J’ai sacrifié la vérité pour que mon article sur le changement climatique soit publié

Par Patrick T. Brown, docteur en climatologie, codirecteur de l’équipe Climat et énergie du Breakthrough Institute

Article initialement publié le 9 septembre 2023 par The free press sous le titre I Left Out the Full Truth to Get My Climate Change Paper Published. Traduit par lé rédaction.


Si j’ai pu récemment être publié dans Nature, c’est parce que je m’en suis tenu à un récit dont je savais qu’il serait apprécié par les éditeurs. Pourtant, ce n’est pas ainsi que la science devrait fonctionner.

Les articles publiés dans la presse cet été sur les incendies de forêt, du Canada à l’Europe en passant par Maui, vous ont sûrement convaincus qu’ils sont principalement le résultat du changement climatique.

Par exemple :

  • Associated Presse : Le changement climatique ne cesse d’aggraver les incendies de forêt. Les scientifiques parlent de « nouvelle anormalité ».
  • PBS NewsHour : Les incendies de forêt provoqués par le changement climatique sont en augmentation : l’Espagne doit faire davantage pour se préparer, disent les experts.
  • The New York Times : Comment le changement climatique a transformé la luxuriante Hawaï en une poudrière.
  • Bloomberg : Les incendies de Maui montrent les effets délétères du changement climatique.

Bien que le changement climatique soit un facteur explicatif important des feux de forêt dans de nombreuses régions du monde, d’autres paramètres devraient mériter notre attention.

Pourquoi dans ces conditions la presse se focalise-t-elle sur le changement climatique comme cause première de ces feux ? Peut-être pour la même motivation qui m’a moi-même inspiré en rédigeant un article universitaire sur les incendies de forêt dans la revue Nature, l’une des revues les plus prestigieuses au monde : le réchauffement climatique est une explication simple qui est gratifiante pour celui qui l’utilise. 

L’article que je viens de publier, Le réchauffement climatique augmente le risque d’incendies de forêt extrêmes en Californie se concentre exclusivement sur la façon dont le changement climatique a affecté le risque de feux de forêt extrêmes. Je savais qu’il ne fallait pas essayer de quantifier d’autres aspects pourtant clés dans mes recherches, car cela diluerait le narratif que veulent accréditer des revues prestigieuses comme Nature et sa rivale Science .

Or il est extrêmement important que les scientifiques soient publiés dans des revues de premier plan ; à bien des égards, c’est à l’aune de ces publications que se mesure la réussite professionnelle en milieu universitaire. Et les éditeurs de ces revues ont clairement indiqué, tant par ce qu’ils publient que par ce qu’ils rejettent, qu’ils veulent des articles sur le climat qui soutiennent un narratif déjà approuvé, même lorsque ces récits se font au détriment de la bonne information du public. 

Pour parler franchement, la science du climat ne consiste plus à faire comprendre la complexité du monde mais plutôt à jouer les Cassandre, en alertant le public sur l’urgence climatique. Aussi compréhensible que puisse être cette tendance, elle déforme une grande partie de la recherche scientifique sur le climat, désinforme le public et, surtout, rend plus difficile la mise en œuvre de solutions pratiques. 

Comment en est-on arrivé là ?

D’abord parce que que la carrière d’un chercheur dépend du fait que ses travaux soient largement cités et considérés comme importants. Cela déclenche des « boucles de rétroaction auto-entretenues » en termes de réputation des auteurs, de financement, de recrutement des futurs doctorants et postdoctorants et, bien sûr, de reconnaissance. 

Mais comme le nombre de chercheurs a explosé ces dernières années (il y a près de six fois plus de doctorats obtenus chaque année aux États-Unis qu’au début des années 1960), il est devenu plus difficile que jamais de se démarquer. Ainsi, même si une publication dans des revues comme Nature et Science a toujours été extrêmement valorisée, elle est aussi devenue aujourd’hui extraordinairement plus compétitive.

En théorie, la recherche scientifique devrait s’attacher à valoriser la curiosité, l’objectivité et l’engagement à découvrir la vérité. Ce sont bien sûr ces qualités que les éditeurs de revues scientifiques devraient valoriser. 

En réalité les préjugés des éditeurs (et des réviseurs auxquels ils font appel pour évaluer les soumissions), exercent une influence majeure sur la production collective de savoirs dans des pans entiers de la connaissance. Ils sélectionnent ce qui est publié parmi un large éventail de soumissions et, ce faisant, façonnent la façon dont les recherches sont menées. Les chercheurs avisés adaptent leurs études pour maximiser les chances que leurs travaux soient acceptés. Je le sais parce que je suis l’un d’entre eux.

Voici comment le système fonctionne.

La première chose que sait le climatologue avisé, c’est que son travail doit soutenir le narratif dominant, à savoir que les effets du changement climatique sont à la fois omniprésents et catastrophiques et que la principale façon d’y faire face n’est pas d’employer des mesures d’adaptation appropriées (par exemple disposer d’infrastructures plus solides et plus résilientes, adapter les règles d’urbanisme, climatiser davantage, ou dans le cas des incendies de forêt, améliorer la gestion des forêts ou des lignes électriques souterraines), mais de focaliser les politiques climatiques sur la seule réduction des émissions de gaz à effet de serre, dans le cadre de la Loi sur la réduction de l’inflation

Ainsi, dans mon récent article publié par Nature, que j’ai rédigé avec sept autres collègues, je me suis concentré étroitement sur l’influence du changement climatique sur les feux de forêt extrêmes. Ne vous y trompez pas : cette influence est bien réelle. Mais il existe également d’autres facteurs qui sont tout aussi, voire plus importants, tels la mauvaise gestion des forêts et le nombre croissant de personnes qui déclenchent des feux de forêt, accidentellement ou intentionnellement. Cela est surprenant mais plus de 80 % des feux de forêt aux États-Unis sont déclenchés par des humains.

Dans l’article, nous n’avons pas pris la peine d’étudier l’influence de ces autres facteurs évidemment pertinents. Je savais que leur prise en compte permettrait une analyse plus réaliste et plus utile. Mais je savais aussi que cela n’irait pas fans le sens du narratif qui doit être clairement centré sur l’impact négatif du changement climatique, et donc réduirait les chances que l’article soit accepté par les éditeurs et les critiques de Nature.

Ce type d’approche, dans laquelle l’influence du changement climatique est appréhendée de façon isolée, est la norme pour les articles de recherche de grande envergure. Par exemple, dans un autre article récent et influent de Nature, les scientifiques ont calculé que les deux plus grands impacts du changement climatique sur la société sont les décès liés à la chaleur extrême et les dommages causés à l’agriculture. Cependant, les auteurs ne mentionnent jamais que le changement climatique n’est pas le facteur prépondérant de ces impacts : les décès liés à la chaleur sont en baisse et les rendements des cultures augmentent depuis des décennies malgré le changement climatique. Reconnaître cela impliquerait que l’humanité a réussi dans certains domaines malgré le changement climatique, ce qui aurait pour effet de réduire l’intérêt des politiques de réduction des émissions. 

Cela nous amène à une deuxième règle tacite dans la rédaction d’un document climatique réussi. Les auteurs se doivent de minimiser – sinon ignorer – les mesures pratiques susceptibles de contrer l’impact du changement climatique. Si les décès dus à la chaleur extrême diminuent et que les rendements agricoles augmentent, il va de soi que nous pouvons surmonter certains effets négatifs majeurs du changement climatique. Nous devrions donc analyser de quelle manière nous avons réussi à atteindre ces résultats afin de pouvoir en obtenir davantage. Mais les solutions éveillent moins l’intérêt du public (ou de la presse) que les problèmes eux-mêmes. En outre, de nombreux climatologues en vue ont tendance à considérer comme inappropriée l’utilisation de technologies pour s’adapter au changement climatique ; la lutte contre les émissions est la seule bonne approche et e chercheur avisé se doit donc d’ignore les solutions possibles.

Une troisième règle est de se concentrer sur les mesures qui généreront les chiffres les plus spectaculaires. Notre article, par exemple, aurait pu se concentrer sur une mesure simple et intuitive comme le nombre d’hectares supplémentaires brûlés ou l’augmentation de l’intensité des feux de forêt en raison du changement climatique. Au lieu de cela, nous avons préféré l’approche consistant à examiner l’évolution du risque d’un événement extrême (dans notre cas, le risque accru d’incendies de forêt brûlant plus de 5000 hectares en une seule journée).

Il s’agit d’une mesure beaucoup moins intuitive et plus difficile à traduire en informations exploitables. Alors pourquoi privilégie-t-on ce type de mesure plus compliqué et moins utile  ? Parce qu’il produit généralement des facteurs d’augmentation plus importants que les autres calculs. Les chercheurs obtiennent ainsi des chiffres plus spectaculaires qui justifient l’importance de leur travail et la place qui lui revient dans les revues Nature ou Science, avec en prime une large couverture médiatique. 

Une autre façon d’obtenir des chiffres de grande ampleur, qui justifieront l’importance de votre recherche (et impressionneront à la fois les éditeurs, les critiques et les médias) est de toujours évaluer l’ampleur du changement climatique sur plusieurs siècles, même si cette échelle de temps n’a aucun intérêt par rapport à votre domaine d’études.

Par exemple, il est courant d’évaluer les impacts du changement climatique sur la société depuis la révolution industrielle, et d’ignorer les changements technologiques et sociétaux survenus depuis cette période. Cela n’a guère de sens d’un point de vue pratique puisque les changements sociétaux dans la répartition de la population, les infrastructures, les comportements, la préparation aux catastrophes, etc. ont eu une bien plus grande influence sur notre vulnérabilité aux extrêmes météorologiques que le changement climatique lui-même depuis les années 1800. Cela se traduit par exemple, par la baisse rapide du nombre de décès dus aux catastrophes météorologiques et climatiques au cours du siècle dernier. 

De même, il est courant de calculer les impacts de scénarios hypothétiques et effrayants de réchauffement futur mais d’ignorer les améliorations potentielles que pourrait apporter les technologies susceptibles d’en atténuer l’impact. Ces scénarios font toujours des gros titres racoleurs.

Une approche beaucoup plus utile consisterait à se concentrer sur les changements climatiques du passé récent que les personnes vivantes ont réellement vécus, puis prévoirait un avenir prévisible (par exemple les prochaines décennies) en tenant compte des changements technologiques et de la résilience. 

Dans le cas de mon récent article publié par Nature, il aurait fallu considérer l’impact du changement climatique dans la perspective des améliorations attendues des pratiques de gestion forestière au cours des prochaines décennies. Car en fait, nos recherches actuelles montrent que ces améliorations pourraient complètement neutraliser les effets néfastes du changement climatique sur les feux de forêt. 

Ce type d’approche plus pragmatique n’est toutefois pas adoptée, car la prise en compte des ses impacts sur des périodes plus courtes et l’inclusion d’autres facteurs pertinents réduiraient l’ampleur calculée du changement climatique et affaiblirait ainsi les arguments en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. 

A ce stade, on pourrait se demander pourquoi je renie mon propre article. Ce n’est pas le cas. Au contraire, je pense que cette étude fait progresser notre compréhension du rôle du changement climatique dans le comportement au-jour-le-jour des feux de forêt. Mais le souci d’adapter les publications aux attentes d’une revue éminente les rend moins utiles qu’elles auraient pu l’être. 

Quant à la raison pour laquelle j’ai adopté ces méthodes malgré mes critiques, elle est simple : je voulais que mon étude soit publiée dans la revue la plus prestigieuse possible. Lorsque j’ai commencé les recherches pour cet article en 2020, j’étais un nouveau professeur assistant ayant besoin de maximiser ses objectifs de carrière. Les articles que j’avais essayé auparavant de publier ont été rejetés d’emblée par les éditeurs de revues prestigieuses et j’avais dû me rabattre sur des revues moins prestigieuses. En d’autres termes, j’ai sacrifié les connaissances qui auraient été les plus utiles pour la société pour satisfaire le biais de confirmation des éditeurs et des relecteurs des revues que je ciblais. 

J’ai quitté le monde universitaire il y a plus d’un an, en partie parce que je sentais que les pressions exercées sur les scientifiques faussaient trop la recherche. Aujourd’hui, en tant que membre d’un centre de recherche privé à but non lucratif, The Breakthrough Institute, je suis soumis à beaucoup moins de pression et ne suis plus contraint d’adapter mes recherches aux attentes des revues. 

Cela signifie que je peux mener des recherches sur les feux de de forêt utiles aux décisions à prendre dans le monde réel : étudier les impacts du changement climatique sur des périodes de temps pertinentes et dans le contexte d’autres changements importants, comme le nombre d’incendies déclenchés par les populations et les effets de la gestion forestière. Mes travaux auront moins de retentissement médiatique, mais seront plus utile à l’élaboration de stratégies de lutte contre le changement climatique.

Les climatologues ne devraient pas avoir à s’exiler du monde universitaire pour publier le résultat de leurs recherches. Il est urgent qu’un changement de culture ait lieu dans le monde universitaire et dans les médias institutionnels, de façon qu’un débat beaucoup plus fécond sur la résilience sociétale au changement climatique puisse être mené. 

Par exemple, les médias devraient cesser d’accepter ces articles au pied de la lettre sans enquêter sur ce qu’elles ont laissé de côté. Les éditeurs des principales revues doivent aller au-delà de la seule vision réductrice de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Et les chercheurs eux-mêmes doivent commencer à tenir tête aux éditeurs ou bien trouver d’autres endroits où publier. 

Ce qui compte vraiment, ce ne sont pas les citations des articles dans les revues, ni les clics pour les médias ou les plans de carrière des universitaires. Ce qui est vraiment important, c’est que la recherche soit au service de la société.


Patrick Brown est docteur en climatologie et codirecteur de l’équipe Climat et énergie du Breakthrough Institute. On peur le suivre sur Twitter (maintenant X) @PatrickTBrown31..

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22 réflexions au sujet de « J’ai sacrifié la vérité pour que mon article sur le changement climatique soit publié »

  1. Bonjour,
    Malgré sa relative honnêteté, ce type a menti dans son document.
    Il essaye de nous faire croire que le narratif “climatique” actuel l’a conduit à ce choix par pure carriérisme !
    Un repentir est toujours mieux que de ne rien faire ou dire mais il a participé au mensonge climatique !
    Par contre, il devient urgent que les scientifiques se réveillent et tordent définitivement le cou de ce mensonge !

  2. “Pour parler franchement, la science du climat ne consiste plus à faire comprendre la complexité du monde mais plutôt à jouer les Cassandre, en alertant le public sur l’urgence climatique.” Bon et bien je crois que l’essentiel a été dit. J’imagine que ceux qui croyaient encore que la climatologie était une science établie sur des bases solides et que les climato-sceptiques n’étaient qu’une bande de complotistes qui refusaient tout simplement d’admettre une vérité qui les dérangeait, doivent se sentir un peu con à présent.

  3. https://www.science-climat-energie.be/pourquoi-leffet-du-co2-sur-le-climat-est-exclu-par-la-physique/
    1 + 1 = 2 alors que chez les afficionados du Giec et consorts, ça doit faire 3, 4 ou plus !
    C’est marrant, quand on nous dit que l’on va tous griller. Avez-vous remarqué combien le corps s’habitue à la chaleur ? Je ne crains pas du tout le froid, mais ce matin, il faisait 21° chez moi, j’ai dû mettre un sweat-shirt alors qu’avec cette même température en hiver, je serais torse nu. Que sur la même planète vivent des Inuits et des Aborigènes montre la formidable capacité d’adaptation. L’alarmisme que les médias agitent n’est qu’économique et il est grave, alors que des personnes subissent des guerres, que l’on en soit arrivé à créer de l’eco-anxiété. Même si je reste prudent face aux sondages : mes enfants, d’autres jeunes que je connais, je n’en connais aucun qui tremble devant le futur. Et tant mieux ! Ce me fait penser aux discours sur la sécurité : ce serait de pire en pire. Au début du XXe siècle à Paris, il y avait quelque 50 000 apaches, ces voyous qui égorgeaient sans scrupules. Que les gens retournent dans le passé avant de dire “on est fichus, c’était mieux avant”.

  4. Bonjour,
    Je trouve intéressant cet article.
    Il nous prouve, si besoin était, que même les revues les plus prestigieuses ne sont plus honnêtes.
    On avait déjà eu le cas avec le Lancet.
    On revient à l’obscurantisme, comme au bon vieux temps où Galilée a été condamné par l’inquisition.

    • Déjà votre article, commence dès le titre par une “fake news”. “No, Climate Scientists Aren’t Being Forced to Exaggerate”. Brown n’a jamais affirmé que Nature l’avait forcé a exagérer… Ni que d’autres revues l’avaient forcé. Ça n’est pas ce qu’il affirme. C’est bien plus subtil que : “Ils m’ont forcé à écrire cela”…

      L’article, rien qu’avec le titre (il faut savoir que beaucoup de gens ne lisent que les titres.), fait implicitement passer Brown pour un mythomane dans un délire de persécution, se faisant passer pour une victime qui aurait été forcé… Mais ça n’est pas du tout ce que fait Brown à la base avec son témoignage.

      Ensuite, ça commence par : “It reads like a climate denier’s dream come true”. L’auteur de l’article affirme que le rêve des “négationnistes du climat”, c’est que des gens comme Brown témoignent. C’est leur rêve… Il réduit les gens qui remettent en question la théorie affirmant que le climat change à cause de l’activité humaine, en des “négationnistes du climat” … Et dans un même temps, ce sont des rêveurs, des illuminés en quelque sorte, et non pas des gens à la recherche de la vérité, les pieds sur terre.

      Après avoir écrit cela, il écrit : “But the real story isn’t quite that simple.”, “Mais LA vraie histoire n’est pas aussi simple”… Sauf que ce que l’auteur décrit en quelque ligne au début de son article, ne correspond pas à LA vraie histoire…

      C’est vicieux. En fait l’auteur décrit non pas LA vraie histoire, mais ce que des gens comme vous on envie de prendre comme étant LA vraie histoire.

      Ensuite, il se permet de mentir, et de faire passer Brown pour LE menteur, en parlant de l’un de ses articles : “Maui Fires Show Climate Change’s Ugly Reach” (Les incendies de Maui montrent la vilaine portée du changement climatique), article qu’a cité Brown dans son témoignage pour appuyer son argumentation, en affirmant que rien dans son article ne correspond à ce qu’en dit Brown.

      Il suffit de lire l’article en question pour se rendre compte que c’est faux. Le titre de l’article fait directement référence à un réchauffement climatique. Il y est bien question également de “climate emergency”, d’une urgence climatique, et d’un “increasingly chaotic global climate.”, d’un climat mondial de plus en plus chaotique.

      Et il termine cet article par : “Most important, we must do everything we can to break our fossil-fuel addiction and stop pumping out the carbon that makes these disasters both more likely and more destructive. There’s no hiding from this truth or its consequences.”, Plus important encore, nous devons faire tout notre possible pour mettre fin à notre dépendance aux combustibles fossiles et arrêter de rejeter le carbone qui rend ces catastrophes à la fois plus probables et plus destructrices. Il n’y a pas moyen de se cacher de cette vérité ou de ses conséquences.

      Donc, en fait, Brown a bien raison en écrivant, et concernant cet article donc paru dans Bloomberg : “Les articles publiés dans la presse cet été sur les incendies de forêt, du Canada à l’Europe en passant par Maui, vous ont sûrement convaincus qu’ils sont principalement le résultat du changement climatique.”

      En fait cet article est totalement tordu… Et ne remet en rien en question ce que peux affirmer Brown.

      • Dans l’article que site Brown, Marc Gongloff affirme plus exactement, que si cet incendie a été à ce point gravissime, s’il a été à ce point destructeur, ça n’est dû qu’au changement climatique soi-disant causé par l’activité humaine. Je cite : « …mettre fin à notre dépendance aux combustibles fossiles et arrêter de rejeter le carbone qui rend ces catastrophes à la fois plus probables et plus destructrices. », c’est dans la conclusion de l’article. Et le titre : « Les incendies de Maui montrent la vilaine portée du changement climatique ». « La vilaine porté du changement climatique », qui a donc rendu plus destructeurs les incendies.

        À partir de quand commence ce « plus destructeur » des incendies ? À partir de combien d’hectares, combien de morts, de maisons détruites, on peut dire que c’est bien plus destructeur et que c’est de la faute au réchauffement engendré soi-disant par l’activité humaine ?

        Qui nous dit que même moins destructeur, cela n’aurait pas été également, en partie, causé par le réchauffement climatique de l’activité humaine en admettant qu’il existe ?

        — Et au passage : quel est le pourcentage du réchauffement qui n’est pas causé par l’activité humaine, en admettant donc qu’il existe, et quel est le pourcentage du réchauffement qui est causé par l’activité humaine ? Donc, quelle est la part de l’incendie, moins destructeur, causée par un réchauffement naturel, quelle est sa part causée par le réchauffement humain ? (idem pour un plus destructeur). Il affirme que si l’incendie avait été moins destructeur, seuls d’autres facteurs ont été en cause et pas le réchauffement climatique anthropique. Que s’il n’y avait pas le réchauffement engendré par l’activité humaine, ça en serait resté là. « …mettre fin à notre dépendance aux combustibles fossiles et arrêter de rejeter le carbone qui rend ces catastrophes à la fois plus probables et plus destructrices. »

        Mais qu’en sait-il vraiment ? Ce qu’il écrit n’a aucun sens.

        Est-ce que s’il avait été moins destructeur, il n’aurait pas parlé d’un réchauffement climatique causé par l’activité humaine, car causé que par d’autres facteurs ?

        Comment fait-il son calcul ? Et il y a déjà eu des incendies bien plus destructeurs avant la révolution industrielle, et en un bien plus grand nombre.

        Ce qu’il écrit est complétement tordu. Mais malgré le tordu, ça laisse bien entendre que la raison d’une telle ampleur destructrice, c’est le réchauffement climatique causé par l’activité humaine.

        Sauf que l’on ne peut pas savoir quand commence l’ampleur destructrice dont il parle ! Ni si l’incendie avait été moins grave, cela n’aurait pas été également causé en partie par le réchauffement anthropique, en admettant qu’il y ait un réchauffement climatique engendré par l’activité humaine.

        On nage en plein délire.

      • @Nicolas Carras : Pour faire simple.
        Patrick Brown est convaincu du réchauffement climatique anthropique et de ses conséquences ainsi que de la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à nos activités, mais il regrette que les publications scientifiques ne doivent évoquer que ce phénomène pour pouvoir avoir une place dans les revues de premier plan. Plutôt que de se focaliser sur les impacts négatifs du changement climatique il estime qu’il est souhaitable d’orienter la focale sur les solutions à y apporter, ce qui lui semble bien plus efficace et utile.

        Toujours est-il qu’il a décidé de faire sa critique sans en parler à ses co-autoeurs qui, semble-t-il, sont passablement remontés contre lui.

  5. Bravo Eloi et loi et moi
    “””””””Bloomberg Opinion

    Bloomberg
    https://bloomberg.com › authors
    Bloomberg Opinion provides commentary on business, economics, politics, technology and markets.”””””””
    Merci pour ce lien qui prouve que vous regardez n’importe quoi et que les nouveaux scientifiques ne s’intéressent qu’à une chose , leur carrière et leur fric ; le climat les intéressent particulièrement parce que l’on peut raconter n’importe quoi pourvu que cela permette aux médias d’écrire des articles ; leur but est d’ailleurs le même que celui des nouveaux scientifiques ; faire du fric et assurer leur carrière
    Fritz

  6. Je me permets quand même de publier ce qu’il vient de rajouter sur son blog :

    Appendix: Responses to Some Additional Questions I Have Received.
    Are you happy that your piece was used by people who think climate change isn’t real or is not caused by humans?

    No.

    I think it goes without saying that climate change is real and that the evidence is overwhelming that humans have caused about 100% of the warming since the Industrial Revolution. Also, in order to stabilize the climate, we must reduce CO2 emissions to near zero in the long run. Furthermore, as I said in the editorial, warming has very important effects on increasing wildfire danger.

    Je le plains, il va se faire étriller par les climato-réchauffistes et les climato-sceptiques après sa sortie…

  7. Le Réchauffement Climatique à cause des GES, c’est bien pratique, on peut l’ accuser de tous les maux.
    Insaisissables par essence, les gaz à effet de serre ne peuvent pas se défendre, les pauvres.
    Cela permet d’escamoter nos responsabilités en terme de comportements.

    Ce sont vraiment ces vilains GES qui mettent le feu ?
    Il me semble avoir entendu les pompiers expliquer que 90% des incendies de forêt sont dus à des actes malveillants ou imprudents…
    Les GES sont aussi coupables d’inondations, de tremblements de terre, d’éruptions volcaniques, de déclenchements de conflits armés, de crises migratoires et d’épidémies.

    Plantons beaucoup, beaucoup d’éoliennes, et tout va s’arranger…

  8. Une petite remarque en passant, juste pour s’amuser à l’heure de l’apéro (reçu d’un ami).

    Sous la photo d’un Caterpillar 994A, l’engin avec des roues de 3,5 m de diamètre, cette légende :
    Il brûle environ 1000 litres de carburant en 12 heures, déplace environ 250 tonnes de roches pour extraire les matériaux nécessaires à produire UNE seule batterie Tesla.
    Pour fabriquer chaque batterie, il faut traiter 12 tonnes de saumure pour le lithium, 15 tonnes de minerai pour le cobalt, 3 tonnes de minerai pour le nickel, 12 tonnes de minerai pour le cuivre Et déplacer 250 tonnes de la croûte terrestre.
    Tout ça pour juste UNE batterie, qui comporte environ 12 kg de lithium, 30 kg de nickel, 22 kg de manganèse, 15 kg de cobalt, 100 kg de cuivre, 200 kg d’aluminium, d’acier et de plastique.
    Et les gens croient encore à “zéro émission” lorsqu’ils conduisent leur voiture électrique….
    Et on n’a pas abordé le « recyclage ».

    Bonne soirée,

    • en effet, en voulant sortir d’un système pour entrer dans un autrement croyant l’améliorer, on crée un nouveau problème peut-être même plus compliqué à résoudre, car cette histoire de tout électrique semble à l’avenir peser sur les ressources énergétiques comme vous le soulignez

    • C’est bien là tout le problème.
      Même si le RCA existait réellement, les solutions préconisées -imposées- par les écologistes sont d’une stupidité abyssale.
      Je me suis amusé à décrypter les pubs pour les voitures électriques dont nous sommes matraqués depuis des mois. Jamais le prix réel du véhicule n’est mentionné, et pour cause. De plus, très clairement, la plupart du temps, c’est une clientèle de bobos au genre parfois indéterminé et qui n’ont manifestement rien à foutre, qui est visée.

      Techniquement, les batteries au lithium restent délicates à manipuler, chaque élément devant être surveillé électroniquement, de sorte que les tensions restent équilibrées à quelques mV près. La ddp nominale d’un élément Li-ion est de 3.6V. Il en faut donc un grand nombre pour obtenir une batterie capable de délivrer une tension de plusieurs centaines de volts. Les puissances nécessaires pour propulser un véhicule sont telles, que l’on doit recourir à une tension élevée pour que l’intensité du courant débité soit acceptable. Il faut de plus surveiller étroitement la température des éléments.

      Je suis en train de tester des éléments lithium – phosphate de fer (lifepo4 pour les initiés). Bien que la tension et la puissance sollicitée soit très modestes -quelques centaines de watts- les précautions à prendre sont déjà draconiennes.
      En fait, même sur un vélo ou une trottinette électrique c’est déjà plus compliqué ce que les gens imaginent.

      Utiliser cette technologie pour construire de très coûteuses autos monstrueuses, finalement incapables de prendre la route, ne semble vraiment pas être une bonne idée.

      • Bien d’accord avec vous sur la question sécurité.
        On interdit le stationnement souterrain pour les voitures propulsées au gaz. Quid des voitures électriques sachant le risque d’incendie des batteries au lithium (cf. les accidents récents signalés dans la presse, ferry en feu, etc.). Je vais en parler en AG au syndic de copropriété.
        Quant à l’Etat, sachant qu’il promeut les voitures électriques, ça m’étonnerait qu’il prenne des mesures. Selon que vous serez riche ou misérable… fable connue.

        • Un choc plus ou moins sérieux d’un VE au cours d’un banal accident de la circulation laisse un doute sur de possibles dommages internes à la batterie et indécelables après réparation, pouvant dégénérer plus tard en un incendie de lithium inextinguible.
          Un VE qui entre en combustion au parking sans raison, cela peut s’expliquer ainsi, ou encore par une malfaçon de la batterie…
          Quoi qu’il en soit il faut craindre une multiplication de ces incendies avec l’augmentation en cours du parc de VE. Les conséquences peuvent être catastrophiques dans un parking souterrain ou un tunnel, où des centaines d’autres véhicules, dont beaucoup de VE, vont prendre feu à leur tour. Un début d’incendie d’un véhicule thermique peut être stoppé par des sprinklers automatiques ou manuellement avec un extincteur dont sont équipés justement ces endroits. Un incendie de lithium ne peut PAS être éteint par de l’eau ou des extincteurs classiques.

        • Mon commentaire n’a rien à voir avec le fond du débat, car je suis d’accord que l’électrique n’est pas la panacée, notamment à cause des conditions (humaines) d’extraction des métaux.

          Mais concernant les batteries au Lithium, je suis extrêmement étonné par la remarque ci-dessus concernant la technologie Lifepo4 (ohmdeboi).
          Justement, il me semble que ces batteries ne comportent aucun risque, elle ne peuvent pas structurellement exploser et sont donc même plus sûres que de bonnes vieilles batteries au plomb type AGM ou Gel.
          Elles nécessitent un BMS pour ne pas être détruites en cas de mise en série, mais je pense qu’il faut distinguer la complexité de maintenance de la batterie avec sa sécurité.

          Si je me trompe, je serais vivement intéressé par la documentation correspondante.

          • Exact, les batteries Lifepo4 sont beaucoup plus sûre que les Li-ion, à condition toutefois de les utiliser en prenant toutes précautions d’usage. Mais leur densité énergétique est moins élevée. Leur ddp est d’environ 3.2V.
            Le BMS est une petite platine électronique composée de circuits qui contrôlent la tension et le courant via des transistors de puissance.. Il y a autant de circuits que d’éléments en série. On trouve également un port d’entrée pour une sonde de T°.

            Pour la documentation, c’est assez compliqué, j’ai bien trouvé la datasheet du circuit de contrôle, mais elle n’est pas en anglais, elle est en… chinois ! Les schémas permettent tout de même de se faire une idée du fonctionnement.
            Si vous maîtrisez le chinois, on peut peut-être négocier… 😉

            Pour autant, je suis de l’avis de Mr Gérondeau, les voitures électriques sont bien une folie.

  9. Il faut relativiser. 1000 litres de carburant représentent environ 14000 km parcourus avec une voiture essence. Au-delà, la Tesla passe à 0 contrairement à la voiture essence. Les masses de roches à déplacer sont la norme de toute extraction de la croûte terrestre. C’est vrai pour tous les métaux quelle que soit leur utilisation par la suite. On pourrait faire ce type de calcul pour n’importe quelle activité, avec des résultats paraissant tout aussi effarants.

    L’erreur serait de condamner la technologie de la voiture électrique à batterie au prétexte que les politiciens veulent interdire une autre technologie, celle des moteurs à combustion interne. Il faut condamner et dégager les politiciens qui imposent des contraintes stupides, pas les produits qui offrent un service plus ou moins adapté aux besoins de chacun. Le scandale, c’est l’interdiction des moteurs à combustion interne d’ici à 2035, et même d’ici 2027 si les dernières normes sont effectivement appliquées. L’ennemi, c’est l’abruti prétentieux qui contraint ses congénères, pas celui qui offre un service nouveau. Il ne faut pas se tromper de combat ni d’ennemi.

    A propos du prix, les voitures électriques sont effectivement hors de prix. Ce sera le cas tant que le différentiel de coût persistera. L’ensemble moteur électrique / chargeur / batterie coûte 2 à 3 fois plus cher selon les technologies que l’ensemble classique moteur à combustion interne / boite / échappement. A cela s’ajoute cette espèce de folie de suréquiper systématiquement les modèles électriques comme des hauts de gamme. Les marketeux prétendent qu’il est plus facile de pénétrer un marché par le haut de gamme, comme Tesla en aurait fait la démonstration. C’est leur droit. Le risque est pourtant de saturer rapidement un marché étroit, empêchant d’atteindre les seuils de rentabilité de chaînes de production spécifiques très coûteuses. Tesla semble l’avoir compris en baissant ses prix publics de manière spectaculaire, sacrifiant la marge unitaire pour gagner en volume. Pour autant, même si elle domine le marché à tout point de vue, la firme ne parvient toujours pas à atteindre ses objectifs de production dans ses usines qui tournent en sous-régime.

    A propos des incendies, et même s’il faut rester prudent, les batteries LFP semblent apporter une solution avec des risques d’incendie réduits, même en cas d’accident, déformation ou pénétration d’un corps étranger. Récemment, un groupe d’activistes allemands aux motivations obscures a mis le feu à une dizaine de Tesla sur un parking de stockage. Les voitures ont été réduites à l’état de carcasse, mais les batteries sont restées inertes à la surprise des pompiers. Il est possible que les LFP s’imposent au marché (c’est apparemment déjà le cas en Chine) pour cette raison de sécurité, mais également pour leur coût réduit du fait des métaux employés, pour leur durée de vie utile dépassant les 500 000 km bien adaptée à l’automobile, et au-delà, parce qu’elles peuvent être facilement recyclées en batteries de stockage résidentiel pour une durée de vie prolongée.

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