Lettre ouverte à Donald Trump soutenant la mise en place du « Comité Présidentiel sur la Sécurité Climatique »

Le 18 mars 2019, des personnalités et institutions classées comme climato-sceptiques ont envoyé à Donald Trump une lettre ouverte soutenant la création du Comité Présidentiel sur la Sécurité Climatique qui sera chargé d’évaluer l’existence et l’importance des dangers présentés par le « changement climatique ». Cette commission sera présidée par William Happer, physicien, professeur émérite à l’Université de Princeton, conseiller scientifique de Donald Trump.

Parmi les 114 personnes physiques signataires de cette lettre on trouve le nom de Ivar Giaever, lauréat du Prix Nobel de physique 1973.

Cette lettre ayant été totalement passée sous silence par la presse française, nous croyons bon de la faire connaître à nos lecteurs. Ci-dessous la traduction que nous en proposons.


Cher Président Trump,

Les organisations et les personnes soussignées vous écrivent pour exprimer leur ferme soutien à la proposition de création de la Commission Présidentielle sur la Sécurité Climatique. Nous comprenons que la commission envisagée, qui serait dirigée par le Dr William Happer, membre du Conseil National de Sécurité, est actuellement examinée par vos Conseillers à la Maison Blanche et par les Secrétaires de cabinet et Directeurs d’Agence concernés. La commission serait composée d’un petit nombre d’experts éminents en matière de science du climat et de sécurité nationale. Elle sera chargée de procéder à un examen indépendant et de haut niveau du quatrième rapport d’évaluation sur le climat Climat [ NDT : Il s’agit d’un rapport produit tous les quatre ans par une dizaine d’agences gouvernementales américaines ] ainsi que d’autres rapports officiels relatifs au climat et ses conséquences pour la sécurité nationale. Ses délibérations seront assujetties aux même exigences de transparence que le Federal Advisory Committees Act [ NDT : Federal Advisory Committee Act (FACA), loi américaine qui réglemente les fonctions de conseiller du Président ].

À notre avis, un examen indépendant de ces rapports s’est fait attendre depuis trop longtemps. Des problèmes graves et des lacunes qui ont été soulevés à maintes reprises dans le passé par des scientifiques de haut niveau ont été ignorés ou rejetés par les organismes fédéraux chargés de produire des rapports. Voici parmi d’autres, les questions majeures qui ont été soulevées et que nous espérons que la commission examinera : les modèles utilisés supposent une sensibilité du climat aux concentrations de CO2 nettement plus élevée que ce qui est admis par les recherches récentes ; les modèles utilisés ont prédit beaucoup plus de réchauffement que ce qui s’est réellement produit ; les prédictions des impacts négatifs du réchauffement planétaire ont été établies sur la base de scénarios d’émissions exagérés et non plausibles ; les impacts positifs du réchauffement ont été ignorés ou minimisés ; enfin, les ensembles de données de température de surface ont été manipulés pour montrer un réchauffement plus rapide que ce qui s’est réellement produit.  Une question sous-jacente que nous espérons que la Commission abordera également est le fait que bon nombre des affirmations scientifiques formulées dans ces rapports et par de nombreux scientifiques du climat ne sont pas réfutables [ NDT :  « réfutable », traduction que nous proposons pour le mot « falsifiable » qui a en français une connotation négative ], c’est-à-dire qu’elles ne peuvent pas être testées par la méthode scientifique.         

Les conclusions et les prédictions formulées par ces rapports sont la base des politiques énergétiques proposées qui pourraient coûter des milliards de dollars en moins d’une décennie et des dizaines de milliards de dollars sur plusieurs décennies. Compte tenu de l’ampleur des coûts potentiels impliqués, nous pensons que faire confiance aux méthodes  du consensus scientifique officiel comme cela a été le cas pendant les trois dernières décennies serait à la fois négligent et imprudent alors que dans d’autres domaines, les grands projets d’ingénierie sont régulièrement soumis à un examen contradictoire des plus rigoureux et exhaustifs. Nous suggérons que la science du climat exige au moins le même niveau de contrôle que l’ingénierie employée pour construire un pont ou un nouvel avion.         

Nous notons que les défenseurs du consensus sur le climat ont déjà organisé une campagne publique contre le projet de commission proposé. Nous pensons que cette opposition est curieuse. Si les défenseurs sont convaincus que la science contenue dans les rapports officiels est solide, alors ils devraient se féliciter d’ un examen qui dissiperait les doutes qui ont été exprimés. En revanche, leur opposition pourrait être considérée comme une preuve que la base scientifique du consensus sur le climat est en réalité très suspecte et ne peut résister à un examen critique.

Nous notons en outre que les opposants à la commission proposée se sont déjà abaissés à lancer des attaques personnelles contre le Dr. Happer. De nombreux signataires de cette lettre connaissent personnellement le Dr Happer et apprécient sa carrière scientifique. Nous le connaissons comme un homme d’une grande intégrité, aux capacités élevées et aux réalisations remarquables.

Il a été rapporté que certains fonctionnaires au sein de votre administration ont proposé la création d’un groupe de travail interne comme une alternative à une commission indépendante soumise à la FACA (Federal Advisory Committees Act). Dans la mesure où un groupe de travail interne serait composé de scientifiques fédéraux de carrière qui évalueraient leur propre travail, nous pensons que cette alternative serait pire que de ne rien faire.

Bien qu’une commission indépendante de scientifiques éminents jouirait d’une grande crédibilité, nous ne voulons pas dire que son rapport mettrait fin au débat. Nous suggérons donc que les Académies Nationales des Sciences et des Techniques soient les organismes compétents pour procéder à un premier examen du rapport de la Commission.

Monsieur le Président, au cours des dernières années, vous avez formulé un certain nombre de remarques exprimant des doutes quant au consensus sur le réchauffement climatique planétaire. Beaucoup des signataires de cette lettre ont été tout aussi sceptiques. Sans préjuger de ses résultats, nous pensons qu’un examen de la science climatique par une commission indépendante de haut niveau constituera un test loyal de votre point de vue (et du nôtre) : soit il fournira une base solide pour réviser vos vues, soit il confirmera vos opinions et confondra vos critiques.

Pour ces raisons, nous vous exhortons à créer par décret, la Commission Présidentielle sur la Sécurité Climatique. 


 

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