Les inondations étaient plus fréquentes au XIXe et au début du XXe siècle qu’au milieu du XXe siècle

Le texte qui suit est le résumé d’une étude publiée le 28 avril 2022 dans la revue European Geosciences Union (Climate of the Past) sous le titre « Influence of warming and atmospheric circulation changes on multidecadal European flood variability » (Influence du réchauffement et des modifications de la circulation atmosphérique sur la variabilité multi décennale des crues européennes).


La fréquence et l’intensité des crues européennes évoluent à l’échelle multi décennale. Les inondations étaient plus fréquentes au XIXe (Europe centrale) et au début du XXe siècle (Europe occidentale) qu’au milieu du XXe siècle et encore plus fréquentes depuis les années 1970. 

Débit de pointe annuel moyenné des rivières avec des crues de saison froide (bleu) et des crues de saison chaude (orange), lissées avec une moyenne mobile sur 30 ans. Les barres pointillées grises marquent les intervalles de 30 ans choisis pour l’analyse.

Les causes de cette variabilité ne sont pas bien comprises et la relation avec le changement climatique n’est pas claire. Les études paléoclimatiques des Alpes du Nord suggèrent que les périodes passées riches en inondations ont coïncidé avec des périodes froides. En revanche, certaines études suggèrent que davantage d’inondations pourraient se produire dans un monde futur qui se réchauffe. Les auteurs abordent la contribution de la circulation atmosphérique et du réchauffement à la variabilité multi décennale des crues. Pour cela, ils ont utilisé de longues séries de débits de pointe annuels, des données météorologiques quotidiennes, des réanalyses et des reconstructions. Ils montrent que les changements dans la circulation atmosphérique et la teneur en humidité ont affecté les changements multi décennaux du débit de pointe annuel en Europe centrale et occidentale au cours des deux derniers siècles. Ils constatent qu’au cours du 19e et du début du 20e siècle, les changements de circulation atmosphérique ont conduit à des valeurs maximales élevées de convergence du flux d’humidité. La circulation était plus propice à des épisodes de précipitations fortes et durables qu’au milieu du XXe siècle. Ces changements se reflètent également en partie dans la circulation moyenne saisonnière et sont reproduits dans les simulations de modèles atmosphériques, indiquant un rôle possible de la variabilité océanique. Pour la période postérieure à 1980, l’augmentation de la teneur en humidité dans une atmosphère en réchauffement a conduit à une convergence extrêmement élevée du flux d’humidité. 


Brönnimann, S., Stucki, P., Franke, J., Valler, V., Brugnara, Y., Hand, R., Slivinski, LC, Compo, GP, Sardeshmukh, PD, Lang, M. et Schaefli, B. : Influence du réchauffement et des modifications de la circulation atmosphérique sur la variabilité multidécennale des crues européennes, Clim. Passé, 18, 919-933, https://doi.org/10.5194/cp-18-919-2022, 2022.

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Une réflexion au sujet de « Les inondations étaient plus fréquentes au XIXe et au début du XXe siècle qu’au milieu du XXe siècle »

  1. Très bon article.
    Il faut juste ajouter que l’entreprise de destruction en cours des barrages et digues dans toute l’Europe de l’ouest au nom de la continuité écologique des rivières (retour à des rivières sauvages et “naturelles”) fait disparaitre un instrument de régulation des cours d’eau. Dans les cours d’eau déjà saccagés, faute de réserve, la sécheresse a été plus grave cette année, un exemple parmi tant d’autres https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/saumur-49400/saumurois-des-centaines-de-poissons-morts-dans-le-thouet-67b62104-2242-11ed-af17-57aacc3aad57.
    Et à la moindre grosse pluie, faute de réservoirs, cela débordera de partout.
    Et on nous dira : c’est le réchauffement climatique… Non c’est le massacre des infrastructures régulatrices au frais de l’Etat, c’est à dire grâce à nos impôts.

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