Le nouveau rapport du GIEC ne fournit pas d’éléments objectifs utiles aux décideurs politiques

Paris le 10 août 2021

Déclaration de CLINTEL (*) sur la publication le 9 août 2021 du résumé à l’intention des décideurs (SPM) du Groupe de travail I (WG1) du sixième rapport d’évaluation du GIEC (AR6).

(*) CLINTEL (Climate Intelligence) est une fondation indépendante européenne fondée en 2019 par le professeur émérite de géophysique néerlandais Guus Berkhout et le journaliste scientifique Marcel Crok. Elle comprend 97 scientifiques français. Benoit Rittaud, président de l’Association des Climato-Réalistes, en est l’ambassadeur français..


CLINTEL a effectué un examen préliminaire du résumé à l’intention des décideurs (SPM) du sixième rapport d’évaluation du groupe 1 du GIEC qui porte sur les éléments scientifiques. Comme pour les précédents rapports, il apparaît que ce document présente des données exagérées et ne fournit donc pas de base solide pour l’élaboration de politiques climatiques réalistes.

Étonnamment, les climatologues proches du GIEC n’ont admis que la semaine dernière que la nouvelle génération de modèles climatiques AR6 « surchauffait » et était donc trop alarmiste. Cet aveu soulève également des questions sur la fiabilité des prévisions de température issues de la génération précédente de modèles utilisée pour le 5ème rapport du GIEC (2014), qui se basait sur un scénario d’émissions dit RCP8.5 extrêmement élevé, présenté à tort comme un scénario d’inaction (business as usual), en vue de promouvoir une politique climatique extrême.

Des observations indépendantes avaient déjà indiqué que les modèles CMIP5 étaient trop sensibles aux augmentations de gaz à effet de serre, probablement d’un facteur deux. La combinaison d’une sensibilité climatique trop élevée et de projections d’émissions trop fortes a produit des prévisions de température invraisemblablement élevées. Comme les modèles de nouvelle génération semblent surchauffer davantage, ils aboutissent dans le rapport AR6 à des scénarios de réchauffement faussement élevés. Les scientifiques du GIEC eux-mêmes commencent à douter que leurs modèles soient fiables en tant qu’instrument de politique climatique. « Il est devenu clair au cours de l’année passée que nous ne pouvons pas éviter cet aveu » a déclaré Gavin Schmidt, directeur du Goddard Institute for Space Studies de la NASA, à la célèbre revue Science. Ajoutant : « On se retrouve avec des chiffres, qui même à court terme sont exagérément effrayants, et faux. »

Les nouveaux scénarios d’augmentation de la température allant jusqu’à 5°C de 1850 à 2100 ne sont pas cohérents avec le rythme actuel du réchauffement observé qui est d’environ 0,15 °C par décennie, conduisant à une augmentation de 1,2°C seulement d’ici à 2100.

Le graphique présenté dans le résumé à l’intention des décideurs montrant l’évolution des températures mondiales au cours des 2000 dernières années inspire peu de confiance car il ne prend pas en compte les périodes de réchauffement romaine et médiévale (avec des températures qui étaient similaires ou supérieures à celles d’aujourd’hui) ni le petit âge glaciaire (avec des températures qui ont été les plus froides des deux derniers millénaires).

Les projections mondiales du niveau moyen de la mer jusqu’en 2100 semblent également exagérées. Les données marégraphiques indiquent une augmentation de 2,1 mm par an depuis 1900, tandis que 27 ans de données satellitaires indiquent 3,3 mm par an. Même en ne retenant que la plus élevée de ces valeurs, on obtient une augmentation supplémentaire de seulement 25 cm d’ici 2100.

Les affirmations répétées du résumé à l’intention des décideurs concernant l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements météorologiques extrêmes ne semblent pas cohérentes avec les rapports précédents du GIEC. La base de ces allégations, en particulier pour l’accroissement des sécheresses, sera évaluée plus en détail dans notre analyse du rapport scientifique complet. De nombreuses observations indépendantes actuelles indiquent qu’il y avait dans le passé une plus grande incidence d’événements météorologiques extrêmes.

CLINTEL a toujours soutenu que, même si le climat change (en partie à cause d’influences anthropiques), il n’y a pas en réalité de crise climatique et que les politiques climatiques devraient être basée sur une adaptation prudente et économiquement supportable plutôt que sur une atténuation inefficace et prohibitive. Le nouveau résumé à l’intention des décideurs ne fournit pas de raisons objectives de changer nos convictions qui sont solidement établies.

Guus Berkhout, Président de CLINTEL ( https://clintel.org ),

Jim O’Brien, ambassadeur irlandais de CLINTEL, président de l’ICSF ( www.ICSF.ie ).

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