Article initialement publié en anglais le 30 juillet 2025 par Roy W. Spencer
Les inondations catastrophiques du 4 juillet 2025 dans les collines du Texas ont fait au moins 130 morts. Comme on pouvait s’y attendre, de nombreux média ont invoqué le changement climatique comme cause principale, notamment CNN , NPR , ABC News , The Texas Tribune , etc. Comme cela a été documenté, les alertes de crues soudaines du Service météorologique national (NWS) ont été largement suffisantes, et le personnel du NWS ne manquait pas de données météorologiques pour lancer ces alertes.
On sait depuis longtemps que cette région est l’une des plus meurtrières des États-Unis en termes d’inondations soudaines, du fait la topographie locale et le peu de sol recouvrant la roche en dessous entrainant de grandes quantités de ruissellement vers la Guadalupe et d’autres rivières voisines en cas de violents orages.
De toute évidence, un événement météorologique isolé ne constitue pas une preuve du changement climatique. Nous devons examiner les statistiques météorologiques à long terme pour évaluer les affirmations selon lesquelles les phénomènes météorologiques violents, quels qu’ils soient, s’aggravent. Cela est particulièrement vrai pour les fortes pluies, notoirement sporadiques, dont les statistiques à long terme sont peu fiables.
Les crues soudaines ne se limitent pas à de fortes précipitations ; elles nécessitent également (1) une accumulation de pluie sur une très courte période, (2) la persistance des orages sur la même zone, et (3) des caractéristiques géographiques et hydrologiques (faible teneur en terre, terrain en pente) qui permettent un écoulement rapide de la majeure partie de l’eau vers les ruisseaux et les rivières. La région de Flash Flood Alley, au Texas, peut absorber, par exemple, 12,7 cm de pluie en deux jours. Mais si elle tombe en seulement six heures, le risque de crue soudaine est beaucoup plus élevé. Comme pour les tornades, une crue soudaine catastrophique requiert des conditions spécifiques qui se produisent rarement simultanément et au même endroit. Le facteur aléatoire est important.
Les inondations catastrophiques de 1978
Bien que l’inondation de 1987 ait été tout aussi grave, cela faisait près de 50 ans qu’une inondation d’une ampleur comparable à celle du 4 juillet n’avait pas eu lieu, et c’était en 1978. Cet article du San Antonio Express-News sur cet événement très intéressante à cet égard. Comme pour la catastrophe de cette année, la cause était une tempête tropicale en voie de dissipation (Amelia en 1978, TS Barry cette année). Cette inondation a fait 25 morts dans la région de Hill Country et déraciné des cyprès centenaires de plus de 1,80 mètre de diamètre.
133 ans de fortes pluies dans la région vallonnée du Texas
John Christy (UAH) m’a fourni des statistiques sur les fortes précipitations pour plusieurs stations de la région de Kerrville, au Texas. Depuis des années, John examine d’anciens relevés météorologiques quotidiens jamais numérisés, remontant ainsi les observations jusqu’à la fin du XIXe siècle. Ce travail est fastidieux et chronophage, mais indispensable pour espérer analyser les tendances à long terme des fortes précipitations.
Le diagramme ci-dessous montre les précipitations les plus abondantes d’une durée de 2 jours à Kerrville (Texas) chaque année depuis 1893.

De toute évidence, les fortes précipitations n’ont pas évolué sur le long terme à Kerrville, au Texas, malgré l’augmentation des concentrations atmosphériques de CO2 (également montrée dans le graphique ci-dessus). L’EPA présente même des cartes pour la période de 50 ans (1965-2015) qui indiquent une légère tendance à la baisse de l’ampleur et de la fréquence des inondations fluviales sur la majeure partie du Texas, ainsi que dans le reste des États-Unis.
D’après le graphique de Kerrville ci-dessus, on peut s’étonner que les inondations de 2025 aient été si faibles à Kerrville. En effet, la majeure partie des précipitations s’est produite en amont de Kerrville. Des crues soudaines peuvent survenir là où il n’y a pas eu de pluie, car l’eau s’écoule en aval de l’endroit où les fortes pluies se sont produites. De ce fait, les pics de fortes précipitations présentés dans le graphique ci-dessus n’ont pas tous entraîné d’inondations graves, et certaines des inondations documentées à Kerrville n’ont entraîné que des précipitations modestes.
Les statistiques pluviométriques à Kerrville devraient plutôt être considérées comme des preuves permettant de répondre à la question suivante : les fortes pluies dans la région vallonnée du Texas s’aggravent-elles ? À Kerrville, du moins, la réponse est « non ».
Mais ce n’est qu’une station. John Christy m’a également fourni des données pour trois autres stations proches : Boerne, Fredericksburg et Hondo, Texas (non représentées). Pour la même période (1893-2025), les courbes de tendance pour ces stations sont toutes essentiellement stables, voire légèrement à la baisse.
Changement climatique, fortes pluies et inondations : quel est le « consensus scientifique » ?
Comme nous le documentons dans notre rapport du Département de l’Énergie publié hier et intitulé « Un examen critique des impacts des émissions de gaz à effet de serre sur le climat américain », lorsque l’on examine les statistiques de précipitations aux États-Unis en remontant jusqu’au au milieu et à la fin des années 1800, il n’y a pas de preuves de la responsabilité d’un changement climatique d’origine humaine.
En ce qui concerne les inondations, le rapport le plus récent du GIEC (AR6) indique qu’il existe « un faible niveau de confiance quant aux changements observés dans l’ampleur ou la fréquence des inondations à l’échelle mondiale ».
Aux États-Unis, la 4e évaluation nationale du climat a indiqué que « les tendances en matière de valeurs extrêmement élevées de débit fluvial sont mitigées », avec à la fois des augmentations et des diminutions, et qu’il n’existe aucune « preuve solide » que les tendances soient attribuables aux influences humaines.
Alors, les censeurs habituels qui critiquent notre rapport auprès des médias (Michael Mann, Andy Dessler et Zeke Hausfather), devraient-ils peut-être examiner ce que nous avons réellement écrit et les sources « consensuelles » sur lesquelles nous nous sommes appuyés.
Le public est trompé sur la science climatique, et nous essayons de rétablir la vérité.