Les Anticyclones Mobiles Polaires ou AMP, mécanismes logiques de forçage de la météo (2/2)

par Dr Brigitte Van Vliet-Lanoë, Directeur de recherche CNRS, émérite
et J. Van Vliet , Master en Sciences et Master et Engineering, directeur retraité
La première partie de cet article (1/2) est accessible ici (Changements météorologiques et changement climatique)

1 . L’océan et les tempêtes historiques

En cas de refroidissement, les conditions hivernales de l’Holocène découlent de celui des mers nordiques et de Barents ainsi que de l’expansion de la glace de mer sous contrôle d’un transfert restreint et multi-centenaire du transport de chaleur vers le nord par le courant Nord Atlantique (NAC) et son transfert vers l’océan profond via le gyre subpolaire (entre le Labrador et le sud du Groenland). Ces rétroactions climatiques internes connexes ont été responsables de l’amplification hivernale du refroidissement du PAG européen avec des courants d’Irminger et du Gulf Stream infléchis vers le sud en hiver. Lors des maximums d’extension glaciaire, dont le dernier (LGM), une réduction de 30 à 50 % de la formation d’eau profonde entraîne une nette baisse de chaleur vers l’Europe, mais des eaux tempérées (NAC) visitent toujours la mer de Barents en été. La THC ralentit mais ne s’est jamais arrêtée (Lynch-Stieglitz et al. 2007 ; Jonker et al, 2012 ; Ezat et al. 2014). 

Aujourd’hui, la période du Global Warming a culminé vers 2003 et avait permis la formation intensive d’eau profonde accompagnée par une forte chaleur et beaucoup d’humidité sur les continents adjacents à l’Atlantique Nord. Le stockage thermique dans l’océan a permis également une augmentation des précipitations, particulièrement sensible aux hautes latitudes (fonte des glaciers et du pergélisol : chaleur latente de fusion), en zone subtropicale (réduction en taille de la bande aride au profit des grands lacs au Sahara à l’Optimum climatique de notre interglaciaire (8-6000 ans BP), à l’époque Romaine et plus récemment en Europe (nombreuses crues de 1999 à 2003). Les températures élevées des années 2017-2019 sont en relation avec l’inertie thermique de l’océan, l’intensité des vents solaires (Van Vliet et Van Vliet-Lanoë, 2021) et une instabilité croissante de la météo amenant la remontée cyclique d’air saharien sur l’Europe. 

Les dépressions tempétueuses se forment généralement sur le courant chaud du Gulf Stream en contexte tempéré, vers Terre Neuve (en cas de NAO positive). Rossby (1939) et ses collaborateurs avaient noté l’étroite similitude entre le profil de vitesse du jet-stream en régime rapide et celui qu’on observe dans les tourbillons horizontaux des cyclones tempérés. Or cette variation est corroborée par les variations saisonnières du jet-stream, d’autant plus puissantes que les perturbations du front polaire sont plus actives en hiver. 

Lamb (1979) a établi un lien entre le Petit Age Glaciaire (PAG) et le refroidissement de la surface de l’océan mer dans le Nord de l’Atlantique en se fondant sur les données historiques de la pêche à la morue. Cela correspondrait à des conditions de glace de mer rigoureuses autour de l’Islande et à des vitesses de vent plus élevées en raison de l’augmentation des gradients de température. Le minimum solaire de Maunder au XVIIIe siècle a été une période relativement fraîche et sèche, avec des températures océaniques froides et une grande étendue de la banquise, bien que les glaciers alpins n’aient que peu augmenté pendant cette période (aridité).

Quant à l’origine de l’anticyclone des Açores à hauteur du Sahara, tout comme celle comme ses équivalents ailleurs dans le monde (à hauteur du désert du Namib, d’Atacama et de Basse Californie), elle n’est expliquée à ce jour que par la limite septentrionale ou méridionale de la cellule de Hadley intertropicale correspondante.

Une comparaison récente  (Leroux, 2000) des conditions météorologiques hivernales des trois décennies de 1675 à 1704 avec celles de la période récente de 30 ans (1961 à 1990) montre que le Minimum d’activité solaire de Maunder a été caractérisé par de fortes alternances de pression au niveau de la mer avec des centres de haute pression localisés au-dessus du nord ou du nord-ouest de l’Europe et de grandes accumulations d’air continental froid et lourd du nord-est., avec des descentes d’air polaire sur l’Atlantique Nord. Cela a abouti à la formation d’un régime avec des anticyclones de surface au-dessus de la Scandinavie et de l’est de l’Atlantique Nord descendant de manière pulsée vers la zone de convergence intertropicale des vents (ITCZ). En fait les anticyclones froids (polaires) et chauds (déserts) fusionnent. Ceci permettra le développement du concept d’anticyclone mobile polaire ou AMP.

 Cette situation aboutit à un blocage mécanique de la remontée des masses d’air intertropical humide normalement véhiculées à partir du SW (Golfe du Mexique) à l’Europe, notamment à l’aplomb du Gulf Stream et donc une aridité sur l’Europe, aridité accompagnée d’incendies de forêts et de réduction de la productivité agricole. Ce phénomène se fait également sentir sur la zone sahélienne, ou le désert s’est remis à avancer, avec le retour de la famine après le répit du Global Warming des années 1980-2003. On assiste donc à un tassement vers l’équateur des zones climatiques tempérées et méditerranéennes, ce qui confirme le déplacement latitudinal de la zone de convergence intertropicale des vents (ITCZ).

2. La zone de convergence intertropicale des vents (ITCZ)

La zone de convergence intertropicale des vents est une zone de basse pression contrôlée par la température de surface des océans et par la convection thermique localisée entre les cellules de Hadley correspondant aux grands déserts et les zones de vents alizés. Elle varie en latitude en fonction du climat, de la saison et de la nature de la surface sous-jacente (océan ou continent). Il existe une corrélation saisonnière et interannuelle significative entre la position de l’ITCZ et le contraste inter-hémisphérique contemporain des températures de surface des océans contemporaines (SST). Cette relation est caractérisée par une sensibilité linéaire de la position de l’ITCZ au contraste de la SST entre l’Atlantique nord actuellement en cours de refroidissement et l’océan austral encore chaud. En été 2022, pour l’Atlantique, elle était généralement située au sud des îles du Cap Vert. La migration latitudinale saisonnière de l’ICTZ avec une position annuelle moyenne estimée à environ 13 °N et positionnée plus au sud (5°N) pendant le dernier maximum glaciaire sur la base de relevés similaires de la côte ouest-africaine (Leroux, 1993). L’ITCZ a pu monter à 30°N, avant la formation de la calotte groenlandaise permanente (9 Ma) amenant un climat méditerranéen en Bretagne il y a 14 Ma, accompagné par des troupeaux de lamentins !  

Figure 6 :  Représentation de la position moyenne de la ITCZ centrée sur l’Afrique en janvier (gauche – solstice d’été austral) et en juillet (droite – solstice d’été boréal), avec indication des vents dominants (flèches grises), des taux de précipitation moyens et des zones de haute (hachuré marron) et basse (hachuré bleu) pressions (Collier et Hughes, 2011). Aujourd’hui l’ITCZ n’est pas remonté jusqu’au Cap Vert. NB: la numération des figures fait suite à celle de la partie 1 (se terminant avec la figure 5).Screenshot

L’amplitude saisonnière de variation latitudinale de l’ITCZ s’est réduite au cours des dernières décennies (Byrne et. 2018), mais sa position est demeurée à peu près constante pendant le Global Warming (NAO +).  En 2011, sa position en juillet était à hauteur de 20°N le long de la côte ouest de l’Afrique. Elle peut descendre à 5°N en période d’insolation très faible (glaciation).  Mais en juillet 2022, elle est autour de 7-10°N, sa position hivernale « normale ». Ce comportement est anormal.

3. Le contrôle sur la météo

Le temps en en Europe occidentale, est très largement dicté par le comportement des deux centres d’actions que sont la dépression d’Islande et l’anticyclone des Açores (voir 1re partie). Les dépressions se forment généralement sur le courant chaud du Gulf Stream en contexte tempéré, vers Terre Neuve en NAO+. L’anticyclone des Açores, comme ses équivalents ailleurs dans le monde, aurait une origine dynamique: une ondulation du courant-jet d’altitude, plus connu sous le nom de jet stream, « qui induirait une subsidence d’air sur la face arrière de la zone affaissée ou talweg »Rossby (1939) et ses collaborateurs avaient noté l’étroite similitude entre le profil de vitesse du jet-stream en régime rapide et celui qu’on observe dans les tourbillons horizontaux des cyclones tempérés. Or cette variation est corroborée par les variations saisonnières du jet-stream, d’autant plus puissantes que les « chaudes » du front polaire sont plus actives en hiver. » En fait, le jet stream souligne la face avant d’un anticyclone froid qui repousse vers le Nord-Est une masse d’air chaud dépressionnaire (dans l’hémisphère Nord), mobilisée par le jet à l’origine des tempêtes cycloniques (voir Fig. 2). Une relecture des cartes météorologiques et des premières images satellitaires conforte cette réinterprétation. 

4. Les Anticyclones Mobiles Polaires ou AMP, l’inducteur de nos tempêtes et canicules

Le concept descriptif d’anticyclone mobile polaire ou AMP a été introduit par le climatologue français Marcel Leroux dans les années 1980-1990, théorie mise au point le long de la côte occidentale de l’Afrique en période hivernale. Ce concept est basé principalement sur les images satellitaires, qui montrent de manière journalière la descente vers l’équateur de masses d’air polaire avec des caractéristiques constantes. Les hautes latitudes étant en constant déficit radiatif, elles rayonnent plus d’énergie vers l’espace qu’elles n’en reçoivent. Ce déficit thermique implique le refroidissement par la base de la basse atmosphère, qui s’affaisse et s’étale par divergence, formant une zone de hautes pressions, autrement dit un anticyclone, caractérisés par :

•     une forme lenticulaire de 2.000 à 3.000 km de diamètre, le plus souvent reconnaissable par la présence sur de vastes zones de cumulus de beau temps panachées de cumulonimbus isolés, associés fréquemment à des chutes de grêle en hiver.

•    un couloir dépressionnaire situé sur la face avant, conduisant à la formation d’un cyclone sous contrôle des vents chauds et humides, situé au nord-est de l’AMP (pour l’hémisphère nord), avec les formations nuageuses de type cumulonimbus avec enclumes, orages brutaux et chutes de grêle. Parfois la cellule cyclonique peut presque masquer l’AMP d’origine. Les images satellitaires montrent également que ces masses d’air polaire dense interagissent avec le relief en ne parvenant pas à franchir les obstacles orographiques de plus de 1.000 à 1.500 mètres d’altitude : elles sont soit repoussées soit divisées en 2 par le relief : ces masses d’air polaire contournent les Alpes, les Pyrénées et les Balkans, mais l’Himalaya, les Andes ou les Montagnes Rocheuses sont des obstacles quasiment infranchissables. Les pressions élevées peuvent cependant induire des vents chauds de type foehn générateurs de sécheresse et de canicule (Van Vliet & Van Vliet-Lanoë, 2021).

Ces observations sont donc cohérentes avec une masse d’air froid de 1,5 km d’épaisseur tournant dans le sens horaire de rotation et dont la forme est maintenue par la force géostrophique ou de Coriolis. Cette masse trouve son origine dans les régions polaires, elle se déplace en gardant son individualité sous l’effet du champ de pression et du relief : c’est pourquoi on parle d’anticyclone mobile polaire. Enfin, jusqu’à quelle latitude les AMP peuvent-ils se déplacer ? Leroux (2000) parle d’agglutination anticyclonique océanique au niveau des H tropicaux quasi-permanents, soit vers une latitude de 20° à 30°. Ils correspondent aux déserts du Sahara, du Kalahari ou du Namib, de Basse-Californie et d’Atacama : les pressions élevées correspondant à ces latitudes limitent vers le sud la progression des AMP affaiblis par la disparition de la force de Coriolis et les empêchent en période « chaude » d’atteindre la zone de convergence intertropicale des vents (ITCZ).

La première question concernant les AMP est celle de leur genèse. Les hautes latitudes sont en constant déficit radiatif. Ce déficit thermique implique une zone de hautes pressions « collant » au sol, autrement dit un anticyclone dynamique. Leroux (2000) a pu établir, en se basant sur les cartes journalières du Bulletin Météorologique européen, que les AMP formés au-dessus de l’Arctique de 1989 à 1993 l’étaient avec une fréquence de 1 par 1,1 jour, c’est-à-dire avec une fréquence très voisine de celle de la rotation terrestre. Les observations plus récentes corrèlent la formation des AMP avec les ondulations du jetstream polaire (Fig. 2). Enfin, les plus puissants AMP responsables des vagues de froid hivernales intenses semblent apparaître lors des épisodes d’affaissement gravitaire du vortex stratosphérique polaire (conduisant au SSW, sudden stratospheric warming) , comme ce fut le cas lors des vagues de froid de février 2021 au Texas et en Europe occidentale. Ces masses d’air froid glissent alors facilement sur une plaine continentale ou un océan froid et lisse, alors qu’une mer houleuse, tempétueuse, donc plus rugueuse favorise au contraire les échanges thermiques avec l’atmosphère notamment via les aérosols et, la génération de tempêtes cycloniques. 

La genèse des AMP semble donc impliquer des phénomènes des hautes couches de la troposphère, voire de la stratosphère pour conduire à l’apparition de masses d’air froid coulant près de la surface du sol au sein des basses couches de l’atmosphère. Une telle connexion entre les hautes couches et les basses couches n’est pas exceptionnelle, puisque, pour rappel, la théorie classique de la cyclogenèse fait appel à un tel modèle à 2 couches (Holton & Hakim, 2003). Elle présente une certaine analogie avec la circulation thermohaline. Mais une théorie de ce type n’existe pas à ce jour pour les AMP. Ces masses d’air froid, par leur nature même, sont pelliculaires, épaisses d’environ 1 500 mètres, pour un diamètre moyen de 2 000 à 3 000 kilomètres. Plus le froid au pôle est intense (donc la différence avec l’équateur grande, surtout en hiver et au printemps), plus les AMP sont puissants et plus les dépressions se trouvant sur leur face avant sont creuses (faible pression atmosphérique), induisant un vent plus violent, créant de très grosses tempêtes.En été et en automne, en raison du jour polaire, le contraste thermique est plus faible et les dépressions cycloniques deviennent dominantes, lus étendues et moins creuses, même si la descente de la goute froide persiste.

Lors du déplacement des AMP vers le sud, la décroissance progressive de la force géostrophique va nécessairement conduire à un étalement puissant bien visible sur les images satellitaires et une réduction d’épaisseur de ces masses d’air froid. Par ailleurs, l’air sec et froid des AMP peut se réchauffer si un échange thermique est possible entre l’air de l’AMP et la surface : ce sera en particulier le cas si l’AMP se déplace sur une surface océanique chaude comme dans la zone intertropicale, les échanges liés aux phénomènes d’évaporation – condensation pouvant modifier la température des couches inférieures. Mais si l’AMP se déplace sur un continent avec une couverture neigeuse (ou sur une banquise), ces échanges seront négligeables : c’est ainsi qu’un AMP peut induire pendant plusieurs jours une température négative à la latitude de 30°N (Houston, Texas, février 2021). Au mois de Juillet 2022, ils descendaient jusqu’à l’ITCZ sous la forme de masses agglutinées en cours de réchauffement.

Comme indiqué plus haut, le déplacement des AMP est contraint par le relief. Dès lors, seules certaines trajectoires sont possibles, comme indiqué sur la figure 7 ci-dessus. On retiendra en particulier que la majorité des AMP atteignant l’Europe occidentale proviennent : 

   de la zone à l’Ouest du Groenland et de la Terre de Baffin, en transitant par la Baie d’Hudson ou le Golfe du Labrador.

•   du Groenland, où ils peuvent être renforcés par les vents catabatiques descendant de la calotte glaciaire qui a une altitude voisine de 3.000 m, les courants marins froids de l’Est Groenlandais et du Labrador fonctionnant comme un « toboggan ».

    de la Mer Blanche à l’Est de la Scandinavie et à l’Ouest de l’Oural (le Moscou Express)

Les AMP se déplaçant sur l’Europe orientale, à l’est des Balkans, ne sont que rarement déviés vers l’Europe occidentale, sauf en hiver. Des agglutinations anticycloniques ou empilement de pulses anticycloniques successifs peuvent également se produire sous nos latitudes comme au printemps 2022. Elles sont alors généralement décrites comme des situations de blocage. . Que plusieurs AMP s’agglutinent en hiver et l’on obtient à partir d’un air déjà très froid une situation anticyclonique stable favorable aux conditions « polaires »  à nos latitudes. C’est ce qui s’est passé lors des deux (d’après tableau IRM) vagues de froid de l’hiver 2009-2010 et celle de février 2012. , ou encore celles des hivers 1954, 1956, 1962-3, 1973-4 et 1985-6.

Enfin, jusqu’à quelle latitude les AMP peuvent-ils se déplacer ? Marcel Leroux (2000) parle d’agglutination anticyclonique océanique hivernale au niveau des H tropicaux quasi-permanents, soit vers une latitude de 20° à 30°. Ils sont en connexion avec les déserts du Sahara, du Kalahari ou du Namib, de Basse-Californie et d’Atacama : en fin du XXème siècle les pressions élevées correspondant à ces latitudes bloquent le mouvement des AMP affaiblis par la disparition de la force de Coriolis et les empêchent d’atteindre la zone de convergence intertropicale des vents (ITCZ).

Figure 7 : A) AMP dessin M.Leroux. B-C-D. structure et circulation dans et autour d’un AMP et différentes configurations d’AMP vues en Juin 2022.  Screenshot

La genèse des AMP semble donc impliquer des phénomènes des hautes couches de la troposphère, voire de la stratosphère pour conduire à l’apparition de masses d’air froid dans les basses couches de l’atmosphère près de la surface. Une telle connexion entre les hautes couches et les basses couches n’est pas exceptionnelle, puisque, pour rappel, la théorie classique de la cyclogenèse fait appel à un tel modèle à 2 couches. Mais une théorie de ce type n’existe pas à ce jour pour les AMP. Ces masses d’air froid, par leur nature même, sont pelliculaires, épaisses d’environ 1 500 mètres, et d’un diamètre moyen de 2 000 à 3 000 kilomètres. Plus le froid au pôle est intense (donc la différence avec l’équateur grande), plus les AMP sont puissants et plus les dépressions se trouvant sur leur face avant sont creuses (faible pression atmosphérique), induisant un vent plus violent, responsable de très grosses tempêtes.

Figure 8 : Images satellitaires successives visible et charges de poussières associées du 22 et 24 juin 2022, soulignant le pédoncule (ex-vallée froide ») lié à la progression des masses d’air froid vers l’équateur ( https://www.windy.com). Ces poussières s’observent chez nous lors de la remontée d’air chaud saharien.
Figure 9 : Trajectoires des AMP avec agglutination dans l’hémisphère nord d’après Leroux, 2000. Les aires montagneuses sont en noir. A comparer avec la figure 10.

aires montagneuses sont en noir. A comparer avec la figure 10. Lors du déplacement des AMP vers l’équateur, la décroissance progressive de la force géostrophique va nécessairement conduire à une augmentation de taille et une réduction d’épaisseur de ces derniers. Par ailleurs, l’air sec et froid des AMP se réchauffe par un échange thermique est possible entre l’air de l’AMP et la surface , et devient moins marqué : ce sera en particulier le cas si l’AMP se déplace sur une surface océanique chaude, les échanges liés aux phénomènes d’évaporation – condensation pourront relever la température des couches inférieures. Mais si l’AMP se déplace sur un continent avec une couverture neigeuse (ou sur une banquise), ces échanges seront négligeables : c’est ainsi qu’un AMP peut induire pendant plusieurs jours une température négative à la latitude de 30°N (Houston, Texas, février 2021).

5. Implications météorologiques des AMP

Ces masses d’air froids glissent facilement sur un océan froid et lisse, alors qu’une mer houleuse, tempétueuse, donc plus rugueuse favorise au contraire les échanges thermiques avec l’atmosphère via les aérosols, creusant les dépressions cycloniques et les ouragans. Celles-ci sont canalisées par les anticyclones « désertiques » et véhiculent vers le Nord de l’air chaud et humide provenant d’une mer chaude comme la mer Méditerranée (28°C cet été) ou les Caraïbes ou encore la Mer de Chine méridionale. Ces dépressions se forment dans le Golfe de Guinée ou plus au Nord le long du Gulf Stream mais peuvent ainsi remonter directement du Golfe de Guinée sous le guidage du Jet Stream comme dans le cas de la tempête Xynthia en 2010 ou de Lorenzo en 2019 (Fig. 11).

Figure 10 : Evolution de la descente des AMP successifs du 22 au 24 juin 2022 visualisée par la charge en aérosols de la basse troposphère. Images Copernicus. La zone de l’ITCZ correspond à la ligne en pointillé et la ligne noire représente l’équateur.

6. AMP et tempêtes

Les plus grosses tempêtes qui ont affecté l’Atlantique Nord, ont été accompagnées systématiquement par des remontées d’air tropical suivies par de l’air polaire, bien visible sur l’imagerie satellitaire. Cela a été le cas du hurricane Sandy (Octobre 2012, US), ou Xynthia (F), de la grosse tempête de Janvier 1953 en Belgique et aux Pays Bas mais également celles de 1986, 1987 et 1990 (Fig.11). La tempête d’Octobre 1987 a été précédée de vents du Sud, très chauds.

Figure 11 : Trajectoire de l’ourgan Lorenzo du 16 Decembre 2019. (ligne pointillée jaune) vient de la zone intertropicale au niveau de de l’ITCZ , et repoussée à l’ouest par les alizés, avant d’être reprise par le flux ouest sur l’Atlantique. La trajctoire de Xynthia (du 27 février 2010) semble emprunter le même cheminement (vert). Les lignes en bleu reprennent la trajectoire des grosses tempêtes de la décennie.
Figure 12 :  Carte météorologique de la tempête catastrophique du 31 Janvier 1953, avec une surcote de tempête de plus de 3,6 m aux Pays Bas et pays avoisinants, a été combinée avec la marée haute et, selon les données thermiques et barométriques, à l’avant d’une série d’AMP avec descentes d’air polaire (Polaire et Arctique maritime froid) (http://tempetes.meteo.fr/spip.php?article179 ).

Ceci veut dire que les AMP ont toujours étés présents, même au plus fort du réchauffement climatique récent, avec seule différence par rapport à cette année, une migration limitée vers le Sud. Mais leur fréquence a augmenté après 2010, selon les pilotes de vols transatlantiques et moyens courriers (Lee et al. 2019).

Plus loin de nous, une tempête monstrueuse en hiver 1052 AD, la « St Thomas Storm » centrée sur la Manche (Van Vliet-Lanoë et al. 2014) a été suivie l’été 1053 AD par une canicule majeure, préalable à un refroidissement climatique notoirement instable mais marqué qui persistera jusqu’en 1200 ans (Marusek 2010). Certains épisodes décrits dans les archives climatiques correspondent à la période 1300-1399 AD (Marusek 2010, Huck 2022) dans un contexte également instable et froid qui marque l’entrée dans le PAG.  En 1718, 1719, 1747 et 1779 AD, les canicules sont très meurtrières (Coillat 2022). De l’air saharien s’abat en été 1719 sur la région parisienne et les témoins rapportent même l’invasion de nuées de sauterelles en provenance d’Afrique du Nord et qui ravagent les cultures jusqu’en Normandie. La sécheresse est si importante qu’à Paris, la Seine atteint son plus bas niveau historique. 

Figure 13 :  Evolution de circulation des tempêtes en relation avec l’instabilité latitudinale du jet polaire (NAO décennale) et des températures de surface de l’océan (Modifié de Van Vliet-Lanoë et al., 2014)

Les deux canicules les plus meurtrières eurent lieu en 1846 et 1859 (année marquée en France par l’un des mois de juillet les plus chauds de l’histoire). La crue milléniale de la Seine en janvier 1910 résultant d’un hiver très froid et neigeux a été suivie par la canicule terrible de 1911. Cette situation ressemble étonnamment à ce que nous sommes en train de (re)vivre. Ce sont des conditions météorologiques qui, selon les enregistrements sédimentaires, se sont étendues au début du Dernier Glaciaire, incendies de forêt, ruissellement et crues inclus.

Nous pouvons donc, sans jouer les prédicateurs, reconstruire les conditions météorologiques probables pour la décennie à venir : une transition climatique naturelle agitée, avec tempêtes et inondations plus fréquentes en association avec des vagues de chaleurs remontant du Sahara, également associées à une aridité plus puissante et des feux de forêt difficile à maîtriser. La remontée d’ouragans depuis l’ITCZ est assez aléatoire (Xynthia, Lorenzo), mais probablement sous contrôle des profondes oscillations du Jet Stream (Fig.2 ; Van Vliet-Lanoë et al. 2014). 

Dans ce contexte, la modélisation des AMP est loin d’être triviale parce que leur limite supérieure correspond à une zone d’inversion de température séparant l’air froid de l’AMP de l’air plus chaud qui le domine (l’image incorrecte des médias d’un point de vue physique du « dôme de chaleur », Van Vliet et Van Vliet-Lanoë, 2021). Cette inversion de température introduit 2 régimes différents de mouvement vertical : un mouvement de stagnation vertical en-dessous de l’inversion thermique (l’AMP) et un régime convectif normal au-dessus de cette dernière. Seul ce dernier régime est pris en compte dans les modèles « officiels » actuels. 

Conclusion finale

La majeure partie du réchauffement climatique récent étant due à des changements dans l’activité solaire et des vents solaires, ce réchauffement est principalement d’origine naturelle, probablement tidale, au sein du système solaire (Connely et al, 2021). Il présente en outre de très fortes similarités avec les perturbations de la période préindustrielle et plus particulièrement les DO ou évènements de Bond qui ont rythmés l’Holocène et au moins le dernier glaciaire.

 La deuxième moitié du XXe siècle a été marquée par un pic d’activité solaire, également modélisé par l’IPCC (GIEC ; fig.3). Ce pic mesuré s’est terminé depuis l’an 2003, et le cycle solaire 24 (2008-2019) a été marqué par une première réduction spectaculaire d’activité solaire. Plusieurs auteurs annoncent un premier minimum d’activité pour les cycles 25 à 27 (2020-2053) comme Keeling & Whorf (2000) et Zharkova et al. (2015). L’activité solaire devrait donc continuer à se réduire par étapes pour atteindre un nouveau Grand minimum comparable à celui de Maunder au XXIVe siècle (Keeling & Whorf, 2000). Ce Grand Minimum et la période clame qui suit, pourrait signer vers 2300 l’entrée très progressive de la planète Terre dans la prochaine glaciation, comme pour la majorité des cyclicités, après un interglaciaire qui aura duré pratiquement 10.000 ans ou 15.000 ans si on se refaire au début de la déglaciation dans l’hémisphère sud. 

Cette réduction d’activité solaire est à mettre en regard (i) du ralentissement rapide de la circulation thermohaline, (ii) du rabattement progressif du Gulf Stream vers l’Afrique du Nord au détriment de l’Atlantique Nord, et enfin, (iii) de la remontée estivale en latitude anormalement faible de l’ITCZ vers le nord : tous ces éléments accompagnent un  processus de refroidissement de l’Atlantique Nord  et du Pacifique Nord qui ont déjà démarré et se font nettement sentir cette année 2022. Cette tendance est renforcée des précipitations dépressionnaires limitées mais parfois exceptionnelles en hiver, des remontées « caniculaires » d’air tropical ou désertique marquées même en hiver. Cette situation a pour résultat un déficit pluviométrique estival majeur couplé à un ensoleillement élevé depuis la fin avril sur l’Europe et une aridification similaire à celle des années 1960-1980.  

Cette aridification est due au passage presque incessant depuis le début de l’année 2022 d’anticyclones mobiles polaires, quasi-diurnes le long des côtes de l’Europe. Beaucoup de ces derniers allant ensuite s’agglutiner sur l’ITCZ avec l’anticyclone des Açores donnent à ce dernier une dimension inhabituellement grande, attribuée à tort et par défaut aux effets anthropiques. Il mérite d’être souligné que les conditions météorologiques calmes et ensoleillées caractéristiques des AMP conduisent à des vents faibles et une insolation importante. La sécheresse de l’air réduit la chaleur spécifique de ce dernier et contribue à des températures diurnes élevées et à des nuits fraîches comme le dimanche 18 septembre 2022. Ces amplitudes diurnes sont caractéristiques d’un climat plus continental : les températures élevées de l’été 2022 ne résultent donc pas du sempiternel « réchauffement climatique », mais bien d’une aridification. Enfin, il est à craindre que ce climat plus continental ne se traduise par un hiver 2022-23, déjà en position décennale (2010 +12 ans) notoirement plus froid. C’est ce que montre également le développement de la Niña, froide et sèche à l’ouest des Galápagos au niveau de l’ITCZ (19°C au lieu des 28°C d’un Niño). 

Avec cette aridification, la bataille de l’eau s’étend à l’Europe occidentale, et elle devient aussi cruciale que celle de l’énergie. Au niveau mondial, cette situation marque le grand retour de la famine des années 1960 avec son cortège de paupérisation et de régression sociale. 

La sécheresse de plus en plus présente et l’insolation élevée liée à une météo anticyclonique persistante expliquent, la fréquence des incendies de végétation et l’état calamiteux des glaciers de montagnes, aussi bien que des épisodes pluvieux exceptionnels et les canicules. Le responsable de cette situation n’est ni l’homme, ni les gaz à effet de serre, mais tout simplement la force irrésistible des dynamiques atmosphériques et océaniques réagissant au refroidissement orbital programmé de l’Arctique et à l’activité solaire sous influence tidale de notre système solaire.


BIBLIOGRAPHIE COMMUNE AUX DEUX PARTIES (1/2 et 2/2)

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