Drieu Godefridi, PhD
Dans un rapport officiel daté de juillet 2025, A Critical Review of Impacts of Greenhouse Gas Emissions on the U.S. Climate, le gouvernement fédéral américain constate un léger réchauffement depuis le début de l’ère industrielle, note que la contribution de l’homme à ce réchauffement est possible mais difficile à établir dans le foisonnement des variations naturelles; stipule que la seule réaction rationnelle est de s’adapter. Ce qui suppose le progrès technologique et la création de richesses. Surtout, ce rapport rappelle que les dommages économiques causés par le réchauffement sont de l’aveu même du GIEC secondaires voire dérisoires en comparaison d’autres facteurs; et que ces dommages économiques sont incommensurablement inférieurs à ceux que cause une politique « climatiste » extrémiste comme celle de l’Union européenne (‘société zéro- carbone’).
Un rapport, modéré, rationnel, dépassionné, remarquablement charpenté, qui signe officiellement l’arrêt de mort de la pensée climatiste, cette idéologie qui sous couvert de ‘sauver le climat’ entend sacrifier l’humain. Examinons les conclusions du rapport.
1. Impact économique limité du réchauffement dû au CO2
Le rapport conclut que le réchauffement climatique induit par le dioxyde de carbone (CO2) semble avoir un impact économique moins dommageable que ce qui est généralement supposé. Ce qui avait été expressément reconnu par le GIEC dans son cinquième rapport général (AR5), chapitre 10, page 662: ‘For most economic sectors, the impact of climate change will be small relative to the impacts of other drivers…. Changes in population, age, income, technology, relative prices… and many other aspects of socioeconomic development will have an impact on the supply and demand of economic goods and services that is large relative to the impact of climate change.’
Le Rapport note que les stratégies de mitigation agressives — réduction autoritaire des émissions de CO2, comme en Europe — sont plus préjudiciables que bénéfiques, en raison de leurs coûts élevés par rapport aux effets limités sur le climat mondial. Détruire l’appareil industriel supposé financer la « transition énergétique », comme c’est le cas en Europe, apparaît de ce point de vue comme peu rationnel.
2. Effets dérisoires des politiques américaines
Le rapport souligne que les États-Unis, bien qu’émetteur important de gaz à effet de serre (GES), ne représentent qu’une fraction des émissions mondiales totales (environ 14 % des émissions de CO2 d’origine anthropique). Par conséquent, même une réduction drastique des émissions nationales aurait un effet marginal sur la concentration globale de GES dans l’atmosphère. Par exemple, si les États-Unis atteignaient des émissions nettes nulles, l’impact sur la température mondiale serait minime, car d’autres grands émetteurs (comme la Chine et l’Inde) continuent d’augmenter leurs émissions — massivement.
Par conséquent, les actions politiques des États-Unis visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre ont un impact direct « indétectable » sur le climat mondial, avec des effets qui ne se manifesteraient qu’avec de longs délais. Cela remet en question l’efficacité des mesures unilatérales ambitieuses.
Ce qui est vrai pour les USA, 14% des émissions mondiales, ne le serait pas pour l’Europe, à peine 6% des émissions mondiales de CO2 ?
3. Absence de tendances dans les événements météorologiques extrêmes
Le rapport A Critical Review of Impacts of Greenhouse Gas Emissions on the U.S. Climate affirme que les données historiques aux États-Unis ne montrent pas de tendances statistiquement significatives dans l’augmentation de la fréquence ou de l’intensité des événements météorologiques extrêmes, tels que les ouragans, les tornades, les inondations ou les sécheresses. Ce constat factuel, objectif, irrévocable remet en question les récits pour effrayer les enfants comme on lit dans le Monde, le New York Times le Standaard qui lient directement ces phénomènes au changement climatique causé par les émissions de gaz à effet de serre.
4. Effets bénéfiques du CO2
L’augmentation des concentrations de CO2 favorise la croissance des plantes, contribuant à un « verdissement » global de la planète et à une augmentation de la productivité agricole. Le rapport souligne que l’augmentation des niveaux de CO2 atmosphérique stimule la photosynthèse, ce qui favorise la croissance des plantes. Cet effet, souvent nommé « fertilisation par le CO2 » a conduit à un verdissement observable. Des études satellitaires, comme celles de la NASA, montrent une augmentation de la couverture végétale mondiale, notamment dans des régions semi-arides comme le Sahel, l’Inde et certaines parties de l’Asie. Le rapport cite des données indiquant que la biomasse végétale mondiale a augmenté d’environ 15 à 20 % depuis le début de l’ère industrielle, en grande partie grâce à l’augmentation du CO2. Ce verdissement entraîne également une légère réduction de l’alcalinité des océans, bien que l’impact sur les récifs coralliens soit nuancé (cfr. le rebond récent de la Grande Barrière de corail).
5. Limites des modèles climatiques
Les modèles climatiques mondiaux surestiment le réchauffement futur en raison de scénarios d’émissions extrêmes et d’une sensibilité climatique exagérée. Les estimations varient largement (de 1,8 °C à 5,7 °C pour un doublement du CO2), et les modèles tendent à produire des projections trop « chaudes » par rapport aux observations récentes. Le rapport critique l’utilisation excessive de scénarios implausibles comme « RCP8.5 », qui mène à des projections trompeuses, notamment pour la hausse du niveau des mers et les impacts régionaux.
RCP8.5 n’est pas un scénario « business-as-usual » mais un cas extrême, et son emploi a conduit à une littérature « imbalanced in an apocalyptic direction » (déséquilibrée vers l’apocalyptique). Citation : « RCP8.5 scenario is a misleading and implausible high-end storyline, it is not a ‘base case’ or business-as-usual projection » (p. 93). Hausfather et Peters notent que 16800 articles ont utilisé RCP8.5 entre 2010 et 2020, dont 4 500 le liant à un scénario standard, contribuant à des études et reportages médiatiques trompeurs (p. 15-16).
6. Incertitudes scientifiques
Le rapport met l’accent sur les incertitudes scientifiques qui entourent l’attribution des changements climatiques et des événements météorologiques extrêmes aux émissions humaines de dioxyde de carbone (CO2). Ces incertitudes découlent de trois facteurs principaux : la variabilité climatique naturelle, les limites des données disponibles et les lacunes des modèles climatiques.
Exemple : le rapport cite l’absence de tendances claires dans les températures de la stratosphère inférieure depuis 2000, malgré les attentes des modèles climatiques qui prédisent un refroidissement stratosphérique lié au CO2. Cette divergence suggère que les facteurs naturels, comme les cycles solaires ou volcaniques, pourraient dominer certaines tendances climatiques. Citation : « Global average satellite observations of lower stratospheric temperatures exhibit no significant trends since the turn of the century » (p. 39 et AR6 WG1 Ch 2 pp. 327-9).
En conclusion
Le rapport remet en question le discours alarmiste dominant sur le changement climatique, arguant que la couverture médiatique exagère les impacts négatifs et omet les aspects positifs, comme l’effet de fertilisation du CO2.
Ce rapport, élaboré par un groupe de cinq scientifiques indépendants —John Christy, Judith Curry, Steven Koonin, Ross McKitrick, Roy Spencer—fournit une évaluation critique basée sur des données et des publications scientifiques existantes.
Lorsqu’avec le Pr. Samuel Furfari et John Bogaerts nous avions reçu le Pr. Steven Koonin pour une conférence à Bruxelles, en mars 2023, la presse classique s’était soigneusement tenue éloignée de l’événement, taxant le Pr. Koonin qui fut sous-secrétaire aux sciences, au département de l’Énergie, dans l’administration Obama ( !) de « climato-sceptique », « climato- négationniste » et autres joyeusetés issues de leur bréviaire.
Aujourd’hui, Steven Koonin et al. écrivent l’histoire.