Didacticiel sur l’état de la science du climat (fin)

Nous avons récemment publié sur ce site la traduction de la première partie du « didacticiel » climatique fourni au juge fédéral W. Alsup par William Happer, S. Koonin, Richard Lindzen dans le cadre d’une action en justice lancée par deux villes de Californie contre cinq compagnies pétrolières (l’original du document en anglais est accessible en suivant ce lien). Une biographie des Dr William Happer, Steven E. Koonin et Dr. Richard S. Lindzen figure en annexe à ce document.

Cette synthèse comporte une deuxième partie intitulée « Réponses à des questions particulières » qui comprend huit questions. Après avoir traduit la réponse aux questions 1 et 2, et aux questions 3, 4 et 5, nous proposons ci-dessous la traduction des réponses aux questions 6,7 et 8.

La traduction du document fourni à la Cour de justice de Californie (District nord, Division de San Francisco) a été réalisée par Camille Veyres que nous remercions ici.

Question n° 6 : Nombre d’entre nous ont, à l’école primaire, appris que les humains exhalent du CO2 et que les plantes absorbent du CO2 et restituent de l’oxygène à l’air, tout en conservant le carbone. Est-ce toujours exact ? Et alors pourquoi les plantes n’ont-elles pas transformé en oxygène le CO2 supplémentaire ? Vu l’accroissement de la population de la Terre, de quatre milliards d’humains, la respiration humaine contribue-t-elle à la croissance du CO2 de l’air ?

Les plantes et les autres organismes qui pratiquent la photosynthèse emploient l’énergie solaire avec une molécule d’eau et une molécule de CO2 pour produire des sucres simples ou hydrates de carbone. Pour chaque molécule de dioxyde de carbone employée, une molécule d’oxygèneest relâchée. Les organismes qui pratiquent la photosynthèse utilisent ces sucres simples et leur énergie chimique à la construction des autres composés organiques qu’il leur faut pour vivre, dont des fibres,de l’amidon, des lipides, des acides aminés contenant de l’azote, et bien d’autres.

Les organismes qui pratiquent la photosynthèse sont dits fixer environ 105 milliards de tonnes de carbone par an, soit une consommation de 385 milliards de tonnes de CO2.La masse totale de l’atmosphère est de 5,15 millions de milliards de tonnes, la masse molaire d’une molécule d’air est 28,9 grammes, celle d’une molécule de COest 44 grammes ; les 385 milliards de tonnes de COabsorbés par la photosynthèse correspondent donc à 50 ppm (50 molécules par milliard de molécules de l’air). Il y a dans l’air, aujourd’hui, un peu plus de 400 ppm de CO2; si de grandes quantités de CO2 n’étaient pas fournies à l’atmosphère par divers mécanismes (dont certains discutés plus loin dans la réponse à la question 7) les plantes auraient,en huit ans,fini de consommer tout le CO2 de l’air et seraient mortes de faim.

La productivité primaire de la photosynthèse est dominée par les plantes terrestres dont le gros se trouve dans l’hémisphère nord.  Pendant l’été de l’hémisphère nord la croissance de la végétation terrestre est si rapide qu’elle opère une ponction substantielle sur le CO2 de l’air, comme le montre la figure 4 ci-dessous.

Mona Loa

Pendant l’hiver boréal quand la croissance des plantes est, sur une bonne partie de l’hémisphère nord,ralentie ou arrêtée, des organismes vivants, vivant surtout dans les sol, des champignons entre autres, oxydent ou dégradent une partie de la matière organique accumulée pendant l’été précèdent et la restituent à l’air sous forme de CO2. Cette oscillation entre hiver et été est, au Mauna Loa,moindre que 10 ppm ; plus au nord, elle est plus grande et atteint par exemple 20 ppm à Alert dans le haut Arctique canadien.

Si tout le CO2 produit par la combustion de pétrole charbon et gaz restait dans l’atmosphère, la quantité de CO2 dans l’air croîtrait de 4 ppm par an, nettement plus que les + 2,5 ppm/an observés cet-an-ci (figure ci-dessus). Une partie des émissions “anthropiques” est absorbée sur terre ferme et dans les océans.

On a des preuves que la productivité primaire de la photosynthèse a crû sur le dernier demi-siècle, peut-être à cause   de plus de CO2 dans l’atmosphère. [1] Par exemple les oscillations entre été et hiver (figure 4) ont [NdT depuis 1958, début des mesures] été en croissant. Une autre preuve de l’accroissement modeste de la productivité primaire est le verdissement prononcé de la Terre observé par les satellites [2].

verdissement du C02

Verdissement de la planète observé par satellite, selon l’indice de surface des feuilles, sur 1982-2009

La carte ci-dessus [NdT extraite du site wattsupwiththat ] en donne un exemple qui montre la croissance de la végétation sur les trois dernières décennies. La productivité primaire de la végétation terrestre estimée plus haut à 50 ppm par an correspond à un accroissement de l’oxygène de l’air de 50 ppm ; mais la teneur de l’air en oxygène est de 209 500 ppm et il est fort délicat de mettre en évidence ce très petit accroissement. Une grosse partie de l’oxygène sert à la respiration.

Un humain moyen exhale environ 1 kg de CO2 par jour et les 7 milliards d’humains[3] exhalent 2,7 milliards de tonnes de CO2 [NdT : ou 0,74 Gt-C ou 0,34 ppm] ce qui fait moins de 1% de ce que consomme la photosynthèse [NdT : en prenant en compte aussi la photosynthèse dans l’océan] et 8 % de la “pollution” émise par l’utilisation de combustibles fossiles [4]. Mais ces émissions humaines, ou plus généralement biologiques, ne s’accumulent pas dans l’atmosphère, puisque le carbone contenu dans notre alimentation est venu de l’atmosphère. [5]

Question 7: Quelles sont les principales sources de CO2 qui ont déterminé la croissance progressive du CO2 dans l’atmosphère?

Le CO2 de l’atmosphère n’est que l’un des réservoirs du cycle global du carbone, dont les stocks et les flux sont illustrés par la figure 6-1 du rapport du GIEC AR5 WG1 (figure ci-dessous)

Cycle du carbone

Schéma simplifié du cycle du carbone

Les nombres sont les masses de carbone dans les réservoirs en milliards de tonnes de carbone contenu (Giga-tonne-carbone, noté Gt-C) [qui sont aussi des Peta-grammes, Peta préfixe désignant un million de milliards] et les flux annuels sont en Gt-C/an. 1 Gt-C = 3,66 Gt-CO2 et 1 ppm = 2,12 Gt-C. Les nombres et les flèches en noir montrent les stocks et les flux supposés pour l'époque préindustrielle, vers 1750.  Les nombres et les flèches en rouge indiquent l'influence humaine.

Il y a un échange presque équilibré entre l’atmosphère et la surface, de 80 Gt-C/an pour l’océan et 120 Gt-C/an [6] pour les terres. Le stock de 589 + 240 = 829 Gt-C est donc renouvelé complètement en un peu plus de quatre ans.

L’activité humaine ajoute pour le moment [7] 8,9 Gt-C/an : 7,8 viennent des combustibles fossiles et de la production de ciment [8], et 1,1 Gt-C/an viennent des changements de l’utilisation du sol et la déforestation[9]. Environ la moitié de ce qui est produit par les activités humaines est absorbé par la surface et le reste (la “airborne fraction” ou fraction qui resterait perpétuellement dans l’air) s’accumule dans l’atmosphère, à cause de sa durée de vie de plusieurs siècles dans l’atmosphère [10]. D’autres réservoirs comme les océans intermédiaires et profonds sont moins fortement couplés [11]au système atmosphère-surface.

Beaucoup des émissions naturelles de CO2 vient de la décomposition de la matière organique sur terre, processus qui dépend fortement de l’humidité et de la température. Et beaucoup de CO2 est absorbé ou dégazé par les océans, qui contiennent 50 fois plus de carbone [12] que l’atmosphère. Dans les océans le CO2 est stocké surtout sous forme d’ions bicarbonate (HCO3 -) et carbonate (CO3 – -) Sans ce CO2 dissous les océans faiblement alcalins avec un pH autour de 8 seraient très alcalins avec un pH de 11,3 (comme l’est avant dilution l’ammoniaque des produits domestiques de nettoyage) à cause de la forte alcalinité naturelle.

Par rapport aux époques géologiques, la Terre est actuellement en manque de dioxyde de carbone atmosphérique.Les teneurs passées estimées à partir de divers marqueurs sont présentés à la figure suivante : l’échelle horizontale est celle des temps depuis le Cambrien d’il y a 550 millions d’années. L’axe vertical RCO2 est le rapport des concentrations à une valeur moyenne d’environ 300 ppm, estimée sur les derniers millions d’années. La figure 7 montre aussi le rapport de l’isotope stable 13C [13] à l’isotope dominant 12C dans les sédiments carbonatés et les paléosols. D’autres marqueurs donnent des résultats qualitativement semblables.

Concentration CO2

Les niveaux de CO2 dans l’air n’ont,dans ce passé géologique,  été aussi bas qu’actuellement qu’une seule fois seulement, au Permien il y a environ 300 millions d’années. La vie a prospéré et a été exubérante quand les niveaux de COétaient de 5 à 10 fois les niveaux actuels.

Revenons au présent ; les émissions anthropiques de CO2 ont fortement augmenté depuis 1900 comme le montre la figure 6.8 du GIEC AR5 WG1 [en Gt-C/an] reproduite ci-dessous (figure 8). Ce CO2 vient des combustibles fossiles employés pour les centrales électriques, le chauffage, les déplacements et, pour 4% environ, pour la fabrication de ciment où le combustible sert à cuire le calcaire ou carbonate de calcium ce qui produit de l’oxyde de calcium (CaO) et du CO2. Les puits naturels sur terre ferme et dans les océans ont suivi le même développement que les émissions anthropiques, avec toujours une fraction d’environ un-demi de ces émissions restant perpétuellement dans l’air [14] (la “airborne fraction“).

Emissions CO2

Figure 6-8 du GIEC AR5, WG1

[NdT : Vignette du haut : en gris clair ciment, plus foncé gaz, plus foncé pétrole et en noir charbon
Vignette du bas :
  • en gris clair combustibles fossiles et ciment selon les statistiques économiques ;
  • en jaune changement d’usage des sols et déforestation  estimé à partir de données et de modèles ;
  • en vert puits résiduel de la végétation terrestre ;
  • en bleu clair incréments annuels observés du CO2dans l’air en Gt-C-CO2 /an ;
  • en bleu foncé puits océanique estimé à partir de données et de modèles. ]

Des émissions humaines croissantes ont fait passer la concentration en CO2 de l’air de 280 ppm environ en 1900 à un peu plus que 408 ppm aujourd’hui. La grande durée de vie du CO2 dans l’air et la constance approximative de la airborne fraction signifient que la croissance de la concentration dans l’air est proportionnelle au cumul des émissions anthropiques. La figure 9 ci-dessous montre que le cumul des émissions venant de combustibles fossiles a été dominé par les pays développés, mais que dans le futur il le sera par les pays en développement, à cause de leur taille et de leur croissance économique.

émissions anthropiques

Notons encore que, puisque le climat est influencé par la concentration de CO[15] (et donc par le cumul des émissions) et non pas par les émissions annuelles elles-mêmes, il est fort difficile de réduire les influences humaines en réduisant les émissions. Par exemple la figure ES.3 du rapport ESSR montre que toutes les émissions doivent cesser après 2075 si l’on veut stabiliser les influences humaines à des niveaux dits “non dangereux”. Les USA et la Californie font 14% et 1% du total des émissions.

Question 8 : Quelles sont les principales sources de chaleur qui sont responsables de l’accroissement des températures sur Terre

La seule source de chaleur à la surface de la Terre est le Soleil. Mais les océans peuvent stocker de la chaleur sur de longues durées, même sur des siècles. Des courants océaniques variables peuvent relâcher plus ou moins de cette chaleur stockée, par épisodes, amenant des montées (épisodiques) et des baisses de la température de surface de la Terre.

Le mot “température” signifie l’anomalie [16]  de la température moyenne de surface de la Terre. La température effectivement observée varie très considérablement avec la latitude, la longitude et l’altitude. Elle varie aussi d’un jour à l’autre et sur 24 heures : des variations de 10°C entre le jour et la nuit ou d’un jour au suivant sont habituelles. Des températures diurnes de 40°C sont courantes sous les Tropiques, alors que les températures polaires vont de 0°C en été, à -89°C observés en Antarctique en hiver dans la nuit polaire. A l’altitude de croisière des avions de ligne, vers 11 km, les températures sont souvent de – 60°C comme lemontre la figure ci-dessous. Les petites (“incremental“) montées et baisses de l’anomalie de la température moyenne “globale” étudiée par les scientifiques du climat ont été bien plus petites (environ 1°C en presque deux siècles) que ces variations naturelles des températures dont nous venons de parler.

Les petites montées et baisses de l’anomalie de la température de surface peuvent être rapportées à deux causes : (1) changement de l’insolation et de l’apport de chaleur à la surface (“heating rate“) ; (2) changements de l’évacuation de la chaleur vers l’espace. Les épisodes El Niño, quasi-périodiques, sont un exemple de cause (1), du premier type. Pendant une année à El Niño, les alizés soufflant de l’est faiblissent et une masse profonde d’eau très chaude, habituellement maintenue par les vents sur les côtes de l’Indonésie et de l’Australie se répand en surface, s’étale vers l’est [NdT : dans la zone équatoriale] et,au large des côtes de l’Amérique du Sud, remplace les eaux de surface habituellement froides [NdT : au large du Pérou]. L’anomalie moyenne de température croît alors de 1°C ou plus à cause de la chaleur relâchée par l’océan plus chaud en surface. La source de chaleur, pour les El Niño, est la chaleur solaire accumulée sous la surface de l’océan pendant plusieurs années avant d’être libérée.

Des cycles océaniques de longue période avec des propriétés caractéristiques semblables à celles des El Niño sont la Pacific Decadal Oscillation [PDO] et l’oscillation multi-décennale Atlantique. Comme les El Niño, ces oscillations de longue période relâchent de temps en temps de la chaleur solaire qui a été stockée en profondeur pendant plusieurs années, décennies ou siècles.

L’atmosphère, prise toute seule,peut avoir des variations internes de période quelques semestres. L’oscillation quasi-biennale (QBO, Quasi-Biennal Oscillation) de la stratosphère tropicale en est un exemple, mais est quasiment sans effet sur les températures de surface.Ce qui se comprend bien parce que la capacité calorique de la stratosphère est fort petite en comparaison de celle de la basse atmosphère, et parce que les échanges de chaleur entre la stratosphère et la basse atmosphère sont très faibles.

Un exemple de cause de type (2) (id est un changement dela température lié à une changement dans la résistance au flux de chaleur vers le cosmos, avec une insolation inchangée en surface) est une augmentation de la concentration de l’air en CO2. Ce “chauffage par effet de serre” est devenu un sujet si extraordinaire que nous consacrons cette partie de la réponse à en parler un peu plus.

En moyenne, l’absorption du rayonnement solaire par la surface de la Terre et par son atmosphère égale le flux rayonné par le globe vers l’espace. Le gros de ce rayonnement infrarouge ne vient pas de la surface mais des gaz et des nuages qui dans la basse atmosphère [NdT : la troposphère] absorbent et rayonnent dans la bande de l’infrarouge thermique, et où la température est généralement moindre que la température de la surface comme vu à la figure précédente. L’atmosphère qui se trouve au-dessus de cette altitude est assez petite pour que le gros (disons la moitié) du rayonnement produit à cette altitude parvienne au cosmos sans subir d’absorption ou de diffusion significatives. Ajouter des gaz absorbant et rayonnant en infrarouge thermique peut faire monter la température de surface en faisant monter l’altitude d’échappement. Pour conserver le même refroidissement par rayonnement vers l’espace, il faudrait que la température de la troposphère toute entière et celle de la surface augmente de façon que la température à la nouvelle altitude d’échappement soit la même que celle qui régnait à la précédente altitude d’échappement [17]. Pour que ce phénomène ait lieu il faut un profil de température où la température décroît quand l’altitude augmente. L’altitude d’échappement dépend fortement de la fréquence du rayonnement surtout quand il n’y a pas de nuage ; elle reflète l’allure compliquée des bandes d’absorption des gaz qui absorbent et émettent en infrarouge thermique [18].

Des exemples d’observations satellitaires du rayonnement infrarouge thermique qui refroidit le globe sont à la figure ci-dessous qui montre des spectres du rayonnement thermique montant de la Terre vers l’espace. (“Apodisé” exprime que les données brutes ont été corrigées des défauts de l’instruments de mesure).

satellite

[NdT : bien noter que l’infrarouge thermique lointain en dessous de 400 cm-1 n’est pas observé par l’instrument embarqué ; il fait un gros quart du rayonnement de la vapeur d’eau]

On voit que le rayonnement thermique montant varie considérablement avec le lieu : il est le plus fort au-dessus du Sahara, désert chaud, et le plus faible au-dessus de la très froide calotte glaciaire Antarctique. On y voit de multiples “altitudes d’échappement” [19]; entre 800 cm-1 et 1200 cm-1 le gros du rayonnement vient de la surface car l’atmosphère est relativement transparente dans la fenêtre de la vapeur d’eau[20]. Sur le gros de la bande d’absorption du CO2 entre 580 cm-1 et 750 cm-1 l’altitude d’échappement est la basse stratosphère que la figure 17 montre être isotherme. La pointe étroite du rayonnement vers 667 cm-1 au centre de la bande du CO2(figure 18) vient d’une altitude de 40 km environ, dans la haute stratosphère nettement plus chaude que la basse stratosphère car siège du chauffage par les ultraviolets solaires absorbés par l’ozone O3. Ce n’est que sur les bords de la bande du CO2 (autour de 580 cm-1 et de 750 cm-1) que l’altitude d’échappement est encore dans la troposphère et pourrait avoir un effet sur les températures de surface.  Mais la vapeur d’eau[21], H2O, a son altitude d’échappement dans la troposphère sur presque tout son spectre d’absorption et d’émission.


[1] [ NdT : un article récent dit +31% sur la productivité de la végétation au cours du 20ème siècle, soit une croissance équivalent au quart de l’actuelle production végétale. E. Campbell, J. A. Berry, U. Seibt, S. J. Smith, S. A. Montzka, T. Launois, S. Belviso, L. Bopp & M. LaineLarge historical growth in global terrestrial gross primary production http://www.nature.com/nature/journal/v544/n7648/full/nature22030.htm. Voir aussi divers articles du professeur Hans Pretzsch sur la croissance accélérée des arbres dans les forêts d’Europe centrale depuis 1960.]

[2 ][NdT : Zaichun Zhu et al.  Nature Climate Change April 25, 2016, trouve pour la surface des feuilles observée par divers satellites (indice NDVI) une croissance sur 1982-2015 sensiblement égale à celle de la teneur en CO2, passée de 341 ppm à 401 ppm (+17%).]

[3] [NdT : 7,6 milliards en 2018]

[4] [NdT L’original dit 6% mais 0,75 Gt-C/ 9,6 Gt-C = 8% ]

[5] [ NdT:  Le texte ajoute “à la différence du carbone des combustibles fossiles“, ce qui témoigne d’idées “bizarres” mais, après 60 ans de propagande inepte et “décérébrante”, hélas fort répandues ; un cinquième du dioxyde de carbone de l’air est en réalité absorbé chaque année par la végétation et par les océans des hautes et moyennes latitudes, et remplacé par le dégazage des sols et de l’océan intertropical.]

[6] [NdT : le texte dit 80 pour les terres et 120 pour l’océan. Notons aussi que les 123 Gt-C/an absorbés par la végétation selon la figure du GIEC comportent une partie importante correspondant au métabolisme des plantes, à leur respiration sur 24 heures qui relâche du CO2; les observatoires Mauna Loa ou Pôle Sud à plus de 3200 m d’altitude et éloignés de toute végétation ne peuvent enregistrer que l’absorption nette de la respiration].

[7] [NdT : en 2011, date du schéma]

[8] [NdT: ce chiffre 7,8 Gt-C/an est celui de 2004. On avait 9,3 Gt-C/an en 2011 et 9,6 Gt-C/an en 2017]

[9][NdT : Les terres essartées sont mises en culture ; l’invocation de la déforestation relève de l’idéologie plus que d’estimations “scientifiques”.]

[10] [NdT : Rappelons encore que du schéma du GIEC, figure 6 ci-dessus, découle une durée de vie de l’ordre de cinq ans, et que donc la probabilité de survie après t années d’une molécule de dioxyde de carbone dans l’air est en exp(- t / 5).]

[11] [NdT : La fable d’un océan de surface découplé de l’océan profond a été fabriquée par Bert Bolin vers 1960 (Bert Bolin sera le président-fondateur du GIEC) et, dans un rapport de 1965 publié par la Maison Blanche, par Roger Revelle (le “mentor” de Al Gore). Les échanges entre océan de surface et océan profond dans les sens descendant aux hautes latitudes et dans le sens montant en intertropical ont été dit quasi-nuls par Revelle (1965), de 30 Gt-C/an par le premier rapport du GIEC (1990), de 80 Gt-C/an par le cinquième rapport (2013) et sont en réalité de 270 Gt-C/an. Le carbone de l’océan de surface de la zone de dégazage intertropicale est donc renouvelé en permanence : 80 Gt-C/an dégazés pour 270 Gt-C “remontés”, avec symétriquement, aux hautes latitudes, une absorption de 80 Gt-C/an qui alimente une descente ou subduction de 270 Gt-C /an. Le cycle entre descente et remontée est, dans l’océan, de l’ordre du siècle. Un article récent (2013) dit : « … Aux latitudes tempérées la subduction de carbone inorganique dissous (DIC) et dans une moindre mesure (< 10%) la descente de particules [de matière organique] assure une sous-saturation en CO2 alors que le carbone inorganique dissous remonte vers la surface dans la zone intertropicale (75%) et dans l’océan austral (25%). A l’échelle du globe on aurait une remontée de 275,5 Gt-C/an et une subduction de 264,5 Gt-C/an, soit trois à cinq fois les estimations précédemment avancées. » Levy, L. Bopp, P. Karleskind, L. Resplandy, C. Ethe, and F. Pinsard (2013), Physical pathways for carbon transfers between the surface mixed layer and the ocean interior, Global Biogeochem. Cycles, 27, 1001–1012, doi:10.1002/gbc.20092. L’article E.Eriksson, P. Welander,  (International Meteorological Institute in Stockholm)On a Mathematical Model of the Carbon Cycle in Nature, Tellus VII, 2, pp.155-175, 1956 montre que l’on savait, en 1956, fort bien que le dioxyde de carbone passe  de l’océan à la végétation (et aux sols) à travers l’atmosphère, parce que les plantes croissent plus vite, sont plus grosses, et absorbent plus de CO2 quand il y a plus de CO2 dans l’air.]

[12] [NdT : Le texte dit “CO2“. Dans l’eau de mer le carbone inorganique dissous est à 90% sous forme d’ion bicarbonate(HCO3), 9% sous forme d’ion carbonate (CO3) et 1% sous forme de CO2 ou d’acide carbonique (H2CO3). ]

[13 ][ NdT : Le 13C fait environ 1% du carbone total ; le delta13C se déduit du rapport du nombre d’atomes 13C au nombre d’atomes 12C dans un échantillon par la formule  delta13C =  1000 ( (13C/12C) / 0,0112372 – 1) et est exprimé en pour mille, abréviation  pm ; le delta13C est de -26 pour mille à -28 pour mille pour le pétrole et le charbon, de -40 pm et moins pour le gaz naturel, de -8,5 pm pour l’air ; dans l’eau de mer les trois formes du carbone dissous ont des delta13C fort différents de – 9,5 pm pour le CO2  à +1 pm pour le COavec pour le carbone inorganique dissous combinaison de 1% de CO2 , de 9% de CO3 et de 90% de HCO3  une résultante autour de 0 pm. Le delta13C de l’air montre bien qu’il n’y a que 6% de carbone “anthropique” venant de gaz de combustion car (-29 pm “anthropique”) 6% + (-7,1 pm “dégazages naturels”) 94% = (-8,4 pm) ce qui est observé. Lors des El Niño qui amène +1°C ou +2°C sur la zone intertropicale, un dégazage intertropical renforcé se voit dans le delta13C de l’air car le CO2 dégazé par l’océan est de disons 1 pour mille plus négatif que celui de l’air : ceci explique l’allure en marches d’escalier du delta13C de l’air (mesures au Mauna Loa ou au Pôle Sud) en fonction du temps.]

[14] [NdT : Ces assertions – reprises de textes du GIEC- supposeraient que les plantes et les océans discriminent entre molécules de CO2 selon leur origine “combustible fossile” ou “dégazage naturel”, avec un “puits” à CO2 spécifique des combustibles fossiles.

[15] [NdT : Le cumul des émissions anthropiques depuis 1751, 430 Gt-C, ne fait que 1% du carbone circulant entre air, océans, végétation et sols ; c’est la remontée des températures après le “refroidissement” des années 1945 à 1975 qui a fait passer les ppm du Mauna Loa de 315 ppm en 1958 à 408 ppm en mai 2018. Le CO2 est une conséquence des températures et ne peut donc en être la cause. Les considérations sur le cumul des émissions sont sans intérêt et sans signification pour une durée de vie du CO2 dans l’air de 5 ans, ou un renouvellement annuel d’un cinquième du CO2 de l’air.

[16] [NdT : écart à une moyenne prise sur une période déterminée, par exemple 1980-2010]

[17] [NdT : en réalité ce n’est pas la température de la troposphère toute entière qui augmente mais la teneur en vapeur d’eau – les “derniers 250 grammes de vapeur d’eau”- sous la tropopause qui diminue ; la vapeur rayonne alors “de plus bas et plus chaud” ; il faut absolument distinguer la vapeur d’eau dont la teneur  (en ppm, 30000 ppm en surface mais 30 ppm à la tropopause) varie dynamiquement et le dioxyde de carbone dont la teneur en ppm est à peu près constante sur toute la hauteur de l’atmosphère ]

[18][NdT : voir ci-dessus, au paragraphe relatif à la question n°4, figure 2, le tracé de l’épaisseur optique en fonction de la fréquence de l’infrarouge thermique en THz],

[19] [NdT : et aussi de la vapeur d’eau des basses couches ; même au-dessus du Sahara il peut y avoir 10 kg/m² de vapeur d’eau]

[20] [ NdT : voir figure2 ; cette “fenêtre” est  entre 22,8 THz et 35,4 THz ]

[21] [NdT :  la quantité de vapeur d’eau autour de 9 km (300 mbar) est fort variable, correspond à tout le spectre où l’épaisseur optique de la vapeur d’eau est de 50 et plus ; c’est la quantité de vapeur d’eau entre 200 mbar et 400 mbar qui régule le rayonnement du globe vers le cosmos, et si “l’altitude d’échappement” du CO2 troposphérique augmente sur 1 THz , avec un peu moins de vapeur d’eau à 300 mbar, l’altitude d’échappement de la vapeur d’eau diminuera sur 40 THz, ce sans aucun “réchauffement” de l’air entre 200 mbar et 400 mbar, ni en dessous.]


Biographie des Dr William Happer, Steven E. Koonin et Dr. Richard S. Lindzen

Le Dr. William Happer, professeur émérite au Department of Physics de Princeton University, est le président de la  CO2 Coalition, une organisation sans but lucratif  (501 (c)(3)) fondée en 2015 pour instruire les leaders d’opinion les décideurs publics et le public sur la contribution vitale du dioxyde de carbone à nos vies et à nos économies.

Le Dr. Happer a débuté sa carrière au PhysicsDepartment de Columbia University en 1964, et a été directeur du Columbia Radiation Laboratory de 1976 à 1979. En 1980 il a rejoint le département de physique de Princeton University. De 1987 à 1990 il a été président du comité de pilotage de JASON. Il a été Director of Energy Research au ministère américain de l’énergie (U.S.Department of Energy) de 1991 à 1993. Il est le président de la Richard LounsberyFoundation.Il a été cofondateur en 1994 de la société Magnetic Imaging Technologies Incorporated (MITI), une petite société spécialiste de l’utilisation des gaz rares polarisés par laser pour l’imagerie par résonnance magnétique. Il a inventé l’étoile-guide au sodium employée en optique astronomique pour piloter les systèmes adaptatifs qui corrigent les effets de la turbulence atmosphérique qui dégrade la résolution.

Il a publié plus de 200 articles scientifiquesdans des revues à comité de lecture. Il est Fellow de l’American Physical Society, de l’American Association for the Advancement ofScience, membre de l’ AmericanAcademy of Arts and Sciences, de la National Academy of Sciences et de l’American Philosophical Society.

Le Dr. Steven E. Koonin a été directeur du Center for Urban Science and Progress, depuis sa création en avril 2012 par New York University, où il est aussi professeur d’Université, Professor of Information, Operations, and Management Sciences à la Stern School of Business et Professor of Civil and Urban Engineering à la Tandon School of Engineering. Avant cela Dr. Koonin a été ministre adjoint, Undersecretary for Science, au ministère de l’énergie, U.S. Department of Energy, de mai 2009 après sa confirmation par le Sénat US à novembre 2011.

Avant d’être au gouvernement, le Dr. Koonin a passé cinq ans de mars 2004 à mai 2009, comme Chief Scientistde BP, p.l.c. De septembre 1975 à juillet 2006, Dr.Koonin a été professeur de physique théorique au Caltech et a été le prévôt de cet institut de février 1995 à janvier 2004. Dr. Koonin a,de 2012 à2015, été administrateur de CERES, Inc., une compagnie cotée qui développe des végétaux génétiquement amélioré pour la bioénergie et est depuis 2016 administrateur de GP Strategies.  Il est membre de la U.S. National Academy of Sciences, de l’American Academy of Arts andSciences, du Council on ForeignRelations et avant membre de la Trilateral Commission.

Il a été membre du JASON advisory group de juillet 1988 à mai 2009, et de novembre 2011 à maintenant; il a été président de ce groupe de 1998 à2004. Depuis 2014, il a été untrustee de l’Institute for Defense Analyses et a présidé le Divisional Committee for Engineering and Physical Sciences des National Academies. Il a aussi été gouverneur indépendant des laboratoires Los Alamoset Lawrence Livermore National Security LLCs depuis juillet 2012 et de la société Sandia Corporation de 2016 à 2017  et a, de 2013 à 2016 été membre du comité Energy’s Advisory Board qui conseille le ministre de l’énergie (Secretary of Energy).  Dr. Koonin a un B.S.en Physicsde Caltech (1972) et un Ph.D. en Theoretical Physics du MIT (1975) ; il a publié quelques 200 articles dans des revues à comité de lecture.

Dr. Richard S. Lindzen, Professeur émérite en Atmospheric Sciences au Department of Earth, Atmospheric and Planetary Sciences au Massachusetts Institute of Technology, est un spécialiste de la physique de l’atmosphère. Dr. Lindzen a reçu son B.S. en Physics en 1960, et son M.S. (1961) et son Ph.D. (1964), tous deux en Mathématiques Appliquées, de Harvard University, mais sa thèse (Radiative and photochemical processes in strato- and mesospheric dynamics) portait sur la physique de l’atmosphère. De 1968 à 1972 il a été enseignant à l’Université de Chicago. De 1972 à 1983 il a été titulaire des chaires de météorologie Gordon McKay, puis Robert P. Burden à l’Université de Harvard dont il a été de 1980 à 1983 Director of the Center for Earth and Planetary Physics. De 1983 à juillet 2013, il a été Alfred P. Sloan Professor of Atmospheric Sciences au Massachusetts Institute of Technology. Il a été un “lead author” du Scientific Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change de 2001, et membre du Climate change science Program Product Development Advisory Committee du Department of Energy (jusqu’en 2009).Il a été membre de la Woods Hole Oceanographic Institution Corporation et duCouncil of the American Meteorological Society. Il a reçu le Leo Prize de la foundation Wallinen Suède (2006), le Distinguished Engineering Achievement Award du Engineers’Council (2009), et le Petr Beckmann Award du Doctors for Disaster Preparedness (2012). Il a publié plus de 250 articles dans des revues à comité de lecture. Il est un Fellow de l’American Meteorological Society, de l’American Geophysical Union, et de l’American Association for the Advancement of Science, et est membre de l’American Academy of Arts and Sciences, de la National Academy of Sciences, et de l’académie norvégienne des Lettres et des Sciences.

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