À propos de l’étude de l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale) sur les désastres naturels

par Rémy Prud’homme, professeur des universités (émérite)


Le 31 août 2021, l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale) a publié une étude intitulée World Atlas of Mortality and Economic Losses from Weather, Climate and Water Extremes, WMD n° 1267 [ci-après : World Atlas] qui prétend démontrer que la gravité des désastres naturels est en aggravation constante. Il ne s’agit pas ici de savoir si cette thèse est vérifiée ou infirmée par les faits. Mais de savoir si World Atlas la prouve ou non, en examinant le contenu de l’étude, et son retentissement. 

Le contenu de l’étude de l’Organisation Météorologique Mondiale

World Atlas souffre de très graves faiblesses. On en évoquera quatre. Premièrement, cette étude ne s’appuie sur aucune source nouvelle. Les chiffres utilisés proviennent tous d’une base de données classique établie au cours des ans par le CRED, une institution de l’Université de Louvain. En soi, cette faiblesse n’est pas dirimante : on peut faire de études neuves avec des données vieilles. Encore faut-il les utiliser convenablement, et pour cela les connaître sérieusement. Ce n’est pas le cas ici. Au cours des années, grâce au travail du CRED, la couverture de la base s’est améliorée : davantage de désastres ont été enregistrés dans davantage de pays. Pour les années 1980-90, la base concernait 90 pays (et certainement encore moins pour la décennie précédente) ; pour 2000-2019 elle concerne 120 pays. Comparer le nombre de désastres enregistrés en 1970-79 avec le nombre de désastres enregistrés en 2010-2019 pour apprécier l’évolution effective de la sinistralité est une grossière faute de débutant. Ce biais de couverture statistique évident n’est même pas mentionné dans le rapport, encore moins corrigé.

Deuxièmement, les trois métriques utilisées (nombre d’évènements, nombre des décès, coût des dommages) pour apprécier les structures et les évolutions des désastres sont toutes les trois inadéquates, et/ou employées d’une façon inadéquate. 

Le nombre brut des « désastres » est pratiquement un indicateur vide de sens : il ajoute une vague de chaleur de trois jours et une inondation catastrophique pour obtenir deux « désastres ». Son évolution reflète surtout l’évolution de l’efficacité de la couverture. Pour certains types de désastres, il existe des procédures de classement éprouvées qui traitent de cette difficulté. Aux Etats-Unis, un pays de cyclones tropicaux, on classe, depuis très longtemps, et au moyen de critères rigoureux, les cyclones en 6 classes ; la notion de cyclone de classe 4 est imparfaite mais elle correspond grosso modo à une réalité dénombrable, et la série du nombre des cyclones de classe 4 donne une image assez significative de leur évolution temporelle. Rien de tel avec World Atlas, qui ne semble même pas voir que la notion de désastre utilisée interdit de comprendre l’évolution qu’il prétend décrire.

Le nombre des décès est un indicateur moins absurde. Un décès est égal à un décès, et les décès peuvent s’ajouter. Même si le taux d’enregistrement des décès varie d’un pays à un autre : celui de la Suisse est plus sûr que celui du Congo. Et d’une époque à une autre : celui du Congo aujourd’hui est plus sûr que celui du Congo en 1970. Mais les décès posent un redoutable problème : celui de l’attribution des décès au désastre. Ce problème est traité avec beaucoup de légèreté, ou complètement ignoré, par World Atlas. On en donnera un exemple frappant. World Atlas (Table 1, p. 18) avance que le désastre climatique le plus mortel des 50 dernières années dans le monde serait la sécheresse de 1983 en Ethiopie qui aurait entraîné 300 000 morts. En 1983, l’Ethiopie était engagée dans une terrible rébellion contre le parti communiste au pouvoir, qui tuait le bétail, détruisait le matériel agricole, brulait les récoltes, et affamait systématiquement les populations des territoires révoltés. Il est vraisemblable qu’il y a eu alors en Ethiopie une sécheresse et 300 000 morts. Mais peut-on pour autant être sûr qu’on a eu là le pire désastre climatique du globe des cinquante dernières années ?

Le coût des dommages, mesuré en « millions de dollars » est la dernière métrique utilisée. Elle n’est pas non plus sans poser problème. A la différence des météorologues, les économistes savent que pour la richesse produite (ou détruite) les comparaisons dans le long terme, et entre pays, sont très délicates. Ils ont inventé des notions (dollars constants, dollars en parité de pouvoir d’achat, etc.) qui s’efforcent tant bien que mal de rendre ces comparaisons pas trop absurdes. World Atlas ignore tout cela. On ne sait même pas d’où viennent les estimations en dollars qu’ils donnent, ni de quels dollars il s’agit : dollars courants ou dollars constants ? et si constants, de quelle année ? Il y a là une légèreté qui rend inutilisables et non significatifs les chiffres produits par le rapport.

Troisièmement, World Atlas ne se donne pas la peine d’essayer de mettre en perspective les chiffres qu’il présente. Même si ces chiffres étaient conceptuellement et statistiquement excellents (ce qui n’est pas le cas), ils ne prendraient leur sens que rapportés à des facteurs explicatifs, tels que l’évolution de la population, ou de la richesse du globe, ou les mesures anti-catastrophes mises en oeuvre. Entre 1975 (l’année médiane de la première décennie de l’étude, et 2015 (année médiane de la dernière décennie), la population mondiale a augmenté de 81%, presque doublé. Si la fréquence et la violence des désastres naturels étaient restées constantes, le nombre des décès aurait lui aussi doublé. Il a en réalité considérablement diminué (-67%). Ou bien l’homme contrôle de mieux en mieux ces désastres, ou bien leur fréquence et leur force ont considérablement diminué. De la même façon, le coût des dommages est une fonction de la richesse accumulée : plus il y a d’immeubles, d’usines, de ponts, de plantations, etc., et plus une inondation donnée ou un cyclone donné font de dégâts. L’ignorance dans laquelle World Atlas tient son lecteur de l’unité de mesure des dommages (« dollar des Etats-Unis ») ne permet pas au lecteur de faire le calcul lui-même. Mais celui qui nous est donné ne dit absolument rien sur l’évolution de la gravité des désastres naturels.

Quatrièmement enfin, World Atlas produit des résultats parfaitement contradictoires sur l’évolution des désastres au cours de la période 1970-2019. D’un côté, il  conclut à une multiplication par cinq (du nombre des désastres), ce qui est très inquiétant. D’un autre côté, il fait apparaître une division par trois (des décès) ou par cinq (des décès par habitant), ce qui est très rassurant. Bien entendu, cette incohérence majeure sur l’objet même de l’étude reflète – et prouve – la faiblesse conceptuelle des indicateurs utilisés. Elle n’en est pas moins fâcheuse, d’autant plus qu’elle n’est ni soulignée ni commentée par le texte du rapport.

Pour toutes ces raisons, World Atlas n’apporte rien de neuf ou de solide sur l’importante question qu’il traite. Sa valeur scientifique ajoutée est nulle, ou plus exactement négative. Dans toutes les bonnes universités du monde, un étudiant de deuxième année qui présenterait un travail de cet acabit se ferait tirer les oreilles. L’idée qu’il a été produit par 12 auteurs, avalisé par 6 relecteurs, approuvé par toute la hiérarchie de l’OMM, et préfacé par son président, cette idée donne le vertige. 

Retentissement de l’étude de l’Organisation Météorologique Mondiale

Si l’on s’intéresse à cette étude, ce n’est pas à cause de son contenu scientifique, qui est nul, c’est à cause de son écho médiatique, qui est considérable. L’écho est inversement proportionnel au contenu.

Les études bidons réalisées par des individus ou des institutions sont légion. Dans le monde de la science, le système du jugement par les pairs joue un rôle de filtre. Certes, ce système n’est pas parfait. Il y a des cas de contributions lamentables qui sont publiées ; et de contributions géniales qui sont rejetées. Mais ces cas sont l’exception plutôt que la règle. Les plus mauvaises études présentées aux revues sont généralement rejetées par les rédacteurs en chef, sur la base des avis autorisés obtenus. Il est à peu près certain que World Atlas n’aurait été accepté par aucune revue sérieuse. 

Mais nous sommes ici dans le monde de la politique, pas dans celui de la science. World Atlas n’est pas la contribution d’un chercheur ou d’un groupe de chercheurs à la connaissance. C’est la contribution de l’OMM à son action politique. L’OMM est une institution intergouvernementale du système de l’ONU, qui a notamment (conjointement avec le PNUD (Programme des Nations-Unies pour le Développement) créé le GIEC. Elle se doit de contribuer au climat d’alarmisme qui permet de vendre les mesures drastiques préconisées par ces institutions.

De ce point de vue, World Atlas est succès remarquable. Le monde entier a parlé de ce nouveau rapport, et l’a présenté comme une preuve indiscutable de l’aggravation constante des catastrophes naturelles, et de leur attribution au « changement climatique ». Le rapport lui même est plus nuancé, puisqu’il parle à la fois d’une multiplication par 5 (du nombre des catastrophes) et d’une division par cinq (du nombre des décès) durant les cinquante dernières années.

La communication s’efforce habilement de gommer la division pour mettre l’accent sur la multiplication. Dans sa préface le patron de l’OMM commence par mettre l’accent sur l’aggravation de la situation : « Le nombre des extrêmes météorologiques, climatiques et hydrauliques (sic) est en augmentation ». Plus important, le communiqué de presse. Il est titré : « Les catastrophes météorologiques se sont multipliées au cours des 50 dernières années causant plus de dégâts mais moins de décès ». Son texte fait la part belle au nombre des décès catastrophes et au coût des dégâts, qui sont, comme on l’a montré, la partie la plus faible du rapport, mais évidemment celle qui alimente le mieux le catastrophisme.

L’objectif a été atteint. Dans tous les pays du monde, le rapport a été largement cité. En France, il a été repris et endossé par à peu près tous les journaux et toutes les radios, et par des hommes politiques. Une fois de plus, la science avait parlé. Le message a porté uniquement sur le caractère dramatique de la situation, et sur son aggravation constante, comme en témoignent les titres des articles parus durant la première semaine de septembre. Dans Reporterre : « Depuis 50 ans les catastrophes climatiques sont toujours plus nombreuses ». Dans l’Est RépublicainLa Dépêche, et Le Figaro, dans exactement les mêmes termes (reprenant sans doute une dépêche de l’AFP) : « En 50 ans le nombre des catastrophes naturelles a été multiplié par 5 ». Dans France-info (qui dispose d’un très actif service anti fake news) : « Climat : 2 millions de morts dans 11000 catastrophes entre 1970 et 2019 selon l’ONU ». 

Tout suggère que les médias se sont contentés du communiqué de presse de l’OMM, ou du seul titre de ce communiqué, et que très peu (voire aucun) d’entre eux n’ont lu ou même regardé le rapport lui-même. Pourquoi le feraient-ils d’ailleurs ? Ils savent, leurs patrons savent, et leurs lecteurs/auditeurs savent que tout va mal, de plus en plus mal, et que leur mission est d’entretenir ce catastrophisme par des invocations, pas de le vérifier, de le contredire ou de le nuancer par des informations.

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16 réflexions au sujet de « À propos de l’étude de l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale) sur les désastres naturels »

  1. Je suis d’accord sur l’ensemble du texte, mais je suis moins optimiste pour ce qui a attrait à la validation par des pairs, surtout l’ensemble de ce qui touche le climat et la part anthropique supposé. En fait je ne serais pas surpris qu’au moins une revue, pour plaire à la saveur du moment, aurait trouvé des pairs pour bénir cet écrit de l’OMM. Car c’est souvent l’argument massue des carbocentrices la validation par les pairs, alors que les contres arguments ne le sont que très rarement. Avec la religion climatique, l’objectivité scientifique a disparue et je compare la validation par les pairs, sur ce sujet, comme n’importe lequel propos tenu sur Facebook approuvé par des”pairs” qui permet de légitimer les pires abominations.

    • Vous avez raison. Mon optimisme sur ce point est prudent, et limité. Soklal et d’autres ont apporté la preuve scientifique de ce que vous dites: ils ont écrit des articles bidons et grotesques, et les ont envoyés à des revues dites scientifiques – qui les ont publiés. Mais c’était dans les sciences molles comme l’anthropologie. On a vu en 2020 The Lancet, l’une des plus prestigieuses revues médicales, publier sur l’hydrochloroquine un article également bidon, reposant sur des données inventées. Mais cela a soulevé un tollé, et The Lancet a du manger son chapeau, en reconnaissant publiquement son “erreur” et en retirant (rétractant) l’article.

      • Justement, ça montre que des articles bidon ne restent pas longtemps dans la littérature scientifique sérieuse – donc dans des journaux “prestigieux” comme Nature, Science, PNAS, The Lancet, etc., pour n’en nommer que quelques-uns des plus connus. En ce qui concerne l’article dans The Lancet dont vous parlez, vous devriez bien savoir que la peer review ne peut que difficilement empêcher la publication de recherches truquées. C’est un premier filtre qui valide la démarche, et encore, mais le vrai test est la persistance dans le temps. Quand un article n’est pas cité, il ne le mérite souvent pas. Quand les données sont faussées, ça se sait tôt ou tard. Et bien sûr, que toute une communauté scientifique couvre une tromperie (comme certains le prétendent pour la climatologie), c’est juste impossible. Un délire complet. Jamais les journaux les plus prestigieux couvriraient une telle aberration.

  2. L’illustration la plus exemplaire de ces statistiques biaisées est celle du cyclone Katrina à la Nouvelle Orléans.
    Il y a 200 ans, la Nouvelle Orléans était peu peuplée, le lac Pontcartrain n’existait pas. Katrina n’aurait fait que très peu de morts, et les dégâts matériels auraient été faibles, la valeur des dégâts matériels aurait été négligeable …

  3. Je pense qu’il faut diffuser autant que possible les excellents articles de Remy Prud’homme pour au moins une raison: les communautés de chercheurs en sciences de données, statistiques et intelligence artificielle sont très larges. Nombre d’entre eux ne travaillent pas sur le climat.

    Certes, dans le milieu des chercheurs les thèses nihilistes sur le climat sont plutôt à la mode. Il se pourrait que certains chercheurs se montrent soudainement moins amicaux s’ils se rendent compte que, pour la “bonne cause”, le domaine des sciences de données se trouve ridiculisé ; le grand public en a déjà, sans doute, une image un peu douteuse. A force de raconter n’importe quoi et de relayer ce n’importe quoi dans la presse ou sur internet, c’est tout une science que l’on détruit. Cette démolition en règle va bien au-delà du sujet du climat.

    Or, quand il s’agit de leurs intérêts personnels, par exemple la reconnaissance de leur carrière de chercheur ou de la pertinence de leurs propres études scientifiques, je crois que les gens sont prompts à réagir. C’est paradoxal, mais combattre des bonimenteurs déguisés en bienfaiteurs qui travaillent pour détruire la société moderne est une démarche moins évidente. Il est plus délicat d’intégrer l’éventualité que cette société moderne — bien plus protectrice pour les populations et l’environnement que la société décroissante et liberticide qu’on on vend sous le prétexte d’une urgence climatique — puisse s’effondrer rapidement à cause d’une nouvelle utopie.

  4. Où il apparaît une fois de plus, s’il fallait encore le prouver, que la “science” n’est qu’une des manifestations de la Volonté de puissance !
    Même quand elle touche juste d’ailleurs…
    La possession de “La vérité” comme forme ultime et la plus accomplie du pouvoir.
    C’est pourquoi nombreux sont ceux de nos jours qui croient de moins en moins en l’objectivité des “experts”… dans tous les domaines (cf. la santé) !

  5. le Tsunami de 2004 n’a ab-so-lu-ment rien de climatique, tout comme celui de 2011 au Japon…mais l’ambiance psychotique véhiculée par la religion ecolocollapsoréchauffiste et amplifiée par la complicité de la sphère médiatique télévisuelle fait en sorte que le moindre désastre “naturel” est forcément la conséquence des activités anthropiques (surtout occidentales)
    Nous vivons une triste époque

  6. Le problème, c’est que cette “climatomania” contamine tous les esprits surtout les plus faibles parmi lesquels, c’est triste de le constater, de nombreux journalistes qui ont pignon sur rue.
    Je me souviens avoir lu dans le N.Obs un article prétendant qu’il fallait 17000 litres d’eau pour confectionner un hamburger(!) Connaissant le prix du mètre cube d’eau potable et celui de vente d’un hamburger, un esprit normalement constitué aurait vite fait de débusquer la stupidité de l’auteur de l’article. J’ai écrit un commentaire très respectueux,mais l’article n’a subi aucune modification…
    Dans un autre genre, un article très récent du Figaro s’alarmait d’un doublement du nombre de personnes mortes par foudroiement en Inde en l’espace de 60 ans, et l’auteur du papier se ruait sur la seule explication incontournable à ce phénomène: Le réchauffement climatique. Sauf que la population de l’Inde a triplé sur la même période, ce qui devrait logiquement conduire à se féliciter de ne pas avoir eu un triplement de ces accidents….
    (Sigh….)

    • On me dit que Mme C. Lepage, avec l’appui pondéral du président en exercice F.Hollande, avait en son temps inclu les séismes dans la longue liste des catastrophes provoquées par le réchauffement, mais je n’ai pas réussi à retrouver la trace de cette énormité.

      • Corinne Lepage – Dès lors que quelque chose ne fonctionne plus au cœur des technologies les plus sophistiquées, tout est possible. Nous ne sommes que des humains, et ne pouvons tout prévoir. C’est une leçon d’humilité, une interrogation profonde par rapport aux progrès technologiques et à la manière dont l’homme peut maîtriser la nature. Le Japon, pays hyper-industrialisé, a subi de plein fouet unecatastrophe naturelle – tremblement de terre et tsunami -, suivie d’une catastrophe industrielle, qui préjuge peut-être de ce que nous allons vivre au XXIe siècle avec le changement climatique. Parallèlement à l’émotion éprouvée, il faut réfléchir au caractère inattendu d’événements extrêmes. S’il y a un peuple au monde qui a la culture du risque, ce sont bien les Japonais. Leurs centrales nucléaires ont le même degré de sûreté que les nôtres, mais le tsunami ayant été au-dessus de tout ce que l’on pouvait imaginer, cela signifie qu’il ne faut plus construire au bord de la mer.

  7. La science est dévoyée parce que la politique est dévoyée.
    Galilée ou Descartes pouvaient faire de la science “neutre”, de la “pure” recherche : le pouvoir leur était hors de portée (encore que l’Eglise ait pu pressentir le danger).
    A notre époque de démocratie participative tous azimuts, n’importe qui d’un peu doué pour la joute oratoire peut prétendre au pouvoir et se prendre pour un homme d’Etat : Colluche en son temps (pour rigoler) ou Éric Zemmour de nos jours (plus sérieusement) !
    Dans ce contexte la “science” (prétendue ou réelle) devient un instrument essentiel pour conquérir ou asseoir son pouvoir, on le voit oh combien avec les écologistes ! Mais tous leurs savants ne sont pas des imposteurs !
    Non, simplement la science a quitté son piédestal dans les nues de la pure rationalite pour descendre dans l’arène politique.
    Le combat est à présent partout, la violence est généralisée, non seulement sur la scène mais aussi et surtout dans les gradins, comme on le voit dans les tristes matchs de foot : plus de “neutralité” scientifique possible, il faut choisir son camp !
    A ce jeu la science a perdu énormément de crédibilité : là où elle pouvait être l’expression personnelle d’une affirmation de soi toute créatrice, elle devient l’impur instrument de visées politiques partisanes qui la dépassent totalement.
    Si la philosophie a pu être la servante de la théologie, la science est devenue l’esclave de la politique et un ferment de division.
    Heureusement qu’il nous reste “Bebel” et les grandioses cérémonies aux Invalides pour retrouver l’unité : à chaque époque ses idoles nationales… et ses ficelles politiques !
    Quo non descendemus?

  8. Voici la référence dans un discours de François Hollande à Manille en février 2015.
    Extrait :
    “le réchauffement climatique, si on veut savoir ce qu’il peut être, venez ici, vous le voyez, c’est-à-dire…, des tsunamis, des tremblements de terre, des catastrophes”.

    • Merci, Mr Blondot, de me confirmer que je n’avais pas rêvé.
      Hollande avait donc inclus dans sa citation non pas un, mais deux phénomènes catastrophiques qui ne peuvent en aucun cas être provoqués par le réchauffement climatique: Séismes et tsunamis.
      Il faut dire que la culture scientifique de notre ex-président est très limitée, presque autant que sa culture générale, une caractéristique assez commune au personnel politico-médiatique actuel qui avale goulûment la propagande réchauffiste depuis des années et nous la recrache à tout propos.

  9. Ben oui, l’humanité est toujours aussi conne…
    A quand une catastrophique prolifération de lactopholaxylinophyloparapilines gloutons qui vont dévorer toutes les batteries des téléphones portables à cause d’une surproduction de pastis… ?

    Et sera notre faute à tous ! Moi y compris…

  10. Je me permets de signaler à R. Prudhomme un lapsus calami dans son article: le GIEC est l’enfant de l’OMM et du PNUE (programme des Nations Unies pour l’Environnement), et non du PNUD (Programme des Nations-Unies pour le Développement).
    Cela n’enlève rien à son analyse rigoureuse des faiblesses de cette étude “à charge”, ni à son appréciation critique du travail – ou plutôt de l’absence de travail – des media.

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