À propos de la tempête Eunice

(mis à jour le 20 février 2022).

Formée en Irlande, la tempête Eunice est passée le 18 février au-dessus d’une partie du Royaume-Uni puis du nord de la France, du Benelux avant de poursuivre sa route vers le Danemark et l’Allemagne. Samedi 19 février, elle continuait de balayer le nord-ouest de l’Europe, avec des vents de plus de 100 km/h.

À ce jour, la tempête a causé la mort de treize personnes et causé d’importants dégâts matériels.

À propos de cet événement, le journal Le Monde fait dans un article du 19 février le commentaire suivant :

Alors que le changement climatique renforce et multiplie de manière générale les événements extrêmes, ce n’est pas si établi pour les vents et les tempêtes (hors cyclones), dont le nombre est très variable d’une année à l’autre. Le dernier rapport du Groupe d’experts international sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations unies, paru en août, estime, avec seulement un degré de certitude très faible, qu’il pourrait y avoir eu une augmentation du nombre des tempêtes dans l’hémisphère Nord depuis les années 1980.

Le Monde 19 février 2022

L’absence d’augmentation du nombre de tempêtes a été confirmée par Météo France comme nous l’indiquions récemment sur ce site à propos de la tempête Ciara en février 2020.

tempêtes en France
Répartition annuelle du nombre de tempêtes Source Météo France

La figure ci-dessus présente l’évolution du nombre annuel de tempêtes entre 1980 et 2018. Elle montre que le nombre d’évènements varie fortement d’une année à l’autre mais aussi sur un pas de temps multi-annuel. Sur l’ensemble de la période, une légère tendance à la baisse est observée.

De plus et toujours selon Météo France, les tempêtes les plus sévères ont eu lieu au cours de la décennie 1990-1999

Tempêtes majeures en France
Recensement des 40 tempêtes majeures en France de 1980 à juin 2019. Les différentes couleurs indiquent les décennies d’occurrence 1980-1989, 1990-1999, 2000-2009 et 2010-2018 (Source Météo France)

Le graphique ci-desous représente les 40 tempêtes majeures observées en France depuis 1980 en terme de sévérité (indice SSIs[1]).

Quant à l’assertion selon laquelle « le changement climatique renforce et multiplie de manière générale les événements extrêmes », nous renvoyons nos lecteurs à ce récent article publié sur notre site (Nouveau rapport sur les catastrophes naturelles de l’assureur AON) ou à celui-ci, plus ancien (2017) mais exhaustif.

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9 réflexions au sujet de « À propos de la tempête Eunice »

  1. Conclusion de l’abstract d’une étude publiée par “The European Physical Journal Plus” publiée le 13 janvier dernier sous le titre “Une évaluation critique des tendances des événements extrêmes en période de réchauffement climatique”:
    « L’analyse est ensuite étendue à certains indicateurs au niveau mondial d’événements météorologiques extrêmes, à savoir les catastrophes naturelles, les inondations, les sécheresses, la productivité des écosystèmes et les rendements des quatre principales cultures (maïs, riz, soja et blé). Aucun de ces indicateurs de réponse ne montre une nette tendance positive aux événements extrêmes. En conclusion, sur la base de données d’observation, LA CRISE CLIMATIQUE que nous vivons aujourd’hui, selon de nombreuses sources, N’EST PAS ENCORE EVIDENTE »
    Source: https://link.springer.com/article/10.1140/epjp/s13360-021-02243-9

  2. Concernant l’assertion selon laquelle « le changement climatique renforce et multiplie de manière générale les événements extrêmes », l’ONU en trichant dans sa communication (il n’y a pas d’autre mot) via la confusion du “nombre de catastrophes naturelles reportées” (leurs chiffres) et du “nombre de catastrophes naturelles”, a plus ou moins détruit toute possibilité de conclusion scientifique rationnelle sur le sujet au sein des gouvernements et institutions politiques. Car cette conclusion ne saurait être autre qu’un message rassurant : il n’y a aucune tendance marquante ces 150 dernières années.
    C’est la réalité.

    Un article a d’ailleurs été fort bien écrit sur ce sujet sur ce même site:
    https://www.climato-realistes.fr/doublement-du-nombre-des-catastrophes-naturelles-en-20-ans-un-rapport-de-l-onu-gravement-biaise/

    La question est donc de savoir s’il s’agit de corruption, de religion séculaire, ou simplement d’incompétence, ou bien les trois a la fois.

    Mon avis sur le sujet, qui me semble différer de certaines personnes, est que nous avons certes les trois a la fois, mais avec comme facteur moteur principal la troisième, l’incompétence. Le modèle généraliste des programmes d’études supérieures est une aberration qui est en train de tuer l’Europe, la situation étant un brin moins catastrophique aux Etats-Unis grâce a une culture libérale sous-jacente, qui laisse encore un peu de place a la formation d’experts. Elle est franchement meilleure en Chine concernant les élites.

    Il s’agit donc d’un problème majeur de formation de nos élites, avant tout. Si tel est le cas, la première action pour laquelle nous devrions militer n’a rien à voir avec le climat.

    L’urgence est d’abandonner un modèle généraliste qui était bon dans les années soixante mais qui est maintenant totalement dépassé ; notamment, abandonner le modèle des grandes écoles françaises et mettre leur diplômés en concurrence malgré leur soit disant titre, dans les grandes administrations, les postes de direction, etc. Les mettre en concurrence réelle avec des gens ayant suivi une formation spécialisée, titulaires d’un doctorat avec des publications reconnues par exemple. Réelle signifie sans passe droit, en luttant par la loi contre les actions de “réseau d’anciens” qui ne sont rien d’autre que de la corruption. Si l’expertise scientifique des décideurs est concrète et diverse, les climatologues auront plus de mal à les berner avec un discours catastrophiste qui leur assure la manne des financements du “développement durable”.

    Quand un politique, conseiller ou un cadre supérieur de la fonction publique valide publiquement des âneries sans faire l’effort d’une analyse statistique basique, ou d’un calcul des pourcentages, il démontre qu’il ne fait pas partie de l’élite, fut-il polytechnicien ou centralien, cela ne change rien à l’affaire. Valorisons l’expertise, l’excellence scientifique, c’est a dire la spécialisation de nos élites la plus extrême qui soit. Pour maîtriser une science, il faut aller dans le détail.

    Certaines familles seraient alors, certes, un peu contrariées dans leur démarche d’assurer un avenir dore à leurs enfants, cet avenir dépendant soudainement bien moins du fait d’habiter dans le bon quartier parisien, avec le grand lycée qui garantit plus ou moins l’accès a certaines écoles. C’est le prix à payer pour le bien de l’ensemble des citoyens.

    • Il existe malheureusement une quatrième force contribuant majoritairement aux dérives incompréhensibles que vous constatez, c’est celle de l’idéologie. L’idéologie nait dans des cerveaux déconnectés des réalités. Une telle déconnection provient de la difficulté qu’ont certains intellects à analyser correctement des données, à en faire la synthèse et à en tirer des conclusions logiques, qui découle effectivement et directement de l’incompétence.
      On a vu dans les pays totalitaires la brutalité avec laquelle l’idéologie impose leurs schémas préconstruits par le moyen du terrorisme physique et intellectuel.
      On n’en est pas encore en France au stade du terrorisme physique (quoique…), mais les moyens de pression qu’ont les imbéciles et leurs troupes suivistes pour réduire au silence les opposants à une idéologie devenue progressivement dominante sont devenus très préoccupants, voire particulièrement inquiétants.

  3. Il y a déjà eu, dans le passé, à plusieurs reprises, une doxa ignorante, mais dominante, qui prétendait détenir LA Vérité et imposait des décisions pour le moins hasardeuses. Votre propos illustre la déliquescence de l’état en Français. Il suffit de voir, par exemple, comment a été gérée la crise du Covid pour se rendre compte du faible niveau intellectuel des (prétendues) élites.
    Les excellents scientifiques, les vrais experts, existent toujours, mais ils sont muselés. Comme d’hab…

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