Décès de Pierre Bouteille

C’est un des piliers historiques du climato-réalisme en France qui vient de nous quitter. 

Pierre était un indispensable maillon de l’association des climato-réalistes, par sa capacité unique à nouer des relations, à faire se rencontrer les gens et à se rendre à force rassemblements carbocentristes pour y écouter ce qui s’y disait. Il se souvenait toujours de tout et de tout le monde. Il était tout autant capable de raconter ce qui s’était dit un an plus tôt à telle conférence qu’à boire une bière le plus naturellement du monde en quasi tête-à-tête avec Myron Ebell lorsque celui-ci était le responsable de l’Environmental Protection Agency américaine. C’est à Pierre que s’adressaient en premier lieu la plupart des climato-réalistes du monde avec lesquels nous collaborions. Il était notre ambassadeur à l’étranger.

« Grognard du CO2 » comme il s’était désigné lui-même sur France Inter, il ne manquait jamais un bon mot que lui inspirait sa culture classique autant que son âme d’enfant. « T’es un vrai gamin », le tançait-on souvent, pour de faux bien sûr, lors de nos réunions. « C’est vrai ! », répondait-il faussement contrit mais heureux du compliment.

Brutalement frappé par la maladie il y a un an, il a fait notre admiration par sa force intérieure. Faisant comme si de rien n’était, ignorant la fatigue, il semblait se désintéresser de son état, ayant décidé que rien ne l’empêcherait de continuer à vivre et d’œuvrer avec nous. Lui qui aimait tant le souffle de l’épopée napoléonienne, nul doute qu’il aurait su nous dire le nom de la bataille racontant le mieux sa lutte des derniers mois. La garde meurt mais ne se rend pas.

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