Ouverture de la COP24 à Katowice en Pologne

COMMUNIQUÉ

La COP 24 commence aujourd’hui à Katowice, en Pologne. C’est la troisième fois que ce pays reçoit une Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, après la COP 14 à Poznan en 2008 et la COP 19 à Varsovie en 2013.

Comme à chaque fois, cet événement est précédé d’une série de rapport alarmistes sur le climat. Il y a d’abord eu en début de semaine celui rédigé par quelque 13 agences gouvernementales américaines et qui estimait que «les pertes aux États-Unis pourraient atteindre des centaines de milliards de dollars dans plusieurs secteurs d’ici la fin du siècle»si rien n’était fait en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

Ce rapport a été suivi comme son ombre par celui, français, émanant du « think tank » I4CE (Institute for Climate Economics), rattaché à la Caisse des Dépôts, qui estimait que la France devrait investir entre 50 et 70 milliards par an jusqu’en 2030 pour « atteindre les objectifs de la stratégie nationale bas carbone (SNBC) de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) », c’est-à-dire bien davantage les 40 milliards investi en 2017.

Enfin, ce fut au tour du Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE), une agence dépendante de l’ONU, d’indiquer avec effroi que le pic des émissions mondiales de dioxyde de carbone n’était pas encore atteint ! « Après trois années de stagnation, de 2014 à 2016, les rejets dans l’atmosphère sont repartis à la hausse l’an dernier (+ 1,2 %) », écrit le PNUE.

Plus grave encore, écrit Marc Cherki dans le Figaro (28/11/18), « les émissions de gaz à effet de serre auraient encore augmenté cette année, selon les données provisoires du projet de recherche « Global Carbon Project », qui sera présenté le 4 décembre, après l’ouverture de la COP24 (…) Actuellement, les émissions annuelles mondiales de gaz à effet de serre atteignent 53,7 milliards de tonnes en équivalent de CO2 (en tenant compte du dioxyde de carbone mais aussi du méthane et du protoxyde d’azote) ».Accusés, les membres du G20, qui se réuniront en fin de semaine en Argentine, qui ne seraient pas « en ligne avec leurs objectifs de 2030 ». Pour le PNUE, il faudrait tripler les efforts pour ne pas dépasser la barre de 2°C de hausse des températures à la fin du siècle et les quintupler pour ne pas excéder 1 ,5 °C Selon l’Agence, la taxation à 70 dollars la tonne de dioxyde de carbone pourrait contribuer à diminuer les émissions de 10 % à 40 % supplémentaires selon les pays. A ceci près que seules 15% des émissions mondiales de CO2 sont actuellement réglementées…

Un tout récent rapport émanant de l’agence américaine pour l’environnement EPA, publié par The Economist(23/11/18) démontre pourtant que le pays qui a le plus réduit ses émissions de CO2 en 2016-2017, sont les États-Unis, avec un recul de 2,7 %, soit 40 millions de tonnes de CO2, pendant la première année de Trump à la Maison-Blanche. Bien-sûr, le président américain n’y est pas pour grand-chose. Simplement, les centrales thermiques américaines ont progressivement abandonné le charbon pour le fioul, plus rentable (les prix des hydrocarbures avaient beaucoup baissé l’an dernier) et plus adaptable à la demande.

Un graphique, émanant du rapport annuel sur l’Énergie Mondiale édité par la compagnie pétrolière BP et publié par The Economist, montre que si les États-Unis sont les plus vertueux, en revanche, en bas de tableau, on note la présence de la Turquie, quasiment à égalité avec l’Union Européenne (+ 40 millions de tonnes chacun), et surtout de l’Inde et de la Chine avec un surplus de plus de 200 millions de tonnes à eux deux. En d’autres termes, quoi que puissent faire les pays développés, ils ne pourront pas contrebalancer, les émissions de ces deux géants, d’autant moins que l’Inde n’est soumise à aucune contrainte.

Détail amusant à relever, le patron du PNUE, le norvégien, Eric Solheim, a été discrètement et rapidement « démissionné » voici quelques jours, un audit, révélé par The Guardian, ayant chiffré en effet à 500 000 dollars ses frais de voyage (la quasi-totalité en avion, très émetteur de CO2), en moins de deux ans. Faites ce que je dis, pas ce que je fais…

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