Rapport 2025 de l’AIE sur l’énergie : la réalité est toujours là

Président de l’association des climato-réalistes

Article publié le 5 décembre 2025 par Valeurs actuelles

Le récent rapport 2025 de l’Agence internationale de l’Énergie est un aveu d’échec des politiques climatiques. Il rappelle surtout une vérité trop longtemps niée : consommer de l’énergie n’est pas un luxe pour les riches mais un espoir de développement pour les pauvres.


Paris n’est plus une fête pour la flagellation climatique. Alors que l’accord éponyme de 2015 devait marquer l’avènement d’une nouvelle ère de sobriété nous guidant tout droit vers le « net zéro » en émissions de CO2, dix ans plus tard le bilan 2025 de l’Agence internationale de l’Énergie est sans appel : la réalité est toujours là.

Les émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas. Bien au contraire, elles continuent à augmenter, et rien ne semble pouvoir arrêter le mouvement dans les années à venir. Que n’entend-on pourtant en Europe, ce bastion de l’écologiquement correct, jamais en retard d’une éolienne pour nous dépeindre les bénéfices mirobolants de la transition énergétique ! La vérité des chiffres, c’est que le développement soi-disant rentable des énergies dites renouvelables demeure marginal dans le mix énergétique mondial, et que la demande toujours croissante en énergie va continuer à pousser vers le haut les courbes de ces sataniques sources d’énergie que sont le pétrole ou le charbon. L’AIE estime ainsi que, loin des appels enflammés pour 2030, la consommation d’énergie fossile va continuer à croître jusque bien après 2035, et que le maximum ne sera peut-être pas atteint avant le milieu du siècle. 

Il n’y a là rien d’étonnant pour quiconque est au courant du lien indissoluble entre énergie et prospérité, ainsi que des irrémédiables limites des « énergies renouvelables » censées sauver la planète et qui sont en réalité à la fois coûteuses, intermittentes et polluantes.

La vraie information du rapport est ailleurs : sur l’origine de l’augmentation des émissions de CO2 à venir. Contrairement au premier quart de notre siècle, la Chine n’y jouera plus le premier rôle. Parmi les nouveaux pays dont il faudra s’exercer à détourner le regard pour continuer à pratiquer l’autoflagellation occidentale, il y a l’Inde, qui, dans les dix ans qui viennent, devrait passer de 5,5 à 8 millions de barils de pétrole consommés par jour et augmenter de 60 % sa consommation de charbon.

Comme la plupart des pays non-occidentaux, l’Inde se fiche pas mal des injonctions des pays riches. Elle veut se développer. Elle veut que ses habitants aient accès à l’électricité et au confort (dont la climatisation). Elle veut encourager son industrie. Qui l’en empêchera : Aymeric Caron ? Cyril Dion ? Sandrine Rousseau ?

La propagande médiatique peut bien prétendre que les pays pauvres « payent le plus lourd tribut au réchauffement climatique », la vérité est que ceux-ci ont compris l’intérêt du développement, qui passe par les émissions de CO2. C’est là la voie de la raison, même si l’AIE, prisonnière elle aussi du narratif climatique, se perd durant des pages entières dans un chimérique scénario de net zéro.

Son rapport contient pourtant une belle courbe qui met la puce à l’oreille : l’impressionnant recul du nombre de personnes sans électricité (moitié moins aujourd’hui qu’en 2010), et celui du dirty cooking, cette pratique mortelle des plus démunis qui consiste à cuire les aliments sur des feux domestiques très polluants par manque d’accès à l’énergie (plus de trois milliards de personnes en 2010, moins de deux milliards aujourd’hui). Pour l’immense cohorte des plus pauvres, augmenter la consommation énergétique n’est pas la fin du monde. C’est au contraire un très grand espoir.

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