Les petits ruisseaux font les grandes émissions de CO2

Article initialement publié dan Valeurs actuelles le 18 juillet 2025

C’est l’un des arguments les plus intouchables de l’alarmisme climatique : l’augmentation de la teneur atmosphérique en gaz carbonique (CO2) est causée par les activités humaines. À l’appui de cette affirmation, il y a des arguments scientifiques très solides. D’abord, la corrélation est bonne entre nos émissions calculées et les mesures du taux de CO2. Ensuite, l’évolution du taux d’oxygène dans l’atmosphère est cohérent avec les processus de combustion qui sont à l’œuvre dans nos sociétés industrielles. Mais jusqu’à présent l’argument le plus décisif a toujours porté sur les propriétés chimiques du CO2 atmosphérique.

Comme on le sait, le carbone existe sous plusieurs formes, appelées isotopes. Selon la proportion de deux d’entre eux dans l’air ambiant (les isotopes 13 et 14), on est théoriquement capable d’en déduire la quantité de CO2 qui provient directement des activités humaines. Même chez les plus sceptiques de l’apocalypse climatique, ce point a rarement été contesté.

Mais la science est généreuse en détours et en renversements, et il semble bien que cet argument aussi fort que consensuel soit sur la sellette. Une équipe de chercheurs vient en effet de publier dans la revue scientifique Nature une étude qui remet en cause la manière dont nous pensions pouvoir trancher sur l’origine du CO2. Il semble en effet que l’une des sources naturelles de gaz carbonique, les rivières, produit par érosion un CO2 que l’on pourrait confondre avec celui émis par un avion ou une centrale au charbon.

Selon les auteurs, cet effet porte sur environ 60% du total du CO2 émis avec l’isotope jusque-là considéré comme la marque exclusive des destructeurs de planète que nous nous figurons être. Compte-tenu des incertitudes, le chiffre pourrait même aller jusqu’à 75%, excusez du peu !

Une place forte du récit de la catastrophe climatique d’origine humaine se trouve ainsi considérablement menacée par les derniers développements de la science. S’il se confirme qu’il faut diviser par 2, par 3, voire par 4 le rôle de l’homme dans l’évolution de la teneur atmosphérique en CO2, alors le récit de la catastrophe climatique approchante et humainement provoquée sera coupé à sa racine la plus profonde.

Une hirondelle dans Nature ne faisant pas le printemps du climato-réalisme, gardons-nous de croire que viendrait donc de s’écrire le point final de la fumeuse histoire du « dérèglement » climatique. Plus encore que sa remise en cause d’un argument, l’étude qui vient de paraître doit surtout servir de leçon d’humilité à tous ceux qui croient encore que le discours dominant sur le climat n’aurait plus à être scientifiquement discuté.

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13 réflexions au sujet de « Les petits ruisseaux font les grandes émissions de CO2 »

  1. L’idée que toute l’augmentation de la concentration de CO2 atmosphérique serait causée par l’excédent des émissions anthropiques colle mal avec l’évolution du ratio 13/12C dans l’air. Une fraction reste, mais environ le tiers de ce qui est estimé par les formules du type du « modèle de Berne » de L’UNFCCC.
    D’autre part, on peut observer que les variations de concentration de CO2 suivent les variations de température « globales » d’approximativement six à sept mois.

    https://i.postimg.cc/mgNMBGPz/UAH-ESRLCO2.png

    L’existence des émissions fluviales vient infirmer un peu plus les hypothèses simplistes l’origine uniquement humaine de l’augmentation de la concentration de CO₂ dans l’air.

  2. «  » » » Il semble en effet que l’une des sources naturelles de gaz carbonique, les rivières, produit par érosion un CO2 que l’on pourrait confondre avec celui émis par un avion ou une centrale au charbon. » » » »
    C’est n’importe quoi; l’augmentation du CO2 depuis le petit age glaciaire , comme le montre l’évolution des isotopes , est exclusivement provoqué par la combustion des fossiles suite au développement industriel; on ne voit pas ce qui aurait pu changer la contribution des rivières , sauf peut-être la mécanisation de l’agriculture

  3. Je ne comprend pas très bien cet article.
    Il ne fait pas de doute que l’activité industrielle produit du CO2 et que ce CO2 ne disparait pas par magie. Cela doit donc se traduire par une modification plus ou moins forte suivant la réponse que peuvent apporter les différents puits de carbone à cette augmentation.
    Si l’activité industrielle en constante augmentation n’est pas la seule cause de la hausse de la concentration atmosphérique de gaz carbonique, il faut donc qu’une autre source puisse produire du gaz carbonique capable d’être confondu avec celui d’origine fossile et que cette autre production soit aussi en augmentation. Selon l’article, cette source serait donc fournie par l’érosion des rivières. Dans ce cas, cette érosion devrait donc aussi être en augmentation et pour quelle raison? la hausse des températures globales peut -elle expliquer l’augmentation de ce phènomène?
    Je note aussi que si ce point est important pour notre compréhension des phénomènes, il n’apporte pas de réponse supplémentaire sur le fait de savoir si l’augmentation de la concentration de CO2 est responsable ou non, et si oui dans quelle mesure, du réchauffement climatique.
    De ce point de vue, l’article publié récemment et concernant la diminution de l’albédo terrestre liée à la diminution de la couverture nuageuse est beaucoup plus fondamental car il met véritablement en cause le rôle joué par le gaz carbonique sur le réchauffement climatique actuel.
    Il est simplement dommage que le lien entre cette baisse de la couverture nuageuse et l’activité solaire n’est pas été au moins évoqué dans cet article, lien qui vient immédiatement à l’esprit pour quiconque suit les débats sur la science. climatique.

    • je suis totalement d’accord avec vous.
      La science climatique , enfermée dans « la faute au CO2 », devrait s’intéresser en priorité à la baisse incontestable et significative de la masse nuageuse mondiale observée depuis que les satellites en font la mesure (plus de 40 ans) et son impact sur l’albedo qui apparaît cohérent avec la hausse de température mesurée .
      C’est sur ce point précis que la Science doit sortir du cadre imposé par le GIEC…..pour redevenir une science « normale » sans interdits.

  4. C’est quand même étrange que la nature, via les rivières, se soit mise à produire davantage de CO2 depuis que nous les humains en balançons dans l’air. Car enfin la hausse de la concentration en CO2 de l’atmosphère, passant de 280ppm (concentration présente pendant la quasi-totalité de la présence humaine sur la Terre) à plus de 420ppm, soit + 50%, doit bien avoir une explication, non ?

    • Exactement. Les rivières coulent sur les reliefs depuis des centaines de millliers d’années (pour rester dans le Quaternaire) sans contribution en CO2 à l’atmosphère. Il est effectivement étrange qu’elles se mettent à cracher un CO2 qui n’est pas de la faute à l’homme depuis exactement le début de la révolution industrielle. Comme par hasard.
      Un membre éminent du conseil scientifique de l’ACR nous a déjà abreuvé il y a peu d’une volée de sophismes voulant “démontrer” la même chose. Benoît Rittaud récidive avec “une étude”, une étude qui heurte de plein fouet le simple bon sens.
      L’ACR est-elle sérieuse ?

  5. Et dans ce rapport ils font la corrélation entre CO2 des rivières et l’augmentation de sa concentration qui arrive à 420 ppm au lieu des 280 à 300 pré industriel ?

  6. C’est étonnant qu’on en soit rendu à ce poser ce genre de question..?
    On connaît assez bien il.me semble les sources de l’équation :
    Quantités de fossiles extraits dans le monde.
    Rapports moyens de combustion par type de combustibles donnant co2 en fonction de c.
    Volume total de l’atmosphère.
    Avec ces trois valeurs, ce devrait être un jeu d’enfant de savoir combien de teneur est dû à l’activité.
    Sans doute est-ce trop pragmatique !!!

  7. La question ne se pose pas exactement ainsi!
    Il est en effet légitime de se demander si l’augmentation de la concentration atmosphérique de CO2 provient exclusivement ou non des émissions des énergies fossiles.
    L’argumentaire essentiel développé en particulier par la communauté européenne pour imposer des feuilles de route démentielles dans de nombreux domaines est basé sur une équation scientifique non vérifiée expérimentalement et très contestable sur le plan des théories en vogue selon laquelle le réchauffement climatique actuel a pour cause essentielle cette augmentation de concentration du gaz carbonique et que ce phénomène s’explique uniquement par l’utilisation de énergies fossiles.
    Incontestablement, la combustion des énergies fossiles produit de gaz carbonique et cette production doit en partie se retrouver dans l’atmosphère. Si les puits de carbone terrestres naturels ne permettent pas d’absorber ce surplus, la concentration atmosphériquede CO2 va augmenter et il est donc fondamental de connaître à partir de quel seuil d’émissions de gaz carbonique, les puits de carbone ne peuvent compenser cette augmentation.
    Il est donc aussi indispensable de savoir si d’autres mécanismes d’émission d’origine naturel viennent ou non s’ajouter aux émissions anthropiques pour déterminer la valeur de ce seuil. L’article évoqué par Benoit Rittaud est donc pertinent de ce point de vue à condition de trouver en parallèle la cause montrant que ce mécanisme naturel conduit aussi à une augmentation des émissions de CO2 grosso-modo depuis environ 150 ans.
    La premiere cause à laquelle on peut penser est bien sûr l’augmentation des températures globales. Elle a déjà été évoquée dans les mécanismes d’émission liés au simple dégazage des océans ou à une accélération des processus de décomposition des matières végétales. Il semble cependant que les hausses de températures globales de l’ordre de 1° observées depuis environ 150 ans ne permettent pas, et de loin, d’expliquer des augmentations de concentration passant de 280ppm à 425ppm aujourd’hui (sans même évoquer le problèmes des analyses isotopiques).
    Dans le cas du mécanisme d’érosion évoquée, quelle serait donc cette cause et quelle serait l’ordre de grandeur des concentrations induites en surplus?
    Par ailleurs, il semble effectivement que les ordres de grandeur d’une augmentation des concentrations basées sur une estimation des quantités de carbone émises actuellement par l’utilisation des énergie fossiles, soit assez cohérente.
    J’ai développé un modèle d’évolution de ces concentrations (publié dans Climat et vérité le 2 mars 2025) qui explique assez bien les mesures expémentales relevées et qui met en particulier en évidence le concept d’ ‘airborne fraction’ (seulement 50% environ des émissions anthropiques de CO2 se retrouvent dans l’atmosphère) mis en avant par le GIEC (pour faire coller les mesures de concentration du Mauna Loa et les quantité anthropiques émises)
    Mais encore une fois, il n’existe aucune preuve expérimentale que les augmentations de concentrations de CO2 soient la cause du réchauffement actuel, sinon une vague corrélation qu’un examen sur des périodes de plusieurs dizaines d’années rend d’ailleurs assez incertaine.

  8. Serge Valette23 juillet 2025 at 9 h 07 min
    «  » » » » »Mais encore une fois, il n’existe aucune preuve expérimentale que les augmentations de concentrations de CO2 soient la cause du réchauffement actuel, » » » » » »
    J’ai réussi à lire tout le commentaire , mais je pense que la dernière phrase aurait suffit

  9. Serge Ferry23 juillet 2025 at 14 h 45 min
    Ou bien Benoît Rittaud taquine-t-il le lectorat pour le faire réagir ?
    —————————————————
    je pense que oui , pour réanimer un peu le blog

  10. Mais à la fin peu importe « le rôle de l’homme dans l’évolution de la teneur atmosphérique en CO2 » ! Il faut en finir avec ce piège dans lequel nombreux se laissent enfermer depuis des années.
    Pour la simple raison que le CO2 n’est que la conséquence du réchauffement et non la cause. Certes il joue un rôle, infime, dans l’effet de serre, encore moins le CO2 d’origine humaine, mais le sacro-saint effet de serre lui-même n’est pas la cause du réchauffement, il n’est qu’un faible sous-produit du rayonnement solaire.
    Les vraies causes du réchauffement sont ailleurs et multiples. La principale est la baisse de l’albédo global de la Terre, lui-même dû à une baisse de la couverture nuageuse, elle-même due à plusieurs causes.
    J’avais écrit l’année dernière :

    (…) Avec un lent réchauffement depuis des décennies, lié à une activité solaire supérieure à ce qu’elle était antérieurement depuis le cycle 19 inclus, on a observé une baisse moyenne des vents dans les zones océaniques intertropicales chauffées, d’où une moindre évaporation et donc une moindre formation nuageuse. En parallèle l’échauffement des océans a accéléré en conséquence le dégazage de CO2 observé, dont une faible part anthropique (dixit le GIEC). Mais s’ajoute au phénomène de moindre évaporation une diminution complémentaire de la couverture nuageuse liée à l’activité solaire qui masque les rayons cosmiques alors que ceux-ci favorisent la formation des nuages. La combinaison de ces phénomènes a provoqué une baisse globale de l’albédo de la Terre et explique en partie le fort réchauffement récent de 2023/24, un pic, au demeurant, que les modèles existants n’ont pas vu venir, pour la bonne raison qu’ils ne modélisent pas les nombreux facteurs influant sur le climat, scotchés à une approche monofactorielle GES-centrée trop simpliste. On peut ajouter qu’après le cycle 25 actuel est prévue une activité solaire nulle en terme de taches solaires, et pour une longue période. Non seulement les prévisions des alarmistes « pour la fin du siècle » sont extravagantes mais …

    L’approche pseudo-scientifique mettant en avant les « émissions de gaz à effet de serre » n’est qu’une vaste arnaque destinée à nous culpabiliser, à nous taxer, à nous faire douter du progrès scientifique et à nous enfoncer dans un maelstrom totalitaire.

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