Adresse à la finance européenne, idiote utile d’un écologisme radicalisé par l’ignorance

Par Carbone 50

Article publié le 7 Novembre par l’Opinion


Réduire l’empreinte carbone est devenu la « raison d’être » de la finance européenne, bras armé des gouvernements et de leur objectif de neutralité carbone à horizon 2050. L’économie et les patrimoines vont souffrir.

Le CO2 , qui permet la vie par la photosynthèse, est bizarrement devenu l’ennemi public numéro 1. La croyance en un CO2 maléfique est d’ordre religieux. Elle n’a pas besoin de preuves scientifiques pour se répandre, car nous ne croyons pas nécessaire de nous intéresser à la science du climat et laissons les gourous de l’écologisme radicalisé nous asséner leur catéchisme. Jamais leurs mots ne sont mis en doute. Nous acceptons comme « preuves » irréfutables de la culpabilité de nos émissions de CO2 les images anxiogènes qui tournent en boucle, d’une nature qui aurait attendu ces dernières années pour devenir violente, les températures de l’été, la dernière inondation. Honte à nous !

Quel est l’impact réel du CO2 sur le climat ? Comment est-il possible que le CO2 fasse l’unanimité contre lui et que soient prises à son encontre des décisions dramatiques pour le niveau de vie de l’humanité toute entière ? Il est plus que temps que la finance, en pointe dans le combat absurde contre le CO2 fasse son aggiornamento.

Réduire les émissions de CO2 pour quoi faire ?

Dans le résumé de son rapport AR6[i] de 2021, le GIEC[ii] fait une reculade – ou plutôt une avancée – aussi considérable que discrète, en faisant sienne la formule[iii] permettant de convertir les émissions humaines de CO2 en accroissement de la température terrestre. Cette formule indique que le montant actuel des émissions annuelles de CO2 dans le monde produit une augmentation imperceptible de la température terrestre de 0,007 degré par an, soit une hausse de moins de 0,2 degrés à horizon 2050, année de l’objectif de neutralité carbone… Quant aux efforts irréalistes que veut s’infliger l’Europe, ils éviteraient une hausse de 0,001 degré par an. Mais qui le dit ?

La Banque Mondiale estime le coût de la transition énergétique à marche forcée vers cet objectif de neutralité carbone à 100 000 milliards de dollars, soit le montant cumulé des dettes publiques actuelles de tous les pays du monde accumulées au fil des années. Cent mille milliards de dollars pour éviter une hausse de température de 0,2 degrés en 2050 ! La transition énergétique à marche forcée est ruineuse, suicidaire, et surtout inutile.

Comment le consensus sur la responsabilité humaine dans le changement climatique peut-il être à la fois si large et infondé ?

Le GIEC a ce privilège d’être vu comme le détenteur unique et infaillible de la vérité scientifique sur le climat. Cependant, les résumés de ses rapports tous les 6 ou 7 ans ne reflètent pas la vitalité du débat scientifique sur le CO. Le GIEC en fait le responsable principal du « dérèglement ». La responsabilité humaine est sans cesse invoquée, dramatisée. Serait-ce le Prix Nobel de la Paix (!) attribué au GIEC en 2007 pour « ses efforts en vue d’accroître et de diffuser les connaissances sur les changements climatiques causés par l’homme » qui l’encourage à persister dans la culpabilisation de l’homme ?

Le biais anti-CO2 du GIEC est amplifié par tous ses suiveurs qui ont besoin de cette « responsabilité humaine » pour prospérer dans le business en plein boom de la lutte contre le CO. Faire peur et en profiter : le conflit d’intérêt économique le dispute à l’idéologie. Les exagérations et les déformations du message du GIEC par ses suiveurs arrivent jusqu’à nous en ayant alimenté les unes catastrophistes des médias. Entre l’augmentation annuelle de 0,007 degré par an (0,55 degré d’ici à 2100) récemment reconnue en catimini par le GIEC et les 4,6 degrés à horizon 2100 de son scénario modélisé RCP 8.5[iv] – le plus souvent mis en avant car le plus « vendeur » – il y a comme un hiatus qui matérialise le gouffre entre la réalité scientifique et la propagande anti-CO2 dont notre paresse intellectuelle permet le succès mortifère.

Les éléments les plus saillants de cette propagande forment le corpus de « connaissances » climatiques des politiques, des décideurs économiques et de l’opinion publique et installent le sentiment de culpabilité. Les médias surfent sur le business de la peur en créant un biais d’information colossal (même le froid ou la neige sont attribués au « réchauffement »). Le personnel politique, dans une rare symbiose avec le peuple qui l’implore, se délecte de l’angoisse populaire qui lui permet de grandes décisions qui marqueront l’histoire. Quant à l’opinion publique européenne, ressentant sur ces dernières années des températures en hausse (contrairement à d’autres régions du monde), elle s’apprête à abandonner beaucoup de liberté pour un peu de sécurité sans envisager les influences du soleil, des océans ou des volcans sur la cyclicité des températures. Tout le monde trouve donc son intérêt immédiat à ne pas questionner ce front uni contre le CO. Et chacun croit que tous les autres se sont sérieusement documentés pour pouvoir accuser sans douter l’homme et son gaz carbonique de réchauffer la planète. Mais la tragédie est que personne ou presque ne cherche la vérité scientifique. C’est comme cela que s’enracine le si large consensus infondé contre le CO, funeste malentendu fondé, lui, sur la volonté malveillante et intéressée d’une minorité et l’inexcusable paresse intellectuelle de l’immense majorité. Exercer notre curiosité sur le sujet du CO2 est aujourd’hui un devoir impérieux.

Finance européenne, idiote tout court ?

La finance européenne impose à tous ceux qui lui confient leur argent de réduire l’empreinte carbone commune dans une lutte sans merci « pour le climat » par laquelle elle croit s’acheter une conscience qui lui a souvent fait défaut. Mais sur quoi se fonde la finance pour jouer ce rôle si déterminant dans l’hystérie anti-CO2 ? Comment la finance ose-t-elle mettre en œuvre la réallocation de billions de dollars en faveur d’énergies indisponibles, inefficaces et chères, non opérationnelles en l’état, au détriment d’énergies disponibles, efficaces et bon marché (lorsque leur développement n’est pas entravé comme aujourd’hui) sans s’être assurée de la nécessité climatique de cette réallocation monstrueuse ? Comment peut-elle se faire complice d’un autoritarisme étatique qui rappelle les heures les plus caricaturales du Gosplan soviétique en imposant dans un timing parfaitement arbitraire des objectifs aussi stakhanovistes (irréalistes) que la fin des moteurs thermiques en 2035 ou la neutralité carbone en 2050 ? Comment peut-elle avoir décidé d’euthanasier le génial et courageux entrepreneur schumpétérien, spécialiste pourtant incontestable de la diffusion optimisée de l’innovation dans l’économie ?

De nombreuses sociétés de gestion d’actifs risquent de léser leurs clients en privilégiant le plus souvent avec sincérité, des considérations environnementales, au possible détriment de la performance financière de leur gestion. La conformité à la réglementation SFDR[v] et ses fonds articles 8 et 9 qui imposent la « finance durable » semble en effet devenue le principal souci de beaucoup de ces sociétés, quoiqu’il en coûte à l’économie, qu’elle prive d’un précieux soutien financier aux énergies fossiles, ou aux clients, empêchés de tirer pleinement parti de la performance des producteurs. Il est temps pour les épargnants de chercher à comprendre ce qui leur est de plus en plus souvent imposé afin de pouvoir l’accepter ou le refuser en toute connaissance de cause plutôt que de le subir sous la pression de plus en plus lourde de la bien-pensance anti-CO. Toute l’industrie de la gestion recouvrerait ses esprits. À défaut, nous assistons au triomphe du one size fits all qui fait se développer un risque systémique majeur en orientant des flux d’investissements croissants sur des sociétés respectant un diktat anti-CO2 de plus en plus contraignant. Pousser sans ménagement tous les épargnants dans le couloir sans issue de l’investissement « socialement responsable » est inacceptable. En renchérissant structurellement le prix de l’énergie par l’assèchement du financement des énergies fossiles, la finance se fait complice de la destruction de l’économie de marché. Pour 0.2 degré de moins en 2050.

Par paresse intellectuelle, par conformisme, par pleutrerie ou par cynisme (au choix), la finance européenne, poursuit plus ou moins inconsciemment son entreprise de démolition de l’économie en organisant la plus immense allocation sous-optimale de capitaux que le monde ait jamais connue. Son issue est une hausse insupportable du prix de l’énergie et de l’inflation en général et, en point de mire, la décroissance économique si chère à l’écologisme radical. Le prix qu’il faudrait payer pour 0,2 degré de moins en 2050 ? Finance européenne, ressaisis-toi !

Organisons la résistance : exigeons le débat sur l’ESG à l’intérieur de nos entreprises pour les forcer à chercher la vérité sur le CO. Exigeons un débat scientifique sur la place publique pour arrêter le massacre économique de milliards d’innocents.

***

Carbone 50 regroupe des personnalités travaillant dans le secteur financier désireuses de convaincre les décideurs de la nécessité de s’informer sur l’état réel de la science du climat et, en particulier, sur les effets réels du CO. L’hystérie anti-CO2 à laquelle la Finance participe activement, le plus souvent par ignorance, contribue à la hausse des prix de l’énergie et à l’inflation en général, fragilise structurellement l’économie mondiale sans cause certaine.

Carbone 50 s’élève donc contre l’objectif suicidaire et inutile de neutralité carbone en 2050.

***

Merci de signifier votre intérêt pour un débat scientifique ouvert sur le CO2 à clubcarbone50@gmail.com

Notes :


[i]Rapport AR6 – résumé pour les décideurs, page 28, paragraphe D.1.1

[ii]Groupement Intergouvernemental (d’Experts) sur l’Évolution du Climat (Intergovernmental Panel on Climate Change)

[iii]Each 1000 GtCO2 of cumulative CO2 emissions is assessed to likely cause a 0.27°C to 0.63°C increase in global surface temperature with a best estimate of 0.45°C. (Les chiffres indiqués dans le texte résultent de ~37 GtGCO2 d’émissions humaines annuelles dont 44% restent effectivement dans l’atmosphère selon le GIEC)

[iv]Representative Concentration Pathways

[v]Sustainable Finance Disclosure Regulation

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2 réflexions au sujet de « Adresse à la finance européenne, idiote utile d’un écologisme radicalisé par l’ignorance »

  1. Quelle est l’adresse du blog de Carbone 50, je ne l’ai pas trouvée sur le Net ? Merci.

    Un article très intéressant, qui certes brassent des lieux communs pour ceux qui sont correctement informés, cependant ce sont des rappels utiles à l’heure où on croule sous un amoncellement d’informations qui ont le don de nous faire oublier l’essentiel.

    Les auteurs posent plus de questions qu’ils n’apportent de réponses, parce qu’il n’y a pas à en attendre des acteurs auxquels ils s’adressent, la finance européenne, qui n’a pas intérêt à s’opposer aux tenants du Green New Deal promu par le Forum économique mondial.

    Ils semblent ne pas avoir compris que cette mystification à 100.000 milliards de dollars, est l’unique réponse à la crise du capitalisme que l’oligarchie financière à trouver, avec évidemment la guerre qui est la plus juteuse des entreprises mercantiles, qui malheureusement ne peut plus être mondiale, ceci expliquant cela.

    Ils ont du mal à admettre cette explication, mais je n’en connais pas d’autres pour justifier la dictature climatique et sanitaire, puis le comportement belliqueux de l’Otan envers la Russie pour la pousser à la guerre en Ukraine.

    Bref, ces trois facteurs se combinent pour accélérer la transition énergétique et numérique, transhumaniste conformément à une stratégie ou des objectifs économiques et politiques conçus de longue date… Tout se tient non ?

  2. La finance mondiale a tout à perdre d’un monde inflationniste (l’inflation réduit la valorisation des actifs, l’effet de levier, l’intermédiation, les commissions et réduit le poids de la finance par rapport au “monde réel”). Or son action actuelle contre le CO2 est un facteur majeur d’inflation.
    Lui expliquer pourquoi elle a tort de lutter contre le CO2 par un double argumentaire scientifique et économique constitue le moyen le plus efficace (plus encore que la neige au Koweit) de stopper le financement de la transition énergétique donc la transition elle-même, qui est contre-productive pour l’intérêt général.
    Ni les banques, ni les sociétés de gestion ne sont des entités théoriques dont l’allégeance au nouvel ordre mondial que vous évoquez pourrait se décréter. Banques et sociétés de gestion sont d’abord des communautés d’hommes relativement libres et pensants. C’est à eux que l’adresse évoquée est destinée. On parvient à convaincre des analystes ESG que la mission qu’ils remplissent est mortifère et ils s’en défont. On parvient à faire comprendre aux clients des sociétés de gestion les effets négatifs sur leur portefeuille d’investissements qui excluent le secteur des énergies fossiles et ils en demandent alors à leur gestionnaire s’ils comprennent que le CO2 n’est pas l’ennemi.
    C’est la finance qui permet la transition énergétique. C’est à ses acteurs et à ses clients qu’il faut s’adresser pour qu’elle s’arrête, aussi longtemps que les alternatives aux énergies fossiles ne leur seront pas supérieures en efficacité, disponibilité et rentabilité ou qu’elles ne seront pas absolument nécessaires.
    La raison, scientifique et économique, est avec nous. Il faut l’expliquer à ceux qui tiennent les cordons de la bourse et elle va l’emporter.

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