Variabilité naturelle du climat et « coup de fouet hydroclimatique »

Le scientifique Daniel Swain diabolise la « variabilité naturelle du climat » en la qualifiant de « coup de fouet hydroclimatique »

Par Jim Steele

Article publié sur le site WUWT le 21 janvier 2025 (Traduit par la rédaction).


Daniel Swain est un bon météorologue, mais étant le protégé d’alarmistes climatiques notoires comme Noah Diffenbaugh et Michael Mann, il diffuse fréquemment des nouvelles biaisées. Son dernier article fait valoir que le réchauffement climatique accroît la fréquence de « coups de fouet hydroclimatiques » et qu’il y a un décalage croissant entre les années humides et les années sèches.

Alors que les années humides sont déterminées avec certitude en mesurant les précipitations, les années sèches sont estimées à partir des variations de l’évapotranspiration qui ne peuvent pas être mesurées directement. La variabilité des précipitations pendant la saison des pluies en Californie ne change pas. L’incapacité de mesurer l’évapotranspiration crée une grande incertitude sur l’estimation des tendances à la sécheresse.

Swain soutient que les inondations et les sécheresses sont aggravées par le réchauffement climatique parce qu’une atmosphère plus chaude peut contenir davantage de vapeur d’eau. Le gros défaut de cet argument est que l’atmosphère ne peut pas absorber davantage de vapeur d’eau, quelle que soit sa température, si l’humidité n’est pas disponible.

La disponibilité de l’humidité dépend de la dynamique qui transporte l’eau des océans vers les terres. Il suffit de considérer le fait que malgré les températures très chaudes du désert du Sahara, celles-ci n’augmentent pas les taux de précipitations ou d’évaporation dans le désert. C’est la sécheresse du Sahara qui est à l’origine de températures aussi élevées.

Figure 1

Premièrement, il faut considérer que les oscillations naturelles El Niño-La Niña (Figure 1) sont un facteur majeur de la variabilité de l’humidité et de la sécheresse sur Terre. Alors qu’un événement El Niño apporte de fortes pluies en Amérique de l’Ouest, il provoque une sécheresse en Indonésie. Les événements El Niño se produisent tous les 3 à 7 ans, provoquant une variabilité interannuelle naturelle de l’humidité et de la sécheresse. De plus, l’activité El Niño a augmenté au cours des 6 000 dernières années à mesure que le climat mondial s’est refroidi, bien avant que toute tendance de changement puisse être expliquée par l’augmentation du CO2. De plus, l’oscillation décennale du Pacifique (PDA) imprime à l’océan Pacifique des oscillations de type El Niño-La Niña qui durent 20 à 30 ans.

Les oscillations El Niño-La Niña alimentent également le dipôle de l’océan Indien (Figure 2), provoquant une humidité extrême qui alterne entre l’Afrique de l’Est et les îles indonésiennes. Les oscillations El Niño-La Niña affectent également le climat de l’Atlantique en renforçant ou en affaiblissant l’anticyclone subtropical de l’Atlantique Nord (Figure 3). Les événements La Niña renforcent le système de pression en déplaçant son centre vers l’ouest.

Figure 2

Ce changement entraîne des conditions plus humides dans l’est des États-Unis, la circulation atmosphérique déplaçant davantage d’humidité vers l’ouest. En revanche, les événements El Niño affaiblissent le système de pression, entraînant des conditions plus sèches en déplaçant les précipitations vers l’est.

Figure 3

Enfin, considérons la zone de convergence intertropicale ZCIT, (Figure 4 ) comme un facteur majeur de la variabilité naturelle de l’humidité et de la sécheresse. La ZCIT se forme là où les alizés du nord et du sud convergent. Cette convergence pousse l’air chargé d’humidité vers le haut où il se refroidit, ce qui fait que l’humidité s’écoule sous forme de pluie. Plus de 30 % des précipitations de la planète se produisent sous la ZCIT. L’air restant est maintenant sec et circule vers le nord et le sud. Là où cet air sec descend, il apporte un temps sec qui génère la plupart des déserts du monde.

Figure 4

La ZCIT se déplace vers le nord et vers le sud, en suivant principalement le cheminement saisonnier des rayons directs du soleil (Figure 5). Comme le montre la figure 4, la position de la ZCIT s’est déplacée au fil des milliers d’années. En raison de sa situation plus au nord, davantage d’humidité a atteint le Sahara, le transformant en une savane couverte de lacs abritant une faune abondante et des tribus humaines. À mesure que la ZCIT a migré vers le sud et que la terre se refroidissait à partir de 6000 ans, moins de pluies ont atteint le Sahara, recréant un désert.

De même, les déplacements de la ZCIT ont une incidence sur les zones où se produisent les humidités de la mousson. En outre, la ZCIT affecte l’intensité des phénomènes El Niño et La Niña.

Swain ignore malheureusement ces facteurs majeurs de la variabilité naturelle de l’humidité et de la sécheresse, préférant blâmer le réchauffement climatique. Ainsi, Swain et ses collègues alarmistes du climat ne parviennent pas à informer le public sur les raisons connues de la variabilité naturelle de l’humidité et de la sécheresse. Adeptes de la croyance en une crise climatique due au réchauffement climatique, les alarmistes préfèrent s’en tenir à la thèse de la capacité d’une atmosphère plus chaude à retenir plus de vapeur d’eau. Ainsi, ils peuvent facilement maintenir leur récit de crise qui soutient paradoxalement que le réchauffement dû au CO2 peut provoquer des conditions à la fois plus humides et plus sèches et assécher le paysage, provoquant davantage d’incendies. C’est de la mauvaise science, destinée à promouvoir la thèse d’une crise climatique.

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6 réflexions au sujet de « Variabilité naturelle du climat et « coup de fouet hydroclimatique » »

  1. “”””””Daniel Swain est un bon météorologue, mais étant le protégé d’alarmistes climatiques notoires comme Noah Diffenbaugh et Michael Mann, il diffuse fréquemment des nouvelles biaisées.”””””
    Il ne faudrait donc pas mettre cet article ici

  2. Un bon article à lire, plus qq autres du même, sur WUWT : le moment de rendre des comptes arrive (https://wattsupwiththat.com/2025/01/24/the-tide-of-accountability-is-finally-rolling-in/). On peut penser ce qu’on veut de Trump mais, comme avec les gros sabots du redneck de base, il tape là où ça fait mal aux cloportes bien pensants qui se nourrissent d’argent public (incluant les ”scientifiques” du climat).
    Il va y avoir du boulot pour nettoyer ces écuries. S’il y arrive.

    • En sortant de l’Accord de Paris Trump ne fait qu’imiter les principaux concurrents des USA, Chine, Inde, Russie et quelques autres gros pollueurs qui ont clairement fait savoir à chaque COP qu’ils font ce qu’ils veulent concernant leurs émissions de CO2.
      Si les USA avaient persisté sur la voie du Net Zéro, c’était à coup sûr engager ce pays sur la voie du déclin et la perte définitive de sa suprématie mondiale, une voie clairement assumée par les européens et leur Pacte Vert qui, avec moins de 10% des émissions mondiales, comme la fable de la grenouille et du boeuf, ont la prétention de sauver la planète de l’apocalypse thermique en se sacrifiant avec abnégation sur l’autel de “l’ Ecological correctness”

  3. En tant que Français, il est humain de s’accrocher à l’accord de Paris alors que celui de Kyoto est un peu oublié. Mais quand on aura réussi, après bien des efforts, à atteindre le “net zéro” et que l’on s’apercevra que la température monte toujours (comme par le passé, une réchauffement peut durer plusieurs siècles), on aura totalement ruiné notre économie…pour rien, comme prédit Ch Gerondeau.

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