement détruits et 54 véhicules calcinés. 1.500 foyers restaient privés d’électricité jeudi soir.
Parti d’un seul et même foyer, cet incendie est le plus important survenu sur le pourtour méditerranéen français après celui de 1949.
Vent, température, sécheresse, une combinaison de facteurs météorologiques et géographiques défavorables
D’une ampleur inédite, le feu a parcouru, au plus fort du brasier, six kilomètres chaque heure. Les conditions climatiques répondaient à la « règle des trois 30 » : température au-delà de 30 °C, vent soufflant à plus de 30 km/h et taux d’humidité inférieur à 30%.
D’abord, la tramontane, vent régional du sud de la France, a renforcé la puissance de l’incendie. Mardi, des rafales jusqu’à 60km/h ont soufflé dans l’Aude, permettant aux flammes d’avancer bien plus vite que d’habitude. « Avec le vent, on a vu le feu sauter d’un versant à l’autre d’une colline » a déclaré un expert.
Se sont ajoutées à cela des températures élevées et un terrain sec.
Un terrain difficile à défendre
Le relief de la zone a également entraîné un phénomène de convection. Dans ces paysages très vallonnés, le vent accélère entre deux collines, l’air se réchauffe et provoque l’embrasement de la végétation. De plus, la topographie du terrain très escarpé complique l’intervention des pompiers au sol. « C’est le feu qu’on craignait, on sait que c’est dans un endroit dangereux, compliqué d’accès et difficile à défendre », alerte le directeur de l’agence de l’Aude de l’ONF ».
Un niveau de sécheresse record
Selon le dernier bulletin météorologique de la situation hydraulique, « au 1er juillet 2025, l’indice d’humidité des sols superficiels affichait des records de baisse sur l’Aude, l’Ariège, les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Orientales ».
Le tout, après un mois de juin « historiquement très chaud et sec », toujours d’après Météo-France, et alors que « le déficit de pluviométrie (dépassait) 75 % » sur le territoire. Les sols y sont « plus secs que la normale » et la végétation, dans ces conditions, sert désormais de combustible à l’incendie.
Une végétation très inflammable
Enfin, les espèces d’arbres ont empiré la situation. Les pins d’Alep ou les chênes verts qui font de 5 à 20 mètres de haut, forment des torchères de 20 à 30 mètres de hauteur. Dans cette zone méditerranéenne, les arbustes, la broussaille, les très grands pins et même les plantes gorgées d’huiles essentielles comme le romarin sont des combustibles hautement inflammables.
Le vin ou les flammes : la France brûle sans ses vignes
« Cet incendie, ça fait 20 ans qu’on l’annonce » a déclaré Franck Saillan, patron du syndicat des vignerons de l’Aude ajoutant que si cet arrachage méthodique se poursuit, « un jour, le feu ira de Carcassonne à la mer ».
Cet énorme feu remet cette question centrale sur le devant de la scène, dans les régions méridionales. Pour les vignerons de 2025, l’importance du feu et sa propagation sont la conséquence directe de l’arrachage de 5000 hectares de vignes (soit 7,81 % des parcelles )dans le cadre d’un plan du gouvernement pour diminuer la surproduction de vin selon les chiffres cités par Ouest-France.
Début juillet, après un feu qui avait déjà détruit plus de 2000 hectares près de Narbonne, une réunion d’urgence avait eu lieu à la chambre d’agriculture régionale. Laquelle s’était conclue par un communiqué révélateur: « Les friches agricoles, en constante progression du fait de la déprise rurale, sont devenues des foyers à haut risque. En Occitanie, leur prolifération est directement liée à l’abandon des terres par des agriculteurs découragés »
La vigne est connue pour son rôle de pare-feu naturel. « Dans la culture de la vigne, l’entretien du sol, qui supprime les herbes sèches et les débris végétaux, permet de limiter la propagation du feu », explique à Éric Serrano, ingénieur et directeur régional de l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV). « C’est aussi l’un des végétaux qui a le moins besoin d’eau pour survivre et qui la conserve le plus à l’intérieur. En ce sens, la vigne est moins sensible à la brûlure ».
Or les parcelles arrachées ont souvent laissé place à des friches agricoles. « L’herbe a poussé, il y a des souches… Tout pour raviver les flammes et permettre la propagation de l’incendie », alerte Jérémy Faure, vigneron et responsable viticulture pour les Jeunes Agriculteurs Occitanie.
Les feux de forêt sont-ils plus fréquents et plus violents ?
La France est le quatrième pays européen le plus boisé. En métropole, la forêt couvre 17,5 millions d’hectares soit 32 % du territoire, selon l’Institut national géographique et forestière (IGN). Les risques de feux de forêt sont donc importants dans notre pays. On rappellera les feux de forêt remarquables depuis 1949 .
Les grands feux de forêts depuis le milieu du siècle dernier
Ce recensement a été établi sur la base des informations fournies par le journal Libération.
1949, Landes de Gascogne : 50 000 hectares
L’incendie le plus massif qu’ait connu la France au XXe siècle est celui des Landes de Gascogne en 1949, surnommé «le grand feu» ou « le feu du siècle ». Parti le 19 août 1949 d’une scierie à Saucats, au sud de Bordeaux il a brûlé environ 50 000 hectares. 82 personnes ont péri dans les flammes, principalement en tentant de les combattre (pompiers, militaires, agents des Eaux et forêts…).
1976, partout sur le territoire français : 90 000 hectares
1976, détient toujours le record en nombre de surfaces incendiées : près de 90 000 hectares ont brûlé un peu partout sur le territoire français, selon les statistiques de l’Office national des forêts.
Le plus gros incendie de l’été frappe les Pyrénées-Orientales, Corbère-les-Cabanes, fin juillet. Les flammes dévorent alors 6 600 hectares de végétation. Mais les esprits sont surtout marqués par le feu survenu en Charente-Maritime où, au cœur du mois d’août, le geste d’un pyromane transforme la forêt de La Palmyre en un brasier géant.
1989, Bouches-du-Rhône et Gironde : 9 000 hectares
Le 20 juillet, un premier incendie gigantesque a réduit en cendres presque 4 000 hectares de pins près de l’étang de Lacanau, en Gironde. Mais cet été-là, le plus grand feu se déclare dans les Bouches-du-Rhône, à Saint-Marc-Jaumegarde, le 28 août. Le feu embrase la montagne Sainte-Victoire et ravage 5 000 hectares de végétation, en seulement trois jours.
1990, Var : 27 000 hectares, 70 000 hectares sur l’ensemble du territoire métropolitain
Deux très gros incendies se sont succédé dans le massif des Maures, dans le Var : celui de Collobrières fin août, puis celui de Vidauban un mois plus tard. Ce sont au total près de 27 000 hectares de forêt, de maquis et de garrigue qui ont brûlé entre Marseille et Nice sur la période, et plus de 70 000 hectares sur l’ensemble du territoire métropolitain.
2003, Var : 20 000 hectares
L’été 2003 est marqué par une canicule historique. Des fortes chaleurs favorisant la propagation du feu. Cet été-là, 20 % des Maures et de l’Esterel sont détruits, soit quelque 20 100 hectares sur les 100 000 que comptent les deux massifs.
Le même été, la Corse subit trois grands feux, brûlant au total plus de 13 000 hectares.
2009, Corse : 5 300 hectares
Fin juillet 2009, la Corse est frappée par plusieurs incendies, qui se déclarent presque simultanément dans la vallée de la Gravona, au nord d’Ajaccio, et dans les régions de Sartène et Aullène. Plus de 5 300 hectares partent en tout en fumée.
2016, Bouches-du-Rhône : 4 800 hectares
Début août, différents incendies se déclarent dans des communes des Bouches-du-Rhône, notamment vers Vitrolles et Les Pennes-Mirabeau. Attisés par le fort mistral, les feux se propagent jusqu’au nord de Marseille, mais s’arrêtent finalement aux portes de la deuxième ville de France. Au total, les Bouches-du-Rhône comptent cet été-là près de 335 départs de feu enregistrés, et 4 800 hectares brûlés
2017, Sud-Est : 7 000 hectares
A la fin du mois de juillet 2017, une série d’incendies se sont déclarés à la fois en Haute-Corse, dans le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône et le Var. brûlant 7 000 hectares. Dans le Var, en particulier, la station balnéaire de Bormes-les-Mimosas se retrouve léchée par les flammes, forçant l’évacuation de 10 000 personnes.
2021, Var : 6 800 hectares
Le 16 août le massif des Maures, dans le Var, un départ de feu est signalé à proximité de l’aire d’autoroute de Gonfaron, à cause d’un jet de cigarette. Actif pendant trois jours, le feu brûle 6 800 hectares dans l’arrière-pays de Saint-Tropez.
2022, Gironde : 30 000 hectares
A l’été 2022, la Gironde est en proie aux «mégafeux», dont deux principaux : celui de La Teste-de-Buch, dans le bassin d’Arcachon, et celui de Landiras et Hostens, au sud de Bordeaux. Le département comptabilisera, pendant près d’un mois, près de 600 départs de feu, détruisant 30 000 hectares de forêts. A l’échelle nationale, entre fortes chaleurs et sécheresse persistante.
Aucune tendance à la hausse n’est observable sur les 25 dernières années.
Le diagramme suivant qui retrace l’évolution des surfaces annuelles brulées sur 25 ans montre une grande variabilité annuelle, mais aucune tendance à l’augmentation.

Source : Office national des forêts (rapporté par Libération)
Les 3 diagrammes suivants issus de la commission européenne (EFFIS) qui couvre la période 1980-2022, le confirme : qu’il s’agisse du nombre d’hectares brulés (a), du nombre de feux (b), et du nombre d’hectares brulés par feu (C) aucune tendance à la hausse n’est observable.

Surfaces brulées (a), nombre de feux (b) and surface brulée par feu (c) en France de 1980 à 2023. Source : Commission européenne (EFFIS)
Un manque de moyens matériels patent
L’incendie qui s’est déclaré mardi 5 août dans l’Aude place à nouveau sur le devant de la scène l’état de la flotte aérienne française de lutte contre les feux de forêts. Le nombre d’appareils disponibles est toujours jugé limité, tandis que leur état vieillissant inquiète.
La Sécurité civile dispose actuellement sur le territoire national de huit avions Dash, spécialisés notamment dans l’attaque des feux naissants, et de onze avions Canadairs en activité sur les douze que compte normalement la flotte, le dernier étant hors service par suite d’une intervention en Corse, mi-mai.
Jeudi 7 août 2025, au troisième jour de l’incendie, le dispositif aérien était de quatre Canadairs et trois hélicoptères bombardiers d’eau,
« Après les feux de l’été 2022, Emmanuel Macron avait annoncé que seize seraient commandés d’ici 2029. Aujourd’hui, seulement deux commandes ont été passées. Deux autres devaient suivre mais Gabriel Attal, alors Premier ministre, a annulé les crédits »,indique la députée Sophie Pantel (PS).
En plus du nombre, l’état de la flotte inquiète. Un rapport d’information déposé début juillet pointait l’âge des appareils : « La situation la plus critique est celle des Canadairs, dont la moyenne d’âge est aujourd’hui de 30 ans », indiquait le rapport parlementaire.
Conclusions
À propos de ce feu hors-norme, Madame Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique a déclaré : « Le dérèglement climatique est une réalité mais nous travaillons chaque jour à amortir son impact tout en continuant à baisser nos émissions de gaz à effet de serre pour protéger les Françaises et les Français. »
Les pouvoirs publics seraient avisés, sans attendre que la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre ait produit ses effets hypothétiques, de mettre en œuvre rapidement des mesures renouant avec les pratiques ancestrales utilisées depuis la nuit des temps pour lutter contre les feux.
Par exemple, et sans prétention à l’exhaustivité :
Activer les obligations légales de débroussaillement
Dans les zones à risque, les propriétaires d’habitations situées à moins de 200 mètres d’un massif forestier doivent débroussailler sur 50 mètres de profondeur, cette distance pouvant être portée à 100 mètres par décision du maire, depuis la loi du 10 juillet 2023. Encore trop souvent négligé, le débroussaillement joue pourtant un rôle décisifpour se protéger du feu. Les retours d’expérience montrent quedans 80 à 90% des cas, il permet d’assurer la sécurité des personnes, même en cas de passage du feu (source : Collectivités forestières Occitanie Pyrénées Méditerranée).
Rétablir le rôle écologique du feu
Dans les écosystèmes méditerranéens, le feu jouait autrefois un rôle écologique essentiel. Il nettoyait les sous-bois, régulait la densité des combustibles et favorisait la régénération naturelle. En supprimant ces petits feux, on interrompt un cycle naturel qui limitait la charge inflammable.
Autoriser le sylvopastoralisme
Autoriser le pâturage des troupeaux dans les garrigues, car en broutant, le troupeau nettoie la végétation basse et crée un coupe-feu naturel. Cette méthode ancestrale se heurte à l’interdiction par l’Office national des forêts du pâturage des garrigues afin de protéger les pins d’Alep, au risque de laisser s’accumuler broussailles et herbes sèches.
Éduquer et prévenir
On rappelle qu’en France métropolitaine, 9 feux 10 sont d’origine humaine, l’unique cause naturelle étant la foudre. Dans 70% des cas, ces feux ont pour origine une activité économique (chantiers de BTP, activités agricoles, réseaux électriques…) ou une activité du quotidien (mégots de cigarettes, barbecues ou feux de camps, incendie de véhicule ou de poubelle…). Les 30% des feux d’origine anthropique restants sont dus à des actes de malveillance.
Il y a donc un volet éducation et prévention. Toute la population doit apprendre à vivre avec un risque d’incendie élevé. Des gestes qui devraient être une évidence, comme ne pas jeter un mégot par la fenêtre en pleine canicule, ne le sont pas encore pour tous.
L’attribution systématique des feux au réchauffement climatique est contre-productive car elle accrédite dans l’opinion le caractère inéluctable et croissant des feux de forêt et conduit à rechercher de fausses bonnes solution dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Rappelons qu’il est interdit de fumer sur la plage , mais pas dans la forêt ou dans la voiture et jeter son mégot
Ah, la comm, comme d’hab!
j’ai une petite expérience pratique sur le débroussaillement et sur les feux de foret dans la région sud est ou je réside. J’ai vu les efforts importants de débroussaillement autour des routes des Bouches du Rhône, et retenu que les années 2023 et 2024 avaient été très calmes, ce que vos graphiques montrent sans ambiguité. Effet de prévention et peut être de conditions météo favorables. Mais ministres et media n’en parlent pas.
J’ai aussi dans mes dossiers un règlement des eaux et forets , d’il y a 20 ans, d’une commune du Var précisant les distances de débroussaillement autour des constructions ET des voies d’accès, privées et publiques: 10 m pour les voies, ce que la commune en question ne fait jamais. Aujourd’hui la règle dans ce département aurait réduit cette distance à 2 m (source métropole de Toulon). Un court sondage sur le net ne me l’a pas montré alors que l’exigence de 50 m pour les constructions des particulier saute aux yeux de partout.
deux poids, deux mesures? et une comm. officielle toujours sur le mode « diode » (ça passe dans un sens, pas dans l’autre)
Fritz l’horrible
En plus que de penser qu’une bonne partie des incendies est liée à des manques de précautions des promeneurs ( à pied ou en voiture ) , je pense qu’une bonne partie des incendies soient liés à des écolos promeneurs ( à pied ou en voiture ) qui veulent se battrent contre l’effet de serre du CO2
Lire absolument la conclusion de l’article qui est irréprochable
« » » » » » » »On rappelle qu’en France métropolitaine, 9 feux 10 sont d’origine humaine, l’unique cause naturelle étant la foudre. » » » » » » » »
C’est comme pour la soi-disant disparition des espèces, ours polaires et autres : elles ne sont pas victimes du climat mais de la chasse. Et quand on lit ceci, sans commentaires.
https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/pollution/plus-d-un-francais-sur-cinq-jette-des-dechets-sur-l-autoroute-selon-une-etude_187437
Le réchauffement climatique anthropique est devenu une religion. A force de marteler que « c’est comme ça et pas autrement », ça s’imprime dans le cerveau.
Si les politiciens, les écologistes militent pour une pollution plus « verte », pourquoi rien n’est dit sur la pollution numérique qui explose ? Et plus encore avec l’essor de l’intelligence artificielle qui est un gouffre énergétique. De partout, on nous renvoie à des liens Internet : « Téléchargez ceci ou cela, etc. » Tout simplement parce que c’est l’économie qui dirige. L’UE, les USA veulent garder la mainmise sur les pays pauvres en voulant leur vendre de nouvelles technologies.
On entend, de ci de là, parler d’actes malveillants. Entre autre des visées d’achat de terrains afin d’y installer des panneaux solaires qui n’intéresse pas les viticulteurs, alors…
Par ailleurs, l’arrachage des vignes est consécutif à la demande des producteurs eux mêmes !!
Faut-il défricher ou laisser les « zones à fauchage raisonné » ?
Faut-il envoyer notre ministre Ruinachier en immersion dans le monde agricole ?
Qui défrichera les méga champs solaires lorsqu’ils auront vidé les campagnes de leurs habitants ?
Autant de questions qui resteront sans réponse tant que nous n’aurons pas viré tous ces socialo centristes qui coulent la France depuis belle lurette !
Désolé cher J-P, mais ces “on“ sont ceux qui les élisent. Alors, aller à la pêche ?
30% seulement seraient d’origine criminelle..!
Mais tant qu’on a pas pu prouver la malveillance, par défaut, on attribue à la négligence. Mais nombreuses personnes mal intentionnées peuvent très facilement simuler une négligence. Rien n’est plus facile pour quelqu’un ayant un intérêt à déforester sauvagement, que de faire un simulacre de barbecue de campeur pour arriver à ses fins.
NB : il y a corrélativement dans cette vallée deux grands projets de PV et éoliens qui sont très contestés en ce moment. Bien sûr cela n’a absolument rien à voir. Et c’est une concomitance tout à fait fortuite…;)
Merci pour la qualité des articles. Je souhaite apporter une précision sur l’interdiction de l’ONF concernant le pâturage en forêt. L’ONF exerce certaines fonctions régaliennes. Quand l’ONF interdit certaines pratiques il ne fait qu’appliquer les articles législatifs et réglementaires du Code Forestier. Ce qui est une obligation pour lui.
En ce qui concerne le feu dans l’Aude il doit être précisé que jusqu’au début des années 2010 il y avait à l’aéroport de Carcassonne 2 avions Trackers (ou bombardiers d’eau) d’une capacité de plus de 3000 litres de retardant,stationnés pendant toute la campagne de D.F.C.I. (défense des forêts contre l’incendie) de la Zone sud. Ils pouvaient intervenir rapidement sur les feux en quelques minutes. Ces avions vieillissant ont été réformés à la fin des années 2010. Dommage parce qu’ils avaient une action particulièrement efficace dans les feux naissants et dans la lutte en générale en tandem avec les Canadairs et les Dashs.
On peut ajouter également la manie de laisser pousser les plantes pour la « biodiversité ». Montées en paille, elles font un excellent combustible à la moindre période un peu sèche.
Je fais ici un aparté qui n’est cependant pas très éloigné du sujet, concernant les prévisions météo de canicule.
Tout le monde aura remarqué que les prévisions de température en France sont données pour des villes, à partir desquelles le public pourra s’estimé concerné selon sa proximité avec telle ou telle ville: Brest, Nantes, Orléans, Strasbourg, Lyon, Bordeaux, Nice, Toulouse, Marseille, etc…
Or pour la quasi totalité de celles-ci, il existe un Effet d’Ilot Urbain (Urban Heat Island) qui est d’autant plus accentué que l’agglomération visée est importante et la température élevée. Un Article du Figaro estimait il y a quelques années que l’écart entre la température mesurée à Paris intra muros et celle d’un petit bourg à 50 km de là l’écart de température pouvait dépasser 10°C !!!
Ainsi donner les températures caniculaires subies dans les villes françaises cet été comme un exemple de l’emballement du réchauffement en cours est particulièrement mensonger puisque les maxima prévus ou publiés sont pour plupart exagérés par l’UHI, un effet purement artificiel du aux activités humaines: Densification de l’habitat, bétonisation ou bitumisation des sols, défrichage à vues immobilières, circulation automobile (échappement des moteurs), climatisation des véhicules (quasi totale) ET des habitations en progression très rapide, etc…. Cet effet n’a STRICTEMENT RIEN à voir avec le réchauffement climatique, il ne fait que l’exacerber.
L’étude publiée en avril 2025 par Spencer, Christy et Braswell dans le Journal of Applied Meteorology and Climatology, intitulée « Urban Heat Island Effects in US Summer Surface Temperature Data, 1895–2023 » nous dit que :
-1) 65 % de la tendance linéaire au réchauffement aux États-Unis entre 1895 et 2023 serait attribuable à l’effet UHI dans les zones suburbaines et urbaines.
-2) 8 % du réchauffement observé dans les zones rurales serait également lié à l’urbanisation.
-3) La majorité de ce réchauffement dû à l’UHI s’est produite avant 1970.
-4) Le réchauffement est non linéaire : il est plus rapide lorsque la densité de population passe de très faible à modérée, puis se stabilise à des niveaux très élevés.
Habitant à la campagne à environ 20km de Marseille, je constate régulièrement ces jours-ci environ 32°C vers 14h00 chez moi et 37 à 38°C une demi heure plus tard en centre ville, conforme aux prévisions météo.
L’honnêteté des présentateurs météo devrait les obliger à préciser que les températures données pour les villes en France sont faussées artificiellement à la hausse par l’Effet d’Ilot Urbain
Merci pour la justesse de vos propos. Je réside à La Motte-Servolex (Savoie) et entre mon jardin et le centre-ville, à quelque 500 m, il peut y avoir 3° de différence.
Les présentateurs météo TV sont obligés de suivre les directives étatiques. Sinon, c’est le risque, comme Verdier qui avait été licencié pour avoir bravé la doxa climatique, de pointer à Pôle emploi ! Laurent Cabrol avait aussi émis des doutes, il avait été vite recadré.
Il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que la machine alarmiste est en route et surfera sur les hautes températures (en taisant les basses) tant que ça durera. Et chut : il ne faut pas dire que ce réchauffement est naturel.
Mon commentaire s’applique également au fameux « Indice Thermique National ».
En France, les climatologues de Météo-France identifient les vagues de chaleur à partir de critères statistiques précis en fonction de l’ITN, un indicateur créé en 1947.
Il doit être supérieur ou égal à 23,4 °C pendant au moins 3 jours.
Cet indice est calculé à partir de 30 stations météo réparties sur le territoire métropolitain, dont le site infoclimat.fr nous donne la liste.
https://www.infoclimat.fr/climato/indicateur_national.php#2025;,1981-2010,1,-3.65,368.65,,y,desc,-1292423832000,1784205432000
J’ai été frappé de voir que quasiment toutes ces 30 stations sont situées en zone urbaine ou périurbaine et, pire encore, souvent à proximité des pistes surchauffées d’un aéroport !
Je rajouterais que si en 1947 certaines d’entre elles étaient éloignées d’un centre urbain, l’urbanisation galopante depuis 3/4 de siècle les a certainement rattrapées.
Ainsi:
– On note une station à Paris Montsouris où l’Effet d’Ilot Urbain est probablement le pire de toute la France.
– On note également une station sur l’aéroport de Bastia-Poretta, au bord de la mer. Cette station est elle vraiment représentative du climat de la Corse, une montagne dans la mer ???
– Par contre la station du mont Aigoual, au carrefour des influences continentale, méditerranéenne et océanique ne figure PAS dans ce panel (!!!)
On peut émettre de gros doutes sur la sincérité de l’ITN en période de canicule puisque les 30 stations dont on exploite les relevés sont fortement sujettes à l’Effet d’Ilot Urbain. Le critère d’un ITN à 23,4 °C pendant au moins 3 jours pour l’alerte canicule était peut être valable en 1948 mais il est maintenant complètement hors sol.
Pourquoi un second ITN plus « écolo » (pardonnez l’adjectif) avec un panel de 30 stations toutes choisies loin de toute agglomération, en zone campagnarde, forestière, montagnarde, continentale et littorale n’a-t-il pas été établi de façon à en comparer l’évolution avec le précédent depuis 1948 ???
L’étude de Spencer, Christy et Braswell (avril 2025) citée dans mon précédent commentaire montrant que 65 % de la tendance linéaire au réchauffement aux États-Unis entre 1895 et 2023 serait attribuable à l’effet UHI (Urban Heat Island) dans les zones suburbaines et urbaines va-t-elle être royalement méprisée par les « experts » de MétéoFrance ? C’est fort probable.
Bonjour Jack,
Quel intérêt d’inventer un ITN campagnard qui ne permettrait pas de comparer les données accumulées depuis le XXème siècle. Son but à l’origine n’est pas simplement de donner un seuil aux vagues de chaleur et on perdrait tout intérêt scientifique à en modifier les stations. L’ICU est un phénomène qui existe et qui doit être intégré quand bien même il n’affecte pas les température maximales (l’ICU n’est en rien responsable des températures record mesurées, son effet ne se faisant sentir que la nuit).
Quant à créer ce deuxième ITN en parallèle, et moi-même vivant à la campagne, je n’en vois pas l’intérêt alors que plus de 80% de la population en France hexagonale vit en zone urbaine et périurbaine. C’est cette population, ultra majoritaire qui doit être alertée du risque de canicule.
Enfin c’est intéressant que vous parliez du mont Aigoual. Voilà une station affranchie de l’urbanisme, en fonction depuis la fin du XIXème siècle, et qui montre une augmentation très nette de la température au moins depuis les 40 dernières années.
@Cyril3
Vous omettez cependant de commenter l’étude publiée en avril 2025 par Spencer, Christy et Braswell dans le Journal of Applied Meteorology and Climatology, intitulée « Urban Heat Island Effects in US Summer Surface Temperature Data, 1895–2023 » qui nous dit que :
-1) 65 % de la tendance linéaire au réchauffement aux États-Unis entre 1895 et 2023 serait attribuable à l’effet UHI dans les zones suburbaines et urbaines.
-2) 8 % du réchauffement observé dans les zones rurales serait également lié à l’urbanisation.
-3) La majorité de ce réchauffement dû à l’UHI s’est produite avant 1970.
-4) Le réchauffement est non linéaire : il est plus rapide lorsque la densité de population passe de très faible à modérée, puis se stabilise à des niveaux très élevés.
Donc l’utilité d’un ITN non soumis à l’ICU me semble au contraire très pertinente, car il permettrait de séparer la part artificielle croissante dans l’évolution des températures nationales qui est due à l’ICU, de ce qui est un réchauffement purement naturel, dans le but de casser la croissance instoppable des métropoles urbaines dont l’inconfort thermique croissant en période caniculaire influe fortement vers un extrémisme écolo-urbain devenu insupportable.
« Il faut donner un coup d’arrêt à l’expansion de la région parisienne (Michel Rocard) Ca ne date pas d’hier !
La Canicule est un moment astronomique comme les équinoxes ou les solstices. La Canicule se situe autour du 20 juillet ( chaque année) , à cette date le soleil dans son mouvement apparent se trouve au dessus de la constellation du petit chien ( caniculum) c’est la canicule !
La période est chaude normalement car le Soleil qui était au plus haut le 21 juin a chauffé l’atmosphère pendant un mois.
Intéressant votre commentaire avec l’emplacement des stations !
Est-ce que les techniques de lutte contre les incendies sont les mêmes aujourd’hui et hier ?
Les pompiers ont-ils toujours la même stratégie que leurs aînés, ou préfèrent-ils attendre à des points stratégiques pour concentrer leurs efforts, quitte à laisser plus de surface brûler ?
Si l’attaque du feu est stratégique, qu’a-t-on préféré à Ribaute : les vignes ou l’autoroute ? Les deux ?
Je ne fais que poser des questions . . . Et quoi qu’il en soit, je préfère voir des pompiers applaudis que caillassés ..
Le rapport du Sénat de 2023 rappelle que le nouveau Canadair DHC-515 est estimé entre 60 et 64 M€ pièce.
10 nouveaux canadairs = 600 M€. 1 400 M€ pour se baigner dans la Seine, 600 M€ pour arrêter des feux : choisis ton camp, camarade …
1,4 milliard dépensé pour que les parisiens puissent se baigner 3 ou 4 fois dans l’année, guettant anxieusement chaque jour l’autorisation tant attendue, effectivement ça fait un peu cher, surtout en considérant le remboursement de la dette astronomique de la ville de Paris qui va leur tomber un jour ou l’autre sur le râble.
Je ne sais si ces travaux d’assainissement de la Seine auraient pu empêcher les 4 cadavres (bien faisandés) repêchés dans la Seine à hauteur de Choisy-le-Roi (un peu en amont de Paris) de venir troubler leurs ébats nautiques. Cette perspective éventuelle a eu le don de beaucoup m’amuser la semaine dernière…
Fritz l’horrible à la Teste de Buch
le pouvoir du CO2; bouchon sur la route qui contourne, dans les deux sens : ceux qui veulent se refraichir à l’océan et ceux qui cuisent sur la plage et veulent rentrer dans leurs apparts climatisés ; 28 ° dans ma maison tous les volets fermés ; 38° sur ma terrasse pourtant bien ombragée; 42° dans mon petit palmier qui fait de l’ombre et 45° dans mon bosquet sans un rayon de soleil
Il est temps que je rentre en Alsace , mais on m’a dit que tout est grillé dans le chardin, les tomates , les patates , les choux , les navets ,les melons
Va falloir profiter de l’IA pour profiter de mon puits et pomper la nappe , ce que je fais ici pour rafraichir l’atmosphère et recevoir les amis
Vivement que l’AMOC reprenne ses droits smile
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