L’enseignement doit-il préparer les étudiants aux enjeux climat-énergie ?

Un projet de loi pour rendre obligatoire l’enseignement des enjeux écologiques dans l’enseignement supérieur

A l’initiative de Delphine Batho, Matthieu Orphelin et Cédric Villani, 80 députés ont déposé un projet de loi proposant que « les établissements d’enseignement supérieur intègrent systématiquement dans leurs formations l’enseignement des enjeux liés à la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et aux changements climatiques dans le cadre des limites planétaires, et ce, afin que tous les étudiants y soient formés, quelle que soit la filière choisie. »

Ce projet de loi fait suite à l’Appel lancé en juillet 2019 par 80 dirigeants d’établissement et 1.000 enseignants et chercheurs pour que l’Etat initie une stratégie de transition de l’enseignement supérieur positionnant le climat comme l’urgence première : « aucun étudiant ne doit pouvoir valider une formation dans l’enseignement supérieur sans avoir compris les causes, les conséquences du changement climatique et travaillé à l’identification de solutions possibles ». Cet appel s’inspire du rapport intitulé « Former les étudiants pour décarboner la société » rédigé par le think tank Shift Project.

Une réaction salutaire de huit présidents d’université

Dans une tribune publiée par L’Obs huit présidents d’université répondent aux députés et dénoncent une atteinte à la liberté académique et la mise sous tutelle des enseignements :

Dans quel pays démocratique les programmes universitaires sont-ils dictés par la loi ? Si les universités ont une mission de service public à assumer, la loi leur assure l’autonomie et la liberté académique de déterminer la meilleure façon de l’assurer, notamment en définissant le contenu de ses programmes d’enseignement.

Les thèmes de la transition écologique et du climat ont déjà envahi les programmes des collèges et lycées

Dans un article intitulé « Climat : non à l’enseignement de la peur ! » Benoît Rittaud écrit :

Le « comportement responsable vis-à-vis de l’environnement » apparaît dès les programmes de cycle 2 (du CP au CE2), et l’éducation au développement durable au cycle 3 (CM1, CM2 et sixième). Le cycle 4, qui va jusqu’à la fin du collège, voit l’invasion du thème « transition écologique et développement durable » dans toutes les matières. Chaque discipline est invitée à décliner à sa manière l’anxiété aujourd’hui à la mode : « avenir de la planète » en français, « impacts engendrés par les actions de l’être humain sur la nature » en physique-chimie, « conscience écologique » en instruction civique, ou encore « crise climatique » en géographie. Des arts plastiques à l’éducation physique et sportive, la peur environnementale est partout, l’exemple le plus risible étant l’étonnant « Arts, énergies, climatologie et développement durable » qui figure au programme… d’histoire de l’art !

Ce qui est vrai au collège l’est encore plus au lycée, comme le montre par exemple le programme de tronc commun des terminales scientifiques de la voie générale. Son thème 1 (il y en a 3) n’est autre que « science, climat et société ». Son thème 2, « le futur des énergies », se permet d’évoquer « l’urgence de l’action », confondant visiblement un cours de science avec une réunion militante.

L’enseignement supérieur n’est pas en reste comme le montre cet article : en vérité les thématiques de la transition écologique et du climat imprègne depuis longtemps les programmes des grandes écoles et des universités.

Le physicien François Gervais auditionné par le Conseil Supérieur des programmes

Le physicien François Gervais (membre de l’association des climato-réalistes) a été auditionné par le Conseil Supérieur des programmes au Ministère de l’éducation nationale. Cette invitation émanait de la Présidente elle-même, Madame Souad Ayada, qui souhaitait avoir un son de cloche différent de celui de Jean Jouzel qui a été auditionné avant lui. Selon François Gervais la dizaine de membres du Conseil Supérieur qui l’ont écouté et avec lesquels il a ensuite dialogué se sont montrés vraiment inquiets de l’anxiété des jeunes pour un avenir qui leur est présenté comme des plus sombre par la pensée dominante.  

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