Climat et production agricole France en 2022

Par MD

«Peut-être la moisson déjà mûre sera-t-elle foulée par la tempête ;
c’est ce que le semeur ne peut point du tout savoir.
Aussi sème-t-il selon une année moyenne,
qu’il ne verra jamais et que personne n’a vue
»
(Alain, Les Idées et les Ages,1927).

Introduction.
On vient de nous annoncer bruyamment que l’année 2022 avait été la plus chaude enregistrée en France depuis l’origine des mesures thermométriques. Dont acte. Il a donc paru intéressant d’examiner les conséquences de cette situation sur un secteur économique particulièrement sensible à la météorologie, à savoir l’agriculture. Comme chaque mois, le service statistique du ministère de l’agriculture (Agreste) vient de publier son bulletin mensuel (janvier 2023) qui comporte des séries chronologiques relatives à la météorologie et aux productions agricoles jusqu’à l’année 2022 incluse. Ce sont ces éléments dont on va donner un simple aperçu, sans s’aventurer à les analyser en détail ce qui serait hors de notre compétence. Les lecteurs intéressés pourront trouver des analyses détaillées dans le bilan conjoncturel de l’Agreste ainsi que dans ses nombreuses publications très documentées qui constituent une mine d’informations. Précisons enfin qu’on s’intéresse ici uniquement aux aspects quantitatifs de la production agricole végétale. Les considérations économiques, autre important sujet, ne seront pas évoquées.

Météorologie.

Pour la météorologie, Agreste distingue conventionnellement six grandes régions en France continentale, plus la Corse, en s’appuyant sur les données de Météo France (voir en annexe la liste des régions et des stations). Les séries publiées couvrent la période 1997-2022.

Températures.

Le graphique ci-dessous illustre les relevés de températures annuelles pour les six régions continentales, et pour l’ensemble de la France continentale (moyenne non pondérée des six régions).

Les températures de l’année 2022 ont en effet dépassé d’environ 0,6°C les records précédents et ceci dans toutes les régions. En regroupant les six régions continentales, et en raisonnant cette fois par saisons météorologiques (l’hiver de l’année n comportant le mois de décembre de l’année n-1), on obtient le graphique suivant.

On voit clairement que sauf l’hiver, les trois autres saisons ont presque égalé en 2022 leurs records précédents. Mais ces records n’avaient pas eu lieu lors des mêmes années (à savoir : en 2003 pour l’été ; en 2006 et 2014 pour l’automne ; en 2011 pour le printemps). C’est la simultanéité de trois pics saisonniers – circonstance inédite – qui explique que 2022 ait été en moyenne « l’année la plus chaude » en France.

Précipitations.

L’année 2022 a connu un déficit de précipitations notable comme l’indique le graphique ci-dessous.

Ce déficit a été observé à des degrés divers lors des quatre saisons météorologiques.

L’année 2022 a donc été doublement remarquable, météorologiquement parlant : à la fois chaude et sèche, ces deux phénomènes n’étant évidemment pas indépendants l’un de l’autre.

Productions agricoles.

Céréales.


Productions.

Rendements (rapport entre les productions et les surfaces cultivées).

L’année 2022 a connu un rendement moyen pour le blé et l’orge, faible pour le maïs.

Oléoprotéagineux.


Productions.

Rendements.

Betteraves.


Productions.

Depuis l’année record 2017 (46 millions de tonnes), la production est revenue progressivement au niveau des années 1990-2000.

Rendements.

Légumes.


Productions.

Fruits.

Productions (l’échelle des ordonnées pour la pomme est en rouge à droite)

Les productions de fruits ont connu une décroissance tendancielle jusqu’en 2013. Après la chute de l’année 2021, 2022 a retrouvé le niveau des années précédentes.

Vins


Productions.

A noter pour l’anecdote le vice-record historique de production de champagne en 2022 (après 2008).

Conclusion.
Il est indiscutable que l’année 2022 a été remarquablement chaude et sèche sur le territoire de la France métropolitaine. Cette particularité nous est généralement présentée comme déplorable (conformément à l’esprit du moment). Cependant, au vu des quelques graphiques précédents, il ne semble pas que les productions agricoles françaises en aient souffert. En effet, les données quantitatives de 2022 n’ont rien qui les signale particulièrement à l’attention : elles se situent généralement dans la moyenne des dix dernières années. Dans ce domaine au moins, il n’y a pas – à première vue – matière à déploration.

Annexe.
Liste des régions et des stations météorologiques (source : Agreste, bulletins météorologiques d’info rapides).

Remarques :

  • pour estimer la température de la France entière, Agreste calcule la moyenne arithmétique des sept régions (Corse comprise) sans pondérations.
  • les stations météorologiques sont situées pour la plupart à proximité de grandes villes, souvent sur des aéroports.
Partager
dans MD.

35 réflexions au sujet de « Climat et production agricole France en 2022 »

  1. “Il est indiscutable que l’année 2022 a été remarquablement chaude et sèche sur le territoire de la France métropolitaine.”

    Et nous sommes bien au 21e siècle. Avec toute la technologie existante, le high-tech agricole, si un pays riche souffre au niveau de l’agriculture d’une période plus chaude et sèche, c’est tout simplement que la technologie a mal été utilisée, et pas à cause du CO2 anthropique… Qui soi-disant réchauffe la planète.

    J’invite les lecteurs à aller voir du côté d’Israël, et de ce qu’ils font pousser dans le Neguev.

  2. Sacré bon sang, j’ai refait les courbes de températures (moyennes mensuelles et extrêmes) dans des tas de stations météo du monde depuis les années 70. Résultat : c’est plat ou quasi plat, alors que le CO2 s’envole. Franchement, on nous prend pour des billes. La seule question, pourquoi ce bazar ?

    • @Serge
      Une petite question, en passant. J’ai ressorti les cartes météo des vents correspondant à la période des “méga incendies” qui on ravagé le sud-ouest l’été dernier… Un vent de secteur sud qui a balayé toute la côte Atlantique. Mon raisonnement est le suivant: les incendies ont dû dégager une grande quantité de chaleur, qui doit être calculable, dans une certaine mesure. J’ai donc supposé que, poussé par un vent déjà très chaud, de l’air surchauffé a balayé toute la côte pendant cette période. Et c’est dans cette même période que les médias se sont extasiés devant des records de chaleur “jamais vus”. Etonnant, non ?
      Mon raisonnement est un peu simpliste, j’en conviens, mais j’ai quand même un doute…

      Pour votre question, la réponse est fort simple: le jour où vous comprenez, c’est que vous êtes devenu aussi cinglé que les écologistes.

      • Autant que je m’en souvienne, le coup de chaud en question était dû à un méandre du courant jet d’altitude. Il n’affectait que la façade atlantique de l’Europe. Le truc s’était déjà produit en 2019 je crois. Il est du même acabit que celui qui avait affecté la côte ouest-américaine. Il y a un billet de l’ACR sur le sujet.

  3. Intéressant le graphique par saisonnalité, j’ai toujours pensé que les températures au printemps étaient globalement plus élevées qu’en automne. Je ne me serais jamais imaginé que cette différence de température ressentis était en fait du à certains changements physiologiques se produisant durant l’hiver (le corps s’étant habitué au froid).
    Je sais que déborde un peu du cadre du sujet, mais ceux qui voudraient en avoir davantage d’explications sur le phénomène, je les invite à se rendre sur ce site et à regarder la vidéo et/ou lire l’article : https://www.meteomedia.com/fr/nouvelles/meteo/saisons/pourquoi-avec-la-meme-temperature-on-a-plus-chaud-au-printemps-quen-automne
    PS : Qu’en on y repense il est vrai que l’on a un peu moins de mal à rentrer dans une eau à 18-20°C lorsque la température extérieure avoisine plutôt les 25 que que les 30.

  4. Il est difficile de s’appuyer sur ces chiffres de production car une partie des lentes baisses est directement liée aux interdictions successives de pesticides pourtant indispensables que ces pesticides soient de synthèse ou naturels et utilisés en bio, car contrairement aux fables que l’on nous raconte, le bio utilise des pesticides également.
    Rappelons qu’un pesticide peut-être naturel et donc bio et s’avérer d’autant plus dangereux pour la santé, qu’en raison de son caractère traditionnel, il peut avoir bénéficié de dérogations dans les études de toxicité.
    Peu de gens connaissent le scandale parfaitement étouffé de la roténone, fabuleux insecticide bio (et tueur d’abeilles mais si c’est bio, c’est ok), issu d’une plante, utilisé tant en bio qu’en conventionnel, tant il était efficace et dont on a découvert grâce à une enquête sur la santé des agriculteurs qu’il multipliait par 2,5 le risque de maladie de Parkinson.
    Quand il fut interdit en 2010, les producteurs de bio demandèrent et obtinrent de l’utiliser 2 ans de plus, faute de solution insecticide de rechange. C’est si bon le bio !

    Pour en revenir à ces chiffres, pour certaines cultures, fruitières par exemple, les agriculteurs jettent progressivement l’éponge car diverses interdictions de produits protecteurs des insectes et maladies rendent les exploitations non viables, les rendements s’étant effondrés. Les fruits viendront de plus en plus d’autres pays qui ne connaissent pas nos contraintes environnementales.
    Dans le domaine de la betterave, la terrible année 2020 est bien visible et on peut désormais considérer qu’il en est fini de ce secteur autrefois fleuron de l’agriculture française. Le sucre viendra des autres pays d’Europe qui ont eu des gouvernements suffisamment intelligents pour ne pas interdire les néonicotinoïdes en pulvérisation (ce qui est pourtant plus problématique !).
    La France, qui a voulu laver plus blanc que blanc, a interdit les néonicotinoïdes en pulvérisation dès 2017 (seul pays au monde à l’avoir fait), donc contrairement à nos voisins qui pourront pulvériser des néonicotinoïdes même s’ils sont interdits en enrobage, il n’y a pas de solutions de rechange contrairement à ce que la presse Mainstream annonce.
    Il faut avoir lu intégralement (et être capable de le comprendre) le fameux rapport de l’ANSES avec les soit disant 22 solutions pour se passer des néonicotinoïdes. En fait, il n’existe que 4 solutions économiquement viables sur les 22, et elles impliquent la pulvérisation très régulière d’insecticides bio ou de synthèse dont certains ne sont même pas homologués à l’heure actuelle.

    Il est vraisemblable que le maïs va poursuivre sa lente dégringolade. Cette plante pourtant fantastique qui absorbe plus de CO2 qu’une forêt au cours de sa croissance, est considéré comme le top absolu en matière de régénération des sols, et consomme moins d’eau que le blé (et oui) est actuellement clouée au pilori par le monde écolo qui n’est pas à une baliverne près.
    Seul problème pour le maïs, contrairement au blé auquel il faut de l’eau au printemps, ce qui est rarement un problème, le maïs a besoin d’eau principalement en été, quand il manque de précipitations, d’où l’importance immense des bassines de stockage.
    Pour en savoir plus sur les bassines et leur fonctionnement, loin des balivernes écolo voir ce blog d’une productrice d’oeufs bio (on nous a pourtant raconté que les bios ne voulaient pas des bassines…) https://lesjoliesrousses.home.blog/

    Ensuite, le phénomène niña en cours depuis 3 ans fait exploser les rendements dans certaines régions du monde, comme l’Australie qui vient de rentrer la plus grosse récolte de blé de son histoire, et même si la pluie a abimé une partie de la récolte qui sera déclassé en fourrager, il n’en reste pas moins vrai que les céréaliculteurs français regardent aujourd’hui avec inquiétude le décrochement des cours mondiaux du blé pour cause de très bonne récolte mondiale ). A voir les chiffres de ces 10 dernières années, dans un monde où on nous annonce tous les jours que le réchauffement climatique met notre alimentation en péril https://www.fao.org/worldfoodsituation/csdb/fr/#:~:text=Cette%20progression%20tient%20principalement%20au,un%20volume%20record%20en%202022.

    Vous n’avez pas évoqué l’élevage. De toutes façons, entre les contraintes environnementales qui font exploser les coûts de production, la stratégie Farm to Fork qui sonne particulièrement le glas de l’élevage, les loups partout, les vautours, voir les ours dans certaines régions… et le faible coût payé aux producteurs de viande ou de lait, il est condamné à brève échéance. Les exploitations ferment inexorablement et personne ne reprend.
    Demain, on nous fera manger de la viande de synthèse et des pseudo laits végétaux qui enrichiront les businessmen qui ont fait des lourds investissements dans ces domaines tout en achetant la presse qui est à leurs bottes et en finançant L 214 ou Extinction Rebellion, de sorte à effrayer ou dégouter les consommateurs des “vrais” produits animaux.
    Pour les plus aisés, viande, lait et produits laitiers viendront de Chine, d’Amérique ou d’ailleurs et là on pourra vraiment dire qu’on ne sait plus ce que l’on mange.
    Mais il sera trop tard pour pleurer.

    • Étonnant, pour moi, cette diatribe catastrophiste, anti-bio, pro-pesticides, etc. C’est à croire que le travail de certains scientifiques, pourtant dûment documenté, a dû vous échapper. Vous en trouverez des traces dans le site d’associations telles que Pollinis, Générations futures, etc. Des acteurs politiques comme le site upr.fr pourront aussi vous renseigner sur les raisons réelles, racines idéologiques et contextes géopolitiques, du faible prix payé aux éleveurs et producteurs de lait (cher mondialisme néolibéral et heureux, comme tu nous coûtes cher!). Il serait intéressant par ailleurs de savoir quels sont les acteurs du “bio” qui ont demandé et obtenu la prolongation de certains produits pendant deux ans: il y a “bio” et “bio”… Et si vous dénoncez les “businessmen” qui ont fait de lourds investissements dans le domaine, il y a fort à parier que ce ne sont certainement pas les promoteurs du même bio et des mêmes attitudes que les initiateurs des mouvements de paysans qui ont créé les labels tels que Déméter (je ne parle pas ici de l’infâme cellule interministérielle) et autres repères de qualité du bio.
      Enfin, merci pour les informations que vous apportez fort honnêtement sur le maïs et le blé. Elles ne font que conforter mon opinion (ce n’est que la mienne et sujette à changement!) selon laquelle, décidément, le maïs, cette plante formidable, n’a rien à faire en France d’où elle n’est pas originaire et où elle ne peut s’implanter que grâce (!) à un mépris considérable des règles de bonne intelligence des lois naturelles: si une plante a besoin d’autant d’attention et d’apports hors-saison, c’est qu’elle n’est tout simplement pas faite pour le climat où elle ne pousse pas naturellement et de façon rustique, et il serait grand temps de revenir à des pratiques agronomiques respectueuses des terroirs et climats, biodiversité incluse (je rappelle que les terribles néonicotinoïdes sont un désastre de ce point de vue, en attendant qu’ils révèlent tout leur potentiel toxique, un peu comme avec le célèbre DDT, dans des “épidémies” de maladies neurodégénératives et de problèmes de reproduction chez les humains). Cela commence à se faire, à petite échelle, et principalement grâce aux paysans écologistes qui militent ainsi, en action quotidienne, contre tout ce que vous semblez encenser. Et qui le plus souvent ont une action basée sur leur réflexion en harmonie avec le vivant (la véritable écologie) ce qui inclut la préoccupation de ce qu’il est _nécessaire_ de produire, pas du superflu comme le sucre obtenu des betteraves…

      • “cher mondialisme néolibéral et heureux, comme tu nous coûtes cher!”

        Si vous ne donnez pas la possibilité, pleinement, à vos entreprises de faire front (TPE + PME = plus de 99% des entreprises françaises. Les PME embauchant environ 10 personnes embauchent environ 90% des travailleurs français)…

        C’est au contraire des politiques antilibérales bien franco-françaises, avec toutes les réglementations, les taxes, charges, normes délirantes et imposées qui vont avec, l’étatisme franco-français, et pas un “néo libéralisme” n’existant que dans l’imaginaire absurde de certains — l’état français contrôle plus de 60% de l’économie (dépenses publiques : record européen avec 60,7 % du PIB) et la France est championne du monde du nombre d’impôts, taxes, contributions et cotisations, en 2019, 483 au total, soit 214 impôts, 159 taxes et 110 cotisations, avec des taxes sur les taxes… Avec une bureaucratie coûtant 650 milliards d’euros (2018), soit 27 % du PIB. Économie grise : entre 8,3 et 12,8% du PIB) qui engendre au niveau de l’entreprise et de l’industrie (je classe les agriculteurs parmi les entrepreneurs.), le désastre que nous pouvons voir actuellement en France.

        Laissez les agriculteurs travailler librement, donnez-leur la possibilité de faire pleinement et bien leur travail, et vous verrez que l’agriculture se portera beaucoup mieux et pourra faire front au capitalisme mondialisé (qui a commencé à se mondialiser depuis des millénaires…), rien de nouveau. Concerant le pré-capitalisme, ou capitalisme précoce, allez voir du côté de la Mésopotamie, pré-libérale et décentralisée. He oui, la genèse de l’économie libérale remonte à très loin.

        Aussi ne pas confondre le capitalisme-libéral et le capitalisme de connivence (crony capitalism).

        La destruction de la liberté économique liée a l’étatisme, au capitaisme d’état, ne peut qu’engendrer une décadence économique.

        Le protectionnisme n’a jamais été une solution, et il est synonyme de haute corruption et de déclin.

        Quant au maïs, il est là depuis des siècles, si en 2021, avec tout le high-tech agricole, toute la technologie, nous ne sommes pas capables de faire pousser correctement du maïs en France, je ne crois sincèrement pas que cela soit de la faute au climat).

      • @ Lebourg Philippe
        Sur Générations Futures, ONG émanation des lobbys du bio, d’autres ont fait le travail d’analyses que vous pouvez refaire vous mêmes en prenant le temps de pianoter sur le net https://www.agriculture-environnement.fr/2022/09/06/le-lobby-bio-ce-lobby-qui-n-existe-pas.
        Pollinis, même combat… https://www.agriculture-environnement.fr/2022/01/25/pesticides-encore-un-rapport-biaise
        Pour ce qui est du DDT, c’est en Afrique qu’il fut le plus massivement utilisé, et il ne semble pas avoir provoqué de problèmes de reproduction si on en juge la multiplication par 10 de la population de certains pays en 50 ans. Par contre, son interdiction a effectivement fait augmenter dramatiquement la mortalité pendant 20 à 30 ans selon les pays en rouvrant grand la porte à des maladies transmises par les insectes, pas seulement le paludisme, il y en a un nombre infini.
        Le DDT a été depuis réhabilité par l’ONU en 2006, mais évidemment en France personne ne vous l’expliquera.

        Les paysans écolos et bio, j’en connais et j’en fréquente même. Il y en a de 4 types :

        1-Des miséreux, souvent très ignorants en basique de biologie, qui font réellement du bio avec des rendements d’arrière arrière grand papa et des conditions de travail du XIXème siècle mais qui continuent par idéologie fanatique. Ce sont les religieux du bio, chapeau à eux mais je doute qu’il y ait un français sur 1 000 qui ait envie de vivre et travailler comme eux.
        Via une amie maraichère bio, j’en connais quelques uns, j’échange parfois avec eux, mais j’ai renoncé à leur expliquer qu’ils ne feront rien pousser en parlant à leurs plantes ou en leur faisant de la musique avec des cloches tibétaines.

        2-Des truands et opportunistes qui passent en bio quelques années (courant en céréaliculture), le temps de toucher les subventions de conversion et les primes à la récolte et rebasculent en conventionnel dès que les sols sont épuisés faute d’engrais (les engrais NPK et minéraux qu’ils soient d’origine chimique ou organique restent dans les sols entre 3 à 10 ans sur la géologie, le climat, les cultures, les pratiques agricoles…) Certains de ces opportunistes rachètent parfois des tonnages en non bio pour compléter leurs maigres récoltes (faussant au passage les statistiques des rendements réels) puisqu’ils les revendront plus chers en bio, on appelle parfois cela “acheter sous le chai” en certains pays de vignoble, ce que je connais un peu.

        3-Des présumés bio mais non bio, qui sont légions dans nos campagnes en vente directe.
        En général il s’agit de maraichers néo ruraux qui ont cru à des balivernes, se sont lancés en bio et cassés la figure et on réussit à rebondir en faisant du “local” c’est à dire de la vente directe de produits qui ne sont plus du tout bio.
        La plupart de leurs clients étant totalement ignorant des normes et des habilitations officielles, ces faux bio surfent sur leur ancienne étiquette bio (même s’ils ne l’ont plus) et souvent rajoutent à la confusion en faisant de la revente directe d’autres produits bio, réellement bio.
        Dans cette case, on peut inclure les cueillettes de fruits et légumes très populaires autour des villes chez les bobos, rarement bio, mais le fait de cueillir eux même donne l’illusion du bio à la majorité des gens qui n’y connaissent rien, même si on ne peut pas reprocher à ces cueillettes une quelconque fraude puisqu’elles ne prétendent aucun label.

        4- Les grands maitres du système de Ponzi du bio : j’appelle ainsi d’anciens urbains, parfois ingénieurs agronomes ou biologistes de formation, extrêmement brillants, qui ne connaissant pas l’agriculture dans le monde réel, se sont lancés à leur tour dans des exploitations bio, parfois avec pas mal de capitaux car ce n’était pas des miséreux.
        S’étant à leur tour cassés la figure et prêts à tout pour se sortir financièrement du désastre dans lequel ils se sont plongés, certains d’entre eux se reconvertissent, sans vergogne, en “fermes à stage” ou “fermes de démonstration”.
        Le business “fermes à stage” est le plus fabuleux qui soit à condition d’avoir le cerveau pour raconter (avec brio…) n’importe quoi.
        Des urbains ou néo ruraux, qui n’y connaissent absolument rien, sont en effet capables de payer 100 à 200 euros la journée pour apprendre à faire un tas de compost ou pour apprendre à reconnaitre les mauvaises herbes (avec travail d’application en champs = main d’oeuvre gratuite).
        A 10 stagiaires, la journée de stage, c’est infiniment plus rénumérateur que de vendre des paniers de légumes ou de fruits.
        Ces grands maitres de l’illusion n’hésitent pas au passage à rajouter des stages de yoga, zen, tressage de paniers, et j’en passe pour compléter leur business et cela leur permet d’avoir un bon bilan financier, sauf que ce n’est plus en nourrissant grand monde mais l’illusion est complète.
        Parfois ces grands maitres du système de Ponzi du bio sont capables de se faire agréer “ferme à stages”, c’est à dire qu’ils vont recevoir des subsides de l’état pour former tout à fait officiellement des gens (urbains qui n’y connaissaient rien) en reconversion. Ces gens en formation, pour lesquels ils touchent de l’argent, seront bien sûr au passage employés en main d’oeuvre gratuite sur les exploitations dans le cadre des travaux d’application.
        Une partie de ces gens formés se lanceront à leur tour en bio. La majorité se cassera la figure, mais une minorité (ayant les moyens intellectuels et financiers) reproduira le système en devenant eux mêmes fermes à stages ou à démonstration d’où mon appellation “système de Ponzi”
        Un certain nombre de ces grands maitres du système de Ponzi du bio écrivent des bouquins ou font des conférences (payantes bien sûr) et comme le brainwashing écolo a déjà fait son oeuvre dans notre pays, ils sont parfois invités par la presse radio ou tv, les journalistes étant les premiers à gober n’importe quelle baliverne.

        Maintenant, n’ayez pas d’illusions, une partie de ce qui est étiqueté bio dans la grande distribution bio, ne vient pas de France mais de pays où les normes si elles existent sont totalement ignorées et ce sans que les voyous qui produisent ces faux bio, ne courent le moindre risque… Un de mes amis travaille actuellement dans un de ces pays méditerranéens, en bio, et je peux vous dire que ce qu’il raconte est hallucinant. Et pas seulement en matière de pesticides… mais également en matière d’exploitation quasiment servile d’une main d’oeuvre étrangère et ce sans contrôles, ni sanctions.

        Je mettrais quand même une petite nuance à tout cela. Jusqu’à ces dernières années, à condition d’avoir une exploitation dans les terres sont concentrés (pour limiter les déplacements coûteux), à condition d’être extrêmement professionnel, novateur et avec de très bonnes sélections animales, (merci les généticiens…) les éleveurs bio laitiers ou à viande, volailles ou oeufs français s’en sortaient réellement un peu mieux que les autres, à condition de pouvoir vendre plus chers leurs produits en raison de leurs coûts de production plus élevés et si possible en vente directe. Il semblerait que les français ne soient plus prêt à payer le prix et ce secteur est aujourd’hui en récession.

        Pour ce qui est de la nature que vous idéalisez, c’est partout dans le monde, une construction humaine rapidement changeante selon les apports en espèces, les sélections, le travail des sols, et ce au moins depuis le néolithique.
        Si vous voulez faire du vraiment “naturel” en France, rayez de la carte non seulement la plupart des fruits que nous consommons, y compris la bien classique pomme !
        Rayez de la carte les tomates et autres solanacées dont la pomme de terre, rayez de la carte aussi tous les curcurbitacées.
        Et surtout rayez aussi de la carte, en plus du maïs, le blé qui vient d’Anatolie et de Mésopotamie via une fantastique sélection des premiers agriculteurs de cette partie du monde et n’a rien à faire en France.

        Pour finir aucun agriculteur ou éleveur, bio ou non bio, ne vit en harmonie avec la nature, c’est une grande illusion de gens qui vivent dans les villes et qui mettent les pieds à la campagne une fois de temps en temps sur des sentier bien propres et balisés.
        Travailler la terre et en tirer quelque chose est un combat de tous les jours.

        Pour conclure, je ne suis pas une novice, à l’origine mon domaine, c’est l’histoire de l’agriculture et de l’élevage et cette histoire n’a rien d’un conte de fées… J’ai une petite exploitation agricole et je vis au coeur du monde agricole.
        J’ai autrefois organisé des sorties botaniques (gratuites, la botanique est une passion et je ne prends pas les gens pour des tirelires) et je suis assez bonne ornithologue et assez bonne entomologue.
        Et contrairement à ce que l’on nous raconte, le monde des insectes se porte, à mon sens, beaucoup trop bien vu du côté agricole.

        • Bonjour,

          Vous écrivez quelques vérités de mon point de vue, notamment sur le point 4 mais sur le reste il y a beaucoup de mensonges ou du moins une opinion perso “antibio” qui vous rend sectaire même si vous êtes du milieu agricole. C’est votre liberté et elle demeure importante.

          Il faudrait du temps pour apporter les contre-arguments (à vos autres interventions aussi) mais en tant que technicien en bio depuis très longtemps, je vais dire aux milliers d’agriculteurs bio que je connais que ce sont des charlatans, des mensongers, des faux-bio, des truands… alors qu’il se lèvent tous les jours pour travailler la terre, prendre soin de leurs animaux, respecter le consommateur alors que 80% d’entre eux ont vécu le modèle “conventionnel” pendant des décennies pour certains. C’est bien triste.

          Ils vivent bien et même très bien malgré la soi-disante récession que vous dite et qui n’est pas vraie. Allez donc voir les chiffres de l’Agence Bio… On n’est pas dans l’engouement des années 2015-2020 mais ce n’est pas le catastrophisme que vous annoncer. La crise du lait bio entre 2003 et 2006 par exemple était bien plus grave !

          Il est vrai que certains ont des grosses difficultés (notamment en porc et volaille) qui ont voulu copier le modèle conventionnel en bio, c’est-à-dire l’intégration par les gros industriels ou coopératives, déstabilisant tout une filière très stables dans des prix rémunérateurs pendant plus de 30 ans. Et oui, quand il y a de business à se faire sur le dos du consommateur, on veut prendre part au gâteau peu importe les conséquences ultérieures.

          Comme tout, il faut savoir se faire bien accompagner et avoir de la prudence, du bon sens; ce que le monde agricole a oublié depuis presque 70 ans car basé sur la chimie. Produire, toujours produire sans tenir compte de son environnement… On en voit les résultats sur la qualité de l’eau, des sols, de l’air… et les agriculteurs.

          Il faut produire mais avec ce que permet le sol, le climat, l’animal, la sélection. Il est vraie que la permaculture & Cie, en France (et en Europe globalement) se trompe. Ils pensent avoir inventé, découvert “une nouvelle agriculture”. Les paysans médiévaux et les moines ont déjà testé cette façon de faire sur plusieurs décennies il y a déjà plusieurs siècles (= voir la technique de l’hortillonnage dans la Somme / Picardie par exemple) et cela n’a pas duré. En zone équatoriale, je pense que oui car beaucoup de sol sont sur des substrats organiques et on ne connait pas le froid dans ce secteur climatique.

          Il faut arrêter donc de croire que la chimie sous toutes ses formes va sauver l’humanité et que revenir à une agriculture de cueillette, de forêt également. Le juste chemin est peut être entre les deux ?

    • D’accord avec vous, hbsc xris, à peu près sur tout.

      Et en désaccord avec Lebourg Philippe, à qui je poserais bien deux questions :
      1- quel est votre niveau d’expertise dans le domaine agricole ?
      2- croyez-vous vraiment que le “bio”, s’il était généralisé comme vous semblez le souhaiter, permettrait de nourrir la population (quantitativement) ? Toutes mes sources – et mes expériences et contacts, nombreux – montrent que la réponse est non, les rendements/ha étant beaucoup trop faibles comparativement à l’agriculture dite “conventionnelle”. Ou alors, il faudrait remettre en culture tellement de terres que nous n’en avons pas assez, même en déboisant comme des fous.

  5. Je suppose de vos propos que la main-mise des gros acteurs de l’agrobusiness et de agro-industrie (Big Pharma n’est pas loin) sur les semences vous aura échappé, ainsi que leur influence majeure sur les décisions de la commission européenne qui ont une importance démesurée sur les textes législatifs et réglementaires français (cf. les GOPE). Alors oui, vive les PME et TPE débarrassées des contraintes… et de l’influence des gros qui les leur imposent!

    Je cite: “[moi:] coûte cher!) [vous:] Si vous ne donnez pas la possibilité, pleinement, à vos entreprises de faire front”. Mais que croyez-vous donc? Que les gros qui ont décidé et mis en place (c’est relativement récent: moins de cent ans) la mondialisation actuelle pour leur propre profit vont autoriser les entreprises locales de petite taille à se développer et leur permettre de “faire front”? Dans quel monde de Bisounours cela arrive-t-il?

    La mondialisation qui “a commencé depuis des millénaires”, ce n’est pas la mondialisation, ce sont les grands échanges commerciaux et si vous ne percevez pas que vous argumentez là en sophiste ou en idéologue, considérez donc les échelles de valeur et pas seulement l’échelle du temps: la valeur de ces échanges et le poids des acteurs impliqués n’ont plus rien à voir avec ce qu’ils représentaient en pourcentage de l’économie globale dans les anciennes civilisations!

    Si j’ai nommé le néolibéralisme, c’est justement pour ne pas le confondre avec le libéralisme authentique et originel qui repose sur le principe fondamental de la liberté et de l’initiative individuelle. Où est aujourd’hui la liberté (si ce n’est celle de se faire plumer et dépouiller de ses créations par -beaucoup- plus gros que soi), et où se réfugie l’initiative quand tout l’argent (ou presque) disponible pour la création va à des projets estampillés européens et aux mégastructures industrielles qui empêchent l’émergence d’acteurs plus petits? Vous appelez cela capitalisme de connivence. OK. Et après? Qu’est-ce que cette dénomination apporte de plus ou de mieux? Où voyez-vous que l’État ou l’Europe influe (ou au minimum essaye!) pour aider l’initiative individuelle et renforcer la liberté individuelle?

    Et que font les grands empires (USA, Russie, Chine mais aussi avant eux Grande-Bretagne, France) à part du protectionnisme? Je ne remarque d’ailleurs pas que nos “républiques” occidentales qui méritent aujourd’hui le qualificatif méprisant de “bananières” emportent, alors qu’elles se sont volontairement dépouillées de toute protection (cf. traité de fonctionnement de l’UE), moins de corruption et de déclin que les pays qui conservent un fort protectionnisme. Et je ne vois pas non plus que la décadence continue des USA (il suffit de constater leur balance commerciale et son évolution) vienne d’un quelconque étatisme, d’un capitalisme d’État alors que la Chine qui a développé un capitalisme d’État semble plutôt sur une pente économique ascendante depuis. Comprenne qui peut vos affirmations…
    Vous parlez bureaucratie? Que dire alors de celle de l’Europe qui non seulement nous coûte un bras mais ficèle l’autre bras en privant le pays de toute souveraineté?

    J’ai dû mal me faire comprendre à propos du maïs: outre que sa surface sur l’hexagone a énormément grossi (et un peu partout, hélas) depuis quelques décennies (certes, il pouvait être là depuis des siècles, mais la production était anecdotique), il est question dans votre réponse de “tout le high-tech agricole, toute la technologie” et c’est justement là que le bât blesse car la situation de dépendance à la technologie n’est juste pas soutenable. Des pratiques “low-tech” beaucoup plus respectueuses de toutes les formes du vivant (permaculture, agroforesterie) ont démontré leur efficacité et leur pertinence pour assurer la survie (et même la vie confortable) de l’humanité, mais cela passe aussi par un désapprentissage de cette dépendance qui accompagne nécessairement (entre autres) la culture à grande échelle du maïs!

    • Le néolibéralisme à la base désigne un courant visant à réhabiliter les idées issues de l’école classique de pensée du libéralisme.

      Il désigne également quelques écoles philosophiques qui s’en sont réclamées, autour du colloque Walter Lippmann ( Raymond Aron, Louis Baudin, Michael Heilperin, Ludwig von Mises, Jacques Rueff, Alfred Schütz et Friedrich Hayek.)

      Alain Laurent : “Le néolibéralisme (si l’on entend par là ce qui était professé par Hayek, Mises ou Milton Friedman) n’a jamais fait qu’actualiser, adapter aux circonstances contemporaines, le libéralisme classique. Quelqu’un comme Smith a défendu simultanément liberté économique et liberté politique. (…) Les soi-disant néolibéraux ne disent rien d’autre, ils ne font qu’adapter ce que Smith, Turgot, Say, Bastiat, Benjamin Constant et même Tocqueville ont déjà dit. (…) La liberté ne se divise pas.”

      C’est un terme qui est aussi utilisé pour désigner de manière péjorative ce qui vient du libéralisme.

      Milton Friedman lui le définit ainsi dans “Neo-Liberalism and its Prospects” : “Le néolibéralisme accepte, comme le libéralisme du XIXe siècle, de mettre l’accent sur l’importance fondamentale de l’individu, mais à l’objectif du laissez-faire du XIXe siècle il substitue l’ordre concurrentiel comme moyen d’atteindre cet objectif. Il cherche à utiliser la concurrence entre producteurs pour protéger les consommateurs de l’exploitation, la concurrence entre employeurs pour protéger les travailleurs et les propriétaires de biens, et la concurrence entre consommateurs pour protéger les entreprises elles-mêmes. L’État contrôle le système, crée des conditions favorables à la concurrence et empêche le monopole, fournit un cadre monétaire stable et soulage la misère et la détresse aiguë. Les citoyens sont protégés contre l’État par l’existence d’un marché privé libre ; et les uns contre les autres par le maintien de la concurrence.”

      Concernant les USA et son soi-disant protectionnisme, allez voir toutes les entreprises étrangères qui s’y trouvent, et toute l’importation…

      Le cas de la Russie et bien particulier, nous sommes clairement dans une économie centralisée, empêchant la diversité économique, basée sur les hydrocarbures et les matières premières. empêchant un développement.

      Le protectionnisme n’est pas bon, il engendre de la corruption et un déclin. La concurrence est préférable pour assurer une qualité. Mais il faut pour cela que les entreprises puissent se développer pleinement et librement, innover, faire face à la concurrence, être compétitives.

      Un Américain soutenant le capitalisme libéral, la liberté économique, ne peut pas être protectionniste.

      Il y a des problèmes bureaucratiques franco-français bien avant l’Union européenne. L’étatisme français, c’est avant l’UE… Le planisme* à la française, c’est avant l’UE et le commissariat général du Plan, voit le jour en 1946 à l’initiative de Jean Monnet… Ne pas tout mettre sur le dos de l’UE.

      Concernant le high-tech agricole : préjugés.

      Bref, je suis pour qu’on foute la paix aux agriculteurs. C’est tout. Qu’on les laisse travailler et s’organiser entre eux, et avec les agriculteurs étrangers.

      Je suis opposé au planisme agricole.

      Vouys écrivez : “les entreprises locales de petite taille à se développer et leur permettre de “faire front”? Dans quel monde de Bisounours cela arrive-t-il?”

      Si vous écrasez l’entreprise privée de taxes, de réglementations, de normes, elle ne peut pas faire front.

      Vous devez laisser l’entreprise se développer pleinement et librement.

      Et le système franco-français pousse au capitalisme de connivence.

      Aussi, ne pas confondre globalisation et capitalisme mondialisé. Ne pas confondre volonté de créer un genre d’étatisme à l’échelle mondiale et le capitalisme mondialisé, Les échanges commerciaux, le marché libre.

      — “Le terme de mondialisation correspond à un libre échange des marchandises, des capitaux, des services, des personnes, des techniques et de l’information. Il désigne le processus d’intégration des marchés et de rapprochement des humains qui résulte notamment de la libéralisation des échanges, du développement des moyens de transport de personnes et de marchandises, et des retombées des technologies de l’information et de la communication (TIC) à l’échelle planétaire. Elle se manifeste, outre l’interdépendance croissante des économies (mondialisation économique) et l’intensification de la concurrence, par l’expansion des échanges et des interactions humaines.” – Wikibérale

      N’oubliez pas de mettre dans la balance tout ce que le capitalisme mondialisé à apporté à l’humanité.

      *Planisme : “Ce courant eut une influence au sein des milieux socialistes, fascistes et syndicalistes. L’un de ses théoriciens fut le Belge Henri De Man. Il fut porté en France par le groupe X-Crise qui inspira aussi bien la SFIO que les pétainistes. Pour l’économiste Karl Polanyi, il représente une révolte de la société contre le marché, inspirant après la Grande Dépression des années 1930 aussi bien les communistes que les sociaux-démocrates ou les fascistes, mais aussi les futurs démocrates-chrétiens.

      Beaucoup de ses idées se retrouvent dans le programme du Conseil national de la Résistance. On peut dire qu’il a intellectuellement inspiré la Reconstruction d’après 1945 et le fordisme à la française.

      Pour Marcel Déat, le planisme devait être un moyen de concilier capitalisme et socialisme.” – wikibérale

      • Concernant l’étatisme français :

        Georges Pompidou dans le Le nœud gordien, 1974 : “Dans le domaine économique, notre administration est la fille du gouvernement de Vichy. (…) La rage du contrôle était née de la pénurie des années 1940-1944. S’y ajoutait, à l’époque, la méfiance maurrassienne contre l’économie libérale. Or, parallèlement, la Résistance sous sa forme administrative et politique se pénétrait de la même méfiance en partant d’une idéologie différente mais de réactions analogues. Depuis la fin de la guerre, des générations de fonctionnaires ont été formées dans l’esprit que l’intérêt général se confond non pas seulement avec la primauté de l’État mais avec l’interventionnisme étatique et la défiance à l’égard de l’entreprise privée.”

        • Concernant la Chine, c’est justement une “libéralisation”, après Mao, qui a permis à la Chine de s’en sortir plus ou moins bien. Mais sur combien de temps ? Mao est mort en 1976….

          Avec encore beaucoup de grande pauvreté et des zones de grande misère, et des problèmes liés à l’innovation à cause d’une volonté de découplage avec le monde occidental. Beaucoup de problèmes avec la bureaucratie chinoise, sans parler des atteintes aux libertés fondamentales.

          — “La superstructure bureaucratique du secteur scientifique et technologique chinois est critiquée pour son inefficacité, sa lourdeur et pour le manque de coordination entre ses branches centrales et locales. Li Kang, Zhang Jing et Deng Dasheng, chercheurs à l’Académie nationale de la stratégie d’innovation, notent que les programmes sont souvent redondants, se chevauchent, manquent de coordination et font preuve d’une piètre qualité de service à leurs usagers5. La mauvaise gestion scientifique et technologique est également un problème pour l’évaluation administrative et le choix des incitations à la “bonne” recherche. Les critiques se concentrent notamment sur les indicateurs – comptabilisation en masse (SSCI) des articles publiés, nombre de citations, brevets déposés, etc., – qui sont parfois de mauvais signaux envoyés à la communauté scientifique et technologique chinoise dans sa trajectoire vers l’excellence mondiale, car ces indicateurs sont facilement falsifiables et peuvent faire l’objet de fraudes6.

          Ces discussions actuelles sur les faiblesses de l’innovation chinoise sont plus ouvertes que celles portant sur de nombreuses autres questions et mettent en évidence un large éventail de problèmes. Alors que le 14ème plan quinquennal est en passe d’être adopté, de nombreux commentateurs cherchent un lien entre le débat sur l’innovation et le nouveau modèle de “double circulation” défendu par la direction du parti10. Leur conclusion : la Chine ne doit pas (encore) essayer de mettre en place un régime d’innovation autarcique. Le pays reste tributaire d’importants apports de l’étranger — qu’il s’agisse de la formation des talents chinois, en particulier pour qu’ils pensent de manière indépendante et créative, des idées qui circulent dans des réseaux transnationaux, et de la gestion politique et administrative de l’innovation.” – China Trends #7 – Briser les chaînes de l’innovation ? – Markus Taube – 2020

          Les problèmes économiques aux USA sont bien liés de l’interventionnisme. Les 24 états qui se portent le mieux sont bien ceux qui continuent dans la logique de la liberté économique.

          La Californie va mal à cause de sa bureaucratie, elle se trouve à la 48e place dans l’indice des libertés individuelles et économiques. Voir le classement du Cato Institute : Freedom in the 50 states.

          La grande dépression a bien été engendrée par de l’interventionnisme, lire à ce sujet : Great Myths of the Great Depression de Lawrence W. Reed. Très bonne traduction sur Le Québécois Libre : La grande dépression démystifiée.

          La crise financière de 2007-2008 a bien été engendrée par de l’interventionnisme, voir le Community Reinvestment Act (CRA), ou « Loi de financement communautaire ».

          — “Les causes de la crise, en résumé. Cette crise résulte d’un ensemble de facteurs, quasiment tous liés à l’interventionnisme étatique :

          – politique monétaire de taux faibles de la Federal Reserve
          – politique anti-discrimination qui obligeait les banques à prêter à des foyers non-solvables (ambition politique d’une “Amérique de propriétaires”)
          – aléa moral déresponsabilisant les banques et les poussant à prendre des risques excessifs
          – complexité financière et opacité (la titrisation permet de cacher les risques)” – Wikiberal

          Bref, toutes les grandes crises économiques au 20e siècle ont été engendrées par de l’interventionnisme.

          Donc, non, globalement, l’étatisme et l’interventionnisme ne sont pas bons.

    • @ Lebourg Philippe, à voir vos propos en matière de semences, vous n’avez pas la plus petit commencement de connaissances en matière de sélection des plantes, que cette sélection soit depuis des millénaires fondée sur les phénotypes (nos ancêtres ont d’ailleurs été fantastiques même si cela prenait des siècles) ou aujourd’hui fondé sur le génie génétique.
      Entre les deux technologies, on gagne en efficacité et en vitesse, un peu comme tenter de faire un trou dans un mur avec un poinçon qu’on tourne à la main et un trou fait à la perceuse dernier cri.

      La sélection semencière via les progrès de la génétique est l’avenir de l’humanité. Vous voulez faire pousser des plantes avec moins de pesticides de synthèse ou bio ? moins d’engrais de synthèse ou bio ? moins d’eau ? plus de captage de CO2 ? des résistances aux fortes chaleurs ou au froid ? plus de nutriments dans les aliments ?
      Grâce au génie génétique, nous avons toutes ces solutions à portée de main, et pour une partie déjà présentes sur le marché de différents, mais interdites en France, raison d’ailleurs pour laquelle nos meilleurs généticiens des plantes se sont exilés dans d’autres pays.

      Quand au marché de la semence bio, un autre marché de dupes pour des gogos près à payer plus cher pour des semences pour lesquelles ils n’ont aucune garantie de qualité… Je vous rappelle que les semences certifiées (DHS pour Distinction, Homogéneité, Stabilité) furent autrefois mises en place pour mettre fin aux fraudes et abus de toutes sortes.

      J’en finis avec ce dialogue sans avenir.
      Quelqu’un qui a acquis des convictions par la croyance n’en change pas par la raison.
      Je perds donc mon temps.

  6. @ Lebourg Philippe.
    Ah, j’ai oublié votre référence au label Demeter qui a un siècle… Parlons en :

    Ce label est issu des élucubrations de Rudolf Steiner, un autrichien qui a vécu fin XIXème-XXème siècle, philosophe de formation, occultiste faisant tourner des tables et qui s’était fait une spécialiste d’être précepteur dans l’aristocratie allemande. Il logeait d’ailleurs avant la 1ère WW dans une des grandes propriétés d’un de ses protecteurs, Von Moltke, le chef d’EM allemand en 1914.
    N’ayant absolument aucune formation en agronomie comme en biologie, n’ayant jamais fait pousser une salade ni travaillé de ses mains d’ailleurs, Rudolf Steiner se voit demander par l’aristocratie allemande au début des années 1920, des conseils dans le domaine agricole. Il va piocher ici et là dans les vieilles superstitions paysannes et diverses recettes de charlatans et lance un premier assaut contre la chimie en agriculture.
    Rudolf Steiner est non seulement complètement illuminé mais remarquablement intelligent et il va raconter à son auditoire d’aristocrates allemands (et non de paysans comme c’est souvent raconté, il faut reprendre les vieilles sources en langue allemande) ce qu’ils ont envie d’entendre…
    Reprenons le contexte. Le traité de Versailles prive l’ancien empire allemand d’une grande partie de ses territoires dans ce qui correspond à l’ancienne Prusse. Une partie de l’aristocratie allemande, celle qui possédaient de vastes domaines, justement agricoles, dans les territoires perdus, est ruinée sans compensation.
    On parle souvent de l’aristocratie russe venue faire mille et un petits boulots en France pour survivre.
    On connait moins la misère de l’aristocratie allemande après la 1ère WW parce que les aristocrates allemands sont restés en Allemagne, où ils sont devenus chauffeurs de taxi, enseignants, restaurateurs ou hôteliers, parfois simples employés.
    A contrario, une catégorie d’Allemands sort enrichie de la 1ère WW, c’est le monde des industriels et des chimistes. Et beaucoup de ces derniers sont juifs et leur succès suscite une haine qui ira croissant. L’aristocratie allemande ruinée, aigrie devant ces nouveaux riches et nostalgique de sa toute puissance, rêve d’un retour à l’ancien monde, et Rudolf Steiner lui offre le discours anti modernité qu’elle attend… et devenir le père de la biodynamie.

    La biodynamie, qu’est ce que c’est ? Une série de préparations loufoques dont l’efficacité n’a jamais eu le premier commencement de preuves scientifiques.
    A lire, cela laisse songeur : https://cyril-dgnr.com/la-biodynamie/les-preparations-biodynamiques/

    Prochaine étape : égrener un chapelet de Notre Père en semant des graines bio qu’on aura fait bénir à Lourdes.

    • Je vais me mettre activement à la tâche pour mettre au point un procédé de cosmodynamisation de l’électricité produite par ces conneries d’éoliennes.
      Nul doute que nombre de bobos écolos seront intéressés.
      Business is business…

  7. Un petit aparté pour répondre à “ohmdeboi” au sujet des incendies de l’été dernier. Un article répercuté par msn.com il y a quelques jours alertait l’opinion sur la pollution par les feux de cheminée, les plaçant au même niveau que la pollution due à la circulation des véhicules à carburants (!).
    Une comparaison avec les incendies de forêt eut peut être été plus judicieuse, car si la pollution des cheminées se fait en hiver, celle produite par les incendies forestiers (et certainement plus grave, voiretrès grave l’an dernier) se produit presque exclusivement en période estivale.
    Alors au lieu de culpabiliser les français qui se chauffent au bois, ou aux pellets de bois, censés jusqu’ici être écologiques parce que renouvelables, on ferait peut être mieux de lutter en priorité contre la pollution avérée des incendies de forêt en renouvelant et augmentant notre flotte de Canadairs à bout de souffle !!!
    L’argent magique pleut à verse pour les éoliennes mais pas pour la lutte anti-incendie…

    • @Jack
      Remarque très pertinente, en effet. De plus, les Canadairs, venus de la base de Nîmes, ne seraient intervenus que le lendemain des départs de feu. C’est à dire trop tard.
      En fait, je me demandais si le dégagement calorifique de ces incendies, poussé par les vents, avait pu influer sur les mesures de température et donc sur les “records” observés.
      Il s’agirait de faire la part des choses entre la convection de l’air surchauffé à plusieurs centaines de °C, et sa propagation par les vents de secteur sud qui ont soufflé pendant cette période.
      Ce n’est qu’une question à laquelle je n’ai pas de réponse.

      • Et pour faire bonne mesure, le gouvernement aurait du obliger toutes les populations géographiquement situées sous le vent dominant qui attisait et propageait ces incendies, à porter obligatoirement un masque pour les protéger contre ces microparticules potentiellement cancérigènes. Ne pas l’avoir fait est une entorse majeure et insupportable au sacro-saint principe de précaution, parfaitement opposable devant un tribunal.
        On ne peut pas à la fois exciter l’opinion contre les dangers représentés par les feux de cheminées et ignorer d’une manière irresponsable ceux que font courir les incendies de forêts à la santé de nos concitoyens.

      • “Ce n’est qu’une question à laquelle je n’ai pas de réponse.”
        Et que nos services météo se sont bien gardés de soulever, pour peu qu’elle les eussent obligés à considérer la réalité de leurs relevés à la baisse… Une éventualité pour eux insupportable en cette période où le réchauffement climatique est dogmatiquement d’origine anthropique et bat sans cesse des records.

      • @ohmdeboi
        J’ai repris mes données. La remontée d’air chaud vers le nord sur la façade atlantique était liée à une goutte froide d’altitude centrée de façon stable au large du Portugal. La circulation générale d’ouest la contournait par le nord puis plongeait au sud sur l’Europe centrale où il faisait frais, à la même latitude. Puis cette remontée d’air chaud a ensuite dérivé vers l’est.
        Je suis un peu sceptique quant à l’effet amplificateur des incendies français (certes aidés par cette remontée d’air chaud) car cela me paraît hors de proportion. Mais bon…

        • @Serge

          Si je comprends bien, ce n’était bien qu’un “simple” phénomène météo, mais qui a alimenté avec profit la machine à propagande.

          Concernant les incendies,je ne pensais pas à un effet amplificateur, mais simplement à une légère influence, suffisante pour fausser -un peu- les mesures au moins jusqu’à une certaine distance, dans le flux. On a bien déjà évoqué le phénomène des îlots de chaleur des grandes métropoles.

          N’oubliez pas que les réchauffistes traquent le moindre centième de °C (!) pour faire valoir leurs arguments. D’accord, c’est idiot, mais ils n’en sont pas à une idiotie près.
          Tout en restant rigoureux, on peut aussi les combattre avec leurs propres armes.

          Et si finalement ces “records” n’en étaient pas ?
          Peu d’importance, sans doute, scientifiquement, mais médiatiquement, ce serait désastreux pour les réchauffistes.

  8. Bonjour à tous,
    Maintenant que les échanges sur l’agriculture paraissent épuisés, je tiens à remercier les intervenant.e.s (pardon pour l’inclusivité !!). Je ne m’attendais pas à ce que mon bref et modeste article suscite des commentaires aussi documentés et argumentés. Je me permettrai une mention particulière à l’égard de « hbsc.xris » qui a bien voulu nous faire partager ses connaissances approfondies en agronomie.
    MD

  9. L’agronome de formation que je suis constate quand même une baisse significative de rendement (productivité par hectare) en betterave et en pois protéagineux depuis 10 ans voire plus. Quand on se renseigne sur les causes de ces baisses, il ressort à la fois des maladies, et la sécheresse/chaleur.
    Sur le maïs et le blé, on voit que c’est assez chaotique, niveau rendements, depuis une dizaine d’années. On n’a de toute façon plus de tendance à la hausse comme on en a eu pendant longtemps. Évidemment, le rendement de ces cultures étant multifactoriel, difficile de faire à la vue de ces courbes la part entre le réchauffement – éventuellement – et par exemple la limitation de plus en plus drastique des possibilités en matière de lutte contre les maladies (produits phytosanitaires soumis à des règles de plus en plus strictes, écologisme aidant) : ce dernier phénomène joue de façon évidente, les exemples sont nombreux.
    De façon théorique, le réchauffement observé peut jouer un rôle à la baisse (des rendements) puisque certaines cultures, chez nous, sont sensibles à la chaleur et au manque d’eau, et surtout, nous ne sommes pas adaptés (irrigation, variétés voire espèces plus adaptés). En plus, quand on voit combien il est difficile, aujourd’hui, de construire des retenues d’eau… les écolos ne facilitent vraiment pas les choses. Rappelons quand même que les Français consomment 8 km3 d’eau chaque année – un peu plus de 100 m3 par habitant en moyenne, besoins privés et agricoles/industriels confondus – alors que 160 km3, soit 20 fois plus, retournent à la mer via les fleuves. En clair, nos ressources potentielles en eau sont quasiment illimitées, c ‘est juste que nous ne savons/voulons pas les mettre à profit.

    • @Jacques : “difficile de faire à la vue de ces courbes la part entre le réchauffement – éventuellement – et par exemple la limitation de plus en plus drastique des possibilités en matière de lutte contre les maladies (produits phytosanitaires soumis à des règles de plus en plus strictes, écologisme aidant) : ce dernier phénomène joue de façon évidente, les exemples sont nombreux.”

      Pauvres écolos qui ont tous les torts. Vous pourriez plutôt donner en toute honnêteté les chiffres des phytos (source ministère de la transition écologique) qui montrent que malgré les plans Ecophyto I et Ecophyto II (et les vils écolos), l’utilisation de pesticides n’a fait qu’augmenter entre 2008 et 2018 et que si 2019 a connu une baisse, 2020 est repartie à la hausse, connaissant une utilisation similaire à la décennie 2008-2018. (exemple du Glyphosate : 2020 est la 4ème meilleure année en terme de vente depuis 2008)
      Il serait donc malhonnête d’imputer une baisse de rendement à la réduction des phytos dans la mesure où leur utilisation est quasiment stable depuis 15 ans.

      • Bonjour,

        Je ne crois pas qu’il s’agisse d’une question d’ “honnêteté”…

        Voir par exemple cet article
        https://revue-sesame-inrae.fr/pourquoi-lusage-de-produits-phytosanitaires-augmente-t-il-en-france/
        qui explique que cette hausse est principalement due à deux facteurs :
        1/ une augmentation de la surface en cultures de vente (au lieu de surfaces en herbe notamment) lesquelles sont plus exigentes en produits phytosanitaires
        2/ l’interdiction de certains phytos sans alternatives conduit à leur remplacement par d’autres produits, moins efficaces, en plus grande quantité, cf ce passage (paragraphe “Le progrès technique à la peine”) :
        “le rythme de retrait des produits phytosanitaires n’est plus lié à leur remplacement par un produit qui serait plus efficace et présenterait moins de risques. Des molécules ont été retirées de la vente sans alternatives durables connues – que ce soit du point de vue économique, social ou environnemental. Le cas des néonicotinoïdes sur la betterave l’a montré récemment : leur retrait n’a pas réduit cette année l’usage de phytosanitaires sur la culture. Une hausse de l’usage des produits qui restent autorisés s’est ensuivie, avec une moindre efficacité.”

        On parle beaucoup des néonicotinoïdes (exemple déjà cité plus haut par un autre commentateur), mais on a eu l’exemple également de produits pour traiter les cerises contre la mouche de la cerise ou Drosophila suzukii (moucheron asiatique), qui a conduit pas mal de producteurs à arracher des arbres, cf par exemple :
        https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/ardeche/cerises-de-l-ardeche-les-agriculteurs-manifestent-pour-sauver-leurs-productions-menacees-par-une-mouche-chinoise-la-drosophile-suzukii-et-contre-l-interdiction-de-produits-chimiques-2694490.html

        Il n’est pas vraiment question ici de jugement de valeur – ce serait un autre sujet – mais de tenter d’expliquer la baisse de rendement de certaines cultures en France, afin de voir dans quelle mesure le réchauffement climatique est en cause… je note en passant que l’article Sesame-INRAE cité plus haut indique ceci (paragraphe “Extension géographique de pratiques phytosanitaires”) :
        “le changement climatique peut avoir un effet favorable. Par exemple, dans le Nord de la France, le maïs ou la betterave peuvent tirer bénéfice d’été plus chauds”
        Ce qui nous ramène à notre sujet de départ : le réchauffement n’est pas forcément un problème du point de vue agricole – plus précisément, il peut engendrer des baisses pour certaines cultures (un blé tendre peut souffrir irrémédiablement d’échaudage en juin-juillet s’il fait trop chaud) mais engendrer des hausses pour d’autres cultures (le maïs aime la chaleur !), à condition que nous sachions nous adapter, en commençant par accepter de stocker de l’eau – je rappelle que nous ne consommons que 8 km3 d’eau par an quand 160 km3 retournent à la mer – pour irriguer ces cultures…
        L’adaptation devrait être notre maître-mot – non pas pour retourner au 19ème siècle en interdisant toute énergie fossile, avec les conséquences incalculables que cela aura en termes de qualité de vie donc d’espérance de vie, mais pour assurer à nos enfants un niveau de vie comparable au nôtre…

        Cordialement,

Répondre à Nicolas Carras Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

captcha