Premières observations d’un réservoir majeur de carbone organique dans la Terre profonde

Article initialement publié par le 22 Septembre 2022 par le CNRS

L’étude du cycle profond du carbone permet d’estimer les flux naturels de carbone entre la Terre profonde et sa surface, régulant ultimement le climat de notre planète. Ce cycle reste encore méconnu car l’intérieur de la Terre n’est pas directement accessible. Via l’étude d’échantillons expulsés par des volcans de boue situés près de la fosse des Mariannes, une équipe de chercheurs de l’Institut de physique du globe de Paris (Université Paris Cité/IPGP/CNRS)1 a mis en évidence la formation à haute pression et le piégeage de carbone organique solide dans la lithosphère. Cette découverte, parue dans Science Advances, lève le voile sur un réservoir majeur de carbone organique profond.


High-pressure synthesis and storage of solid organic compounds in active subduction zones. B. Debret, B. Ménez, B. Walter, H. Bouquerel, P. Bouilhol, N. Mattielli, C. Pisapia, T. Rigaudier et H.M. Williams. Science Advances, le 16 septembre 2022. DOI: 10.1126/sciadv.abo2397

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5 réflexions au sujet de « Premières observations d’un réservoir majeur de carbone organique dans la Terre profonde »

  1. Un bon argument pour soutenir la thèse du pétrole abiotique…
    Synthétisons : les roches du manteau sont ultra-basiques. L’atmosphère est oxydante.
    L’oxydation de ces roches produit de l’hydrogène, qui réduit le Co2 en hydrocarbures.
    Donc non seulement le pétrole n’est pas une énergie fossile et en plus le co2 n’est pas une menace. Donc pourquoi s’en priver ?

  2. Un bon argument pour soutenir la thèse du pétrole abiotique. J’allais le dire.
    Les russes ont été mis plus bas que terre avec cette théorie, même si l’essentiel du pétrole est d’origine biologique supergene. Bon retour des choses.

  3. L’incertitude concernant l’évolution du carbone sédimentaire dans les profondeurs des océans est étonnante. Très majoritairement sous la forme de carbonate de calcium directement précipité, au cours de très longs processus géologiques, il va soit s’enfoncer profondément dans le mince plancher océanique soit être entrainé vers les marges dans les zones de subduction et poussé en profondeur où il va se décomposer au contact du magma dès que la température dépasse 800°C en oxyde de calcium et CO2. L’incertitude qui m’intéresse concerne surtout les volumes de CO2 libérés dans l’atmosphère.
    Un article de Nature de 2019 les estimait à moins d’un centième des émissions humaines (de l’ordre de 9 milliards de tonnes annuelles), ce qui me parait totalement ridicule et invraisemblable, l’article n’évoquant que les émissions de CO2 par les volcans terrestres. Or on pense que le nombre des volcans sous-marins actifs serait le centuple de celui des volcans terrestres. https://www.nature.com/articles/s41586-019-1643-z
    Une estimation faite à la suite de l’explosion d’un seul volcan sous marin aux Tonga au début de l’année comparait l’émission de CO2 causée par ce seul cataclysme à la totalité des émissions humaines en un an (!)
    https://phys.org/news/2022-02-tonga-eruption-carbon-dioxide-air.html#:~:text=After%20the%20Tonga%20volcano%20erupted%20in%20January%202022%2C,a%20whole%20year%27s%20CO%202%20emission%20on%20Earth.
    D’autre part que sait-on des quantités de CO2 qui “suintent” imperceptiblement depuis les rifts des planchers océaniques et dans les zones de subduction sur des surfaces énormes? Pas grand chose, puisque ce gaz ne peut se dégager sous forme gazeuse du fait de la pression et qu’il est dissout directement dans l’eau de mer où il se mélange très rapidement .

      • C’est d’ailleurs à se demander si, par un hasard extraordinaire, la révolution industrielle humaine et la consommation des charbons et hydrocarbures fossiles ne coïnciderait pas avec une reprise de l’activité interne mantellique. Cela pourrait expliquer pas mal des choses sur les courbes de CO2.
        Les coincidences , ça existe. prenez la limite Crétacé-Tertiaire, les épanchements de lave du Deccan coincident avec l’impact météoritique géant de Chicxulub. Et la controverse sur qui est responsable de quoi dans la disparition des grands dinosaures.

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