Cycle du carbone : quelques compléments

Par MD.


L’article précédent n’avait évoqué que sommairement certains aspects relatifs au « cycle du carbone », ce qui avait suscité des commentaires. Voici donc quelques pièces à conviction complémentaires. On aura à nouveau recours à la base ICOS qui accompagne le rapport Global Carbon Project (GCP).
Rappelons que les deux séries de valeurs fondamentales que la théorie officielle cherche à réconcilier sont : d’une part les émissions dues à la combustion des énergies fossiles calculées à partir des consommations des différents produits, d’autre part les concentrations de CO2 dans l’atmosphère mesurées in situ. Ces deux séries de valeurs ne sont généralement pas contestées. Les quantités seront ici exprimés en milliards de tonnes (Gt) de CO2.

Utilisation des sols

Le graphique ci-dessous est un rappel de l’article précédent, qui montre que les émissions dites « anthropiques » se composent essentiellement (à 85%) des émissions fossiles.

Emissions annuelles de CO2 (Gt)

Pour leur part, les émissions dues aux changements dans l’utilisation des sols (Land use change emissions) ne sont connues que très approximativement. Elles sont calculées à partir de « modèles » conçus par 17 équipes scientifiques. Le graphique ci-dessous retrace l’ensemble des séries ainsi que la valeur officiellement retenue (en rouge gras).

Emissions de CO2 due à l’utilisation des sols (Gt CO2)

On voit que les variations interannuelles sont erratiques. Par ailleurs, les 17 séries de valeurs forment un faisceau dont l’étendue va du simple au quintuple ; au fil des années, la série officielle retenue s’écarte progressivement du centre du faisceau vers les valeurs les plus faibles.

Les « puits » de carbone

L’augmentation annuelle de la concentration atmosphérique en CO2 est nettement inférieure aux émissions anthropiques. Il est donc communément admis qu’une partie de ces émissions est absorbée par des « puits » au sein des terres émergées et des océans. Ces puits absorbent environ 55% des émissions. La partie qui subsiste dans l’atmosphère (fraction atmosphérique ou airborne fraction) est donc de l’ordre de 45%. Le graphique ci-dessous illustre les évolutions de ces paramètres, les puits étant indiqués en valeurs négatives. Par définition, la fraction atmosphérique et l’absorption par les puits varient tendanciellement en sens inverse, et la balance budgétaire oscille autour de zéro.

Absorption de CO2 par les puits de carbone (Gt CO2)

Le graphique ci-dessous détaille les types de puits : océans, végétation terrestre, (plus un petit appoint qualifié « cement carbonation » sur lequel on ne s’étendra pas).

Absorption par type de puits de carbone (Gt CO2)

Puits océaniques.

L’absorption par les puits océaniques est calculée à partir de modèles conçus par 9 équipes scientifiques. La valeur retenue (rouge gras) en est la moyenne arithmétique.

Absorption par les puits océaniques selon différents modèles (Gt CO2)

Puits terrestres.

L’absorption par les puits terrestres est calculée à partir de modèles conçus par 17 équipes scientifiques. La valeur retenue (rouge gras) en est la moyenne arithmétique.

Absorption par les puits terrestres (Gt CO2)

Les valeurs des puits terrestres sont beaucoup plus dispersées que celles des océans, au point que la dispersion est du même ordre de grandeur que la valeur centrale.

Conclusion.
Commençons par rendre justice aux institutions climatiques sur un point précis : pratiquement toutes les données de base sont rendues publiques. Ainsi chacun peut, s’il en a le courage et la patience, faire ses analyses, élaborer ses propres « modèles » et se forger ses propres convictions.
Cela dit, les aperçus précédents montrent que la science officielle doit recourir à nombre d’ajustements, d’approximations et de corrections pour parvenir à boucler, laborieusement et année après année, son « Global Carbon Budget ». Il est permis d’y voir une fragilité du système élaboré par le GIEC. Mais il n’est plus guère permis de le faire observer.

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