La rédaction de l’association des climato-réalistes
Une étude de Tselioudis et al. (2025) publiée dans Geophysical Research Letters apporte un éclairage nouveau à notre compréhension du réchauffement climatique. Utilisant des données satellitaires CERES sur une période de 24 ans, elle montre que la contraction des zones de nuages orageux dans le monde est le principal facteur contribuant à l’augmentation de l’absorption de la lumière solaire par la Terre au XXIe siècle et donc de son réchauffement.
Résultats clés de l’étude
Les observations récentes du bilan énergétique terrestre montrent une augmentation de l’absorption solaire de 0,45 W/m² par décennie, principalement due à une diminution de la réflexion des nuages. La contraction des zones orageuses tropicales et de moyenne latitude constitue la plus grande contribution à cette tendance, causant une diminution de la réflexion solaire de 0,37 W/m² par décennie.
- Les observations par satellite montrent qu’au cours des 24 dernières années, les zones de nuages d’orage du monde se sont contractées à un rythme de 1,5 à 3 % par décennie.
- Cette contraction permet à davantage de rayonnement solaire d’atteindre la surface de la Terre et constitue la plus grande contribution à la tendance observée au 21e siècle à l’augmentation de l’absorption solaire.
- La contraction des zones orageuses implique un déplacement vers les pôles des nuages d’orage de moyenne latitude, une expansion vers les pôles de la région de nuages bas subtropicaux, et un rétrécissement de la Zone de Convergence Intertropicale (ITCZ).
Cette recherche confirme que la contraction des nuages d’orage n’est pas un phénomène marginal mais constitue le facteur dominant de l’augmentation récente de l’absorption solaire terrestre. C’est une validation importante du rôle des nuages dans le système climatique.
S’agit-il d’une rétroaction au réchauffement dus aux émissions anthropique de CO2, ou bien d’un mécanisme différent ?
L’étude de Tselioudis et al. ne tranche pas cette question. Elle souligne la complexité des interactions dans le système climatique et l’importance des rétroactions nuageuses. Cela remet en question le rôle réputé unique et dominant des émissions de gaz à effet de serre anthropiques dans le réchauffement climatique.
Plusieurs interprétations sont possibles :
1. Rétroaction au réchauffement anthropique
La contraction des nuages pourrait être une conséquence du réchauffement initial causé par les émissions de CO₂, qui modifie ensuite les patterns de circulation atmosphérique et la formation nuageuse. Dans ce cas, il s’agirait d’une rétroaction positive amplifiant le réchauffement initial.
2. Mécanisme indépendant ou concurrent
Il est également possible que des facteurs naturels (variations solaires, cycles océaniques) ou d’autres activités humaines (aérosols, changements d’usage des sols) contribuent à cette contraction nuageuse indépendamment du CO₂.
3. Système complexe multi-factoriel
La réalité est probablement une combinaison des deux : le réchauffement initial par le CO₂ déclenche des changements dans la circulation atmosphérique qui affectent la formation nuageuse, créant une rétroaction qui amplifie le réchauffement.
Conclusions
Cette étude fournit une pièce manquante cruciale du puzzle de l’augmentation de l’absorption solaire au 21e siècle. Elle quantifie précisément un mécanisme de rétroaction positive : les zones orageuses mondiales se contractent à un rythme de 1,5 à 3% par décennie, permettant à plus de rayonnement solaire d’atteindre la surface.
Christian Jakob, co-auteur et directeur du Centre d’excellence ARC pour le climat du XXIe siècle et professeur à la Monash School of Earth, Atmosphere and Environment, a déclaré qu’il est désormais reconnu que la réduction de la couverture nuageuse est le principal facteur contribuant à l’absorption accrue du rayonnement solaire par la Terre.
« Nous savons depuis longtemps que les changements dans la circulation atmosphérique affectent les nuages », a déclaré le professeur Jakob. « Pour la première fois, des recherches montrent que ces changements entraînent déjà des variations majeures de la quantité d’énergie absorbée par la Terre. »
Annexes



