L’énigme du niveau de la mer et les cycles du Groenland

Cet article est la traduction d’un papier rédigé édigé par Jim Steele (ancien directeur du Field Campus de la Sierra Nevada) initialement publié sur le site WUWT.


Après que la France soit tombée aux mains des nazis, la Grande-Bretagne se prépara désespérément à une invasion. Les États-Unis ont transporté des centaines d’avions en Angleterre via la Snowball Route, une série de bases secrètes situées à Terre-Neuve, au Groenland et en Islande. Mais en 1942, un escadron n’a jamais achevé son voyage. Une tempête soudaine (en juillet) a forcé 8 avions à atterrir sur une surface de glace recouverte de neige fondante au sud-est du Groenland. Bien que les équipages aient été sauvés, des tentatives ultérieures de repérage de l’escadron perdu ont échoué . Les glaciers avaient transporté les avions à des kilomètres en aval, de plus en plus enfouis dans la glace. Un avion a finalement été récupéré en 1992 et un second en 2018, enfoui sous plus de 300 pieds de glace (91,4 mètres). Le sud-est du Groenland avait accumulé de la glace à un rythme de 4 pieds (1,2 mètres) par an.

Et pourtant, es scientifiques du climat prévoient que le Groenland perdra de plus en plus de glace au fur et à mesure mesure de l’augmentation de la concentration en CO2 dans l’atmosphère.

La fonte des glaces a été le principal facteur d’accélération de la montée du niveau de la mer pendant deux décennies. Mais cette tendance s’inverse rapidement. Les urbanistes de la côte californienne débattent : quelle augmentation du niveau de la mer devrions-nous prévoir ? Certains, craignant une augmentation rapide, affirment que nous devrions abandonner les côtes; d’autres soutiennent, et je suis d’accord, que nous devrions protéger nos maisons avec des digues. Mais jusqu’à quelle hauteur devrions-nous les construire?

Comprendre la contribution du Groenland à l’élévation du niveau de la mer est essentiel.

Si toute la glace du Groenland disparaissait, la terre révélerait une forme de cuvette. Un anneau de montagnes longeant la côte empêche la calotte de glace de glisser dans la mer quoi que puisse suggérer les prévisions climatiques effrayantes. Plusieurs passages dans ces montagnes permettent aux glaciers de transporter la glace de « la cuvette » vers les océans. Avec le temps qui passe, l’escadron perdu aurait bien pu glisser dans la mer. Lorsque trop de glace s’accumule à l’intérieur du « bol » elle s’écoule via les glaciers, le Groenland gagne alors de la glace et le niveau de la mer baisse. Lorsque plus de glace atteint l’océan que ce qui s’accumule à l’intérieur des terres, le niveau de la mer monte. Mais prévoir tout déséquilibre est difficile.

Au cours des 100 dernières années, le Groenland a oscillé entre gain et perte de glace. Sa perte la plus importante a fait monter le niveau de la mer de 0,07 pouces (1,778 mm) en 2012, soit environ la moitié de la hausse totale de 0,12 pouces (3,048 mm) par an. Cette perte accélérée fut proclamée exactement conforme aux prévisions des modèles climatiques. Cependant, les taux de fonte du Groenland ont ensuite diminué et, en 2017, il gagnait suffisamment de glace pour réduire légèrement l’élévation du niveau de la mer.

De plus, la cause de la fonte rapide de la glace depuis les années 1990 a été la diminution du nombre de nuages. Moins de nuages ​​en été permettent plus de réchauffement solaire et les cycles de circulation atmosphérique modifient naturellement la couverture nuageuse. En outre, des chercheurs ont rapporté que les régions libres de glace du Groenland avaient connu des cycles de réchauffement et de refroidissement au cours des 15 dernières années, et conclu que s’il existait une tendance générale, « il s’agit principalement d’un refroidissement ». Ils ont également admis qu’ils « ne peuvent pas différencier le forçage anthropique et les fluctuations naturelles ».

Un épisode similaire d’alternance de réchauffement et de fonte s’est produit plusieurs dizaines d’années auparavant. Les scientifiques du climat ont déterminé que c’est dans la période 1920-1940 que le Groenland avait connu le réchauffement le plus rapide. Comme le rapporte le GIEC, « la température a considérablement augmenté depuis le début des années 90, atteignant des valeurs similaires à celles des années 1930 ». le GIEC a déclaré que « Il est probable que des taux aussi élevés ont été constatés entre 1920 et 1950 ». Ainsi, et cela paraîtra paradoxal, des concentrations beaucoup plus faibles de COont pu entraîner un réchauffement, une fonte et des taux d’élévation du niveau de la mer similaires.

Tant que les températures et la fonte des glaces du Groenland n’auront pas dépassé l’épisode des années 1930, les scientifiques ne pourront distinguer la variabilité naturelle du réchauffement provoqué par l’homme. La tendance actuelle est trop courte pour être certaine, mais les deux dernières années suggèrent que le Groenland entre maintenant dans un cycle de refroidissement. En fait, sur la base de mes analyses des rapports scientifiques publiés sur les cycles de migration de poissons entrant et sortant de l’Arctique, couvrant plusieurs décennies, et sur les effets des oscillations de l’Atlantique sur la circulation, j’ai eu l’audace de bloguer en 2014 que nous aurions bientôt vu le Groenland gagner de la glace, et c’est ce qui se passe aujourd’hui.

Bien sûr, cette prédiction a été attaquée par les « mal informés ». Ils ont affirmé que mes analyses des observations scientifiques publiées étaient fondées sur de la pseudo-science, que je faisais des choix sélectifs (cherry picking) et que j’ignorais le consensus (mythique) de 97%. Ma réponse a toujours été qu’il n’y a absolument aucun consensus sur la sensibilité du climat au doublement du CO2. Certains experts du GIEC prévoient un réchauffement de 1 degré, d’autres jusqu’à 5 degrés. Néanmoins, la méthode scientifique exigerait que, pour prouver que l’augmentation du CO2 provoque la fonte des glaces du Groenland, il soit prouvé que les changements actuels dépassent la variabilité naturelle passée. Mais la plupart des gens ignorent que cela ne s’est pas encore produit.

Nous sommes un peuple adaptable. Les digues que nous construisons pour protéger nos maisons côtières pendant les cent prochaines années devraient probablement prévoir une élévation du niveau de la mer de seulement 8 pouces (20 cm), mais certainement pas de 5 pieds (1,5 mètres) ou 10 pieds (3 mètres). Vingt années sont encore nécessaires pour déterminer la contribution des cycles naturels.

 

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