L’association des climato-réalistes se fait entendre

Christian Gerondeau membre du conseil scientifique de l’Association des Climato-Réalistes, a été à deux reprises en octobre invité sur le plateau de Cnews. Une première fois le 14 par Éric de Riedmatten, une deuxième fois le 28 par Pascal Praud dans le cadre de l’émission L’heure des Pros. On se souvient qu’il a participé le 4 juillet à l’émission « les points sur les I » d’Ivan Rioufol.

Notons sur le plateau de L’heure des Pros, la présence de l’économiste Fergane Azihari (auteur de Les écologistes contre la modernité) avec lequel Christian Gerondeau s’est trouvé de nombreuses convergences de vue.

Des vérités bonnes à rappeler en pleine COP26

Au cours de ces deux émissions Christian Gerondeau a pu s’exprimer sur ses thèmes de prédilection développés dans son ouvrage La religion écologiste. Il est revenu sur certaines notions de base qui ne sont pas toutes connues du grand public, ce qui, à la veille de la COP26 était plus qu’opportun :

  • L’essentiel des émissions de CO₂ émanent des pays en voie de développement. Or les pays pauvres ne veulent pas rester pauvres : c’est la raison pour laquelle, la COP26 est vouée à l’échec ;
  • Les énergies renouvelables ne sauraient répondre aux besoins énergétiques de l’humanité. En vain, le GIEC avait tenté de démontrer le contraire dans un rapport spécial de 2011 intitulé SRREN (« Special Report on Renewable Energy ») en affirmant que les énergies renouvelables pourraient couvrir près de 80% des besoins énergétiques du monde en 2050 (le vrai chiffre est 10%) ;
  • Le rapport SRREN suffit à démontrer que le fonctionnement du GIEC, (institution clone de l’ONU), a un caractère davantage politique que scientifique. Comment s’en étonner quand on sait que les « résumés à l’intention des décideurs » des rapports (les seuls à être lus par la classe politique et les médias) doivent être approuvés « mot à mot » et à l’unanimité par les représentants des 195 pays membres ?
  • Le récent rapport de RTE Futurs énergétiques 2050 qui conclut à la possibilité de répondre aux besoins énergétiques de la France avec 50% d’énergie renouvelable est erroné pour au moins deux raisons : d’une part la limitation de la durée de vie des centrales nucléaires à 60 années (un âge qui ferait consensus en France !), alors que celle-ci est de 80 ans aux Etats Unis. D’autre part, RTE base ses prévisions sur une division par 2 de la consommation d’énergie en France, une hypothèse d’autant plus farfelue que la consommation est globalement stable depuis au moins 1990, comme le montre ici l’économiste Philippe Herlin ;
  • Il y a un lien direct entre la mortalité et la disponibilité de sources d’énergie abondantes et bon marché, et c’est à bon droit que Christian Gerondeau affirme qu’en imposant son agenda de décarbonisation le GIEC pourrait causer des millions de décès, notamment des femmes et des enfants. Cela est indirectement montré par le graphique ci-dessous qu’il a présenté pendant l’heure des pros : « plus on prospère, moins il y a d’enfants qui meurent » a t-il résumé.

La neutralité carbone est un horizon lointain…très lointain

Comment dans ces conditions s’étonner de l’absence de la Chine et de la Russie à la COP26 ?

La Chine, déjà premier producteur mondial de charbon est en passe d’augmenter de près de 6 % sa production (20minutes.fr). Elle aurait même atteint récemment un record de production quotidienne, ont annoncé lundi 18 octobre les autorités chinoises. Pour sortir de la crise énergétique qu’elle traverse, elle fait tourner ses centrales à plein régime et rouvre des mines.

De même, l’Inde dépend du charbon à 70% pour son électricité, (avec même un pic à 80% en 2021). Une partie de ce charbon est importée, notamment de la Chine ! Selon l’Agence internationale de l’énergie, depuis les années 2000 la consommation d’énergie de l’Inde a doublé et elle devrait doubler encore d’ici 2040 (France Info).

Confrontés à d’immenses besoins en énergie pour lutter contre la pauvreté et accompagner la croissance de leur population, les pays en voie de développement et les pays émergents ne prennent même plus la peine, comme lors de la COP21, de faire semblant d’adhérer à de fictifs objectifs de décarbonation.

« La Cop26 est déjà un “échec”» vient d’annoncer Greta Thunberg. Pour une fois, nous ne donnons pas tort à la jeune suédoise. La décarbonation de l’économie mondiale dans des délais aussi brefs est une aporie.

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